
- 432 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Pour éviter le chaos climatique et financier
À propos de ce livre
Et si préserver notre climat était l'un des meilleurs moyens d'endiguer la prochaine crise financière ? Pour sauver les banques, on a mis 1 000 milliards. Pourquoi ne pas mettre 1 000 milliards pour sauver le climat ? Avec ce livre, le climatologue Jean Jouzel et l'économiste Pierre Larrouturou proposent un vrai Pacte finance-climat européen, pour diviser par 4 les émissions de CO2, dégonfler la bulle financière et créer plus de 5 millions d'emplois. La machine climatique est en train de s'emballer dangereusement. Il ne nous reste que 3 ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre si nous voulons éviter aux jeunes d'aujourd'hui un climat auquel il leur serait difficile, voire impossible, de s'adapter. Or, dans le même temps, l'endettement mondial atteint un niveau inédit, les banques centrales nourrissent la spéculation et tout annonce une crise pire que celle de 2008. Favoriser la spéculation ou sauver le climat ? À nous de choisir. « Je partage leur point de vue. Il faut une volonté politique d'un nombre suffisant d'États membres », Philippe Maystadt, ministre d'État belge, président honoraire de la BEI, Banque européenne d'investissement. « Un livre passionnant », Anne Hessel.
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Informations
CHAPITRE 1
Réchauffement climatique :
un constat inquiétant
Quelque chose est-il en train de se casser dans la machine climatique ? De mai 2015 à août 2016, 16 fois de suite le record du mois le plus chaud depuis le début du XXe siècle a été surpassé, en moyenne mondiale. Des températures très élevées ont été atteintes au cours du printemps et de l’été 2017, 43 °C au Nord Maroc et plus de 50 °C aux Émirats arabes unis dès le mois de mai, 54 °C au Pakistan dès le mois de juin, une température déjà mesurée au Koweït et en Iran en juillet 2016. Les pays de l’Europe du Sud, Portugal, Espagne, Italie… ont connu des températures record et cela vaut pour notre pays, mois de juin très chaud et plus de 40 °C au mois d’août dans certaines régions du sud de la France.
En Europe, ce réchauffement est perceptible à l’échelle d’une génération. Notre pays s’est réchauffé de près de 1,5 °C entre les années 1960 et 2010. Mais nous n’y ressentons pas ce réchauffement comme quelque chose de dangereux. Certes, les morts supplémentaires de l’été 2003, près de 20 000, ne sont pas oubliés. Mais beaucoup de personnes pensent que ses conséquences désastreuses concernent d’autres régions du globe, le Bangladesh très fragile vis-à-vis de l’élévation du niveau des mers, des pays touchés par des cyclones de plus en plus violents ou d’autres par des sécheresses synonymes d’insécurité alimentaire. Les incendies qui ont fait plus de 60 morts au Portugal en juin 2017, manifestement liés à la canicule et à la sécheresse, sont en train de changer la donne. Même si depuis le début du XXe siècle le réchauffement mondial est limité à 1 °C, ses conséquences négatives sont déjà là dans les régions les plus vulnérables de la planète mais aussi dans celles dont nous pensions qu’elles ne l’étaient pas. En France, en Europe, le réchauffement est non seulement perceptible mais il devient progressivement dangereux.
Réchauffement ou dérèglement ? À cette question, qui nous est régulièrement posée, nous apportons une réponse sans ambiguïté. La caractéristique première de l’évolution du climat de notre planète depuis le début du XXe siècle, et de façon plus nette depuis les années 1950, est celle de l’augmentation de la température moyenne à la surface du globe. Elle affecte aussi bien l’océan que les continents, là où nous vivons, là où faune, flore et végétation se développent. Et c’est naturellement la notion de « réchauffement climatique » que nous souhaitons, en priorité, mettre en avant.
Mais nous partageons aussi le sentiment de ceux et celles pour qui « le climat se dérègle », conscients que, peu à peu, les événements extrêmes deviennent plus extrêmes avec des conséquences de plus en plus tangibles et des coûts associés, humains et économiques, qui croissent rapidement. Il y a une bonne part de vérité dans ce constat. Nous vivons dans un monde où un dérèglement se superpose au réchauffement planétaire qui depuis les années 1950 se met inexorablement en place. C’est donc « réchauffement et dérèglement », et ces deux aspects sont implicitement englobés dans le terme « changement climatique » lui aussi largement utilisé.
Peu importe le vocabulaire. Le constat sur lequel nous allons nous pencher est sans appel. Au-delà des températures et des événements extrêmes, nous allons, pour vous y sensibiliser, établir un bilan de santé le plus complet possible de notre climat, caractérisé aussi par un ensoleillement, des précipitations et une circulation atmosphérique, des vents, propres à chaque région. Nous évoquerons la cryosphère qui inclut les glaciers tempérés, les sols gelés désignés sous le nom de pergélisol ou de permafrost, la glace de mer connue aussi sous le nom de banquise et les grandes calottes glaciaires, Groenland au nord et Antarctique au sud. Puis l’océan dont le niveau monte et dont les eaux s’acidifient.
Nous examinerons ensuite toute une série de conséquences potentiellement liées au climat et à son évolution, dans des domaines aussi divers que les incendies de forêt, l’extension de certaines maladies et les rendements agricoles. Nous nous limiterons dans ce chapitre à ce que les climatologues appellent la « détection » du changement climatique et de ses conséquences.
Ce regard, nous le porterons en priorité à l’échelle de la planète tout entière. Nous nous appuyons pour cela sur différents articles et rapports dont ceux du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publiés à intervalles de cinq à sept ans depuis 1990, le dernier en 2013-2014, le précédent en 2007. Et sur ceux de l’OMM, l’Organisation météorologique mondiale, qui publie des comptes rendus annuels sur le climat qui viennent compléter ceux du GIEC et du GCP (Global Carbon Project). Nous nous intéresserons également à notre pays, largement à partir des données de Météo France et d’une série d’indicateurs mise en place par l’Onerc (l’Observatoire national des effets du réchauffement climatique).
Les températures atmosphériques atteignent des niveaux record
L’évolution de la température moyenne à la surface du globe analysée à partir des données instrumentales est l’objet de beaucoup d’attention, y compris de la part des climatosceptiques ; nous y reviendrons. Sa valeur peut être évaluée à partir des années 1850 mais les estimations ne deviennent suffisamment précises qu’à la fin du XIXe siècle, grâce à l’augmentation du nombre de stations puis à l’intégration des données satellitaires. Depuis, cette température moyenne a indéniablement augmenté : le réchauffement est estimé à 0,85 °C entre 1880 et 2012. Avec un rythme qui a varié de façon significative. Deux périodes au réchauffement marqué, des années 1910 à 1940 puis des années 1970 à 2000, sont séparées par une période de stagnation voire de léger refroidissement. Chacune des trois dernières décennies a été plus chaude que la précédente et plus chaude que toutes les décennies antérieures depuis le début de la période instrumentale. Cependant, dans les années 2000, le réchauffement climatique semble s’être ralenti. Il a fallu attendre 2010 pour que le record précédent, enregistré en 1998, soit surpassé. Nous sommes alors dans une situation particulière puisque cette année 1998 est marquée par un épisode El Niño très intense ; ce phénomène naturel est caractérisé par des températures nettement plus chaudes que leur valeur moyenne sur la partie est de l’océan Pacifique Sud. Résultat, les années El Niño sont, en général, plus chaudes que les années normales et c’est l’inverse pour les années La Niña, plus froides que la normale dans cette même région. Au niveau mondial, les températures ont augmenté de 0,05 °C par décennie entre 1998 et 2012, beaucoup moins que les 0,12 °C par décennie observés entre 1951 et 2012. Nous expliquerons pourquoi, en 2007 puis en 2013, le GIEC a conclu que « le réchauffement est sans équivoque » malgré l’existence de ce « plateau » dans les températures atmosphériques.
Figure 1.1. Évolution de la température moyenne de la planète entre 1950 et 2016.

Source : OMM.
Indications des années « El Niño », des années « La Niña », des années neutres et de celles influencées par des éruptions volcaniques très marquées, Agung en 1963-1964, et Pinatubo en 1991.
Un nouvel El Niño de l’ampleur de celui de 1998 s’est déclenché en 2015 et concrétisé en 2016 avec à la clé trois années successives de températures record. Les dix-sept années les plus chaudes ont, hormis 1998, été enregistrées dans les années 2000. Août 2016 a marqué la fin de seize mois record consécutifs des températures mensuelles. L’année 2016 a été plus chaude d’environ 0,4 °C que la moyenne des années 1998 à 2012, et d’environ 1,1 °C par rapport à la période préindustrielle. Aux hautes latitudes, dans l’Arctique russe, l’Alaska, au nord-ouest du Canada, au Groenland, l’anomalie a souvent dépassé 3 °C, en raison d’un automne et d’un hiver exceptionnellement doux. Cette anomalie a atteint 6,5 °C au Svalbard. La période El Niño étant terminée depuis l’été 2016, 2017 sera logiquement en retrait par rapport à 2016. Mais elle devrait rester dans le peloton de tête des années les plus chaudes. Véritable juge de paix, le thermomètre nous confirme la réalité d’un réchauffement planétaire proche de 1 °C depuis le début du XXe siècle.
En France, 2014 a été l’année la plus chaude depuis le début des données instrumentales, 1,2 °C de plus que la période de référence de trente ans, 1981-2010, utilisée par Météo France. Pourtant, l’été de cette année 2014 ne nous laisse pas un souvenir impérissable mais l’hiver et l’automne ont été très doux. Celui de 2017 a été le deuxième plus chaud en France après 2003 ; et c’est le record pour l’Europe du Sud. L’année 2016 n’y occupe que le 10e rang des années les plus chaudes, avec un excédent de 0,5 °C par rapport à cette même référence. À noter qu’entre les deux périodes de cinq ans, 1961-1965 et 2011-2015, le réchauffement dans notre pays a été voisin de 1,5 °C. Un changement tout à fait perceptible pour les plus de soixante ans. Ce réchauffement est également observé dans les territoires ultramarins, à un rythme un peu moins rapide : sur la période 1979-2005, il a été de 0,33 °C par décennie en Martinique, de 0,34 en Guyane à comparer à 0,55 en métropole.
Figure 1.2. Températures moyennes en France métropolitaine.

Source : Météo France.
Des événements extrêmes plus fréquents et/ou plus intenses ?
Même si le réchauffement observé en France depuis le début des années 1960 est perceptible, nous sommes, en général, beaucoup plus sensibles aux événements extrêmes, aux conséquences souvent désastreuses, qu’à la température moyenne. Nul doute que la canicule exceptionnelle de l’été 2003 et les décès supplémentaires dont elle a été à l’origine – près de 20 000 en France1, 70 000 pour l’Europe de l’Ouest – ont contribué à la prise de conscience de la réalité du changement climatique plus que ne l’a fait l’année record 2014. En la matière, la première question que se posent les climatologues est d’évaluer si la fréquence ou l’intensité de ces événements, dans certains cas les deux, se sont ou non modifiées au cours du temps. Bien entendu la réponse dépend du type d’événement considéré. Elle est loin d’être simple, comme en témoigne le dernier rapport du GIEC.
Précisons que, dans le jargon du GIEC, « quasiment certain » et « extrêmement probable » signifient respectivement à plus de 99 et 95 chances sur 100. « Très probablement » correspond à plus de 90 chances sur 100 et « probablement » à plus de 2 chances sur 3.
Un premier ensemble de résultats porte sur la comparaison entre la période récente et les années 1950. Sur cette période, le nombre de journées et de nuits froides et celui de journées et de nuits chaudes ont très probablement augmenté à l’échelle du globe. Il est probable que la fréquence des vagues de chaleur ait augmenté dans une grande partie de l’Europe, de l’Asie et de l’Australie, mais les données sont insuffisantes pour établir un diagnostic dans les autres régions. La fréquence ou l’intensité des épisodes de précipitations abondantes ont probablement augmenté en Amérique du Nord et en Europe avec des variations saisonnières et régionales. Il en est de même pour la fréquence et l’intensité des épisodes de sécheresse dans le Bassin méditerranéen et en Afrique de l’Ouest, qui, à l’inverse, ont probablement diminué au centre de l’Amérique du Nord et dans le nord-ouest de l’Australie.
Pour les inondations et les sécheresses, la comparaison porte sur des périodes plus longues. Ainsi, les sécheresses du dernier millénaire étaient plus intenses et plus longues que celles observées dans de nombreuses régions depuis le début du XXe siècle. Quant aux inondations, elles ont été plus importantes au cours des cinq derniers siècles que depuis le XXe siècle, dans le nord et le centre de l’Europe, l’ouest du Bassin méditerranéen et l’est de l’Asie. Au Proche-Orient, en Inde et au centre de l’Amérique du Nord, les grandes crues des temps modernes sont comparables, voire supérieures, aux crues historiques du point de vue de l’ampleur et de la fréquence.
L’incertitude sur une tendance est élevée pour les grandes ...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Dédicace
- Cela semble impossible jusqu’à ce que ce soit fait
- Prologue
- CHAPITRE 1 - Réchauffement climatique : un constat inquiétant
- CHAPITRE 2 - Les activités humaines sont-elles responsables ?
- CHAPITRE 3 - Ne rien faire entraînerait des conséquences désastreuses
- CHAPITRE 4 - Trois ans pour agir
- CHAPITRE 5 - Facteur 4 : Pourquoi ? Comment ?
- CHAPITRE 6 - « Mille milliards ? Ce n’est pas possible ! »
- CHAPITRE 7 - Aux racines de la crise financière
- CHAPITRE 8 - Planet first ! Une ambition nouvelle pour l’Europe
- CHAPITRE 9 - Un chantier « jamais vu » ! - Comme Guizot et Jules Ferry, comme Bienvenüe, Roosevelt et Kennedy…
- CHAPITRE 10 - En France, plus de 600 000 emplois
- CHAPITRE 11 - Le rêve de Mario Draghi
- CONCLUSION - 2018, l’année du choix
- Contrepoints, soutiens et postfaces
- Annexes
- Bibliographie des ouvrages et sites consultés - (hors articles et documents référencés dans le texte)
- Table
- De Jean Jouzel chez Odile Jacob