Le Sang des fleurs

Une anthropologie de l’abeille et du miel

Gilles Tétart

• Éditeur: Odile Jacob
• Année: 2004
• Imprimer l'ISBN: 9782738114884
• ISBN de l'eBook: 9782738186393
• Sujet: Biological Sciences
• Sujet: Zoology

« L'abeille est un animal doté de caractéristiques surprenantes. L'industrieuse abeille est dépourvue de sexualité, à l'exception de la reine et des bourdons qui la fécondent lors du vol nuptial. Et cependant, cet animal qui manque d'animalité et de sexualité donne un produit dont la récolte se traduit dans le langage de la castration (tailler, couper, châtrer une ruche). Le miel, assimilable à une vomissure, est considéré comme une nourriture d'immortalité, qui ne se corrompt ni ne pourrit. Le miel a des propriétés antiseptiques et peut servir à la conservation des viandes. Le domptage du féminin dans le mariage vise à l'éradication de la lubricité et de la fureur sexuelle pour obtenir la bonne épouse, c'est-à-dire l'ouvrière abeille chaste, travailleuse et nourricière. Gilles Tétart montre dans ce livre foisonnant comment le mythe du miel enseigne que la désexualisation est nécessaire pour accéder à l'incorruptibilité et à l'immortalité par soi-même et non par une descendance. » Françoise Héritier. Gilles Tétart est chercheur au laboratoire d'Anthropologie sociale du Collège de France.

NOTES

PRÉFACE

1. Marc Alain Ouaknin, Mystères des chiffres, Paris, Assouline, 2004.

INTRODUCTION

1. Claude FISCHLER, L’Homnivore. Le goût, la cuisine et le corps, Paris, Odile Jacob, 1990, p. 265-294.

2. Antonin PERBOSC, Contes licencieux de l’Aquitaine. Contribution au folklore érotique, Carcasonne, Éditions GARAE, 1989, p. 46-47.

CHAPITRE PREMIER

L’abeille et l’apiculture

1. J.-N. PELEN, La Vallée en Cévenne. Vie, traditions et proverbes du temps passé, Club cévenol & Parc national des Cévennes, 1962.

2. Cf. Eugène ROLLAND, Faune populaire de la France, tome XIII, Paris, Éditions Maisonneuve & Larose, 1967, p. 17.

3. Jean-Pierre DIGARD, « Jalons pour une anthropologie de la domestication animale », L’Homme, n° 108, oct.-déc. 1988, XXVIII (4), p. 27-58. J.-P. Digard formule ce point de vue dans la ligne des travaux de Leroi-Gourhan.

4. L’Élevage et l’animal vrai, tiré à part, Laboratoire d’archéozoologie et histoire des sociétés, Paris, Muséum national d’histoire naturelle, 1997.

5. Jean-Pierre DIGARD, « Jalons pour une anthropologie de la domestication », op. cit., p. 37.

6. L’apiculteur peut donner du sucre en remplacement du miel pour les provisions d’hiver de la colonie. Mais cela ne constitue pas un aspect majeur ni une pratique systématique.

7. Philippe MARCHENAY, « Un insecte au statut incertain : l’abeille », Études Rurales, n° 129-130, janv.-juin 1993, p. 117-128.

8. « Critique de la notion de domestication », L’Homme, n° 108, oct.-déc. 1988, XXVIII (4), p. 59-71.

9. Dans le cas de l’abeille, on peut ajouter que juridiquement la relation entre domestication et appropriation de l’animal se fonde a priori sur le statut sauvage de l’abeille. En effet, est propriétaire d’un essaim le premier venu qui le cueille et le gratifie d’une ruche. La législation considère qu’une colonie d’abeilles qui a essaimé est la propriété de celui qui la poursuit « à vue », et non nécessairement du propriétaire de la ruche d’où l’essaim a fugué. La notion de propriété de l’animal reste donc aléatoire. D’où cette contradiction logique que, finalement, dans une ruche, les abeilles vivent à l’état de captivité relative.

10. François SIGAUT, op. cit., p. 62.

11. A. BOSSE-PLATIÈRE ; E. ADLER ; P. PÉGUIN, « Varroase, fléau des ruches. L’apiculture en sursis », Nature et Progrès, sept.-oct. 1987, p. 10-15.

12. François POPLIN, « Que le lapin est la forme domestique du lièvre », Études Rurales, n° 129-130, janv.-juin 1993, p. 95-105. Voir aussi : « Que l’homme cultive aussi bien le sauvage que le domestique », Exploitation des animaux sauvages à travers le temps, XIII^e Rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’Antibes, IV^e Colloque international de l’homme et l’animal, Société de recherche interdisciplinaire, Éditions APDCA, Juan-les-Pins, 1993, p. 527-539.

13. La Moisson des marins-paysans. L’huître et ses éleveurs dans le bassin de Marennes-Oléron, thèse, Paris, EHESS, 1990, p. 310.

14. « Domestication des animaux, culture des plantes et traitement d’autrui », L’Homme, vol. 2, 1962, p. 40-50.

15. « Mythologie de l’écologie », Les Cahiers rationalistes, n° 415, juin 1986, p. 266-270. Cet article a été repris et commenté par Georges Métailié dans « À propos de mythologie de l’écologie », Des bêtes et des hommes. Le rapport à l’animal : un jeu sur la distance, textes réunis et présentés par B. LIZET et G. RAVIS-GIORDANI, Paris, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1995, p. 61-66.

16. L’Homme et la matière, Paris, Albin Michel, 1992 (3^e éd.), p. 44.

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Table des matières

• Couverture
• Page de titre
• Copyright
• Table
• Remerciements
• Dédicace
• PRÉFACE
• INTRODUCTION
• CHAPITRE PREMIER. L'abeille et l'apiculture Domestication d'un animal cultivé
• CHAPITRE 2. La récolte du miel : tailler, châtrer, castrer
• CHAPITRE 3. Miel, ambroisie et autres mets d'immortalité
• CHAPITRE 4. Le miel d'Aristée
• CHAPITRE 5. L'abeille et le corps virginal en Grèce ancienne
• CHAPITRE 6. Le corps virginal et la catégorie du miel dans l'Occident chrétien
• CHAPITRE 7. La guerre, le miel, la fécondité
• CHAPITRE 8. Représentations modernes d'un aliment « naturel »
• CONCLUSION
• NOTES
• BIBLIOGRAPHIE
• INDEX DES AUTEURS CITÉS
• INDEX DES MATIÈRES
• Quatrième de couverture