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Le Capital vert
De nouvelles sources de la croissance
- 288 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
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À propos de ce livre
La nature a-t-elle un prix ? Comment valoriser le capital qu'elle représente pour construire un autre rapport de l'homme à son environnement ? Peut-on rendre compatibles l'impératif écologique et la prospérité de l'économie ? Ce livre rompt avec la pensée économique traditionnelle, qui considère la nature comme un stock limité de ressources, dont l'épuisement menace la croissance. À cette vision fondée sur la rareté, Christian de Perthuis et Pierre-André Jouvet opposent la notion de fonction régulatrice : les services que rend la nature, qu'il s'agisse de la stabilité du climat ou de la biodiversité, ne peuvent rester gratuits si on veut maintenir la possibilité d'une croissance. Explorant les champs d'expérimentation déjà ouverts pour le climat et la biodiversité, les auteurs montrent qu'il y a là un vivier d'innovations et d'investissements pour une croissance pérenne. Ils dévoilent sous un angle neuf les enjeux de la transition énergétique et écologique. Christian de Perthuis est professeur d'économie à l'université Paris-Dauphine et fondateur de la chaire d'économie du climat. Il préside le Comité pour la fiscalité écologique. Pierre-André Jouvet est professeur d'économie et vice-président de l'université Paris-Ouest- Nanterre-La Défense. Il est directeur scientifique de la chaire d'économie du climat.
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Informations
Chapitre 1
La croissance : un accident historique ?
En 1972, la publication de The Limits to Growth (improprement traduit en français sous le titre Halte à la croissance !) marque les esprits. Publié dans le cadre du Club de Rome, l’ouvrage est le fruit des travaux d’une équipe pluridisciplinaire de modélisation du MIT dirigée par Dennis Meadows5. Il rappelle qu’un certain nombre de courbes exponentielles reflétant la croissance de la population, de la production industrielle, de l’extraction de ressources naturelles, etc., ne sont pas extrapolables dans un monde fini. Le processus de croissance n’a donc été qu’une parenthèse historique. Il va se heurter à des limites et nos auteurs préconisent d’anticiper le choc plutôt que de foncer tous moteurs allumés dans le mur des raretés physiques.
Un an après la publication du rapport Meadows, l’ensemble des prix des matières premières s’envole. L’embargo des pays de l’OPEP sur le pétrole fait craindre une pénurie généralisée. Le système de stabilité des monnaies hérité de l’après-guerre6 vole en éclats et le monde industrialisé connaît sa première récession de grande ampleur depuis la guerre. Certains y voient la preuve par les faits de la justesse des thèses de Meadows et annoncent la fin de la croissance. Ils n’anticipent pas la nouvelle vague d’expansion que vont déclencher la globalisation, les technologies numériques et la montée en puissance des pays émergents. Cette vague gonfle durant trois décennies, avant de se briser sur la grande dépression de 2009.
À l’instar de celle de 1973, la récession de 2009 résulte d’un double choc qui a pris en ciseaux la machine économique : prix des matières premières ; dérèglement financier7. Symboliquement, le prix du pétrole atteint son pic en juillet 2008, deux mois avant la faillite de la banque d’affaires Lehman Brothers qui révèle au monde l’étendue de la contamination du système financier par le surendettement. Mais, contrairement aux crises mexicaine ou asiatique apparues durant les précédentes décennies, ce n’est plus la périphérie qui est touchée, mais le cœur du système : Wall Street avec ses montagnes de subprimes8, dettes gagées sur une hausse indéfinie des prix de l’immobilier. Cette crise ne viendrait-elle pas marquer, quarante ans après la publication du rapport Meadows, la fin de la période de croissance rapide amorcée à la sortie de la Seconde Guerre mondiale ? La fin de notre « âge d’or », comme l’avait qualifié l’économiste américain Angus Maddison ?
La croissance économique depuis 1500 : d’accélération en accélération
Considérée sous le seul angle quantitatif, la croissance peut être représentée comme le gonflement d’une grandeur globale qui mesure la richesse. Prenons comme indicateur de cette richesse le produit intérieur brut (PIB) et ramenons-le par habitant. Sur le long terme, cet indicateur est très conventionnel car il conduit à comparer des biens et services produits aujourd’hui, dont beaucoup n’existaient pas hier, à d’autres, produits hier, qui ont souvent disparu de notre environnement actuel. La notion même de richesse, et ses relations au bien-être, est d’un maniement délicat et nous y reviendrons plus en détail au chapitre 7. Les observations effectuées par les historiens9 à partir de ce type d’indicateur sont néanmoins riches d’enseignements.
L’analyse méticuleuse d’auteurs comme Maddison ou Bairoch révèle que des progrès techniques, principalement localisés dans l’agriculture et la navigation, déclenchent à partir du XVe siècle une lente remontée de la productivité à l’origine d’un premier changement de régime économique. On peut alors considérer que l’économie mondiale passe d’un régime stationnaire à un régime de croissance.
Jusque vers 1820, cette croissance est à peine décelable dans le passage d’une génération à l’autre : il faut plus de deux cents ans pour doubler le PIB par habitant ! La perception que pouvaient alors avoir les habitants de leur niveau de vie reste celle d’un régime stationnaire : seuls les aléas de la climatologie, des guerres, des épidémies, faisaient qu’on achevait sa vie dans des conditions meilleures ou pires qu’au moment de sa naissance. L’idée de progrès se forge graduellement avec les penseurs du siècle des Lumières qui commencent à anticiper les effets potentiels de l’application de la technique sur l’organisation de la vie sociale. Mais cette idée reste visionnaire, incertaine, minoritaire. Dans la fameuse correspondance entre Voltaire et Rousseau au lendemain du tremblement de terre de Lisbonne en 1755, le second exprime bien la vision dominante de son temps en affirmant que seule la nature est responsable de telles catastrophes face auxquelles l’ingéniosité des hommes reste impuissante. Il faut attendre le XIXe siècle pour que l’idée de progrès s’impose dans la représentation collective avec le positivisme10 et la naissance de l’économie politique.
Une autre caractéristique de cette période préindustrielle est que les écarts de niveau de vie entre pays et continents n’ont rien de comparable avec ce qu’ils sont devenus par la suite. Il est par exemple bien difficile d’évaluer si la richesse par habitant est supérieure en Chine ou en Europe occidentale au début du XIXe siècle11. Pourtant, les échanges internationaux de marchandises ou de capitaux restent très marginaux dans ce monde préindustriel. Ils ne peuvent pas assurer la fonction d’égalisation des niveaux de vie que leur prêteront ensuite des générations d’économistes libéraux.
Une première accélération de la croissance s’amorce vers 1820 en Angleterre et se transmet rapidement à l’Europe occidentale puis aux États-Unis. Grâce à la domestication puis à l’utilisation à grande échelle de nouvelles formes d’énergie (le charbon, puis le pétrole et l’électricité), l’économie mondiale change à nouveau de régime économique. Le produit par tête progresse d’un peu moins de 1 % l’an, soit un doublement tous les soixante-dix ans. Ce progrès se répercute assez rapidement sur les conditions de vie et engendre une baisse de la mortalité à l’origine de l’accélération démographique. Si on cumule l’effet richesse par tête à celui de l’augmentation du nombre, on avoisine une croissance mondiale de 1,75 % par an : un doublement tous les quarante ans pendant un siècle et demi. Un tel rythme transforme les conditions de vie notamment via l’urbanisation. Il s’accompagne d’un creusement considérable des écarts entre zones économiques. La richesse se polarise comme jamais elle ne le fit historiquement sur l’Europe, l’Amérique du Nord et le Japon qui totalisent de l’ordre d’un cinquième de la population mondiale. D’immenses espaces économiques sont simultanément déstructurés par l’expansion européenne et américaine. En particulier, le poids des économies chinoise et indienne est laminé durant cette période qui fut aussi celle de l’exploitation coloniale.
L’après-guerre connaît une nouvelle accélération de la croissance. Elle est spectaculaire et inattendue. Dans les pays d’industrialisation ancienne (Europe, États-Unis, Japon) la dynamique est amorcée par les dépenses de reconstruction des dégâts occasionnés par le second conflit mondial. Aussi, l’Europe de l’Ouest et encore plus le Japon figurent parmi les économies qui profitent le plus de ces Trente Glorieuses. Le fait nouveau est que la croissance économique et démographique se diffuse bien plus largement dans le reste du monde. Globalement, la croissance du PIB par habitant approche le rythme de 3 % l’an, soit un doublement tous les quarts de siècle : du jamais vu dans l’histoire humaine ! Beaucoup pensent que cette anomalie historique va prendre fin dans les années 1970 avec l’éclatement du système monétaire hérité de Bretton Woods et la violente récession consécutive au choc pétrolier. L’histoire va pourtant s’écrire suivant un autre scénario : non pas celui du ralentissement de la croissance mondiale, mais de sa redistribution entre ensembles géographiques.
Depuis 1973 : une redistribution géographique de la croissance globale
Quarante ans après la publication de Halte à la croissance !, l’affaiblissement des trajectoires de croissance ne fait aucun doute dans les pays d’industrialisation ancienne. Entre 1973 et 2013, le ralentissement de leur trajectoire a été très marqué dans le cas du Japon, plus modéré en Europe et aux États-Unis. Il traduit en premier lieu les difficultés d’ajustement à un monde globalisé où l’endettement est rendu plus aisé grâce au marché dérégulé des capitaux et où la sanction de ses excès peut tomber comme un couperet car il n’est plus possible d’éliminer les montagnes de dettes par de l’inflation classique. Dès 1990, le Japon a été pris le premier dans ce piège. Il a été suivi par les pays anglo-saxons d’où a démarré la grande récession de 2008-2009, le dernier épisode en date étant la crise de la dette souveraine de l’euro.
L’essoufflement de ces économies n’entraîne cependant pas de ralentissement de la croissance globale. Il est compensé par un puissant mouvement de balancier qui résulte de la montée en régime des émergents. Opérant une accumulation de capital d’un rythme inédit, Chine, Inde, Brésil et quelques autres comblent, peu à peu, à partir de 1973 un retard séculaire. Des forces nouvelles interviennent, expliquant la rapidité de ces redistributions. L’ouverture commerciale a pris une dimension nouvelle : en 1950, le poids des échanges de marchandises dans l’économie mondiale était inférieur à son niveau de 1913. Le ratio est multiplié par quatre entre 1950 et 2000. À la suite de la libéralisation des marchés, le capital financier devient totalement mobile. Les technologies de l’information facilitent l’acquisition de nouveaux savoir-faire, la diffusion des innovations et l’interconnexion des marchés. Parti au démarrage de petits pays asiatiques, le mouvement se propage à la Chine continentale qui amorce son ouverture des marchés en 1979 avec le retour au pouvoir de Deng Xiaoping. Le mouvement se transmet ensuite à l’autre grand pays continent : l’Inde.
La propagation de cette dynamique aux autres régions du monde ne se fait pas sans heurts. L’Amérique latine met une bonne décennie à s’ajuster à la nouvelle donne pétrolière avec la crise de la dette mexicaine qui ébranle tout le continent pendant la décennie 1980. L’Afrique peine encore davantage, avec un recul du PIB par habitant entre 1973 et 1998. La transition de l’URSS de la planification centralisée vers l’économie de marché s’opère dans les pires conditions. La désagrégation de l’État et l’application de recettes libérales naïvement transposées de l’université de Chicago provoquent une implosion de l’économie russe et de ses anciens satellites durant les années 1990.
La première décennie du nouveau millénaire amplifie la propagation géographique de la croissance mondiale dont le centre de gravité s’est déplacé vers la Chine et les pays émergents. L’Amérique latine est sortie de ses difficultés dès le début de la décennie 1990. La Russie et ses anciens satellites parviennent à enrayer leur spirale dépressive vers 1997-1998. À partir de 2001, l’Afrique subsaharienne, dernière grande zone du monde antérieurement restée à l’écart du mouvement, voit sa croissance par habitant fortement remonter. Signe du déplacement du centre de gravité de l’économie mondiale : lorsque éclate la grande récession de 2008-2009, la fragilité financière des vieux pays industrialisés apparaît au grand jour. Ils ont accumulé un endettement de plusieurs centaines de milliards de dollars sur les pays émergents. Cette nouvelle récession annoncerait-elle, quarante ans après les travaux du Club de Rome, la fin d’une période exceptionnelle d’un monde en croissance rapide ?
Les limites de la croissance : épuisement des ressources ou des capacités d’innovation ?
L’idée que nos économies sont sur le point de refermer une longue période de croissance, du fait du mur de la rareté des matières premières, a repris de la force. Pourtant, les historiens de la croissance nous révèlent combien les sociétés ont su déjouer les alertes successives grâce aux progrès techniques conduisant à utiliser plus efficacement ces ressources rares, à en élargir la disponibilité par des investissements d’exploration ou à en trouver des substituts.
Les quarante dernières années ne semblent pas faire exception. Prenons l’exemple du pétrole, sans doute la matière première la plus emblématique. En 1973, un embargo de quelques semaines a déclenché une crainte très large de pénurie physique. Pourtant, avons-nous manqué de pétrole durant les quarante dernières années ? En 1973, la toute jeune Agence internationale de l’énergie (AIE) estimait qu’il restait quarante ans de réserve de pétrole au rythme d’extraction d’alors. En 2013, ce chiffre n’a pas varié et il reste bien plus d’années d’exploitation d’hydrocarbures qu’en 1973 si on tient compte des gaz de schiste et autres ressources non conventionnelles qu’on sait désormais exploiter ! Depuis 1973, le PIB mondial a pratiquement triplé, la part des énergies fossiles dans les sources primaires est restée en moyenne de 80 % dans le monde et les réserves ne s’épuisent pas !
Certes, répondront les adeptes de la théorie du peak oil12, mais on ne peut pas extrapoler à partir du passé. Les stocks de réserve étant limités, il y a bien une limite physique qui sera atteinte un jour. Il faut donc s’y préparer en engageant sans tarder une transition énergétique. Les économistes classiques de l’énergie ajouteront que la rareté physique d’une ressource se traduit par l’apparition de hausses de prix qui ont le triple effet d’inciter à l’économie des usages, de faciliter les substitutions et de doper les investissements de recherche et d’exploration. Chacun peut du reste constater combien le relèvement du prix du pétrole a déclenché dans le monde une fièvre nouvelle d’exploitation dont les fers de lance ne sont plus seulement les acteurs classiques du monde pétrolier – compagnies multinationales et États producteurs –, mais aussi de nouveaux entrants chinois, brésiliens, etc. Difficile de croire que cette vague d’investissement sans précédent ne va pas à nouveau déboucher sur nombre de découvertes inattendues dans le futur.
Si nos sociétés semblent incapables de retrouver le chemin de la croissance, il est tout à fait aventureux d’en attribuer la cause principale à la rareté des matières premières et donc à leur renchérissement prévisible. D’ailleurs, tout un chacun peut constater le dynamisme des économies émergentes asiatiques, Chine, Corée, Inde, qui ne peut pas, à l’évidence, s’expliquer par leur disponibilité en matières premières : ils en sont devenus en quelques décennies des importateurs majeurs ! Ne serait-ce pas plutôt du côté d’une autre ressource qu’il faut chercher les risques d’un essoufflement durable de notre croissance : celui de nos capacités d’adaptation et d’innovation ?
C’est la thèse de l’économiste américain Robert Gordon, dont les analyses annoncent un tel épuisement de la croissance aux États-Unis13. D’après Gordon, le potentiel d’expansion américain n’a cessé de baisser durant les dernières décennies pour converger vers un état de l’économie quasi stationnaire (0,2 % de croissance du PIB par habitant durant les prochaines décennies). Plus fondamentalement, Gordon rappelle que « la croissance économique n’existait pratiquement pas avant 1750 et que le rapide progrès réalisé au cours des 250 dernières années pourrait bien n’avoir été qu’un épisode unique dans l’histoire humaine ».
Gordon rattache la fermeture de cette parenthèse historique de la période de croissance à l’absence de nouvelles innovations de rupture. D’après lui, l’« anomalie » de la croissance du XXe siècle prend sa source dans les mutations provoquées par trois innovations majeures, intervenues entre 1880 et 1900 : la maîtrise de l’électricité (dans sa production, sa distribution et ses usages), la mise au point du moteur à combustion interne, le développement de l’eau courante et de l’assainissement. Autrement dit, trois grappes d’innovation directement liées à l’utilisation nouvelle de ressources naturelles existantes.
D’après Gordon, ces moteurs issus d’innovations apparues dès la fin du XIXe siècle ont al...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Sommaire
- Introduction - La couleur de la croissance
- Chapitre 1 - La croissance : un accident historique ?
- Chapitre 2 - Le « capital naturel » revisité
- Chapitre 3 - Hotelling nous emmène au-delà du mur
- Chapitre 4 - Trop de monde dans le vaisseau ?
- Chapitre 5 - La décroissance verte : bonnes questions, mauvaises réponses !
- Chapitre 6 - Introduire l’environnement dans le calcul de la richesse
- Chapitre 7 - La nature n’a pas de prix !
- Chapitre 8 - Le prix de l’environnement : le prototype du prix du carbone
- Chapitre 9 - Quel est le prix de votre génome ?
- Chapitre 10 - Valoriser la biodiversité : gérer les accès, tarifer les usages
- Chapitre 11 - La « transition énergétique » : pas assez ou trop de pétrole1 ?
- Chapitre 12 - L’incontournable question du prix de l’énergie
- Chapitre 13 - Le nucléaire : attention, technologie à coûts croissants !
- Chapitre 14 - Les innovations génératrices de croissance
- Chapitre 15 - Le capital naturel, facteur de croissance : une nouvelle conception
- Chapitre 16 - L’eau, le berger et le propriétaire : quels modèles de croissance verte ?
- Chapitre 17 - Planification ou marché : quels catalyseurs ?
- Chapitre 18 - La nécessité de l’Europe : le risque de l’eau tiède
- Conclusion - Capital vert et perspectives économiques : le cas français
- Notes
- Remerciements