Le Choc des décolonisations
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Le Choc des décolonisations

De la guerre d’Algérie aux printemps arabes

  1. 336 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Le Choc des décolonisations

De la guerre d’Algérie aux printemps arabes

À propos de ce livre

Le temps semble loin où notre pays était un empire. Les territoires autrefois colonisés ont été rendus à eux-mêmes et sont désormais maîtres de leur histoire. C'est contre cette vision simpliste et historiquement fausse que s'insurge Pierre Vermeren : les révolutions arabes de 2011 et 2012 sont la conséquence directe, le dernier chapitre de l'histoire de la décolonisation. De guerre lasse, dans un mélange de bonne conscience et de culpabilité, l'État et les élites de France ont laissé leurs successeurs à la tête du Maroc, de l'Algérie, de la Tunisie et des pays d'Afrique agir en toute impunité. Le silence et l'aveuglement de la France, mais aussi de l'Europe tout entière, ont permis dans ces anciennes colonies l'accaparement des richesses, la confiscation des libertés et la soumission des peuples. Pierre Vermeren apporte aux événements les plus récents, qu'il s'agisse des explosions de colère au Maghreb comme de la lutte contre le djihadisme, l'éclairage irremplaçable de l'histoire. Pierre Vermeren est professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris-I-Panthéon- Sorbonne, spécialiste des mondes arabes et africains du Nord et de la décolonisation.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2015
Imprimer l'ISBN
9782738133441
ISBN de l'eBook
9782738164773
Sujet
Storia

DEUXIÈME PARTIE

Les anciens colonisés sous l’empire de leurs élites



Des violences de la décolonisation à un tiers-mondisme sans scrupule

CHAPITRE VI

Désintégration des espérances du « décolonisé »


Pour l’auteur de Damnés de la Terre, Frantz Fanon, la disparition du colonialisme est une libération physique et psychique. La pensée de Fanon, mort en 1961, survit dans trois milieux intellectuels et politiques : chez les militants noirs américains, dans le tiers-mondisme européen, et dans le non-alignement international (conférence tricontinentale à La Havane en 1966, Festival panafricain d’Alger en 1969, conférence des non-alignés à Alger en 1973, déclaration de La Havane en 1979…), qui est proche du camp communiste malgré les divisions des anti-impérialistes occidentaux (antiguerre du Vietnam, pacifisme, tiers-mondisme, etc.).
Pourtant, dès les années 1970, la décolonisation se démode, avec les indépendances portugaises, puis la fin de la guerre du Vietnam en 1975. La situation du tiers-monde devient difficile. Avec les chocs pétroliers de 1973 et 1979, le génocide khmer et la révolution iranienne (1979), le romantisme révolutionnaire disparaît. Puis, dans les années 1980, la crise économique, celle de la dette puis celle des pays communistes, s’impose, sur fond de guerre en Afghanistan et au Moyen-Orient. Un autre monde naît. Les espérances révolutionnaires ont vécu.
Émerge un nouveau discours, qui évoque les déceptions et les désillusions de la période « sacrée » des indépendances. Cette voix du sud est encore inaudible au nord, où le tiers-mondisme domine, et où toute nuance est jugée réactionnaire, comme une sortie de l’histoire. Parmi d’autres, la Franco-Tunisienne Hélé Béji publie en 1982 Le Désenchantement national. Essai sur la décolonisation, chez Maspero, le grand éditeur parisien de la décolonisation. Deux ans après, le nationaliste algérien Ferhat Abbas publie L’Indépendance confisquée1, regardé comme un règlement de compte entre nationalistes algériens. Pourtant, au fil des décennies, cette nouvelle littérature, sans revanche ni hostilité, exprime un immense dépit. Venus du nord, le journaliste Stephen Smith, dans l’ouvrage polémique Négrologie : pourquoi l’Afrique meurt (2003)2, ou du sud, Hélé Béji avec Nous, décolonisés (2008)3, questionnent les dérives d’après les indépendances. H. Béji interroge la manière dont la colonisation est devenue mimétique : comment les Tunisiens se sont placés eux-mêmes en situation de sujétion ? Avec d’autres mots, l’ancien compagnon de Bourguiba, Albert Memmi, tente à son tour de peindre la dérive politique et psychique du décolonisé4.

Indépendance et souveraineté nationales, première promesse faite aux décolonisés

La souveraineté populaire et nationale est le pilier de la revendication anticoloniale. Ce mouvement politico-idéologique international a pris le visage de grands mouvements culturels : panislamisme, panasiatisme, panarabisme, panafricanisme, nationalisme maghrébin ou indien. Puis à partir des années 1920, il épouse le visage du nationalisme, au sens de l’État-nation. Ce modèle politique importé par le colonialisme n’a touché qu’à la marge les populations du futur « tiers-monde », terme inventé en 1952. Que ce soit en Afrique du Nord, centrale ou de l’Ouest, les grands mouvements culturels se fractionnent en nationalismes. Il y a eu un nationalisme maghrébin parmi les étudiants nord-africains du Paris des années 1930 et 1940. Encore en avril 1958, une grande conférence d’unité du Maghreb se tient à Tanger : « Nous, les représentants des mouvements de libération nationale de Tunisie, d’Algérie et du Maroc, proclamons solennellement notre foi en l’unité du Maghreb et notre volonté de la réaliser dès que les conditions s’y prêteront. »
Mais les tensions nationales percent sous l’unité, et Tanger fut sans suite. L’objet politique des formations nationalistes, inscrit dans leur code génétique, est d’arracher la souveraineté nationale à l’État colonial. Ce qui a un sens au Maroc ou en Algérie, qui sont des constructions politiques très différentes, confine à l’absurde au Soudan français (futur Mali) ou en Oubangui-Chari, devenu sans transition République centrafricaine en 1958. Une quadruple volonté s’exerce en faveur du passage de l’empire colonial à une pluralité d’États-nations : celle des élites locales, appelées à devenir nationales, étatiques et dirigeantes ; celle du colonisateur, qui préfère toujours la pluralité à l’unité ; celle de l’ONU, qui œuvre à la structuration du monde en États-nations ; et celle des peuples, dans la mesure où leur conscience politique le leur permet.
L’indépendance nationale, qui matérialise la décolonisation, ne signifie pas la souveraineté du peuple. Houphouët-Boigny a beau en appeler à la « mystique de l’unité » le 5 août 1966, ou le parti marocain de l’Istiqlal (« indépendance ») réclamer la liberté pour les Marocains ! Derrière la promesse lancée ce 11 janvier 1944 pointe toute l’ambivalence : « Laisser à Sa Majesté le soin d’établir un régime démocratique comparable au régime de gouvernement adopté par les pays musulmans d’Orient, garantissant les droits de tous les éléments et de toutes les classes de la société marocaine et définissant les devoirs de chacun. »
Quand l’Istiqlal atteint son objectif douze ans plus tard en 1956, le Maroc cesse d’être un État protégé. Mais le sultan Mohammed V retrouve l’imperium de sa dynastie : la souveraineté de l’État, ici du roi dès 1957, ne signifie pas celle du peuple. L’indépendance de l’État et de ses dirigeants n’est pas celle de la nation, ou subsidiairement.

La citoyenneté, l’égalité et les libertés publiques, des horizons d’attente très politiques

Dans les colonies et protectorats français, la scolarisation a été effectuée avec parcimonie. Mais entre l’école, la presse, l’armée, la fréquentation des Français et l’émigration en métropole, notamment celle des étudiants, qui sont 2 000 Tunisiens avant l’indépendance, 1 700 Indochinois en 1929 ou 5 500 Africains en 1960, les idées politiques en vigueur en France et en Europe ont circulé. C’est le cas en Méditerranée. La Tunisie et le Levant ont participé aux débats politiques ottomans dès la période des Tanzimat (réformes) et œuvré à leur application, dans le souvenir de la première constitution tunisienne et islamique de 1861. De même l’Algérie, incorporée au territoire national depuis 1848, a vécu tous les soubresauts politiques français des XIXe et XXe siècles.
Les notions de souveraineté du peuple, de révolution, d’Ancien Régime, de suffrage universel, d’égalité, de liberté, de libertés publiques et de conscience, de liberté de la presse et d’opinion, de laïcité, de parlementarisme, de républicanisme, même si elles n’ont pas cours dans les colonies, du fait par exemple du statut de l’indigénat en Algérie5, ont été progressivement connues, discutées, voire assimilées et revendiquées. De nombreux textes politiques s’en font l’écho. Le premier programme politique au Maroc, celui du Comité d’action marocain (CAM) en 1934, le Manifeste du peuple algérien (1943) et son addendum de mai 1943, la déclaration d’indépendance du Vietnam du 2 septembre 1945, associent sans ambiguïté souveraineté, indépendance et libertés nationales. Dans ce dernier texte, rédigé par Hô Chi Minh à Hanoï, on lit : « Le Vietnam a le droit d’être libre et indépendant et, en fait, est devenu un pays libre et indépendant. Tout le peuple du Vietnam est décidé à mobiliser toutes ses forces spirituelles et matérielles, à sacrifier sa vie et ses biens pour garder son droit à la liberté et à l’indépendance6. » La déclaration d’indépendance du Vietnam commence d’ailleurs par une citation de celle des États-Unis de 1776, et par l’article premier de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui placent la « liberté » au-dessus de toute valeur.
S’ajoutent les revendications concrètes de la liberté de la presse, des libertés syndicales, des élections libres et du pluralisme politique. La naissance des syndicats nationaux correspond à l’âge des indépendances : l’UGTT tunisienne naît en 1946, l’UMT marocaine en 1955, comme l’UGTA algérienne et la Confédération générale des travailleurs africains (CGTA) en 1956. Le monde des élites urbaines coloniales est en ébullition dans les années 1950, car tout indique que l’indépendance sera un moment démocratique, et que les libertés bafouées sous le colonialisme vont s’épanouir dans la nouvelle communauté nationale.
Dans son discours du 5 août 1966, le président Houphouët-Boigny insiste sur cette thématique : « Ces institutions représentent pour nous les diverses étapes d’un lent et irréversible cheminement vers plus de justice et plus de solidarité entre les hommes. Nous ne cesserons de leur apporter notre concours loyal et obstiné, car notre lutte ne cessera pas tant qu’il existera une misère à soulager, une injustice à redresser, une mésentente à dissiper7. » Déjà, en Côte d’Ivoire comme ailleurs, les promesses politiques des indépendances ont été perverties par l’autoritarisme, le parti unique, la fin des libertés publiques et syndicales. Reste une langue de bois qui sonne positivement aux oreilles des dirigeants internationaux.

La terre et l’éducation, promesses d’élévation matérielle et sociale

Parmi les revendications nationalistes fondamentales, très ancrées dans le peuple des villes voire la paysannerie, la demande du partage équitable des terres agricoles (récupération, nationalisation, réforme agraire, etc.) côtoie la demande scolaire.
La demande de terres a déterminé l’entrée des masses paysannes dans les révolutions française (1789) et russe (1917). Dans des sociétés rurales, inégalitaires et en forte croissance démographique, où la majorité des paysans sont fermiers, métayers, journaliers ou petits propriétaires, la survie passe par la mise à disposition de terres. Cette revendication est très vive en Algérie, la grande colonie agricole française : les Européens y possèdent 2,7 millions d’hectares des meilleures terres, les grands propriétaires musulmans plus d’1,5 million d’hectares, le domaine public plus de 7 millions (bois, forêts, steppes, landes, etc.), et la petite paysannerie « indigène » moins de 6 millions (souvent en montagne, ou à flanc de montagne). La dépossession foncière est un thème essentiel de la lutte anticoloniale en Algérie. Elle a permis d’entraîner la paysannerie dans les maquis et la guerre d’indépendance.
Le médecin antillais et théoricien de l’anticolonialisme Frantz Fanon, insiste sur cette dimension commune à l’Amérique centrale : « Pour le peuple colonisé, la valeur la plus essentielle, parce que la plus concrète, c’est d’abord la terre : la terre qui doit assurer le pain et, bien sûr, la dignité. Mais cette dignité n’a rien à voir avec la dignité de la personne. Cette personne idéale, il n’en a jamais entendu parler8… »
En Algérie, un Office national de la réforme agraire est créé en 1963 qui promet l’autogestion collective des terres coloniales. Huit ans plus tard, en 1971, Boumediene lance une nouvelle phase avec la « révolution agraire », qui ne touche cependant guère plus d’un million d’hectares. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. La paysannerie algérienne reste pauvre, la propriété émiettée, l’agriculture sous-productive, et les terres riches aux mains de l’État, aggravent l’exode rural. Au Maroc, la réforme agraire attendue ne se produit pas : la propriété coloniale, marocanisée en 1973, reste aux mains de l’État et de ses dirigeants. En Tunisie, la socialisation des biens de production produit le même échec économique qu’en Algérie. Les autorités font marche arrière.
L’autre grande revendication populaire des indépendances est la généralisation de l’école, dont les populations colonisées pauvres et rurales, et la quasi-totalité des femmes, furent exclues, hormis des exceptions (Moyen Atlas autour d’Azrou, Kabylie et Sahel tunisien). En 1954, les taux d’alphabétisation en Afrique du Nord sont de 15,5 % en Algérie en français (outre 300 000 alphabétisés en arabe, soit 5 %) – contre près de 25 % en 1962 –, de 10 % au Maroc et de 33 % en Tunisie. Partout, dans une grande confusion, faute d’instituteurs et de professeurs disponibles, sauf en Tunisie, l’État indépendant se lance dans une politique de scolarisation qui se veut massive. Au Maghreb et en Afrique, le recours à des dizaines de milliers de coopérants francophones provoque en vingt ans un choc francophone. En Algérie, l’alphabétisation atteint 60 % en 1990, un chiffre dépassé en Tunisie, mais inférieur à 50 % au Maroc car le roi Hassan II a bloqué l’expansion de l’école après les émeutes de mars 1965. Cette réalisation sociale ne préjuge ni de sa qualité ni des idéologies véhiculées par l’école.

La puissance nouvelle de l’État indépendant douche les utopies

En dépit de la culture politique nouvelle et des revendications d’émancipation, les conditions des indépendances établissent partout le règne d’un parti unique, d’un pouvoir fort et autoritaire, voire dictatorial, peu soucieux des droits et aspirations du peuple et des citoyens. Or il existe des secteurs de la vie politique et sociale qui portent ces aspirations. Et les États donnent des gages à leurs parrains extérieurs. Partout on rédige des constitutions. Même Hassan II écrit la sienne en 1962. On prône l’élection des dirigeants, la liberté de la presse, on crée des institutions d’État démocratique, on souscrit à la démocratie, etc. Le retour à un autoritarisme national ne constitue par un simple retour au passé : les acquis et les héritages de la période coloniale sont considérables, même nationalisés et transformés. On ne revient ni à la régence de Tunis, ni au makhzen de Fès, ni au règne des rois en Afrique.
Ce qui fait la différence essentielle avec la période précoloniale, outre les formes de la vie matérielle (villes, habits, transports, infrastructures, etc.), ce ne sont ni les nouvelles institutions ni même le parti unique. Ainsi, en Côte d’Ivoire, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire règne sans rival de 1960 à 1990, et en Algérie, le FLN fait de même sous Boumediene et Chadli Bendjedid de 1965 à 1988. La différence fondamentale, c’est l’avènement d’un État administratif et militaro-policier qui a les moyens de contrôler et de réprimer toute la population. Dans les nouveaux États, aucune population n’échappe plus aux États : même les grands nomades touaregs sont identifiés, surveillés et assignés à une nationalité (l’Algérie, le Mali, le Niger, la Haute-Volta – futur Burkina Faso –, la Mauritanie ou la Libye). Au Maroc, le Rif est désormais sous surveillance, et toute velléité d’autonomie est écrasée, ce dont témoignent les guerres de 1958 et 1959. Au Sahara occidental, que se partagent Marocains et Espagnols, l’Armée de libération marocaine (ALM) est taillée en pièces en 1958. En Kabylie, l’armée et la Sécurité militaire (la police politique) algériennes mettent trois ans à réduire un soulèvement. En mars 1965 à Casablanca, le roi fait intervenir l’armée d’Oufkir, le général en chef des Forces armées royales, pour écraser l’émeute.
Les nouveaux États-nations, dont les structures sont adossées à celles du parti-État (comme le FLN algérien), conformément aux modèles du PCUS en Union soviétique ou du Parti de la révolution institutionnelle (PRI) au Mexique, possèdent des traits disti...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Dédicace
  5. Introduction
  6. Première partie - Le fiasco des décolonisations françaises
  7. Deuxième partie - Les anciens colonisés sous l’empire de leurs élites - Des violences de la décolonisation à un tiers-mondisme sans scrupule
  8. Troisième partie - La France, les Français et leurs anciennes colonies
  9. Conclusion - Le legs singulier de la France coloniale
  10. Table