
- 336 pages
- French
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eBook - ePub
Neurosciences et psychanalyse
À propos de ce livre
Quoi de commun entre, d'un côté, les neurosciences et le cerveau, et, de l'autre, la psychanalyse et le sujet ? Une perspective commune, celle du devenir et d'un devenir intégrant à chaque instant du nouveau, du non-programmé, du contingent, du discontinu. Serions-nous donc déterminés pour échapper aux nécessités biologiques et sociales ? Point de rencontre entre neurosciences et psychanalyse, cette ouverture à l'imprévisible et à la créativité est, en tout cas, ce qui permet l'émergence de notre individualité singulière. Ce livre, issu d'un colloque organisé au Collège de France, réunit des psychanalystes, des philosophes, des psychiatres et des neurobiologistes de premier plan. Pour la première fois, tous ensemble, ils engagent une discussion riche et ouverte sur la singularité et le statut de l'inconscient. Pierre Magistretti est directeur du Brain Mind Institute de l'École polytechnique fédérale de Lausanne et du centre de neurosciences psychiatriques de l'Université de Lausanne. Il a été professeur associé au Collège de France en 2007-2008. François Ansermet est psychanalyste, professeur de pédopsychiatrie à l'Université de Genève et chef du service de psychiatrie d'enfants et d'adolescents des hôpitaux universitaires de Genève. Ensemble, ils ont publié À chacun son cerveau. Plasticité neuronale et inconscient. Contributions de C. Alberini, J.-C. Ameisen, M. Arminjon, A. L. Benabid, N. Georgieff, B. Golse, P. La Sagna, E. Laurent, M. Le Moal, C. Malabou, L. Naccache, L. Ponce, R. Roussillon, D. Widlöcher.
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Informations
II
Pulsion et homéostasie
Trace, représentation et homéostasie
par Mathieu Arminjon, François Ansermet
et Pierre Magistretti
et Pierre Magistretti
Psychanalyse et neurosciences peuvent s’entendre autour d’un projet commun : l’auto-organisation psychique et les faits neurobiologiques qui la fondent. À ce titre, la notion d’homéostasie s’avère primordiale. Alors qu’avec Brentano l’intentionnalité est devenue la marque du psychologique, les processus autorégulés semblent indiquer au contraire qu’elle est avant tout la marque du biologique.
Une telle thèse vise à mettre en lumière les difficultés conceptuelles liées à l’utilisation d’un vocabulaire marqué par la tradition brentanienne. Damasio propose une association entre l’intentionnalité biologique et la représentation mentale. Il y a là un risque d’établir la continuité du biologique au psychologique non pas sur une continuité de fait, mais sur la base de l’ambiguïté du terme de représentation cérébrale. Or le projet freudien vise justement le dépassement de cette difficulté. La théorie de la pulsion thématise un lien entre le biologique et le psychique. S’il y a une intentionnalité, elle découle de l’exigence du vivant (le Lebensnot freudien) et des processus homéostatiques. La pulsion est ainsi libérée des concepts de la psychologie.
Homéostasie
Claude Bernard et le « milieu intérieur »
On considère généralement que le premier effort de théorisation des mécanismes d’autorégulation biologique est le « milieu intérieur » de Claude Bernard. Celui-ci est le père de la physiologie scientifique, et ses travaux ont un important versant épistémologique, notamment dans son ambition de définir l’essence de la vie sur la base de travaux empiriques. À titre d’exemple, ses recherches sur la glycogenèse hépatique, la capacité de l’organe à réguler le taux de glucose, lui ont inspiré la notion de « milieu intérieur ». Celle-ci est apparue comme un concept permettant de fournir une définition objective du vivant en évitant le recours à des thèses non vérifiables expérimentalement, comme celles des vitalistes, dont Bichat 131, par exemple, qui définissait la vie comme l’ensemble des forces résistant à la mort. Cette définition négative éludait la question de la nature des forces en jeu. À l’opposé, Claude Bernard tente d’identifier les mécanismes physiologiques précis :
Loin de voir, comme les physiciens et les chimistes, le type des actions vitales dans les phénomènes du monde inanimé, nous professons, au contraire, que l’expression est particulière, que le mécanisme est spécial, que l’agent est spécifique, quoique le résultat soit identique. Pas un phénomène chimique ne s’accomplit dans le corps comme en dehors de lui 132.
Claude Bernard place ainsi sa position à mi-chemin entre le vitalisme et le mécanisme ; il défend, selon ses propres termes, un « vitalisme physique 133 ».
Dans ses Leçons, une fois dégagée l’essence de la matière vivante, il se propose d’établir une typologie tripartite de la vie : vie latente (végétaux, graines etc.), vie oscillante (invertébrés, hibernants et vertébrés à sang chaud) et, enfin, vie constante (mammifères supérieurs). Chaque stade vient caractériser un gain d’autonomie vis-à-vis du monde extérieur. La vie constante correspondrait à la meilleure optimisation du « milieu intérieur », garantissant les conditions idéales de fonctionnement des organes malgré les changements perpétuels du monde extérieur.
Néanmoins, dans le même ouvrage, Claude Bernard se montre hésitant lorsqu’il s’agit de rendre compte de ce qui permet, physiologiquement, de maintenir les constantes vitales. Doit-il, en effet, insister sur la destruction – destruction des tissus à l’œuvre dans chaque travail musculaire, ou dans la consommation des ressources – ou, à l’inverse, sur les mesures visant à restaurer ces constantes ? Après avoir opté pour cette seconde solution, une autre difficulté émerge. L’épigenèse lui apparaît comme le mécanisme de régulation par excellence. Comme dans toute autoréparation de l’organisme, le développement ontogénétique harmonieux des organes témoigne d’un finalisme inexplicable. Il s’agit d’un écueil important, car c’est l’ensemble de son projet de définition du vivant, sans recourir à des forces surnaturelles, qui risque d’être compromis. Or, en l’absence d’une théorie de l’hérédité, Claude Bernard est incapable de trouver une explication scientifique valable. Il s’en remet paradoxalement à une explication philosophique, à une « harmonie préétablie » assurant l’organisation des organes entre eux. L’explication du dynamisme des régulations morphogénétiques aboutit ainsi à un échec, qui va venir dessiner les limites de la médecine expérimentale :
La morphologie vitale, nous ne pouvons guère que la contempler, puisque son facteur essentiel, l’hérédité, n’est pas un élément que nous ayons en notre pouvoir et dont nous soyons maîtres comme nous le sommes des conditions physiques des manifestations vitales : la phénoménologie vitale, au contraire, nous pouvons la diriger 134.
Ces considérations ne sont pas anecdotiques : elles déterminent le contexte dans lequel la notion de « milieu intérieur » apparaît. Si la physiologie scientifique n’a accès qu’aux aspects phénoménologiques du vivant, son domaine reste confiné à des mécanismes simples, isolés et limités dans le temps. En conséquence de quoi, comme le dit André Pichot :
La dimension temporelle de l’être vivant n’est pas niée, mais elle est séparée de l’organisation physico-chimique de l’être vivant caractérisé par une stabilité régulée 135.
La théorie du milieu intérieur a eu le mérite de rendre compte de l’autonomie du vivant dans sa capacité à maintenir des normes de fonctionnement. Elle thématise, en ce sens, un nouveau type de stimulus. En effet, pour qu’il y ait autorégulation, il faut que l’organisme puisse capter ses propres carences. Il existerait donc des stimuli endogènes.
Néanmoins, avec le problème insoluble de l’épigenèse, Claude Bernard n’est pas en mesure d’identifier l’origine des normes vitales, ni d’appréhender l’autorégulation d’un point de vue holiste. Il ne peut qu’isoler un ensemble fragmenté de constantes. On retrouve d’ailleurs ces caractéristiques dans l’expression même de « milieu intérieur ». En français, « milieu » désigne aussi bien un « environnement » qu’un point géométrique au centre d’une droite. La constance bernardienne apparaît donc comme un milieu abstrait, au centre des valeurs vitales limites. Mais c’est ce point qui compte avant tout. Il est à la fois le point de départ, dont on ne peut expliquer l’émergence, et le point d’arrivée, si jamais le système venait à être perturbé. La théorie du milieu intérieur ne fait donc état que d’un dynamisme restreint, secondaire, toujours aliéné à la norme de fonctionnement. Alors qu’elle devait définir le vital comme une dynamique physique, elle aboutit paradoxalement à la fixité d’une norme à laquelle le vivant retourne en suivant une procédure automatique et contraignante. Comme on va le voir, cette dernière caractéristique indique surtout que le milieu intérieur a été conçu à partir du modèle de l’arc réflexe.
Homéostasie et homéodynamisme
Si le milieu intérieur s’avère promouvoir un dynamisme restreint, il est étonnant que Stephen Rose en vienne à une conclusion similaire, mais au sujet cette fois de la notion d’« homéostasie ». On peut donc se demander si cela suppose l’identité des deux notions. Le premier exemple fourni par Rose, en guise d’exemple de mécanisme autorégulé, est celui du thermostat :
Le contrôle de la température d’un thermostat est réglé de manière à ce que, si la température chute au-dessous de ses valeurs déterminées, le système de chauffage s’enclenche et la température remonte ; quand elle augmente au-dessus des valeurs déterminées, le système se coupe 136.
Rose note qu’un tel système ne peut qu’osciller autour d’un point fixe. Mais des mécanismes plus récents, de chauffage domestique par exemple, peuvent s’adapter en fonction de paramètres plus complexes. Ils peuvent être programmés pour chauffer une pièce en fonction d’une heure, d’un jour ou d’une saison précise, etc. Il en conclut donc que :
Ainsi, sur une échelle temporelle plus longue, même un thermostat domestique ne témoigne pas d’une homéostasie au sens de « rester le même », mais incorpore une gamme de cycles et d’hypercycles 137.
Rose pointe du doigt le fait que les mécanismes d’autorégulation, artificiels et a fortiori vivants, ne doivent pas être compris comme relevant d’une capacité à « rester les mêmes », mais comme pouvant instaurer une pluralité de normes. Il cite à ce titre Monod et Jacob, qui ont montré comment certaines bactéries, incapables de synthétiser l’enzyme nécessaire à la métabolisation du lactose, peuvent, dans un environnement composé uniquement de sucre, réactiver la séquence génétique permettant la synthèse de l’enzyme ad hoc. Le « programme » génétique est donc capable de plasticité quant à ses normes de fonctionnement. Rose en déduit que pour un organisme, dans un environnement en continuel changement, « la stase, c’est la mort 138 ».
Son raisonnement le conduit donc à forger un néologisme préférable, selon lui, à celui d’homéostasie : l’« homéodynamisme ». On peut se demander cependant si cela s’avère réellement nécessaire.
Le terme d’homéostasie a été utilisé pour la première fois en 1925, par James Cannon, à l’occasion du jubilé en l’honneur de Charles Richet. Le terme sera ensuite défini dans un article en 1929, pour faire enfin l’objet, en 1932, d’un ouvrage : The Wisdom of the Body 139. Dans chacun de ces travaux, Cannon cite abondamment Claude Bernard, surtout en ce qui concerne son échelle de la vie. C’est cependant une citation de Charles Richet qui va faire toute la différence, portant ainsi l’attention non pas sur la stabilité, mais sur l’instabilité du vivant :
L’être vivant est stable ; et il faut qu’il le soit pour n’être pas détruit […] par les forces colossales […] qui l’entourent. Mais, par une sorte de contradiction qui n’est qu’apparente, il ne maintient sa stabilité que s’il est excitable, capable de se modifier suivant les irritations du dehors et de conformer sa réponse à l’irritation ; de sorte qu’il n’est stable que parce qu’il est modifiable. La défense n’est compatible qu’avec une certaine instabilité. Celle-ci doit s’exercer sans cesse, mais dans d’étroites limites ; et cette modérée instabilité est la condition nécessaire de la véritable stabilité de l’être 140.
Ainsi, l’analyse de Rose a le mérite d’attirer l’attention sur une lecture adynamique de la notion d’homéostasie. Ce que son analyse vise en fait, c’est la notion de « milieu intérieur ». L’instabilité modérée y devient la condition de la stabilité. Cannon, quant à lui, a pris un soin particulier à prévenir toute interprétation erronée du terme d’homéostasie. Il rappelle qu’étymologiquement « homéo » ne doit pas être confondu avec « homo ». Le premier ne désigne donc pas l’identité, mais la similarité. Stasis ne doit pas non plus être entendu comme synonyme de stase ou d’immobilité, mais compris en référence à la statique, soit la science des forces en tension. La stabilité y apparaît donc comme la résultante d’une pluralité de forces en conflit.
Dans cette vision dynamique, l’homéostasie ne peut plus être identifiée au retour à une norme de fonctionnement. Ce qui compte désormais n’est plus l’identité de l’état final recherché mais le processus normatif qui mène à l’équilibre. Plus encore, en faisant du déséquilibre ou de l’instabilité le fondement des processus autorégulateurs, on désigne une source endogène d’action. C’est parce que, par définition, le vivant est instable qu’il doit toujours agir pour la conservation de son unité.
Implications de la théorie homéostatique
Le milieu intérieur a conduit à concevoir un certain type de processus autorégulés. Mais, comme Jeannerod l’a senti, il émerge du modèle de l’arc réflexe tel que Marshall l’a défini en 1832, soit une connexion rigide et automatique entre nerfs sensoriels et moteurs 141. Il s’agit d’un « arc », d’une simple connexion assurant le passage d’une excitation entre une entrée perceptive et une sortie motrice. L’origine causale est donc strictement externe, toute autonomie est niée, qu’elle soit d’origine somatique ou cérébrale-volontaire. Malgré de nombreuses critiques, celle de Pflüger par exemple, ce modèle a néanmoins dominé la physiologie des années cinquante du XIXe siècle. On doit cependant à Goldstein d’avoir insisté sur la conception étrange de la vie à laquelle il mène. Il note, premièrement, que, comme le milieu intérieur, le réflexe n’est mis en lumière que dans des conditions expérimentales artificielles, isolant certains processus de l’activité générale de l’organisme. Si l’on tente alors, à partir de ce modèle, une définition de la vie, ce n’est pas l’activité qui s’impose, mais, paradoxalement, le repos :
De fait, pour […] la théorie des réflexes, l’organisme est purement et simplement un système de régulation grâce auquel sont compensés les changements à mesure qu’ils surviennent, de sorte que l’organisme revient toujours de nouveau à un état d’équilibre déterminé. Tout paraît disposé uniquement en vue de la conservation de l’organisme et de son maintien à l’état de repos 142.
S’il en allait ainsi, un organisme, dans un environnement optimal, ne serait caractérisé que par le repos. C’est donc la dynamique de la vie qui deviendrait incompréhensible :
Dans ce jeu de facteurs qui se tiennent naturellement en échec, comment un mouvement, un dynamisme peut-il entrer, qui donne une direction à ce qui se fait 143 ?
Selon Goldstein, la théorie du réflexe ne peut rendre compte de l’autonomie de l’organisme. La régulation qui en découle n’est donc pas non plus une action, mais une réaction. Si, par contre, on considère la normativité à l’œuvre dans l’organisme, l’approche s’avérera radicalement différente. L’équilibre de l’organisme va résulter de tensions internes poussant l’organisme à puiser dans le monde extérieur les objets nécessaires à sa survie 144. L’environnement est ainsi construit ou informé par l’organisme, en fonction de ses besoins. C’est, selon Goldstein, ce que la pathologie révèle :
Cette détermination de l’environnement par la singularité de l’organisme est particulièrement nette dans le cas de l’homme malade. Cet organisme altéré, pour lequel l’environnement habituel est devenu étranger et troublant, ne peut exister qu’à la condition fondamentale de pouvoir extraire du monde un nouvel environnement adéquat 145.
Dans le modèle réflexe, rien n’explique, en effet, comment les normes vitales sont établies et, donc, comment un stimulus acquiert une signification vitale pour un certain organisme. Les pathologies montrent justement la panne d’une fonction essentielle, la normativité du vivant, sa capacité à conférer une signification aux objets du monde externe. Aussi, l’homéostat, par l’activité autonome qu’il est capable d’initier, témoigne, comme le note Jeannerod, d’une intentionnalité :
Alors que les systèmes autorégulés, comme ceux qui produisent l’activité réflexe, sont des systèmes énergétiquement « fermés », au sens où l’énergie nécessaire à la réponse est présente dans le stimulus ou dans la perturbation qui provoque l’écart par rapport à la référence, le mouvement volontaire, lui, semble procéder d’un système énergétiquement « ouvert », dont l’énergie vient de l’intérieur. C’est à ce titre que son origine endogène lui confère un caractère nouveau, informatif. Il procède d’une intention construite par le sujet, d’une représentation d’un but à atteindre, qui sont ici les éléments déclencheurs du processus 146.
Ce passage suggère deux commentaires. Premièrement, cette révolution biologique appelle un nouveau paradigme, recoupant celui que Prigogine annonce à part...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Introduction
- I - Trace et plasticité
- II - Pulsion et homéostasie
- III - Quel inconscient ?
- Notes
- Présentation des auteurs
- Dans la même collection