Qu'est-ce que l'Univers ?
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Qu'est-ce que l'Univers ?

(Volume 4)

  1. 992 pages
  2. French
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  4. Disponible sur iOS et Android
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Qu'est-ce que l'Univers ?

(Volume 4)

À propos de ce livre

Les plus grands spĂ©cialistes français sont rĂ©unis dans ce quatriĂšme volume. Ils Ă©clairent les grandes questions que posent la cosmologie, le SystĂšme solaire, les Ă©toiles et les galaxies, la Terre, les ocĂ©ans et le climat, la matiĂšre et son organisation, l'Ă©volution des mathĂ©matiques, la complexitĂ©, les transformations chimiques. AndrĂ© AmblĂšs, Alain Aspect, Jean Audouze, Roger Balian, SĂ©bastien Balibar, Eva Bayer, Philippe Biane, Jean-Pierre Bibring, Michel Blay, Jean-Pierre Bourguignon, AndrĂ© Brahic, Édouard BrĂ©zin, Michel Campillo, Michel CassĂ©, Patrick Chaquin, Claude Cohen-Tannoudji, Françoise Combes, Alain Connes, Thibault Damour, Stanislas Dehaene, Patrick De Kepper, Ivar Ekeland, Hubert Flocard, Uriel Frisch, Élisabeth Giacobino, Jean-Yves Girard, Henri Godfrin, Denis Gratias, Étienne Guyon, Serge Haroche, Yves Hellegouarch, Claude Jaupart, Thierry Juteau, Jean-Pierre Kahane, Étienne Klein, Marc LachiĂšze-Rey, Jean-Marie Lehn, Jean-Louis Le MouĂ«l, Xavier Le Pichon, Christian Le Provost, Marcel Lesieur, HervĂ© Le Treut, Jean-Marc LĂ©vy-Leblond, Jacques Lewiner, Pierre-Louis Lions, Jean-Pierre Luminet, Jean-Paul Malrieu, BenoĂźt Mandelbrot, Ghislain de Marsily, Jean-Louis Martin, Philippe Masson, Yves Meyer, Christian Minot, Jean-François Minster, AndrĂ© Neveu, NguyĂȘn Trong Anh, Yves Petroff, JoĂ«l Picaut, Michel Piecuch, Marie-Paule Pileni, Jim Ritter, Dimitri Roditchev, David Ruelle, Robert Sadourny, Olivier Talagrand, Catherine Thibault, Jacques Tits, Daniel Treille, François Vannucci, Sylvie Vauclair, Michel Verdaguer, Alfred Vidal-Madjar, Laurent Vigroux, Claude Weisbuch.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2006
Imprimer l'ISBN
9782738109170

I

PERSPECTIVES SUR LES MATHÉMATIQUES ACTUELLES



Les bases cĂ©rĂ©brales de l’intuition numĂ©rique*1


par STANISLAS DEHAENE

Le cerveau des mathĂ©maticiens fascine. Par quels mĂ©canismes un tissu de neurones et de synapses, un imbroglio de neurotransmetteurs peuvent-ils « transformer du cafĂ© en thĂ©orĂšmes » ? Quelles reprĂ©sentations mentales et quelles architectures neuronales donnent au cerveau humain — et Ă  lui seul — accĂšs aux vĂ©ritĂ©s des mathĂ©matiques ? PĂ©riodiquement, certains affirment avoir trouvĂ© la rĂ©ponse dans le cerveau du plus mythique des savants du XXe siĂšcle, Albert Einstein. De son vivant dĂ©jĂ , le grand physicien Ă©tait sollicitĂ© pour toutes sortes d’expĂ©rimentations qui suscitaient les commentaires amusĂ©s de Roland Barthes : « Une image le montre Ă©tendu, la tĂȘte hĂ©rissĂ©e de fils Ă©lectriques : on enregistre les ondes de son cerveau, cependant qu’on lui demande de ‘‘penser Ă  la relativité’’. » Plus tard, le prĂ©cieux encĂ©phale sera prĂ©servĂ©, photographiĂ©, Ă©tiquetĂ©, dĂ©coupĂ©, perdu et retrouvĂ©. Il ressort pĂ©riodiquement de son bocal pour de nouvelles rĂ©vĂ©lations. En 1985, Marian Diamond, de l’universitĂ© de Californie Ă  Berkeley, rapporte une densitĂ© plus Ă©levĂ©e de cellules gliales, qui constituent l’environnement des neurones corticaux, dans une rĂ©gion pariĂ©tale du cortex d’Einstein. En 1999, Sandra Witelson, de l’universitĂ© McMaster dans l’Ontario, affirme avoir identifiĂ©, plus de quarante ans aprĂšs la mort du physicien, une anomalie macroscopique de son anatomie cĂ©rĂ©brale : ses lobes pariĂ©taux seraient enflĂ©s, et leurs sillons se seraient si profondĂ©ment dĂ©tournĂ©s de leur tracĂ© normal qu’une rĂ©gion corticale entiĂšre, l’opercule pariĂ©tal, en serait absente.
Je fais partie de ceux, nombreux, qui estiment anecdotiques et prĂ©maturĂ©es ces recherches qui prĂ©tendent trouver l’origine du gĂ©nie dans quelques centimĂštres cubes de cortex supplĂ©mentaire. MalgrĂ© leurs avancĂ©es spectaculaires, les neurosciences cognitives ne sont pas prĂȘtes Ă  analyser le substrat neural de variations individuelles aussi subtiles que celles qui distinguent un prix Nobel d’un physicien de moindre envergure. Il leur revient de plein droit, par contre, de commencer Ă  explorer ce qu’il y a de commun Ă  tous les cerveaux capables de mathĂ©matiques. En derniĂšre analyse, comme l’affirme Jean-Pierre Changeux dans son dialogue avec le mathĂ©maticien contemporain Alain Connes*2, « les objets mathĂ©matiques s’identifient Ă  des Ă©tats physiques de notre cerveau, de telle sorte qu’on devrait en principe pouvoir les observer de maniĂšre extĂ©rieure grĂące Ă  des mĂ©thodes d’imagerie cĂ©rĂ©brale ». De fait, les nouvelles mĂ©thodes des sciences cognitives et de l’imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique permettent aujourd’hui d’aborder empiriquement la reprĂ©sentation cĂ©rĂ©brale des plus simples des objets mathĂ©matiques, ceux qui sont partagĂ©s par l’ensemble de l’humanitĂ© : les petits nombres entiers.
FocalisĂ©s sur les abstractions des mathĂ©matiques les plus rĂ©centes, quelques mathĂ©maticiens pourront ne voir lĂ  que des travaux d’intĂ©rĂȘt pĂ©riphĂ©rique sur des objets trop simples qui ne font pas ou plus partie du champ de la recherche mathĂ©matique. Ce serait oublier, cependant, que les nombres font partie des briques de base sans lesquelles l’édifice des mathĂ©matiques n’aurait jamais pu s’élever. La question des fondements de l’arithmĂ©tique occupe une place centrale en philosophie des mathĂ©matiques, depuis Platon et Descartes jusqu’à Bertrand Russell ou David Hilbert. Nos recherches suggĂšrent qu’un des fondements de l’arithmĂ©tique, l’intuition du concept de nombre, trouve son origine dans l’architecture de notre cerveau qui reprĂ©sente spontanĂ©ment, vraisemblablement dĂšs la naissance, ce paramĂštre essentiel du monde physique.

Les bases cĂ©rĂ©brales de l’intuition numĂ©rique

Comment cerner l’intuition numĂ©rique en laboratoire ? ConsidĂ©rons un exemple trĂšs simple : l’addition des petits nombres. L’addition 43 + 39 = 51 est-elle juste ? Un coup d’Ɠil suffit pour rĂ©pondre que non. Sans avoir Ă  faire le calcul, nous reconnaissons que le rĂ©sultat proposĂ© est manifestement faux. Nous utilisons spontanĂ©ment une mĂ©taphore spatiale : le rĂ©sultat proposĂ©, 51, est trop « distant », peut-ĂȘtre mĂȘme « trop Ă  gauche ». Cette opĂ©ration mentale d’approximation et de comparaison se dĂ©roule hors de notre introspection : nous savons que le rĂ©sultat est trop petit, mais nous ne savons guĂšre comment nous savons que nous le savons. VoilĂ  caractĂ©risĂ©e, en quelques phrases, cette intuition arithmĂ©tique que nous possĂ©dons tous. Il s’agit d’une sorte de carte spatiale, de « ligne numĂ©rique » sur laquelle nous posons mentalement les quantitĂ©s et qui nous permet immĂ©diatement de repĂ©rer les relations de proximitĂ© entre nombres, en sorte que nous savons immĂ©diatement, mais de façon imprĂ©cise, quelle place tel nombre occupe relativement Ă  d’autres.
La simplicitĂ© de ce sens du nombre est trompeuse. En effet, en dĂ©pit de son minimalisme, notre intuition numĂ©rique partage avec l’introspection des grands mathĂ©maticiens au moins deux traits fondamentaux. Tout d’abord, la pensĂ©e mathĂ©matique de haut niveau s’élabore souvent sans le support du langage. « Les mots et le langage, Ă©crits ou parlĂ©s, ne semblent pas jouer le moindre rĂŽle dans le mĂ©canisme de ma pensĂ©e », affirme Einstein. De mĂȘme l’intuition numĂ©rique ne fait appel ni aux mots, ni aux aires corticales du langage, mais dĂ©pend des rĂ©gions pariĂ©tales associĂ©es Ă  la perception de l’espace. En second lieu, la dĂ©couverte mathĂ©matique repose sur des mĂ©canismes inconscients. « Ce qui frappe », dit PoincarĂ©, « ce sont les apparences d’illumination subite, signes manifestes d’un long travail inconscient ; le rĂŽle de ce travail inconscient dans l’invention mathĂ©matique me paraĂźt incontestable. » En ce qui concerne l’intuition du nombre, cette introspection frĂ©quente chez les mathĂ©maticiens peut ĂȘtre confirmĂ©e rigoureusement par les mĂ©thodes de la psychologie expĂ©rimentale, qui dĂ©montrent l’existence de calculs subliminaux.
Le caractĂšre non linguistique de l’intuition des nombres apparaĂźt clairement chez les personnes bilingues. Il faut cependant distinguer clairement le calcul exact de l’intuition des quantitĂ©s. Le calcul exact dĂ©pend des circuits du langage. Tous ceux qui maĂźtrisent bien une seconde langue peuvent en faire l’expĂ©rience : mĂȘme aprĂšs des annĂ©es, il est extrĂȘmement difficile de faire des calculs mentaux dans une langue autre que celle dans laquelle nous avons appris l’arithmĂ©tique. Je connais un collĂšgue italien qu’un sĂ©jour de plus de vingt ans aux États-Unis a transformĂ© en bilingue presque parfait. Il parle et Ă©crit en anglais dans une syntaxe rigoureuse et avec un vocabulaire Ă©tendu. Pourtant, dĂšs qu’il doit faire un petit calcul, on l’entend marmonner les nombres dans son italien natal. Il ne parvient toujours pas Ă  calculer avec fluiditĂ© en anglais. Cette anecdote rĂ©vĂšle Ă  quel point la mĂ©moire « exacte » de l’arithmĂ©tique dĂ©pend du langage. Mais qu’en est-il de la facultĂ© d’approximation intuitive ?
Dans une Ă©tude comportementale conduite par Elizabeth Spelke au Massachusetts Institute of Technology, des sujets parlant couramment le russe et l’anglais Ă©taient entraĂźnĂ©s, dans l’une de leurs deux langues, Ă  rĂ©soudre une sĂ©rie de problĂšmes d’addition. Certains problĂšmes requĂ©raient une rĂ©ponse exacte, et ne pouvaient donc pas ĂȘtre rĂ©solus par la seule intuition. Les autres ne nĂ©cessitaient que l’évaluation d’un ordre de grandeur. AprĂšs entraĂźnement dans une langue donnĂ©e, on examinait ensuite la capacitĂ© des sujets Ă  rĂ©soudre les mĂȘmes problĂšmes posĂ©s dans l’autre langue. Au bout de quelques sĂ©ances, tous les sujets donnaient plus vite la bonne rĂ©ponse aux problĂšmes qui demandaient une rĂ©ponse exacte lorsque la question leur Ă©tait posĂ©e dans la langue utilisĂ©e au cours de l’entraĂźnement, que lorsqu’elle Ă©tait posĂ©e dans l’autre langue. Cela confirmait que ces connaissances exactes sont stockĂ©es dans le cerveau dans un format linguistique spĂ©cifique Ă  une langue donnĂ©e. Cependant, les problĂšmes approximatifs se comportaient diffĂ©remment : les performances Ă©taient Ă©quivalentes dans les deux langues. Une fois mĂ©morisĂ© que 50 + 47 font environ 100, rĂ©pondre Ă  la mĂȘme question dans une autre langue ne pose aucune difficultĂ© supplĂ©mentaire.
Nos connaissances sur les quantitĂ©s approximatives sont donc stockĂ©es sous une forme indĂ©pendante du langage. Il y a au moins deux circuits cĂ©rĂ©braux du calcul mental : un circuit verbal, qui permet de coder les nombres sous forme de mots et de stocker des tables sous formes de phrases apprises par cƓur dans une langue donnĂ©e ; et un circuit non verbal, oĂč les quantitĂ©s sont reprĂ©sentĂ©es sous une forme spatiale, et qui permet l’approximation.
GrĂące Ă  l’imagerie fonctionnelle par rĂ©sonance magnĂ©tique (IRM) du service hospitalier FrĂ©dĂ©ric-Joliot d’Orsay, nous avons pu visualiser directement quelles aires du cortex cĂ©rĂ©bral contribuent Ă  ces deux circuits. L’IRM permet de voir l’entrĂ©e en activitĂ© des circuits cĂ©rĂ©braux dans une tĂąche cognitive. Toute activation d’un groupe de neurones s’accompagne en effet d’une augmentation locale du dĂ©bit sanguin dans les capillaires qui entourent cette rĂ©gion. Cette augmentation vient compenser la consommation accrue d’oxygĂšne et de glucose dans le tissu nerveux. L’afflux de sang altĂšre les propriĂ©tĂ©s magnĂ©tiques locales de...

Table des matiĂšres

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Introduction
  5. I - Perspectives sur les mathématiques actuelles
  6. II - Les grandes questions de la cosmologie
  7. III - Le systÚme solaire
  8. IV - Étoiles et galaxies
  9. V - La terre, les océans, le climat
  10. VI - Des particules à l’antimatiùre : la matiùre et son organisation
  11. VII - Les états de la matiÚre : approches physiques de la complexité
  12. VIII - La chimie science des transformations
  13. Les auteurs
  14. Table