
- 240 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Vivre mieux dans un monde stressant
À propos de ce livre
La course à la performance s'applique à tous les domaines de la société, mais elle n'est pas sans conséquences. •?Les nouvelles technologies, le progrès en général et les changements sociaux permanents ont-ils un effet négatif sur notre équilibre ? •?Sommes-nous dépendants de ces progrès ? •?Par quels mécanismes les évolutions de la société nous impactent-ils ? •?Comment s'adapter à notre environnement sans perdre notre liberté et notre santé mentale ? Contraints de nous accommoder, nous sommes conduits à modifier nos comportements. De nouvelles pensées et valeurs s'instaurent et nous donnent l'impression de pouvoir tout contrôler. Ce livre propose une analyse de ces nouveaux stress avec des moyens applicables au quotidien pour conserver notre équilibre dans un monde en plein bouleversement. Stéphanie Bertholon est psychologue clinicienne formée aux thérapies cognitives et comportementales, spécialisée dans la psychologie du stress et la prise en charge de l'anxiété. Elle est cofondatrice du Centre de traitement du stress et de l'anxiété (CTSA : http://stress-et-anxiete. fr) à Lyon. Elle dispense des formations en entreprise et enseigne à l'École des psychologues praticiens et au DIU de TCC à Lyon. Elle est vice-présidente de l'Afforthecc.
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Informations
Deuxième Partie
Les nouveaux comportements :
l’ère de la
toute-puissance
l’ère de la
toute-puissance
Chapitre 4
Les rencontres
et les amitiés virtuelles
et les amitiés virtuelles
De nombreux sites de réseaux sociaux ont vu le jour ces dix dernières années. Le plus célèbre, Facebook, a été conçu en 2003 par un étudiant qui cherchait à faciliter les échanges avec ses amis. Malgré la polémique judiciaire sur la création du site, la réussite est aujourd’hui incontestable : plus de 600 millions d’adeptes dans le monde !
Pour ceux qui sont membres de cette grande communauté, connaissez-vous les motivations qui vous ont poussés à vous inscrire sur Facebook ? Personnellement, je dois l’admettre : faire comme les autres ! Mais finalement que nous apportent précisément les réseaux sociaux ?
Fini la solitude !
Claire, 32 ans, est célibataire depuis peu de temps lorsqu’elle entreprend une thérapie. Elle n’a jamais vécu seule et, depuis deux mois, elle ressent des sensations d’angoisse en rentrant du travail à l’idée de se retrouver seule chez elle. Elle s’arrange pour sortir le plus possible, mais ses amies n’étant pas toutes célibataires, elle est contrainte très souvent de se retrouver face à elle-même le soir. Pour éviter son angoisse, elle s’installe devant son ordinateur et sa page Facebook pour échanger avec ses nombreux amis. Elle se sent très bien jusqu’à ce que ses messages ne soient plus commentés ni « likés » (lorsque quelqu’un vous envoie un « j’aime » sur votre publication). La même sensation d’angoisse la reprend. Elle va alors se coucher pour ne pas penser à sa solitude.
Les réseaux sociaux ont l’avantage de rendre manifeste notre lien aux autres. Il est écrit sur la page en haut à gauche le nombre exact de nos amis.
Cela vient répondre à un besoin fondamental : le besoin d’appartenance.
Abraham Maslow a théorisé une hiérarchie des besoins humains dans les années 1940 encore pertinente de nos jours.
Il définit l’homme comme un TOUT présentant des aspects physiologiques (biologiques et somatiques), psychologiques et sociologiques (sécurité, appartenance et reconnaissance), ainsi que spirituels (dépassement de soi).
Puis il propose une hiérarchie des besoins qui a été représentée sous la forme d’une pyramide :

Selon lui, nous devons satisfaire nos besoins physiologiques avant de pouvoir satisfaire nos besoins de sécurité, puis d’amour et d’appartenance pour accéder ensuite aux besoins d’estime de soi et de réalisation de soi. Il est intéressant de noter qu’il associe les besoins d’appartenance aux besoins affectifs. Ces besoins sont liés à l’attachement que nous avons créé avec les personnes qui nous ont élevés et surtout aimés au cours de notre enfance.

Étant nés dans le corps de notre mère… et pas dans un œuf, l’attachement que nous construisons (ou non) avec celle-ci ou la personne qui s’occupe de nous est notre base relationnelle. Nouveau-nés, nous devons compter sur quelqu’un pour assurer notre survie. Il est prouvé aujourd’hui que le nouveau-né n’a pas seulement besoin d’une alimentation pour survivre mais aussi d’une nourriture affective.
Autrement dit, le bébé survit aussi grâce au lien, à la relation d’attachement qu’il noue avec la personne qui prend soin de lui.
En devenant adultes, nous transformons ce besoin primaire d’attachement. Si, enfants, nous avons été sécurisés grâce à cet attachement primaire, adultes, nous sommes capables de vivre de façon plus autonome.
Mais si notre besoin a été mal satisfait, nous pouvons rechercher inlassablement la satisfaction de ce besoin infantile ou au contraire éviter, fuir ce qui nous a tant manqué. Nous appelons cela des schémas précoces inadaptés. Lorsqu’un adulte répète bien malgré lui (inconsciemment ou même consciemment) des expériences qui le font souffrir, cela révèle un schéma précoce inadapté.
Jeffrey Young, un psychiatre américain, distingue cinq domaines de besoins fondamentaux :
- le besoin de sécurité lié à l’attachement aux autres ;
- le besoin d’autonomie, de compétence et d’identité ;
- le besoin de limites et d’autocontrôle ;
- le besoin d’exprimer ses besoins et ses émotions librement ;
- le besoin de spontanéité et de jeu.
Selon lui, si ces besoins n’ont pas été comblés au cours de l’enfance, certains d’entre nous risquent de chercher en tant qu’adultes à les satisfaire de façon inadaptée, et cela conduit à ce qu’il nomme des schémas précoces inadaptés.
J. Young en a identifié dix-huit.
Le schéma précoce est constitué d’un ensemble de souvenirs, d’images, de pensées et d’émotions concernant le besoin infantile qui n’a pu être comblé. L’enfant, et plus tard l’adulte, va tenter de s’adapter à ce manque, il va développer un style d’adaptation pour répondre au problème.
Il existe trois styles d’adaptation :
se soumettre au schéma : répéter son manque ou sa souffrance en restant passif ;
éviter son schéma : se protéger en veillant à ne jamais être confronté à ce qui manque ou fait souffrir ;
compenser ou contre-attaquer son schéma : lutter contre sa souffrance en développant des comportements à l’inverse de son besoin.
C’est la manière dont l’individu s’adapte de façon plus ou moins fonctionnelle au problème qui va entraîner une souffrance et une réponse inadaptée à ses besoins.
Ainsi, lorsque l’on échange avec ses amis en réel et/ou en virtuel, notre besoin de sécurité et d’attachement est comblé et nous pouvons le satisfaire de façon adaptée ou inadaptée.
L’expérience de Claire, ci-dessus, est riche d’enseignements. Pour éviter les émotions et les sentiments relatifs à la solitude, elle comble en recherchant un contact permanent.
En thérapie, nous avons repéré un schéma d’abandon lié à l’instabilité psychologique de ses parents : sa mère souffrait d’un trouble bipolaire nécessitant des hospitalisations et son père plutôt dépendant sur le plan affectif et souffrant beaucoup de sa relation conjugale a quitté plusieurs fois le domicile et a commis des tentatives de suicide en présence de sa fille.
Claire s’est adaptée en fuyant son schéma. Elle est partie très tôt de chez ses parents en s’installant avec un garçon. Elle a toujours été entourée de beaucoup d’amis. Elle est très fidèle en amitié et sait entretenir ses relations amicales. Elle n’a jamais été célibataire jusqu’au jour où elle vient consulter.
En vivant seule, elle fait face en créant un blog, en « tchattant » sur des forums, en étant connectée quinze heures sur vingt-quatre à Facebook.
Le moyen qu’elle utilise lui permet-il réellement de se sentir moins seule ? À court terme, c’est très efficace : elle ressent beaucoup de plaisir et de bien-être à échanger avec ses amis. Mais, à long terme, cela n’empêche pas Claire de se sentir très mal quand les autres ne répondent plus à ses sollicitations virtuelles. Elle n’a que différé son angoisse.
Ainsi, si nous utilisons les réseaux sociaux pour éviter de ressentir des émotions désagréables comme la solitude, le rejet ou l’abandon (ressentis par le passé ou dans nos expériences sociales précédentes), nous croyons traiter notre souffrance mais nous l’entretenons insidieusement.
J’ai relevé le commentaire d’un internaute sur le site de L’Express concernant un article sur Facebook : « J’aurais préféré avoir un bon accueil par tout le monde. C’est un peu ennuyeux de s’incruster dans un groupe ou une famille et de ne pas être accepté par tout le monde. »
Conclusion : on peut avoir l’impression de se sentir moins seul lorsqu’on est membre d’un réseau social, mais cela ne guérit pas de certaines souffrances en lien avec l’abandon et la solitude.
524 amis et seul devant mon Mac
Paul est un homme de 30 ans qui entreprend une thérapie cognitive et comportementale pour l’aider à avoir moins peur du jugement d’autrui. Son objectif est d’oser s’exprimer face aux autres. Il souffre d’une phobie sociale dans la mesure où ses peurs entraînent un évitement. Il a un emploi administratif qui ne nécessite aucun contact. Il n’a pas d’amis, mais il s’est inscrit dans une association de personnes présentant ces difficultés, qui propose des échanges sur un forum et des sorties. Il passe ses soirées à échanger sur ce forum et utilise Facebook pour rencontrer des femmes et discuter de longues heures. Il pense être devenu dépendant de ce média.
Le principal paradoxe de Facebook est qu’il faut être seul devant son ordinateur pour entrer en contact avec ses amis ! Cela n’annule pas forcément l’envie de sortir avec ses amis, mais cette amitié virtuelle n’a-t-elle pas modifié nos comportements sociaux ? C’est la question que l’on peut se poser si l’on examine de près le fonctionnement de ce réseau social.
Auparavant le téléphone jouait un grand rôle relationnel, c’était par la voix que l’on prenait des nouvelles, organisait une sortie, s’invitait… Aujourd’hui, un simple clic ou poke ou smiley met en relation avec l’autre.
L’avantage est d’être en contact avec plusieurs personnes en même temps. Lorsqu’une information est donnée, celles qui prennent la peine d’aller sur le « mur » ou de lire les « actualités » peuvent la recevoir en temps réel. Mais quel en est l’intérêt ? Aucun, si ce n’est de renforcer notre désir de savoir ce que nos amis expriment ou font. Cet intérêt pour l’autre, qui peut prendre une tournure parfois voyeuriste, renforce le lien au site et crée une dépendance potentielle.
Facebook laisse croire qu’il nous relie les uns aux autres. Par exemple, le site rappelle de fêter les anniversaires à ses amis. Quel plaisir de recevoir des « joyeux anniversaire » sur sa page de la part de si nombreuses personnes ! Le plus troublant est d’en recevoir de personnes qu’on ne connaît pas intimement. Et que penser des amis qui ne le fêtent pas alors qu’ils ont eu un message de rappel ?
Il n’est pas rare de faire le constat qu’un « ami réel » (à distinguer d’un « ami virtuel ») peut passer beaucoup de temps à échanger sur Facebook avec des amis virtuels sans jamais prendre le temps de téléphoner à ses amis réels.
Facebook est censé maintenir le lien entre les « amis », il peut même permettre de retrouver des connaissances perdues mais on peut s’interroger sur la nature de ces liens. Rassurés par nos échanges virtuels, l’importance des échanges réels dans le maintien des relations sociales ne devient-elle pas de plus en plus relative ?
Sachant que nous avons reçu il y a deux jours un commentaire de notre ami, nous le sentons présent et n’éprouvons plus le même besoin de le rencontrer.
De plus, ces échanges sont souvent impersonnels. Les dialogues intimes se raréfient, ils n’ont pas la même consistance sur Facebook. Or ce qui fonde une relation amicale, c’est la proximité psychologique, qui nous fait sentir libre de parler intimement. Le fait d’envoyer des messages, même privés, ne remplace pas ce rapport d’intimité si nécessaire à l’être humain. Ce type d’écrit n’a plus rien de commun avec les correspondances intimes qui pouvaient tisser un lien fort entre deux personnes.
Bien sûr, il est possible de partager largement des informations (naissance d’un enfant, annonce d’un mariage ou d’un décès) qui autrefois l’auraient été avec un groupe plus restreint ; bien sûr les amis Facebook peuvent probablement compenser une absence d’amis réels, mais cette diffusion semi-publique des émotions ne traduit-elle pas l’absence de vrais liens sociaux ?
Pour revenir à l’histoire de Paul, il est plutôt positif qu’il réussisse à échanger virtuellement avec des personnes de son âge. C’est un moyen plutôt thérapeutique de vaincre ses peurs. Cependant, son comportement vis-à-vis du site est devenu addictif. Il ne peut passer une soirée sans regarder son compte Facebook. Mais, au-delà de cet...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Sommaire
- Introduction
- Première Partie - Les changements sociaux et leur impact sur l’individu
- Deuxième Partie - Les nouveaux comportements : l’ère de la toute-puissance
- Troisième partie - Comment vivre mieux dans ce monde stressant
- Conclusion
- Notes
- Bibliographie
- Remerciements
- Dans la même collection