L' Homme, le Singe et l'Oiseau
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L' Homme, le Singe et l'Oiseau

  1. 228 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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L' Homme, le Singe et l'Oiseau

À propos de ce livre

Un chimpanzé à qui l'on demande de trier des photos représentant des hommes, des chimpanzés et d'autres animaux, fait deux piles, l'une pour les hommes et les singes, l'autre pour tous les autres animaux… Un perroquet comprenant qu'un homme veut apprendre des mots de sa langue à un autre perroquet, s'efforce de les prononcer lentement et distinctement pour aider le projet humain… Les anthropoïdes et les hommes évitent le contact visuel dans les situations d'agression et le recherchent quand ils se réconcilient… Les oiseaux offrent des fleurs aux oiselles qu'ils convoitent... Ce livre essaie de nous raconter où en est l'homme dans tout cela. Il est plus proche que prévu du singe mais également de l'oiseau grâce au langage articulé. Rémy Chauvin est professeur honoraire de biologie animale à la Sorbonne. Il a publié de nombreux livres qui ont été de grands succès de librairie.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2000
Imprimer l'ISBN
9782738108678

CHAPITRE 1

Le surgroupement et ses effets


Ce qui a d’abord préoccupé les sociologues américains, c’est le spectacle des villes encombrées, des banlieues de pays pauvres en particulier. Il eût fallu être aveugle pour ne pas s’apercevoir de l’état de santé et du développement défectueux des hommes et surtout des enfants vivant dans ces conditions ; mais la misère en était-elle seule responsable, ou bien l’entassement excessif des hommes dans un espace trop restreint avait-il par lui-même des effets nocifs ?

Plusieurs espèces de densité ?

Zlutnik et Altmann considèrent qu’on aurait dû commencer par distinguer chez l’homme plusieurs espèces de densité.
Densité élevée à l’intérieur et à l’extérieur comme nous l’avons vu (dans une habitation et dans le voisinage immédiat). Pas de surgroupement dans l’habitation, mais une densité élevée dans le voisinage immédiat. Pas de surgroupement, ni dedans ni dehors.
Ce sont des distinctions qui peuvent même, dans une certaine mesure, s’appliquer aux animaux. Il s’agit le plus souvent de densité trop élevée à l’intérieur des appartements ; mais que dire d’un surpeuplement des banlieues où un fracas continuel empêche par exemple d’ouvrir les fenêtres ?
De même il faut séparer densités sociale et spatiale : la densité spatiale s’entend de la comparaison de groupes de même taille dans des espaces différents ; la densité sociale de groupes de différentes tailles dans le même espace.

Les techniques de simulation du groupement

Epstein et Baum (1978) se livrent à une critique serrée des méthodes d’études du groupement. Celui-ci correspond en effet à une suite d’interactions sociales, physiques et psychologiques, ce que les statistiques sur la densité urbaine ne considèrent pas. Elles ne permettent pas non plus de déterminer si une pathologie est le résultat du surgroupement, ou si quelque autre variable urbaine est en corrélation ou non avec lui.
Il est vrai qu’il existe d’autres méthodes, plus voisines de l’éthologie, comme par exemple l’observation des enfants en état de surgroupement plus ou moins net, dans un terrain de jeux, à l’école maternelle ou dans d’autres situations bien déterminées : on pourrait observer alors des interactions bien définies.
Mais il faut revenir sur une difficulté capitale : les méthodes de la psychologie expérimentale insistent beaucoup sur la rigueur des mesures dans un environnement parfaitement contrôlé, toutefois « les résultats coûtent très cher en termes de réalisme expérimental » (Epstein et Baum). Autrement dit, les résultats du laboratoire peuvent n’avoir, et n’ont souvent, aucun rapport avec la situation réelle qu’il s’agit d’explorer. Les fortes densités de groupement dans un local déterminé sont nécessairement limitées en durée et en degré de gêne imposé aux personnes : c’est pourquoi les durées d’exposition au surgroupement, nécessairement courtes, donnent si souvent des résultats en contradiction avec la réalité.
Citons par exemple la technique de Desor qui a vivement – à tort sans doute – intéressé les architectes : on fabrique une maquette de logement et on demande au sujet d’introduire dans chaque pièce des figurines dont le nombre correspond d’après lui à un degré variable de surgroupement… Quand on évalue la corrélation entre les résultats de l’expérience et ce qu’on observe en réalité, le degré de corrélation est extrêmement bas, ce qui a conduit au rejet au moins partiel de la méthode.
Une autre technique est peut-être plus prometteuse : on décrit au sujet une certaine situation et on lui demande de préciser ce qu’il ferait dans une situation analogue… Mais le sujet se trouve ainsi impliqué dans une sorte de psychodrame assez artificiel.
Baum et Davis ont donné à ces techniques une forme plus réaliste : le sujet se trouve devant une maquette d’appartement et on lui demande de placer en série des figurines représentant ses hôtes dans une réception imaginaire. Il dispose également d’une figurine à ses traits, aussi ressemblante que possible : cette fois, curieusement, les résultats sont en corrélation avec les observations réelles.
Évidemment, il s’agit de choix uniquement visuels qui ne tiennent pas compte par exemple des effets acoustiques du surgroupement, si violents parfois, sans oublier les éléments tactiles ou olfactifs.

Les tests en mouvement

Un autre inconvénient des tests ci-dessus, c’est qu’ils sont statiques. Or, dans le surgroupement réel, un bon nombre de sujets se déplacent plus ou moins fiévreusement, ne serait-ce qu’en poussant les voisins pour accéder à la sortie. Mac Clelland a essayé d’obvier à cette difficulté, mais cela exige de gros moyens. On demande par exemple aux sujets de faire une bibliographie dans une bibliothèque qui contient un nombre variable, parfois élevé, d’autres sujets devant exécuter la même consigne ! De pareils tests sont si lourds qu’ils sont rarement praticables.

Autres mesures dans une situation réelle

Elles consistent à introduire des sujets dans un supermarché aux heures d’affluence et à leur demander de faire un parcours après quelques instructions sur les effets du surgroupement. C’est sûrement la méthode la plus voisine de la réalité et, après tout, la plus praticable. En tout cas elle se rapproche de l’éthologie, c’est-à-dire de la réalité.
On a étudié aussi les files d’attente devant un bureau avec l’effet de différentes partitions ou le comportement de sujets dans le métro de New York pendant les heures d’affluence… Nous sommes en plein réalisme expérimental…
D’autres se sont intéressés aux enfants plus ou moins groupés dans un hôpital psychiatrique. D’autres encore ont étudié sur le terrain deux populations de Bochimans dans des conditions normales ou en surgroupement.
Deux mots encore sur la pratique du questionnaire, qui n’est pas éthologique, parce que demander au sujet ce qu’il a ressenti (au lieu de se contenter de l’observer) le force à objectiver ce qu’il voudrait peut-être garder pour lui, ce qui peut le pousser à répondre n’importe quoi…
Valins et Baum ont observé aussi des sujets dans une salle d’attente : comment les habitués choisissent les sièges les plus distants d’un étranger, le regardent moins souvent, évitent toute interaction…
Heureusement les chercheurs admettent maintenant qu’il ne faut pas s’imposer une méthode rigide et artificielle, sous prétexte de précision scientifique ; ils pratiquent alors la méthode éthologique, où l’observation libre a une large part, et surtout ils évitent de changer brutalement le sujet de milieu… Les chercheurs américains en particulier ont fini par comprendre, semble-t-il, que les méthodes classiques de la psychologie expérimentale fournissent beaucoup de chiffres et rien d’autre.
On peut observer – et c’est le mieux – les sujets dans leur cadre habituel. Valins et Baum se sont occupés d’étudiants dont les uns étaient dans des logements étroits et les autres plus au large : ils ont trouvé que ces derniers réussissaient mieux dans les tests compétitifs que dans les tests coopératifs, et échangeaient moins d’informations avec leurs voisins…

Facteurs antécédents ; facteurs de milieu

Sundstrom a proposé plusieurs compléments aux méthodes courantes ; ils pourraient même s’appliquer aux recherches sur les animaux, où on les a trop souvent négligés.
À propos du surgroupement, il faut songer d’abord aux facteurs antécédents, comme la taille de l’environnement, le bruit, la chaleur, etc., ne pas négliger les conditions interpersonnelles, comme la distance entre les sujets et leur mode d’interférence, ni les caractéristiques individuelles, comme le sexe ou l’histoire des sujets ; il faut encore noter les facteurs modificateurs comme la durée de l’exposition au surgroupement.

Quelques résultats concernant l’environnement

On a surtout étudié le groupement dans une seule pièce de petite taille : le résultat est d’habitude une grande sensation de gêne, sauf en cas de groupement des deux sexes ! Quant à la complexité de l’environnement, les résultats sont contradictoires, ils dépendent de facteurs particuliers, comme la présence ou l’absence d’une fenêtre… Les couleurs claires ou foncées sont très nettement et diversement appréciées ; dans un environnement clair, celui-ci est perçu comme plus vaste qu’il n’est…
Les partitions augmentent la sensation de surgroupement, alors que le bruit et la chaleur ne le font pas, contrairement à ce qu’on pourrait penser…

Facteurs sociaux

L’inconfort est plus grand quand les groupes en état de surgroupement sont plus volumineux.

La difficulté d’apprécier les conditions de vie de l’homme

On a soutenu que dans le laboratoire ou dans la nature, les sujets qui vivent en surgroupement montreraient davantage d’anxiété et d’agressivité. On a dit aussi que les marins ou les prisonniers en surgroupement se plaignaient plus souvent de diverses maladies. Mais il ne faut pas oublier que dans ces études éminemment difficiles, il existe d’autres résultats tout à fait contradictoires, ne montrant guère de corrélations entre le groupement et ces désordres.
Tout dépend des conditions extérieures, proprement humaines et très difficiles à normaliser. Par exemple, on ne peut comparer le surgroupement dans une maison et dans le voisinage. Les riches vivant dans une maison confortable ne souffrent pas du surgroupement d’une banlieue grouillant autour d’eux de la même façon que les pauvres en état de surpeuplement domestique !
De plus (autre danger des questionnaires !), ce que les gens définissent comme surgroupement dépend de l’endroit où ils se trouvent. Saegert cite ainsi une enquête menée dans la gare de Manhattan que les voyageurs définissaient comme bondée alors qu’elle était à moitié vide en dehors des heures d’affluence !
Et puis les femmes semblent mieux réagir que les hommes au surgroupement, tout au moins dans certains cas.

Expériences sur les enfants

Il est plus facile de les étudier en groupe que les adultes. Un facteur oublié a été souligné par Saegert : les enfants sont sensibles au surgroupement s’ils n’ont pas beaucoup de jouets ; par contre, s’ils en ont suffisamment, le surgroupement ne leur fait pas grand-chose. C’est un fait que les puéricultrices connaissent bien, mais que de savants psychologues peuvent ignorer ; et même, cela dépend du type de jouets ! De plus, l’agressivité n’est guère développée avant cinq ans. Et n’oublions pas que le surgroupement a un certain effet sur les garçons mais pas sur les filles… Preiser montre aussi qu’il existe une baisse des contacts sociaux lorsque l’espace est mesuré

Différences de comportement et variables individuelles

Lôo examina chez des enfants en surgroupement quatre variables : 1) l’étendue et la qualité de l’interaction ; 2) le type et le niveau d’activité ; 3) l’instabilité de l’activité ; 4) le comportement d’évitement ; 5) le comportement de détresse ou de colère, ou au contraire d’affection.
La variable 1) fut estimée d’après la fréquence du jeu solitaire et des regards jetés vers les autres. Pour 2), on a estimé la fréquence de l’évitement ou de l’aspect embarrassé ; pour 3), on a évalué la fréquence de la station debout, assise ou couchée, debout immobile ou marchant ainsi que l’étendue du déplacement. L’instabilité se mesure par l’activité, la fréquence des interruptions, le nombre de changements de jouets. Le comportement d’évitement inclut la fréquence des regards détournés, le fait de s’écarter, d’essayer d’ouvrir la porte, de regarder par la fenêtre ; le sujet a l’air de s’ennuyer visiblement ; le comportement de détresse va jusqu’à la colère ou implique une tristesse prolongée.
Lôo fut avant tout frappé par la grosse différence entre les enfants anxieux et non anxieux… Ce sont les premiers que la densité du groupement affecte et non les seconds. Mais ce qui est bizarre, c’est que les enfants décrits par leur maître comme agressifs, peu aimés de leurs camarades, irritables, désobéissants, menteurs et frondeurs, ne sont pas plus affectés par le groupement que les autres enfants ! Il faut donc rappeler à nouveau la nécessité de distinguer les types de réactions suivant les personnes.
En tout cas, l’analyse factorielle des comportements étudiés a permis de séparer un facteur agression-colère comprenant cinq caractères – agression physique, jeu agressif, ne pas rester assis, courir, activité forte –, un facteur de sentiments négatifs avec comme caractères : se croire le but de l’agression d’autrui, être triste, en colère, trop serré, un facteur d’évitement – essayer de s’échapper, ne pas regarder en face, être ennuyé ou fatigué – un facteur de détresse et de crainte – détresse, ne pas changer de jouets, se sentir blessé. En outre, ...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Dédicace
  5. Introduction
  6. Avant-propos - À deux chapitres qui peuvent paraître hors de propos
  7. Chapitre 1 - Le surgroupement et ses effets
  8. Chapitre 2 - Les stimuli olfactifs conscients et inconscients : les phéromones
  9. Chapitre 3 - L’intelligence
  10. Chapitre 4 - La communication
  11. Chapitre 5 - Le miroir et l’ombre
  12. Chapitre 6 - La voix et le psychisme
  13. Chapitre 7 - Une culture chez les singes ?
  14. Table