
eBook - ePub
L' Intelligence animale
Cervelle d'oiseaux et mémoire d'éléphants
- 224 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
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Ă propos de ce livre
Les Ă©lĂ©phants bĂ©nĂ©ficient d'une impressionnante mĂ©moire spatiale,olfactive, visuelle et vocale, on le sait, mais sait-on que certains oiseaux peuvent cacher leur nourriture dans plus de mille emplacements diffĂ©rents ? Dans ce livre riche d'une quinzaine d'annĂ©es d'expĂ©rience de terrain, Emmanuelle Pouydebat montre que l'intelligence est une fonction adaptative partagĂ©e par tous les animaux. Elle permet de rĂ©pondre le mieux possible aux contraintes du milieu et du contexte, que l'on ait des plumes, des mains, une trompe, dix pieds, des Ă©cailles, de la fourrure, des tentacules, un squelette ou pas⊠« Un livre qui dĂ©crit l'ensemble du phĂ©nomĂšne Ă©trange et merveilleux qu'est la vie⊠Une Ă©lĂ©gante et rigoureuse maniĂšre de mettre l'humain Ă sa place. » Yves Coppens Emmanuelle Pouydebat est chercheuse au CNRS et au MusĂ©um national d'histoire naturelle. Biologiste interdisciplinaire, ses travaux au laboratoire « MĂ©canismes adaptatifs et Ă©volution » portent sur l'Ă©volution des comportements, notamment sur les capacitĂ©s de manipulation et d'utilisation d'outils.Â
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Informations
CHAPITRE 1
Lâintelligence,
une spécificité humaine ?
Petits rappels entre amis
Lorsquâon veut comprendre les origines de lâhomme, les spĂ©cificitĂ©s humaines, les Ă©ventuelles spĂ©cificitĂ©s de son intelligence, nous nous heurtons dâemblĂ©e Ă un problĂšme majeur qui fait encore largement dĂ©bat : dĂ©finir un humain.
Homme, femme ou humain ?
Cela ne vous aura pas échappé. Depuis le début de cet ouvrage, lorsque je parle de notre famille, je parle des « humains », terme qui correspond à notre genre en biologie (le genre humain).
En bref, un humain est un animal. Plus prĂ©cisĂ©ment, câest un primate. Sur le plan Ă©cologique, lâhumain est un superprĂ©dateur diurne et omnivore, qui vit dans des sociĂ©tĂ©s complexes. Et non, lâhumain ne descend pas du singe⊠puisque la majoritĂ© de la communautĂ© internationale des primatologues et palĂ©oanthropologues considĂšre que câen est un ! En effet, nous partageons des caractĂšres communs avec les autres singes. Les humains sont ainsi trĂšs largement classĂ©s au sein de la famille des hominidĂ©s rassemblant les humains actuels comme Ă©teints, les chimpanzĂ©s, les bonobos, les gorilles et les orangs-outans4. Lâhumain est donc un grand singe ou, tout du moins, il fait partie de la mĂȘme famille. Ce qui ne lâempĂȘche Ă©videmment pas dâavoir de nombreuses diffĂ©rences avec les autres membres de sa famille. Les humains actuels se distinguent des autres animaux par une locomotion bipĂšde permanente. De plus, ils possĂšdent des oreilles, une face, une mandibule et des bourrelets sus-orbitaires rĂ©duits. On peut Ă©galement remarquer que la pilositĂ© est faible (en gĂ©nĂ©ral !) Ă lâexception de la tĂȘte, des dessous-de-bras, du pubis et de la barbe chez les mĂąles. NĂ©anmoins, notre parentĂ© avec les chimpanzĂ©s ne fait aucun doute. Certains chercheurs5 proposent mĂȘme, entre autres sur la base de la proximitĂ© gĂ©nĂ©tique, de rĂ©unir les humains (Homo sapiens) et les chimpanzĂ©s (Pan troglodytes) au sein du mĂȘme genre : Homo. Les chimpanzĂ©s pourraient ainsi ĂȘtre scientifiquement nommĂ©s Homo troglodytes, Ă moins quâil ne soit plus cocasse de les nommer Pan sapiens comme dĂ©jĂ suggĂ©rĂ©6 ! En attendant, les humains sont classĂ©s dans le genre Homo et aujourdâhui tous les humains sont des Homo sapiens. Par le passĂ©, de nombreuses espĂšces humaines se sont succĂ©dĂ© et ont parfois coexistĂ©, comme Homo sapiens et Homo neandertalensis qui ont Ă©tĂ© contemporains (on parle mĂȘme dâhybridation) entre â 250 000 et â 28 000 ans. Lucy, plus ancienne (3,3 millions dâannĂ©es), ne semble pas se tenir debout en permanence et grimpe encore dans les arbres. Câest pour cette raison quâelle nâest pas classĂ©e dans la lignĂ©e humaine directe, mais dans le genre australopithĂšque (Australopithecus afarensis). En revanche, les premiĂšres espĂšces classĂ©es dans le genre Homo (Homo rudolfensis, Homo habilis), apparues il y a environ 2,4 millions dâannĂ©es en Afrique, ont des caractĂšres jugĂ©s humains comme une capacitĂ© cĂ©rĂ©brale Ă©levĂ©e (supĂ©rieur Ă 550 cm3), des mains adaptĂ©es Ă la fabrication dâoutils en pierre ou la bipĂ©die permanente.
Lâhumain, ce primate
Les humains sont donc des animaux, et plus particuliĂšrement des primates. Mais quelle est leur place et quâest-ce qui les identifie ? Lâordre des primates (du latin primas et atis, signifiant « celui qui occupe la premiĂšre place ») fait partie des mammifĂšres placentaires. On les distingue des autres mammifĂšres grĂące Ă des caractĂšres qui leur sont propres comme le pouce opposable et la prĂ©sence dâongles (pour la plupart), une face relativement aplatie, des membres supĂ©rieurs (bras + avant-bras + main) plus grands que les membres infĂ©rieurs (cuisse + jambe + pied) ou encore une vision en trois dimensions. Plus de 250 espĂšces actuelles de primates se rĂ©partissent en deux grands groupes : les strepsirrhiniens (lĂ©muriens, loris, galagos) et les haplorrhiniens (ou singes) parmi lesquels on retrouve les grands singes appelĂ©s hominoĂŻdes et abritant les humains. Les singes Ă proprement parler rassemblent plus dâune centaine dâespĂšces aussi diffĂ©rentes que les ouistitis, les tamarins, les singes-Ă©cureuils, les capucins, les singes-araignĂ©es, les macaques, les babouins, les colobes, les chimpanzĂ©s ou encore les gorilles. Tous ont leurs particularitĂ©s, tant sur le plan morphologique que comportemental. Il y a autant de singes que de comportements diffĂ©rents et ce qui sera valable pour une espĂšce ne le sera pas pour une autre. Une dĂ©couverte chez une espĂšce (par exemple un babouin) ne doit en aucun cas ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©e Ă lâĂ©chelle des singes. Les babouins ne sont pas « le » singe.
Ainsi, les humains sont des primates qui ont un nez comme les tarsiers, les narines dirigĂ©es vers le bas comme les colobes ou les babouins et pas de queue comme les gibbons, les gorilles, les chimpanzĂ©s, les bonobos ou les orangs-outans. Les points communs sont Ă©galement comportementaux (jeux, soins aux petits, apprentissage, accĂšs au pouvoir). Il suffit dâobserver les grands singes, les macaques, les babouins, les tamarins ou encore les lĂ©muriens pour sâen rendre compte. Regardez les chimpanzĂ©s jouer entre eux, les mamans orangs-outans protĂ©geant leurs petits ; observez les mĂąles tamarins sâoccuper de leur progĂ©niture ou encore les gorilles ou les babouins cherchant Ă renverser le chef de groupeâŠ
Ces spĂ©cificitĂ©s qui font lâhumain et ses origines
La dĂ©finition de lâhumain est au cĆur de lâune des plus grandes Ă©nigmes de la science : les origines de lâhomme. Contrairement Ă ce que lâon pourrait penser, beaucoup de questions restent en suspens. Pour simplifier, disons que les palĂ©oanthropologues ont classĂ© des fossiles dans le genre humain lorsque ceux-ci avaient une capacitĂ© cĂ©rĂ©brale Ă©levĂ©e (supĂ©rieur Ă 550 cm3), quand ils prĂ©sentaient des caractĂšres de bipĂ©die permanente ou la capacitĂ© Ă fabriquer des outils en pierre ou encore lorsquâils Ă©taient retrouvĂ©s associĂ©s Ă des outils en pierre. Lâensemble de ces caractĂšres est liĂ© de prĂšs ou de loin Ă ce que nous nommerons intelligence dans cet ouvrage.
Tout dâabord, arrĂȘtons-nous sur le cas dâune capacitĂ© cĂ©rĂ©brale Ă©levĂ©e, soit Ă partir de 550 cm3 si lâon en croit les estimations pour Homo habilis, considĂ©rĂ© comme la premiĂšre espĂšce humaine. Lâaccroissement des capacitĂ©s cĂ©rĂ©brales au cours de lâĂ©volution du genre Homo est un constat. Il est clair que le cerveau sâest agrandi, en relation avec lâaccroissement de la taille corporelle. Plus prĂ©cisĂ©ment, la partie supĂ©rieure et antĂ©rieure du cerveau (au niveau du front) semble sâaccroĂźtre en se plissant et formant des circonvolutions. Cette zone, nommĂ©e nĂ©ocortex, est le siĂšge des fonctions mentales supĂ©rieures comme le raisonnement spatial, le langage ou encore la conscience et la mĂ©moire. Ă titre indicatif, le nĂ©ocortex reprĂ©sente 20 % du poids du cerveau dâune musaraigne contre 80 % de celui de lâhumain. Ce nĂ©ocortex semble lâapanage des mammifĂšres et paraĂźt donc absent chez les poissons, les amphibiens ou encore les oiseaux. Pourtant, ces animaux sont tout Ă fait capables de manifester des comportements intelligents comme nous le verrons plus loin⊠En fait, il faut faire trĂšs attention car, entre les espĂšces, parfois mĂȘme trĂšs Ă©loignĂ©es comme les humains et les oiseaux, des morphologies peuvent ĂȘtre totalement diffĂ©rentes, mais construites avec les mĂȘmes types de cellules, structurĂ©es et arrangĂ©es diffĂ©remment7. Ainsi, relier capacitĂ© crĂąnienne et comportement, voire intelligence est extrĂȘmement dĂ©licat. Pour ce faire, il faudrait faire le lien entre cette capacitĂ©, la structure mĂȘme du cerveau (organisation, nombre de synapsesâŠ) et les comportements associĂ©s, ce qui est impossible Ă travers lâĂ©tude des fossiles. Nous pouvons donc constater cet accroissement de la capacitĂ© cĂ©rĂ©brale, mais lâassocier Ă lâĂ©volution de capacitĂ©s cognitives particuliĂšres semble dĂ©licat. Dâautant plus que des travaux rĂ©cents montrent que le cerveau humain nâest pas si unique et que sa taille nâest pas si pertinente pour lier intelligence Ă cerveau. En effet, des Ă©tudes menĂ©es sur la composition cellulaire du cerveau des humains, dâautres primates, de rongeurs, dâinsectivores et dâoiseaux montrent que la taille du cerveau ne peut plus ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme Ă©tant directement liĂ©e au nombre de neurones dans le cerveau8. Par exemple, les oiseaux ont un trĂšs grand nombre de neurones dans le pallium, une rĂ©gion du cerveau impliquĂ©e dans des fonctions cognitives comme la planification de lâavenir. Ils possĂšdent ainsi, malgrĂ© parfois de tout petits cerveaux, un nombre de neurones dans le cerveau antĂ©rieur similaire, voi...
Table des matiĂšres
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Dédicace
- Préface par Yves Coppens
- Introduction
- Chapitre 1 - Lâintelligence, une spĂ©cificitĂ© humaine ?
- Chapitre 2 - Câest qui, le meilleur ?
- Chapitre 3 - Sans les pouces, sans les mains, sans squelette ou sans cortex !
- Chapitre 4 - Ingénierie et artisanat
- Chapitre 5 - Comment ĂȘtre au bon endroit au bon moment ?
- Chapitre 6 - Transmettre ou ne pas transmettre ?
- Chapitre 7 - Coopération, altruisme ou empathie ?
- Chapitre 8 - Une intelligence ou des intelligences ?
- Conclusion - De lâaberration de devoir prouver lâintelligence animale
- Index
- Remerciements
- Table