Le Psychisme, le Stress et l'Immunité

La Santé est en nous

Louis F. Perrin

• Éditeur: Odile Jacob
• Année: 2003
• Imprimer l'ISBN: 9782738113443
• ISBN de l'eBook: 9782738182463
• Sujet: Psychologie
• Sujet: Psychopathologie

Le stress n'a pas seulement des répercussions sur notre équilibre psychologique, il attaque nos défenses immunitaires et peut mettre en péril notre santé. À moins que nous ne prenions très vite l'habitude de réagir et de contrer ses effets.- Les effets du stress jour après jour : Comment le stress agit-il sur notre mémoire ? En quoi est-il néfaste pour la sexualité ? De quelle façon accélère-t-il le vieillissement ?- Les maladies liées au stress et à l'affaiblissement de nos défenses immunitaires : Faut-il se méfier des émotions fortes ? Peut-on mourir de peur ? Que sait-on aujourd'hui sur le déclenchement des maladies auto-immunes ? Le stress est-il un facteur d'aggravation en cas de rhumatismes ? Quel rôle joue-t-il dans l'issue du cancer ?- Les réponses adaptées pour réduire le stress et stimuler nos défenses immunitaires : Comment agit la relaxation ? Quels sont les effets de l'alimentation ? Pourquoi le rire augmente-t-il la quantité d'anticorps ? Comment expliquer que la méditation agisse parfois comme un médicament ?Ancien professeur à la Faculté des sciences, Louis Perrin a longtemps exercé à l'hôpital cardio-vasculaire de Lyon. Il est Emeritus Fellow of the American Academy of Allergy, Asthma and Immunology, et membre de la New York Academy of Sciences.

Notes et références

Ces notes et références ne sont pas destinées à représenter une bibliographie. Leur but est simplement de permettre au lecteur de se reporter aux sources et d’avoir des détails sur des points insuffisamment développés.

Plusieurs sujets abordés ont donné lieu à de nombreux travaux : nous avons choisi de n’en citer souvent qu’un ou deux, en sélectionnant certains pour des raisons historiques (les premières publications sur le sujet), d’autres pour la facilité d’accès aux documents originaux, d’autres encore comme exemple des recherches les plus récentes.

Il est apparu enfin préférable d’inclure certains commentaires, parfois assez longs, dans ces « Notes et références » pour éviter d’alourdir le texte.

Chapitre premier : La mémoire qui flanche

La découverte du rôle de l’hippocampe dans la mémoire à court terme est due à un hasard. En 1953 un malade présentait des crises d’épilepsie dont le foyer responsable put être localisé dans l’hippocampe. Les crises résistant au traitement, il fut décidé d’opérer ce malade. On réalisa une ablation bilatérale de l’hippocampe et d’une partie du lobe temporal. Les crises furent très améliorées, mais le malade devint incapable d’apprendre quoi que ce soit ; il avait conservé ses souvenirs anciens, scolaires et autres, mais était devenu incapable d’acquérir de nouveaux souvenirs. Il ne pouvait pas se rappeler ce qu’il avait fait la veille ou ce qu’il avait lu quelques heures auparavant ; il vivait dans un perpétuel présent. Une telle opération ne fut, bien sûr, jamais répétée, mais les recherches sur le singe confirmèrent le rôle de l’hippocampe dans la mémoire à court terme.

LAZORTHES G., Sciences humaines et sociales, 4^e éd., Masson, 1997.

Activation des aires cérébrales pendant les processus de mémorisation :

FUSTER J., « La localisation de la mémoire », Pour la Science, décembre 1998 : 102-106.

On trouvera dans cet article (traduit de Scientific American) la description simplifiée de l’étude des aires cérébrales par tomographie par émission de positons (PET scan) lors de différentes tâches de mémorisation.

Données classiques sur le rôle de l’hippocampe dans la mémoire :

SQUIRE L.R., « Memory and the hippocampus : a synthesis from findings with rats, monkeys and humans », Psychol. Rev., 1992 ; 99 : 195-231.

TANG Y. S., SHIMIZU E., DUBE G.R. et al., « Genetic enhancement of learning and memory in mice », Nature, 1999 ; 401 : 63-69.

Réflexions sur le nombre de synapses dans le cerveau :

SAGAN C., Les Dragons de l’Éden, trad. fr., Seuil, Paris, 1980.

Il s’agit là d’un excellent ouvrage destiné au grand public, exposant de façon claire des données difficiles. L’auteur, connu surtout pour ses romans de science-fiction (Contact a été porté à l’écran), est en fait professeur d’astronomie à Cornell University après avoir enseigné à Harvard et à Standford. Le sous-titre de ce livre donne une idée de son contenu : « Spéculations sur l’évolution de l’intelligence humaine et autre ».

Autres estimations du nombre de synapses dans le cortex :

EDELMAN G., Biologie de la conscience, Odile Jacob, Paris, 1992.

Un important travail de chercheurs français apporte des notions nouvelles sur le déroulement des processus de mémorisation dans l’hippocampe et dans le cortex :

BONTEMPI B., LAURENT-DEMIR C., DESTRADE C., JAFFARD R., « Time-dependant reorganization of braincircuitry underlying long-term memory storage », Nature, 1999 ; 400 : 671-676.

Sur l’étonnante et fondamentale étude des chercheurs anglais sur le cerveau des chauffeurs de taxi londoniens :

MAGUIRE E.A., GADIAN D.G., JOHNSTRUDE I.S. et al., « Navigation-related structural change in the hippocampi of taxi-drivers », Proc. Nat. Acad. Sciences, 2000 ; 97 : 4398-4403.

L’étude d’Eleanor Maguire a été conduite avec une parfaite rigueur scientifique. De manière à avoir un groupe homogène, 16 chauffeurs ont été sélectionnés, âgés de 32 à 62 ans, tous droitiers, en excellente santé, et exerçant leur métier depuis quatorze ans en moyenne, avec un record de quarante-deux ans. Un groupe de 50 témoins, tous droitiers et ayant les mêmes caractéristiques, a été constitué et a subi les mêmes examens. Ces examens morphométriques de haute précision ont montré un excès de matière grise localisé à l’hippocampe chez les chauffeurs de taxi par rapport aux témoins appariés. D’autres explorations utilisant un appareillage sophistiqué ont précisé que l’augmentation de volume de l’hippocampe était limitée à sa partie postérieure.

Dans la dépression, les troubles de la mémoire sont constants. Tous les dépressifs anxieux, angoissés, se plaignent de leur mémoire et voient dans sa défaillance une preuve supplémentaire de la déchéance intellectuelle redoutée. Au cours d’épisodes dépressifs, il a même été décrit des cas d’amnésie d’identité ; le plus célèbre a été celui d’Agatha Christie : apprenant l’infidélité de son mari, elle disparut plusieurs jours sans que personne sache ce qu’elle était devenue. Elle fut retrouvée dans une station balnéaire où elle s’était inscrite à l’hôtel sous le nom de la maîtresse de son mari. Elle ne conservait aucun souvenir de ce qu’elle avait fait depuis son départ.

La tomographie à émission de positons (PET scan des Anglo-saxons) est une technique d’imagerie de médecine nucléaire fondée sur l’administration d’une substance radioactive émettrice de photons gamma dont on suit la distribution dans l’organisme avec un détecteur approprié. Le glucose marqué est le fluoro-desoxyglucose marqué au fluor 18 (le fluor 18 vient remplacer un des atomes d’oxygène).

L’influence du stress sur les processus d’acquisition et de consolidation de la mémoire était connue. Des travaux expérimentaux récents (sur le rat) ont permis de préciser le rôle du stress sur les processus de rappel des données acquises et sur l’action des cathécholamines et des corticoïdes. Les animaux qui ont des troubles de la mémoire aux tests habituels sont ceux chez qui le stress (choc électrique) a entraîné une élévation du taux de corticostérone circulante. Ceci est à rapprocher des variations chez l’homme des performances cognitives en fonction du taux sanguin de corticostérone due au stress.

DE QUERVAIN D.J.F., ROOZENDAAL B., MCGAUGH J.L., « Stress and glucocorticoids impair retrieval of long-term spatial memory », Nature, 1998 ; 394 : 787-790.

La mémoire est fragile et subit des influences hormonales multiples ; bien qu’il ne s’agisse pas de stress ou de dépression, il paraît intéressant de signaler l’influence du cycle hormonal. On a montré chez l’animal que l’augmentation du taux d’œstrogènes et de progestérone entraînait une augmentation des connexions dendritiques dans l’hippocampe, ce qui paraît améliorer les capacités d’apprentissage et de mémoire. Des chercheurs américains (Craig H. Kinsley et coll.) ont mis en évidence un phénomène qui pourrait relever d’un mécanisme analogue : c’est l’amélioration des capacités mnésiques des souris qui ont eu deux portées de souriceaux par rapport à celles qui n’en avaient pas eu. Pour les différents tests d’apprentissage, la différence entre les multipares et les nullipares est hautement significative (p < 0,0002). Il est possible toutefois que la différence soit due à la stimulation par les petits, car dans d’autres expériences, les mères adoptives ont des scores du même ordre que les mères biologiques si elles s’occupent de souriceaux. Nous avons signalé ces faits surtout pour montrer la difficulté des études expérimentales à cause des facteurs inattendus pouvant intervenir.

KINSLEY C.H., MADONIA L., GIFFARD G.W. et al., « Motherhood improves learning and memory », Nature, 1999 ; 402 : 137-138.

L’histoire des championnats mondiaux de la mémoire :

The Times du 24 juillet 1999 ; The Lancet du 2 septembre 2000.

Chapitre 2 : Le sexe en panne

On trouvera des notions récentes sur les effets du stress sur le système endocrinien dans différents travaux de George Chrousos, en particulier dans :

CHROUSOS G.P., « Stressors, stress and neuroendocrine integration of the adaptative response », Ann. New York Acad. Sciences, 1998 ; 851 : 311-335.

Plus particulièrement sur la reproduction :

CALOGERO A.E., BADGY G., D’AGATA R., « Mechanisms of stress on reproduction », Ann. New York Acad. Sciences, 1998 ; 851 : 364-370.

L’érection est un phénomène vraiment très compliqué car des médiateurs chimiques interviennent ; c’est ainsi que le monoxyde d’azote (NO) libéré par les extrémités des axones du système nerveux autonome commande l’ouverture des petits sphincters vasculaires qui conditionnent l’entrée du sang dans les corps caverneux, ce qui entraîne leur turgescence et donc l’érection.

IGNARRO L., « Nitric oxyde as the physiological mediator for penile erection », J. NIH Research ; 1992 ; 4 : 59.

MCCANN S.M., RETORRI V., « The role of nitric oxyde in reproduction », Proc. Soc. Exp. Biol. Med., 1996 ; 211 : 7-15.

Des travaux récents ont mis en lumière le rôle du centre régulateur de l’érection situé au niveau de l’hypothalamus, et ont permis la mise au point de nouveaux médicaments des troubles de l’érection.

HEATON J.P.W., « Central neuropharmacological agents and mechanisms in erectile dysfunction : the role of dopamine », Neurosci. Biobehav. Rev., 2000 ; 24 : 561-569.

Chez l’homme, le stress psychosocial entraîne la suppression de l’activité androgène. La preuve en a été apportée par l’étude d’un peloton d’élèves officiers au cours d’un stage intensif destiné à sélectionner ceux qui seront nommés lieutenant. Les taux plasmatiques de testostérone ont tous été trouvés abaissés de façon significative à la fin de la période de stress. Ce travail est le premier qui a été réalisé chez l’homme.

KREUZ L., ROSE R., JENNI...

Table des matières

• Couverture
• Titre
• Copyright
• Préface
• Introduction
• Première partie - Le stress jour après jour
• Deuxième partie - Des maladies dues au stress ?
• Troisième partie - Comment faire ?
• Conclusion
• Notes et références
• Fiches mémo
• Annexes
• Glossaire