
- 240 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
La Naissance d'une mère
À propos de ce livre
Lorsque votre bébé se met à hurler ou qu'il rejette son déjeuner, tous les regards se tournent vers vous. Parce que vous êtes sa mère et qu'on attend de vous que vous sachiez quoi faire. Vous, vous devez prendre des décisions en une fraction de seconde. Vous apprenez sur le tas, sans être toujours sûre d'exercer au mieux votre nouveau métier. Parce que vous êtes devenue mère et que tout s'est passé si vite. Destiné d'abord aux nouvelles mamans, La Naissance d'une mère a pour principal objectif de vous aider à vous préparer aux bouleversements qui vous attendent et qui vont fondamentalement vous transformer. Depuis les fantasmes qui accompagneront votre grossesse jusqu'aux premières interactions qui suivront la naissance de votre bébé, vous comprendrez, étape par étape, tous les changements psychologiques qui vont permettre cet événement majeur : devenir mère. Psychiatre de réputation internationale, Daniel N. Stern est le spécialiste incontesté des relations mère-enfant. Nadia Bruschweiler-Stern est pédopsychiatre et dirige le Centre Brazelton en Suisse.
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Informations
II
LA NAISSANCE D’UNE MÈRE
CHAPITRE 4
Garantir la survie de votre bébé
Lorsque vous arriverez chez vous avec votre nouveau bébé, vous allez être confrontée aux tâches parentales les plus élémentaires, que vous vous sentiez prête ou non. Toutes les mères doivent apprendre le b.a.-ba et y parviennent ; il faut que le bébé vive et se développe. Ces nouvelles responsabilités si importantes marquent le début d’une nouvelle identité psychologique. C’est en les assumant que vous allez vraiment devenir mère.
La première tâche maternelle, incontournable, consiste à garder votre bébé en vie. Dès les premières minutes, vous allez devoir assurer la survie et la croissance de votre progéniture. La société a tendance à oublier la dureté de cette réalité et à considérer comme allant de soi cette étape qui est pourtant essentielle et chargée d’émotions pour la mère. En vivant avec votre nouveau-né, vous allez sans cesse vous rendre compte à quel point ce petit être fragile est dépendant de vous et vous demander si vous êtes capable d’assurer sa survie et, en plus, sa croissance.
Pourquoi est-ce là une tâche aussi primordiale et chargée de sens ? La survie de l’individu à travers sa progéniture est la plus grande responsabilité que la nature impose au monde animal. C’est ce qui nous pousse à nous reproduire et à faire perdurer l’espèce. Toutes les théories biologiques et psychologiques affirment que pour y parvenir, l’animal humain est doté d’instincts qui assurent la transmission de ses gènes d’une génération à l’autre.
Nous sommes d’abord dotés d’un instinct de conservation qui nous permet de vivre suffisamment longtemps pour nous reproduire. Nous avons ensuite des instincts sociaux qui nous permettent d’établir des relations avec des personnes du sexe opposé et de nous reproduire. Et nous sommes bien sûr équipés d’instincts sexuels qui garantissent la continuation de l’espèce.
Admettons que tous ces mécanismes instinctifs réussissent. Que se passe-til ? On a un bébé, produit ultime. Mais ces instincts ne nous serviraient à rien si nous ne possédions des instructions encodées qui nous apprennent à nous occuper de cet enfant jusqu’à ce que ses propres instincts de survie prennent le relais. En tant que mère, vous devenez automatiquement un maillon essentiel dans la chaîne de l’évolution. En s’occupant chaque jour de son bébé, une mère joue un rôle essentiel dans le grand projet de la nature.
Je n’ai jusque-là décrit que la théorie, mais c’est ce que vivent les femmes quotidiennement en s’occupant de leur bébé. Ce qui rend l’expérience maternelle si singulière, c’est qu’elle oblige une femme à se préoccuper de choses tout à fait nouvelles et à agir sous l’emprise d’impulsions qui lui sont inconnues.
La réalité de la responsabilité frappe les femmes de plein fouet. Malgré le soutien médical et familial, malgré l’aide de votre mari pour une partie des soins, la société vous a désignée comme l’ultime responsable. Si quelque chose ne va pas, il y a de fortes chances pour que cela retombe sur vos épaules. C’est une des réalités les plus difficiles à accepter pour une jeune mère.
Certaines femmes s’en rendent compte à l’hôpital, juste après l’accouchement. D’autres s’en aperçoivent une semaine plus tard, lorsqu’elles rentrent à la maison. Cette prise de conscience peut avoir lieu à un moment totalement banal : quand les mères tiennent leur bébé dans leurs bras et sentent combien il est petit et vulnérable ou bien quand elles regardent sa minuscule cage thoracique se soulever pendant qu’il dort. Quel que soit le moment, la prise de conscience de cette énorme responsabilité va modifier leur vie pour toujours.
Regardons plus attentivement ces premières responsabilités et les inquiétudes qu’elles entraînent.
Maintenir votre bébé en vie
La première inquiétude de la jeune mère, c’est de savoir si son bébé respire. Pendant les premières nuits qui suivent le retour à la maison et souvent pendant quelque temps ensuite, cette préoccupation sera si forte que vous vous lèverez plus d’une fois pour aller voir votre bébé. Vous en rirez peut-être le lendemain mais sur le moment, le sentiment d’urgence est impérieux et grave et il ne peut être ignoré sans provoquer une grande angoisse.
Une jeune mère, dont la sœur avait perdu son bébé de mort subite du nourrisson, m’a fait la confidence suivante :
À la naissance du bébé, nous avons acheté un interphone pour pouvoir surveiller tout ce qui se passait dans sa chambre, sans doute à cause de ce qui était arrivé à ma sœur. Je me souviens avoir couché le bébé pour sa sieste et pris l’interphone dans la cuisine. Je ne pense pas être particulièrement angoissée, mais je devais inconsciemment vérifier qu’il respirait bien parce que dès que je n’entendais plus rien ou que sa respiration devenait irrégulière, je me précipitais à l’étage pour voir si tout allait bien. Combien de fois me suis-je retrouvée la main sur son dos ou l’oreille tout près de son visage pour vérifier qu’il respirait bien. Parfois j’avais du mal à l’entendre tellement j’étais essoufflée d’être montée en courant.
La plupart des jeunes mères redoutent que leur bébé meure ou soit blessé en raison d’une inattention ou d’une maladresse de leur part. N’avez-vous jamais eu peur que votre bébé tombe de la table à langer au moment où vous ne regardez pas, qu’il vous glisse des mains après que vous l’avez savonné et se noie dans la baignoire, qu’il se cogne la tête contre la baignoire quand vous le sortez du bain, qu’il s’étrangle avec ses draps ou se coince la tête sous l’oreiller et s’étouffe ? Vous avez sans doute dû avoir peur de l’écraser quand il dormait avec vous, craint qu’il suffoque sous les couvertures parce qu’il était trop couvert ou qu’il prenne froid la nuit, surtout si la fenêtre était restée ouverte.
Ces peurs naturelles maintiennent les mères en état d’alerte et les aident à intérioriser leurs nouvelles responsabilités. Elles peuvent se manifester de façon étrange, par exemple dans le choix des personnes que vous autorisez à prendre le bébé. Après tout, vous êtes responsable de ce petit être vivant, il est donc normal que vous soyez vigilante et que vous sachiez si tel ou tel individu représente un danger potentiel pour lui ou non. Vous serez sans doute surprise d’agir en dépit des règles élémentaires de la politesse avec certains membres de votre famille ou avec vos amis. Vous agirez selon la confiance que ces gens vous inspirent et pas forcément selon leur degré de proximité. Ce jugement très subjectif risque de créer des problèmes délicats à l’intérieur de la famille. Une mère raconte cet incident :
Nous avons une amie dans la famille qui parle beaucoup et qui est tout le temps en train de triturer quelque chose avec ses mains. Comme son mari est une personnalité de la ville, les gens sont polis, même si elle a un caractère assez difficile. Elle est passée chez ma mère un jour où j’étais là et elle a voulu prendre le bébé. Ma mère le tenait et lui a passé. Le bébé l’a regardée en écarquillant les yeux, il a fait la grimace et s’est mis à pleurer. Elle a commencé à le secouer en lui disant : « Il ne faut pas pleurer, il ne faut pas pleurer. » « Il a faim », ai-je dit sans attendre, et j’ai immédiatement repris le bébé pour l’emmener dans une autre chambre. C’était très impoli, mais ça m’était égal. Je ne voulais pas que cette femme tienne mon bébé dans ses bras.
Il est parfaitement compréhensible que vous soyez obsédée par le besoin de protéger votre bébé, même lorsque les risques sont mineurs. La plupart des femmes se rendent compte qu’elles n’ont jamais éprouvé un amour et une inquiétude aussi intenses que pour cet enfant.
Quand ma fille avait trois semaines, je l’ai mise dans le kangourou et je suis sortie avec elle pour faire des courses. Nous habitons dans le centre et les trottoirs sont encombrés de gens qui se dépêchent. À un passage clouté, j’ai attendu avant de commencer à traverser. Des gens arrivaient dans l’autre sens. J’ai repéré un homme qui fonçait droit sur nous. J’ai pensé qu’il allait nous rentrer dedans. J’ai immédiatement croisé les bras pour protéger le bébé, prête à saisir l’homme par le col. Il est passé à toute vitesse et il a disparu. En une fraction de seconde, j’ai eu une telle montée d’adrénaline que j’aurais pu le tuer.
Ces pensées catastrophes sont inévitables. Pour une mère qui manque d’expérience et qui a l’ultime responsabilité de son bébé, un nouveau-né paraît fragile et vulnérable. Ce n’est qu’avec l’expérience qu’on se rend compte à quel point les nouveau-nés sont robustes. Pendant mes premières années de médecine, quand j’ai découvert toutes les maladies que l’on peut contracter, vivre une existence complète me semblait de l’ordre du miracle. Dans les années qui ont suivi la fin de mes études et le début de mon expérience clinique, je n’en revenais pas de voir à quel point le corps humain est résistant et bien adapté. La maladie et la mort ont du travail à faire pour entamer la constitution de l’être humain, ce qu’une jeune mère a parfois du mal à apprécier.
Les craintes concernant la vie du bébé diminuent avec le temps, mais elles ne disparaissent jamais complètement. Elles passent simplement à l’arrière-plan de vos préoccupations et s’adaptent à l’âge de l’enfant. La mère d’un enfant de deux ans aura peur qu’il s’étrangle avec une ficelle ou qu’il mette les doigts dans une prise électrique ; la mère d’un adolescent pensera aux accidents de la route. Il existe toujours une inquiétude latente, prête à être ravivée en toute circonstance.
Assurer la croissance et le bien-être de votre bébé
Une deuxième série d’inquiétudes majeures concerne la prise de poids et la santé du bébé. Toutes les mères se sont demandé un jour : atil bien tété ? Vais-je avoir assez de lait ? Vais-je savoir s’il a assez mangé ? Vais-je savoir lire ses signaux et savoir si la tétée se passe bien ? Mon mamelon est-il adapté à sa bouche ? Mon bébé va-til être allergique à mon lait ? Mon lait coule-til trop vite au risque de l’étouffer, ou trop lentement au point que cela l’énerve ? Va-til se déshydrater ? Faudra-til qu’il retourne à l’hôpital ? Toutes ces questions se posent, que vous ayez choisi l’allaitement au sein ou le biberon. Elles referont surface lorsque votre bébé passera à une alimentation diversifiée.
Pour ce qui concerne l’alimentation, comme pour la survie physique, vous êtes mue par des forces que vous ne contrôlez pas. D’abord, vous répondez immédiatement aux signaux du bébé (ses cris incessants ou son sourire enchanteur) et vous êtes incapable de réprimer vos sentiments face à ces signaux. Vous êtes à l’écoute de vos propres sentiments. Ensuite, vous accomplissez une série d’actes instinctifs comme lui tenir la tête, le caresser d’une certaine façon ou le mettre au sein. Et puis, il y a tout ce que la société attend de vous et que vous reproduisez spontanément. Si l’on met tout ça bout à bout, il n’est pas étonnant que vous vous leviez en pleine nuit pendant des semaines alors que vous êtes au bord de l’épuisement. Ne soyez pas surprise que votre emploi du temps soit calé sur les heures de repas et de sommeil du bébé. Il est logique que tout ce qui concerne l’alimentation et la prise de poids du bébé soit un sujet aussi sensible et grave. Après tout, il en va de la survie du bébé. Une mère raconte :
Quand mon fils avait juste une semaine, il a commencé à perdre du poids. Le médecin semblait préoccupé et me disait qu’il fallait que mon bébé grossisse. J’ai commencé à paniquer. Plus je paniquais, moins j’avais de lait, et très vite, le bébé est revenu à son poids de naissance. Le médecin était catastrophé et il a fallu que je complète avec des biberons. Je ne m’étais jamais sentie aussi désemparée. Je m’accrochais à ce bébé de toutes mes forces. Je voulais le nourrir, j’essayais de le nourrir, j’attendais qu’il fasse son rot et je me demandais tout le temps s’il prenait du poids.
Lorsqu’il a vomi pour la première fois, j’étais terrorisée. Il ne pouvait plus manger ? Allait-il dépérir ? Les médecins parlaient de problèmes de croissance et je ne pensais qu’à une chose, que mon bébé prenne du poids. En règle générale, je fais attention à moi. J’aime être bien coiffée, bien habillée, mais à ce moment-là, je m’en fichais complètement. Je me promenais avec les mêmes vêtements d’un jour sur l’autre, mon bébé dans les bras. Lorsqu’il a dépassé la barre des quatre kilos, j’ai fondu en larmes dans le cabinet du pédiatre. Une seule chose m’importait : qu’il mange.
Il n’est pas étonnant que des décisions en apparence simples comme le fait de donner le sein, le biberon ou les deux soient à ce point sensibles. De même, certaines remarques de votre mère comme « dis donc, il n’est pas bien gros » ou « pourquoi elle n’a pas les joues plus remplies ? » risquent de provoquer des drames. Vous avez beau essayer d’en rire, elles mettent le doigt sur vos préoccupations essentielles et vous ne pourrez pas vous empêcher de les prendre comme des reproches sur votre capacité à être mère. Parfois, ces commentaires laissent des traces ou marquent le début de conflits familiaux qui mettront des années à se résorber. Ce qui est en jeu est trop vital. Tout ce qui sape votre confiance en vous alors que vous accomplissez une tâche entièrement nouvelle est blessant et intolérable.
Une jeune mère s’est mise à douter d’elle après un enchaînement d’événements presque risibles un après-midi, peu après la naissance de sa fille :
Lorsque j’ai commencé à faire les courses avec ma fille, je l’ai mise dans un kangourou. Le premier jour de beau temps, nous sommes sorties et j’étais ravie d’être au soleil avec elle. À la bibliothèque, une femme que je ne connaissais pas s’est approchée. « Excusez-moi, m’a-telle dit, mais vous ne savez pas que votre bébé peut prendre froid ? Mettez-lui immédiatement des chaussettes. » Ça m’a tellement troublée que j’ai vite sorti une paire de chaussettes de mon sac et les ai mises aux pieds de ma fille.
Plus tard ce même jour, alors que je rentrais chez moi, j’étais sur le trottoir et j’attendais pour traverser. Je commençais à prendre l’ha...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Dédicace
- La psyché maternelle ou le paysage mental d’une nouvelle mère
- I - Se préparer à devenir mère
- II - La naissance d’une mère
- III - Une mère s’adapte
- Un dernier mot
- Remerciements
- Index
- Table