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eBook - ePub
Le Trouble borderline expliqué aux proches
À propos de ce livre
• Qu'appelle-t-on le trouble borderline ? • Que ressent une personne qui souffre de ce trouble ? • Est-ce une maladie ? Que se passe-t-il dans son cerveau ? • Comment cela évolue-t-il avec le temps ? • Quels sont les traitements à notre disposition et à venir ? • Comment accompagner, soutenir la personne souffrant de ce trouble, sans s'épuiser ? Ce livre est une consultation entre une famille et un médecin psychiatre, spécialisé dans le trouble de la personnalité borderline. Il vous enseignera l'état des connaissances actuelles et vous permettra d'acquérir les compétences psychologiques pour aider et mieux communiquer avec la personne de votre entourage hypersensible aux interactions relationnelles. Ce livre présente des conseils issus d'une pratique validée et reconnue. Son objectif : prendre soin de l'autre tout en prenant soin de vous-même. Le Dr Déborah Ducasse est médecin psychiatre psychothérapeute, chercheur. Véronique Brand-Arpon est docteur en biologie de la santé et infirmière psychothérapeute. Elles sont à l'origine du centre de référence national dans la prise en soins des personnes présentant un trouble borderline, au CHU de Montpellier (Centre de thérapies troubles de l'humeur et émotionnels/borderline). Les pratiques psychothérapeutiques innovantes spécialisées et l'activité de recherche sont au coeur de leur activité quotidienne.
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Informations
CHAPITRE 1
Comprendre ce qu’est le trouble borderline
(et ce qu’il n’est pas…)
Le vécu intérieur borderline
Cédric. « J’aime Julie. Je la trouve vraiment extraordinaire, passionnée, entière, vraie. Mais, souvent, j’ai l’impression de ne pas la comprendre. Elle a des réactions tellement extrêmes, subitement ! Un volcan qui rentre en éruption ! Je lui dis régulièrement que j’aimerais quelques heures être dans sa tête pour voir comment elle voit les choses, pour vraiment la comprendre. »
Identification de soi, sentiment de vide, vécu de manque, addiction relationnelle, peur de l’abandon, instabilité, hypersensibilité, colère, honte, impulsivité, dissociation, diagnostic.
EXPERT. Laissez-moi vous expliquer comment comprendre le trouble borderline, quelle est l’expérience de vie d’une personne qui présente un trouble borderline [2, 3]…
À la racine du trouble, nous retrouvons une mauvaise identification de soi en tant que personne, un sentiment d’identité altéré [4-6].
CÉDRIC. Qu’est-ce que cela signifie ?
EXPERT. Nous voulons comprendre à quelle perception de « Moi je » je m’identifie habituellement ? Au-delà de toutes les caractéristiques de « Moi je » qui changent constamment (les fonctions relationnelles que je remplis, ce que j’aime, mes caractéristiques physiques, mes compétences…), comment ai-je l’impression d’exister habituellement ? Non pas intellectuellement ou philosophiquement : mais quelle est mon expérience spontanée de « Moi je » ?
Habituellement, quand je pense à « Moi », j’ai l’impression d’exister comme quelque chose que je pourrais saisir (j’ai l’impression que je pourrais isoler « Moi je » de tout ce qui n’est pas moi, et il resterait « Moi », tel que je le perçois habituellement). J’ai l’impression d’exister par moi-même, de mon propre côté, de façon indépendante. À l’état de veille comme durant mes rêves, je me perçois comme existant séparément de ma vie extérieure (mon corps, les autres, l’univers…) et séparément de ma vie intérieure dont je me sens possesseur… MES pensées… MES sensations… MES émotions…
De cette sensation de séparation (ou vide) naît une préoccupation constante de ce « Moi je » vulnérable qui transforme le vide inhérent au fait de se sentir séparé en vide existentiel souffrant, semblable à un manque. Un vide de bien-être/de satisfaction, un vide de valeur [7].
Le sentiment de vide ou manque [8] [l’expert note ces mots sur une feuille] est une expérience humaine commune, mais particulièrement intense chez les personnes présentant un trouble borderline [9]. C’est une dimension, un continuum. Les descriptions du sentiment de vide chronique recoupent des expériences physiques (« Un sentiment viscéral, habituellement dans l’abdomen ou la poitrine », « Je me sens creux, comme une coquille ») et des expériences existentielles (« Dépourvu de sens, de but, ou de substance », « Il y a toujours quelque chose qui me manque – je recherche quelque chose qui n’est pas là » [10]). Ainsi, cette expérience de vide ou manque favorise la tendance de la personne présentant un trouble borderline à rechercher des objets extérieurs (situations, choses ou personnes) venant le combler, à chercher des solutions dans des objets extérieurs à elle (les relations en priorité…), développant de l’attachement vis-à-vis d’objets extérieurs apparaissant attractifs (associés à des sensations agréables, ou à une diminution des sensations désagréables telles que le vide) et de l’aversion pour des objets extérieurs apparaissant aversifs (associés à des sensations désagréables) [11].
L’attachement dont on parle ici correspond à l’illusion de penser que le bonheur est à chercher en dehors de soi, dans des objets extérieurs [7]. C’est croire que les choses ou les personnes ont en elles-mêmes le pouvoir de nous rendre heureux ou malheureux. Par exemple, si en contemplant un coucher de soleil nous nous sentons bien, nous pensons intuitivement que c’est le coucher de soleil qui est responsable de notre bien-être ; or, si notre esprit était agité par la colère suite à une dispute, le même coucher de soleil n’aurait pas le même effet sur nous. Ce n’est pas le coucher de soleil qui provoque notre état de bien-être, c’est le fait d’observer un coucher de soleil avec un état d’esprit paisible. Ainsi, quand nous rencontrons quelque chose ou quelqu’un et que cette rencontre est associée à des sensations agréables ou à une diminution de sensations désagréables, l’attachement qui se forme dans notre esprit va nous amener à croire que cet objet extérieur est la cause de cet état, et nous aurons alors tendance à compter sur cet objet extérieur pour nous sentir bien durablement [12].
Ainsi, quand on ressent des sensations agréables (ou moins de sensations désagréables, ce qui est déjà une expérience agréable !), la focalisation inappropriée induite par l’attachement (notre manière erronée de nous centrer sur l’objet, en croyant qu’il possède en lui-même le pouvoir de nous faire nous sentir bien) amène à contrôler la réalité extérieure pour l’amplifier ou la faire perdurer coûte que coûte ; et quand on ressent des sensations désagréables, la focalisation inappropriée induite par l’aversion (notre manière erronée de nous centrer sur l’objet, en croyant qu’il possède en lui-même le pouvoir de nous faire nous sentir mal) amène à vouloir contrôler la réalité extérieure et à agir pour échapper le plus rapidement possible aux sensations désagréables (par exemple en se distrayant, en prenant de la nourriture sucrée ou des substances toxiques, etc.), voire se résigner/se désengager totalement de la réalité extérieure. Agir, se comporter sous le contrôle de l’attachement ou de l’aversion présents dans notre esprit revient ainsi à donner la télécommande de notre vie à nos sensations, et donc à perdre en liberté intérieure. Il en va de même avec l’indifférence avec laquelle nous traitons nos sensations neutres, qui nous amènent à vouloir passer le moins de temps possible avec ce qui semble n’avoir rien à voir avec la satisfaction de nos désirs.
Les relations interpersonnelles, ou relations avec les autres, constituent des objets extérieurs à fort pouvoir d’attachement et d’aversion chez les personnes souffrant de trouble borderline [13]. Face à des sentiments de bien-être et de stabilité interne déficients, la personne borderline va fortement compter sur le contact avec autrui pour obtenir un bien-être intérieur (cependant considérer les autres comme source de bien-être intérieur est illusoire) [14]. Selon Insel et collaborateurs [15], l’attachement relationnel peut s’apparenter à un trouble addictif, dont la problématique est centrale dans le trouble borderline. Ainsi, face à une nouvelle relation interpersonnelle associée à des sensations agréables, la focalisation inappropriée induite par l’attachement va amener la personne borderline à idéaliser son potentiel pour lui apporter un bonheur durable (en voyant ou en exagérant des qualités propres au nouvel objet qui aurait la capacité de rendre heureux durablement). Or, comme pour tout objet externe (et plus encore un autre être humain), le caractère changeant de la réalité, ou son impermanence [11], favorise l’émergence de diverses émotions déplaisantes : en particulier la peur de perdre ce qu’on pense être à l’origine de son bonheur (peur de l’abandon dans la relation à l’autre). Cette peur va nous amener à vouloir contrôler la réalité extérieure pour éviter de perdre ce qui conditionne notre bonheur, mais cela nécessite la mise en place d’efforts effrénés pour éviter les abandons réels ou imaginés [l’expert note ces mots sur une feuille]. Les autres émotions déplaisantes qui se manifestent peuvent être : la colère vis-à-vis de la réalité extérieure qui ne se présente pas selon ses attentes (ou dirigée contre l’objet d’attachement qui n’assure plus la fonction de la rendre heureuse), ou la tristesse lors de la perte réelle ou imaginée de l’objet d’attachement (ou de toute situation impliquant cet objet d’attachement). Ainsi, l’attachement aux objets extérieurs à soi, associé à l’impermanence de la réalité [11], conduit à une forte instabilité affective [8] [l’expert note ces mots sur une feuille], dont la manifestation fréquente et intense de l’émotion de colère (colères intenses et inappropriées, ou difficulté à contrôler sa colère [8]) [l’expert note ces mots sur une feuille]. L’intensité émotionnelle est d’autant plus forte que la dépendance à la manière dont la réalité extérieure se présente est forte.
Dans le domaine relationnel, la focalisation inappropriée qui se développe à partir des sensations agréables (l’attachement) et celle qui se développe à partir de sensations désagréables (l’aversion) vont conduire à l’alternance entre idéalisation de l’autre comme cause de bonheur durable et sa dévalorisation lorsque l’épreuve de la réalité fait qu’il ne remplit pas cette fonction attendue. Cela explique les « relations interpersonnelles instables et intenses [8] » [l’expert note ces mots sur une feuille].
La propension à ress...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Avant-propos
- CHAPITRE 1 - Comprendre ce qu’est le trouble borderline (et ce qu’il n’est pas…)
- CHAPITRE 2 - Causes et facteurs de risque du trouble borderline
- CHAPITRE 3 - Modes d’expression et évolution du trouble
- CHAPITRE 4 - Traitements et prises en soins
- CHAPITRE 5 - Accompagner et soutenir sans s’épuiser
- Références bibliographiques
- Remerciements
- Sommaire
- Des mêmes auteurs chez Odile Jacob