
- 352 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
À propos de ce livre
« Confronter un scientifique et un philosophe sur les neurosciences, leurs résultats, leurs projets, leur capacité à soutenir un débat sur la morale, sur les normes, sur la paix, tel est l'objet de ce livre. Le débat d'idées est trop rare en France. Affirmations péremptoires, critiques unilatérales, discussions incompréhensibles, dérisions faciles ne cessent d'encombrer le terrain sans souci pour des arguments qui, avant d'être convaincants,aspirent à être tenus pour plausibles, c'est-à-dire dignes d'être plaidés. Vivre un dialogue totalement libre et ouvert entre un scientifique et un philosophe constitue une expérience exceptionnelle pour l'un comme pour l'autre. » (P. R. et J.-P. C.). Paul Ricoeur est professeur honoraire à l'université Paris-X et professeur émérite à l'université de Chicago. Il est l'auteur de très nombreux ouvrages, notamment « La métaphore vive », « Temps et Récit », « Soi-même comme un autre ». Jean-Pierre Changeux est professeur au Collège de France et à l'Institut Pasteur, membre de l'Académie des sciences. Il est notamment l'auteur de « L'Homme neuronal », "Matière à pensée » (avec Alain Connes), et "Raison et Plaisir ».
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Informations
Chapitre III
Le modèle neuronal à l’épreuve du vécu
1. Le simple et le complexe : questions de méthode
JEAN-PIERRE CHANGEUX – J’aimerais vous proposer un modèle de l’objet mental qui, selon moi, permet d’établir, bien que de manière encore hypothétique, une relation objective entre le psychologique et le neuronal, en vue de la soumettre au verdict de l’expérience. L’observateur qui utilise les équipements dont j’ai parlé pour décrire et interpréter des états mentaux du sujet observé rassemble des faits, construit un modèle, puis le met à l’épreuve. Telle est la démarche.
PAUL RICŒUR – Et elle est tout à fait cohérente à l’intérieur de son propre champ.
J.-P. C. – L’observateur tente de mettre en correspondance trois grands domaines : les réseaux de neurones, les activités qui circulent dans ce réseau et enfin les conduites et comportements, les états mentaux internes et les stratégies de raisonnement. En fait, la méthode n’est pas sensiblement différente de celle suivie par Descartes dans L’Homme. Avec, en plus, une relation « projective » vis-à-vis du monde extérieur et des architectures neurales d’une extrême complexité.
P. R. – Vous êtes bien dans le cadre de la corrélation entre organisation et fonction, et donc dans un discours homogène.
J.-P. C. – Les conduites étudiées peuvent être des conduites explicites sur le monde, mais aussi des états mentaux « implicites », qui ne se manifestent pas immédiatement par un comportement sur le monde. L’un des grands progrès des neurosciences est de permettre l’accès à ce qui ne se manifeste pas nécessairement par un comportement extérieur. Là où, jusqu’à présent, on utilisait le mot « perçu », « conçu » ou « vécu », on peut désormais parler d’état mental en termes physiques. Le projet consiste en quelque sorte à établir une « neurobiologie du sens », une physique des « représentations » produites par notre cerveau, que celles-ci concernent la perception sensorielle, l’action sur le monde ou tout état intime orienté vers soi ou vers le monde.
P. R. – Je vous sais gré de tout cela parce que vous avez dramatisé le problème en introduisant la dimension psychique négligée par d’autres neurobiologistes et avez rendu encore plus difficile à résoudre le problème de la relation, que j’appelle, faute de mieux, de substrat, entre le neuronal et le psychique. Mais vous n’avez là qu’un psychique de laboratoire de psychologie, qui n’est peut-être pas le psychique riche de l’expérience intégrale. L’être au monde est d’abord global et procède du global au singulier, alors que la démarche scientifique légitime sera toujours de passer du simple au complexe : à cet égard, il n’y a pas isomorphisme – correspondance terme à terme – entre les deux plans.
Dans la critique que je fais de la notion d’objet mental, je me situe sur le plan phénoménologique, non sur votre plan, bien sûr. Je crois que vous faites bien ce que vous faites dans votre ordre et je n’ai rien à dire sur la construction de votre modèle neuronal.
J.-P. C. – La démarche scientifique ne se réduit pas au passage du simple au complexe. Le biologiste, et en particulier le neurobiologiste, s’intéressant aux fonctions supérieures du cerveau, essaie également d’aller du complexe au simple, de séparer, de singulariser, de cliver certaines fonctions psychologiques complexes afin d’établir une correspondance ayant un peu de vraisemblance, sur le plan de la relation causale, entre le neuronal et le psychologique. La difficulté est énorme lorsqu’on part d’un global en apparence insécable, comme ce que vous appelez « expérience intégrale ». C’est le problème auquel les neurobiologistes ont actuellement à faire face avec la conscience. La conscience est une fonction psychologique tellement globale qu’il apparaît difficile d’en déchiffrer les architectures fonctionnelles. Néanmoins, chacun s’efforce d’en définir les traits réguliers, parfaitement averti du contexte global auquel ils s’intègrent.
P. R. – On peut auparavant se demander si le versant psychique de votre notion d’objet mental n’est pas lui-même le construit d’une science particulière qui est la psychologie, et si l’expérience vécue n’a pas des règles de compréhension, d’interprétation, qui résistent à cette réduction fonctionnelle qui vous permet de travailler légitimement dans le cadre de la corrélation entre organisation et fonction. À mon avis, c’est un psychique très construit que vous mettez en relation avec un neuronal légitimement construit, parce que c’est la règle même de votre science que d’édifier l’architecture neuronale sur la base des neurones et des synapses. Vous procédez du simple au complexe tandis que le psychique que vous mettez en corrélation avec le substrat neuronal est peut-être justement un psychique très, très simplifié afin de vous mettre en situation de bien le corréler avec l’architecture neuronale.
J.-P. C. – C’est un fait que la science procède par l’élaboration de modèles qui d’abord découpent le réel en niveaux d’organisation, en grandes catégories qui nous font pénétrer dans une jungle neuronale et synaptique d’une complexité faramineuse. Ces modèles n’ont pas la prétention d’épuiser toute la réalité du monde ! L’ambition du neurobiologiste est très limitée. L’objet qu’il étudie est beaucoup trop complexe pour qu’il puisse l’englober dans sa totalité. Il s’efforcera au contraire de singulariser par l’expérimentation une fonction particulière, au sein d’un ensemble qui apparaît global et difficile à analyser. Si je me sens tout à fait capable de vivre « l’expérience intégrale » dont vous parlez, en revanche, elle n’a pas beaucoup d’intérêt pour le neurobiologiste que je suis à ce stade. J’ai loisir d’en débattre « en philosophe », mais j’ai conscience de la tâche immense qui reste à accomplir pour accéder à sa description en termes acceptables par la communauté scientifique. En somme, la démarche est évidemment réductrice, mais elle ne peut pas être autre.
P. R. – Je n’emploie pas de façon péjorative le mot « réduction ».
J.-P. C. – Je pense que l’on ne peut procéder que par réduction.
P. R. – Ma question est en fait de savoir si l’on peut modéliser l’expérience vécue de la même façon que l’on peut modéliser l’expérience au sens expérimental du mot. La compréhension que j’ai de ma place dans le monde, de moi-même, de mon corps et d’autres corps, se laisse-t-elle modéliser sans dommages ? C’est-à-dire, sans dommage épistémologique, sans perte de sens.
La modélisation est vraiment constructrice dans votre champ et, encore une fois, dans le champ également très construit de la psychologie expérimentale. Mais mon problème est de savoir si la psychologie ne se place pas déjà dans une position ambiguë par rapport à l’expérience vécue et son incroyable richesse. Quand nous aborderons le rapport des sciences neuronales à la morale, nous considérerons les prédispositions « biologiques » à la moralité. Mais cette biologie vécue ne sera pas forcément votre biologie à vous, sans oublier les dimensions spirituelles qui font partie de l’expérience totale. La modélisation ne sera-t-elle pas appauvrissante dans l’ordre de la compréhension du psychique, alors qu’elle est purement et simplement constructrice dans l’ordre du savoir scientifique ?
J.-P. C. – La démarche scientifique impose retenue, prudence et humilité ; elle ne peut avoir l’ambition d’expliquer l’ensemble des fonctions du cerveau en une seule fois. J’essaie d’expliquer progressivement et de m’approcher pas à pas de la connaissance objective. Je suis quand même surpris par votre déclaration selon laquelle la démarche de modélisation est appauvrissante, s’accompagne de « dommages épistémologiques », entraîne une « perte de sens ». En effet, je cite souvent cette phrase de Paul Ricœur à propos des sciences de l’homme : « expliquer plus pour mieux comprendre » ! Un modèle reste toujours partiel, mais il donne des armes pour progresser dans la connaissance. Le gain attendu est considérable par rapport à ce qui peut être perdu. Pourquoi introduire une quelconque limite a priori dans le champ de mes investigations ? Quelle liberté, quelle joie de pouvoir voguer vers l’inconnu, contre vents et marée, en dépit des systèmes de pensée et des idéologies régnantes !
Certes, je sais que je n’arriverai pas à rendre compte aujourd’hui de « l’expérience totale » que j’éprouve, par exemple, devant le Bacchus et Ariane du musée d’Orléans (Figure 9), ou à l’écoute du Requiem de Fauré (qui, incidemment, n’était pas croyant).
Mais ce que je sais de mes fonctions cérébrales n’apprauvit en rien ma compréhension de cette expérience psychique. Au contraire. Ces explications, si fragmentaires qu’elles soient, me laissent comprendre que cette « dimension spirituelle », je ne la dois à aucune force surnaturelle oppressante ou opprimante. Je me sens tellement libre : cette « libre joie » spinozienne du désir qui s’accomplit dans le plaisir esthétique…
P. R. – Je n’introduis aucune limitation a priori dans le champ de vos investigations. Loin de là ! Je considère seulement que, sorti de votre laboratoire, vous participez comme tout le monde à l’expérience vive et immense. Vous-même le dites, invoquant Le Nain et Fauré… Quant à la joie, la libre joie spinoziste, elle relève d’un autre registre que celui de la modélisation/réfutation : c’est la connaissance du troisième genre. Je présume même que c’est sous l’horizon d’une telle joie que se détachent votre démarche progressive et ouverte de savant, et notre présente discussion. À l’égard de votre marche « vers l’inconnu », je n’ai aucune réticence épistémologique. Bien plus, j’apprécie tout particulièrement la contribution de la neuroscience à notre débat lorsqu’elle introduit, au-delà du cadrage génétique des fonctions, le développement « épigénétique » du cerveau, ouvrant ainsi une carrière à l’histoire individuelle du développement. Mais cela ne veut pas dire que l’on aura avancé dans la compréhension du lien entre ce développement épigénétique sous-jacent et l’histoire individuelle du sujet humain. Je n’ai aucune réserve tant sur la modestie du projet de modélisation que sur l’audace et le courage de le pousser toujours plus loin. J’estime cette conjonction entre la modestie et l’ambition extrême. Mais je ne suis pas sûr que nous aurons avancé dans la compréhension du rapport qui nous préoccupe ici entre le support neuronal et l’expérience humaine considérée dans son intégralité, disons du rapport à soi-même, aux autres et au monde.

FIGURE 9 – Bacchus et Ariane, Les frères Le Nain.
(Musée des Beaux-Arts, Orléans.)
Les artistes du dix-septième siècle s’inspirent de la mythologie gréco-romaine comme de la tradition judéo-chrétienne. La gracieuse et délicate Ariane, abandonnée par Thésée, s’endort dans le désespoir alors que le dieu Bacchus, représenté ici sous la figure d’un adolescent, la découvre pour la sauver – éternelle aventure de la première rencontre.
2. Le cerveau de l’homme : complexité, hiérarchie, spontanéité
J.-P. C. – Peut-être serait-il plus prudent d’attendre la présentation des faits avant de tirer des conclusions. En effet, le modèle de l’objet mental ne peut être abordé sans prendre un nombre de précautions très importantes. La première notion à prendre en compte est celle de complexité. Personne n’avait jusqu’alors imaginé que notre cerveau était aussi complexe que ce que les découvertes des neurosciences nous révèlent. Comme vous le savez, notre système nerveux est composé d’entités cellulaires discrètes, les neurones, qui forment un réseau discontinu. Ces neurones ne peuvent communiquer que par l’intermédiaire de synapses (Figure 10). La notion de discontinuité, qu’avait conçue Santiago Ramón y Cajal, était combattue à la fin du dix-neuvième siècle et au début de ce siècle par les dualistes, qui y voyaient un obstacle à la notion d’esprit. Plusieurs neurobiologistes du dix-neuvième siècle, comme Golgi, croyaient qu’un réseau nerveux continu permettait à l’esprit de circuler plus librement !
Donc, cent milliards de neurones, chaque neurone étant relié en moyenne par environ dix mille contacts discontinus à d’autres cellules nerveuses. Ce qui fait de l’ordre de 1015 contacts dans notre cerveau. Environ un demi-milliard par millimètre cube ! On ne prend pas suffisamment en compte cette complexité parce qu’on ne la voit pas à l’œil nu quand on examine un cerveau. Elle est microscopique, visible essentiellement avec un microscope électronique. Chaque synapse a environ la taille d’une bactérie. La compréhension de l’organisation fonctionnelle du cerveau passe par l’étude anatomique des connexions établies entre cellules nerveuses individuelles. Cet univers est d’une extraordinaire richesse. Mieux encore, il n’est pas « exactement » le même d’un individu à l’autre, fussent-ils de vrais jumeaux. C’est le bonheur du neurobiologiste que d’explorer cette forêt de synapses, mais aussi son désespoir car le nombre de combinaisons possibles entre toutes ces synapses, supposées d’efficacité fixe, est de l’ordre de grandeur du nombre de particules chargées positivement dans l’univers. Les limites de cette combinatoire s’éloignent encore plus quand on prend en compte la flexibilité fonctionnelle des connexions. Le Sacre du Printemps a ainsi pu être élaboré par le cerveau de Stravinski, et la chapelle Sixtine par celui de Michel-Ange. Encore faut-il comprendre les règles d’organisation que ces créations ont mises en jeu…

FIGURE 10 – Neurone, synapse et récepteur de neurotransmetteur.
A. Dessin original par le célèbre atomiste espagnol S. Ramón y Cajal de diverses catégories de neurones du cortex visuel. (Madrid, Fondation Ramón y Cajal.)
En grisé, on reconnaît le corps de cellules pyramidales. En noir, plusieurs catégories de neurones à axone court. Les dimensions du corps des cellules nerveuses varient de dix millionièmes de mètre à plusieurs centaines. En moyenne, chacun des dix millionièmes de neurone de notre cerveau établit dix mille contacts synaptiques avec ses nombreux partenaires.

B et C. Microscopie électronique d’une synapse très simple entre le nerf électrique du poisson torpille et une cellule de l’organe électrique. La taille de la synapse est de l’ordre d’un millionième de mètre, approximativement la dimension d’une bactérie. On reconnaît dans les terminaisons nerveuses les vésicules qui stockent le neurotransmetteur. Lors de l’arrivée de l’influx nerveux, celui-ci est libéré dans l’espace synaptique, que l’on voit clairement sur la figure C. Puis il diffuse dans cet espace et va se fixer sur la membrane de la cellule suivante, au niveau de molécules réceptrices du neurotransmetteur, dont on devine les alignements (cli...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Prélude
- Chapitre premier - Une rencontre nécessaire
- Chapitre II - Le corps et l’esprit : à la recherche d’un discours commun
- Chapitre III - Le modèle neuronal à l’épreuve du vécu
- Chapitre IV - Conscience de soi et conscience des autres
- Chapitre V - Aux origines de la morale
- Chapitre VI - Le désir et la norme
- Chapitre VII - Éthique universelle et conflits culturels
- Fugue
- Crédits photographiques