
- 320 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Ă propos de ce livre
Qu'est-ce que la globalisation ? Quels rÎles y jouent les échanges financiers, les communications ? Quel est le nouveau visage des migrations ? Des transferts financiers ? Des réseaux criminels ? Quelles en sont les conséquences, non seulement dans le secteur économique, mais aussi dans le domaine politique, juridique ? Spécialistes français et étrangers ont abordé ces questions lors d'une nouvelle série de conférences et nous offrent leur vision de la société-monde. Contributions de Zygmunt Bauman, DaniÚle Blondel, Sylvie Brunel, Gérard-François Dumont, Dominique Guillo, Pierre Hassner, Jacques Lévy, Gérard Mégie, Yann Moulier-Boutang, Anne-Marie Moulin, HélÚne Rey, Isabelle Sommier, André Tosel, Philippe Weckel.
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Informations
Mondialisation :
entreprises et main-dâĆuvre Ă lâheure du capitalisme cognitif*1
par Yann Moulier-Boutang
Une approche globale de la mondialisation ?
La mondialisation, qui se dit globalization en anglais, est un phĂ©nomĂšne complexe sur lequel il existe une plĂ©thore dâinformations, de recherches savantes pointues, redondantes. Cette surinformation gĂ©nĂšre un problĂšme classique dans la sociĂ©tĂ© de lâinformation, qui est aussi le mien ce soir : comment retenir lâattention. Deux voies sont gĂ©nĂ©ralement suivies : soit on se concentre sur un point trĂšs limitĂ© que lâon cherche Ă creuser, en avançant des chiffres, des donnĂ©es empiriques ; soit on opte pour une attaque globale de la question de la globalisation Ă©conomique. La premiĂšre mĂ©thode perd en extension et audibilitĂ© ce quâelle gagne en comprĂ©hension. Câest le risque du discours technicien. La seconde risque souvent de perdre en profondeur et rigueur ce quâelle gagne en sĂ©duction immĂ©diate. Lâattention quâelle suscite est Ă©phĂ©mĂšre.
La nĂ©cessitĂ© fondamentale de dĂ©cloisonner les disciplines, de susciter un espace de discussion public mâimpose dâencourir le risque dâune approche globale. Au risque dâune stylisation outranciĂšre, dâun syncrĂ©tisme qui agrĂšge les apports plus quâil ne dissĂšque les pensĂ©es.
Mais au fond, pourquoi sommes-nous ensemble ? Pour essayer de comprendre le monde, le monde pensĂ© comme ce qui arrive, ce qui nous tombe dessus en bien comme en mal. Rien de plus civique que ce souci de savoir. Le retour continuel sur la mondialisation nous est imposĂ©, certes, mais si nous y revenons sans cesse, câest probablement quâil reste encore matiĂšre Ă dĂ©couverte.
Pour approcher la mondialisation dans son ensemble, aussi vous proposerai-je de rĂ©flĂ©chir Ă un objet (les entreprises), dâun point de vue (celui de la main-dâĆuvre, ou plus gĂ©nĂ©ralement, nous verrons pourquoi, de la population) dans un processus que jâappelle la nouvelle « grande transformation » (terme quâutilisa Karl Polanyi dans son livre1, pour baptiser le systĂšme du capitalisme libĂ©ral de 1814 Ă 1914) et que lâon peut caractĂ©riser comme le passage Ă un troisiĂšme capitalisme, ou « capitalisme cognitif ». Autant de termes quâil me faudra remplir de contenu en peu de temps.
Pourquoi partir des entreprises et de la mondialisation ? Nâen sommes-nous pas abreuvĂ©s, saturĂ©s ? Bourse, finance, gestion, marchĂ©, lois dâairain de lâĂ©conomie, ces mots de la liturgie de lâhomme postmoderne et de lâesprit de sĂ©rieux du Zeitgeist, ne finissent-ils pas par lasser, voire par exaspĂ©rer ? Ne sommes-nous pas ainsi sur le terrain par excellence oĂč dominent lâorthodoxie, le monde des « puissants et des riches », bref, Ă Davos, plutĂŽt quâĂ Porto Alegre ? Nombreux sont ceux qui renoncent instinctivement Ă une confrontation sur ce terrain, comme si les jeux Ă©taient faits dâavance, comme si la messe Ă©tait dite.
Je veux essayer de montrer quâil se pourrait bien que ce soit lâinverse, quâau cĆur mĂȘme des entreprises, malgrĂ© leur logique organisationnelle qui demeure la rĂ©alisation de profits quâil faut distinguer de maximisation de la rentabilitĂ© du capital investi, malgrĂ© la puissance, semble-t-il de plus en plus souveraine, des marchĂ©s financiers, il existe des marges de manĆuvre, que le corps social y livre une multiplicitĂ© de batailles et de dĂ©bats, last but not least, que lâentreprise est multiple, quâelle connaĂźt une mutation Ă ce point profonde que son identitĂ©, ses limites, son territoire sont brouillĂ©s. Autrement dit, je souhaite donner lâenvie dâaller regarder de plus prĂšs toute une littĂ©rature gestionnaire, souvent dĂ©daignĂ©e par les Ă©conomistes purs et durs, pour y lire le « nouvel esprit du capitalisme », comme Ăve Chiapello et Luc Boltanski lâont fait2.
Sâen tenir Ă cela serait toutefois insuffisant. ApprĂ©hender lâentreprise dans la mondialisation du seul point de vue des transformations des techniques, des organisations, des produits, des systĂšmes dâinformations depuis les directions juridiques, commerciales et financiĂšres en rĂ©duisant les hommes et les organisations collectives qui se forment en leur sein, Ă un appendice de plus en plus subalterne dans lâutopie dâune usine sans main-dâĆuvre (tout simplement parce que cette derniĂšre aura Ă©tĂ© dĂ©localisĂ©e quelque part en Chine) ou celle, plus courante, dâun discours attentif seulement au personnel des cadres, câest sâamputer non seulement dâune dimension Ă©thique insoutenable Ă long terme (les phĂ©nomĂšnes de corruption, de dĂ©gradation des formes de loyautĂ© et de fiertĂ© ont bien quelque chose Ă voir avec le cynisme des brokers), mais câest aussi se priver dâune clĂ© dâentrĂ©e royale dans la comprĂ©hension de la nature de la mondialisation et par consĂ©quent sâĂŽter toute possibilitĂ© dâagir sans subir ou rationaliser de façon secondaire la loi dâairain ou lâanankĂ© impĂ©nĂ©trable des marchĂ©s. Comment voir la mondialisation et les entreprises du point de vue des hommes et des femmes, de lâensemble des acteurs y compris ceux qui sont dĂ©daigneusement considĂ©rĂ©s comme « subalternes » ou comme des « variables dâajustement » sacrifiĂ©es aux appĂ©tits des actionnaires ?
TroisiĂšme souci enfin, dans ce parcours que je propose : accorder au rĂ©el quâil possĂšde une cohĂ©rence forte et en mĂȘme temps une discontinuitĂ©, une nouveautĂ© qui disqualifient largement nos routines thĂ©oriques (utiles quand les tendances se prolongent, mais incapables de nous permettre de prĂ©voir sâil se produit des ruptures) ; chercher Ă dĂ©velopper des hypothĂšses fortes et risquĂ©es Ă la hauteur du dĂ©fi intellectuel.
Un constat, de la rĂ©habilitation de lâentreprise Ă une crise de confiance
Commençons par dresser un constat global, une sorte dâĂ©tat des lieux, On assiste depuis une trentaine dâannĂ©es Ă un brouillage des limites de la firme et de son identitĂ© comme de celle du chef dâentreprise, Ă une hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©isation croissante des modes de gestion des ressources humaines qui se sont largement adaptĂ©es aux transformations des flux et de la composition de la main-dâĆuvre. Enfin la sociĂ©tĂ© salariale issue des rĂ©gulations, fordienne du salaire et des relations professionnelles, keynĂ©sienne des politiques Ă©conomiques et bĂ©veridgienne de lâĂtat et de la question sociale, se trouve complĂštement Ă©rodĂ©e3 dans ses fonctionnements sans que par ailleurs se dessine une alternative claire Ă la salarisation de 85 % de la population active Ă lâĂ©chelle nationale et dĂ©sormais planĂ©taire, ce qui laisse quelques beaux jours aux ouvriers dâusine ou aux agents de production.
BARIOLAGE ET ETHNICISATION DES ENTREPRISES : DE LA SEGMENTATION DU MARCHĂ DU TRAVAIL, Ă LâETHNIC BUSINESS ET Ă LâINTERCULTUREL
La mondialisation actuelle a Ă©tĂ© largement prĂ©parĂ©e par la transnationalisation des firmes (phĂ©nomĂšne largement Ă©tudiĂ© et dĂ©fini par certains comme « lâinternationalisation du capital » et dĂ©jĂ corrĂ©latif des modifications du systĂšme monĂ©taire international avec les eurodollars et les investissements de multinationales amĂ©ricaines en Europe). On a moins prĂȘtĂ© attention, en revanche, Ă lâimpact des migrations internationales sur les caractĂ©ristiques de la mondialisation. Or la segmentation du marchĂ© du travail, largement favorisĂ©e par des rĂ©gimes discriminatoires dâaccĂšs lĂ©galement stratifiĂ©s sur le marchĂ© du travail par le statut de lâĂ©tranger, phĂ©nomĂšne largement initiĂ© en Europe occidentale dĂšs le dĂ©but du XXe siĂšcle, a « gendrifiĂ© », ethnicisĂ©, « coloriĂ© », « castifiĂ© », quâon me pardonne ces nĂ©ologismes, ce que lâon appelait autrefois « la » classe ouvriĂšre. Une division du travail « rigide Ă la baisse », complĂ©ment indispensable du compromis keynĂ©sien, a garanti aux ouvriers « nationaux » une mobilitĂ© ascendante pour leurs enfants. Aujourdâhui, Ă la surface du globe, les entreprises industrielles nâemployant quâune main-dâĆuvre homogĂšne (en termes de sexe, de couleur, de nationalitĂ©, de religion) constituent bel et bien lâexception. Le monde du travail sâest transnationalisĂ© avec le drainage des cerveaux dans les communautĂ©s scientifiques et les « Ă©lites », puis dans lâusine fordienne avant mĂȘme que ne surgisse, du fait des dĂ©localisations et des fusions, la question du management interculturel⊠du management ! Ces trois composantes de la mondialisation de la main-dâĆuvre se trouvent aujourdâhui Ă des degrĂ©s divers dans les entreprises. Les combinaisons qui se mettent en place sont extrĂȘmement diversifiĂ©es4, mais elles confrontent toutes les entreprises Ă un problĂšme auquel elles nâĂ©taient pas ou plus habituĂ©es depuis la gĂ©nĂ©ralisation de lâĂtat national : lâexistence de rĂ©fĂ©rent culturel assez homogĂšne ainsi que lâa dĂ©crit Ernest Gellner5 (1983). La question du « foulard » Ă lâĂ©cole, sur les lieux de travail montre que « lâinterculturel » strie lâespace productif comme lâespace public. Le retour de flamme du nationalisme, sous la forme du souverainisme, et plus rĂ©cemment les thĂ©matiques de « guerres de civilisation » Ă la Huntington6, avant de devenir des « questions de sociĂ©tĂ© », ont Ă©tĂ© largement expĂ©rimentĂ©es par la population Ă©trangĂšre ou dâorigine Ă©trangĂšre ou par les diverses minoritĂ©s en butte au racisme ou Ă la xĂ©nophobie.
LâENTREPRISE DE SA RĂHABILITATION Ă ENRON, RĂACTUALITĂ DE HIRSCHMAN
En 1970, au plus fort de la contestation des luttes sociales qui allaient entraĂźner une remise en cause radicale du fordisme (division taylorienne du travail, travail Ă la chaĂźn...
Table des matiĂšres
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Introduction
- Les enjeux scientifiques des changements environnementaux - par Gérard Mégie
- Quel espace pour la société-Monde ? - par Jacques Lévy
- Philosophies de la mondialisation - par André Tosel
- Guerre et paix Ă Â lâĂąge de la mondialisation - par Pierre Hassner
- Les nouvelles logiques migratoires - par Gérard-François Dumont
- Les enjeux présents et futurs de la répartition mondiale des ressources cognitives - par DaniÚle Blondel
- Mondialisation : entreprises et main-dâĆuvre Ă Â lâheure du capitalisme cognitif - par Yann Moulier-Boutang
- La théorie des mÚmes : une explication néodarwinienne de la propagation des idées - par Dominique Guillo
- LâĂ©radication des maladies, remĂšde Ă Â la globalisation ? - par Anne-Marie Moulin
- Vivre (et parfois mourir) ensemble dans un monde plein - par Zygmunt Bauman
- Groupes mafieux et globalisation du crime - par Isabelle Sommier
- La mondialisation financiÚre - par HélÚne Rey
- Les ONG et la mondialisation - par Sylvie Brunel
- La mondialisation du droit - par Philippe Weckel
- Présentation des auteurs
- DĂ©jĂ parus dans la mĂȘme collection
- Table