La République de l’œil
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La République de l’œil

L’expérience de l’art au siècle des Lumières

  1. 336 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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La République de l’œil

L’expérience de l’art au siècle des Lumières

À propos de ce livre

« À l'aube du XVIIIe siècle, le laboratoire de l'historien d'art est achevé. L'émergence des nouveaux outils va transformer radicalement le regard et faciliter une séparation claire, au sein de l'œuvre d'art, entre ses composantes : d'un côté, l'image immatérielle qu'elle dégage, de l'autre, le support matériel qui la rend tangible. Cette scission a été travaillée tout au long du siècle. On peut dire sans exagérer qu'elle constitue l'événement le plus important, quoique le plus ignoré, qui fonde notre modernité. Dans ce livre, je tente de dessiner le nouvel objet scientifique qui émerge dans les cabinets, les collections publiques et privées ; j'évoque les grands instruments forgés par le siècle des Lumières et les protocoles de leur usage. L'histoire de l'art, comme l'histoire des sciences, devrait accorder une importance accrue aux dispositifs qui lui permettent de créer des expériences, d'en tirer des hypothèses, enfin de les déposer dans un support adéquat selon des modalités originales. » P. G. Pascal Griener est professeur d'histoire de l'art à l'Université de Neuchâtel.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2010
Imprimer l'ISBN
9782738124432
ISBN de l'eBook
9782738198105
Sujet
Art
Notes
1- Guillaume-Pierre Mensaert, Le Peintre amateur et curieux, ou Description générale des tableaux des plus habiles maîtres, qui font l’ornement des églises, couvents… dans l’étendue des Pays-Bas autrichiens, Bruxelles, De Bast, 1763, 2 vol., I, p. 16 et 186.
2- « On a étendu par métaphore l’acception du laboratoire à d’autres lieux destinés au travail [...] un homme de lettres dit dans un style familier, de son cabinet, qu’il se plaît dans son laboratoire, &c », Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, par une Société de gens de lettres, éd. Diderot et d’Alembert, Paris, Briasson, 1751-1780, 35 vol., IX (1765), p. 145 ; le père Jean-Baptiste du Halde, dans sa Description géographique, historique, chronologique, politique et physique de l’Empire de la Chine et de la Tartarie chinoise, Paris, Le Mercier, 1735, 4 vol., II, p. 185, évoque un « laboratoire » où des peintres exécutent des décors pour des lanternes. Jean-François Féraud, Dictionnaire critique de la langue française (1787-1788), Tübingen, Niemeyer, 1994, 3 vol., II, p. 527 : « Laboratoire. Lieu où l’on travaille. Il se dit proprement des chimistes. » L’extension de la signification du mot, hors du domaine de la chimie, peut être vérifiée par comparaison à Pierre Richelet, Dictionnaire de la langue françoise, ancienne et moderne, Lyon, Bruyset-Ponthus, 1759-1763, 3 vol., II, p. 303.
3- Edme Guyot, « Projet pour l’établissement d’un Cabinet curieux & d’un Laboratoire », Mercure de France, avril 1727, p. 675-680 ; Bruno Latour, « Ces réseaux que la raison ignore – laboratoires, bibliothèques, collections », in Christian Jacob et Marc Baratin (éd.), Le Pouvoir des bibliothèques. La mémoire des livres dans la culture occidentale, Paris, Albin Michel, 1996, p. 23-46.
4- Antoine Quatremère de Quincy, Lettres sur le préjudice qu’occasionnerait aux arts et à la science, le déplacement des monuments de l’art de l’Italie (1796), éd. Édouard Pommier, Paris, Macula, 1989, lettre II, p. 106.
5- Johann Heinrich Merck, « Einige Bemerkungen wie eine Kupferstichsammlung anzulegen » [texte paru dans le Merkur en 1778], in Adolf Stahr (éd.), Ausgewählte Schriften, Oldenburg, Schulze, 1840, p. 325-328, cit. p. 326.
6- Louis Abel de Fontenay, Dictionnaire des artistes, ou notice historique et raisonnée des architectes, peintres, graveurs, sculpteurs, musiciens, acteurs et danseurs, imprimeurs, horlogers et méchaniciens, Paris, Vincent, 1776, 2 vol., cit. I, p. vi. Fontenay s’inspire de l’Encyclopédie.
7- Wilhelm von Kügelgen, Jugenderinnerungen eines alten Mannes (1870), introduction Gerhard Deszyk, postface Walter Bredendiek, Leipzig, Koehler & Amelang, 1959, p. 371.
8- Michel de Certeau, L’Invention du quotidien. 1, Art de faire, éd. Luce Giard, Paris, Gallimard, 2004.
9- Karl Popper, Logik der Forschung, Vienne, Springer, 1934 ; Ian Hacking, « Philosophers of experiment », Proceedings of the Biennal Meeting of the Philosophy of Science Association, 1988, II, Symposia and Invited Papers, East Lansing, Mich., Philosophy of Science Association, 1988, p. 147-156 ; id., Representing and Intervening. Introductory Topics in the Philosophy of Natural Science, Cambridge, Cambridge University Press, 1997 ; David C. Gooding, « Seeing the forest for the trees : Visualization, cognition and scientific inference », in Michael E. Gorman et al. (éd.), Scientific and Technological Thinking, Mahwah, Lawrence Erlbaum, 2005, p. 173-218 ; David C. Gooding, « Cognition, Construction and Culture : Visual theories in the sciences », Journal of Cognition and Culture, 2004, 4, p. 551-594 ; Grant Malcolm (éd.), Multi-disciplinary Approaches to Visual Representations and Interpretations, Amsterdam, Elsevier, 2004 ; Hans Radder (éd.), Scientific Experimentation and its Philosophical Significance, Pittsburg, University of Pittsburgh Press, 2003 ; Meurig Benyon et al. (éd.), Cognitive Technology. Instruments of Mind, Heidelberg, Springer, 2001 ; Sebastian Schütze, « Zur Rekonstruktion historischer Wahrnehmung in den Kulturwissenschaften », in Sebastian Schütze (éd.), Kunst und ihre Betrachter in den Frühen Neuzeit, Berlin, Reimer, 2005, p. 7-14.
10- Karl Philipp Moritz, « Versuch einer Vereinigung aller schönen Künste und Wissenschaften unter dem Begriff des in sich selbst vollendeten », Berlinische Monatsschrift, mars 1785, V, p. 225-236, et Schriften zur Aesthetik und Poetik, éd. Hans Joachim Schrimpf, Tübingen, Niemeyer, 1962, p. 3-9, cit. p. 4.
11- À ce titre, on peut comparer son approche à celle, plus empesée de son frère : Friedrich Schlegel, Gemälde alter Meister (1803-1805), éd. Hans Eichner et Norma Lelless, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1995.
12- Johann Heinrich Meyer à Goethe, Stäfa, 26 juillet 1797, dans Goethes Briefwechsel mit Heinrich Meyer, éd. Max Hecker, Weimar, Goethe-Gesellschaft, 1917-1932, 4 vol., II, 130, p. 15-16.
13- Roland Fréart de Chambray, Idée de la perfection de la peinture, Le Mans, Ysembart, 1662, p. 18.
14- Lorraine Daston, « The coming into being of scientific objects », in Lorraine Daston (éd.), Biographies of Scientific Objects, Chicago, Chicago University Press, 1999, p. 1-14 ; voir surtout Helmar Schramm, Ludger Schwarte et Jan Lazardzig (éd.), Theatrum Scientiarum, Berlin, De Gruyter, 2003-2008, 4 vol. ; Étienne Jollet, « Les rapports entre les sciences et les beaux-arts dans les écrits de Charles-Henri Watelet. Pour une représentation de l’ordre de la nature », Dix-huitième siècle, 1999, 31, p. 217-231 ; Stephen Shapin, « The house of experiment in seventeenth century England », in Peter Dear (éd.), The Scientific Enterprise in early modern Europe, Chicago, University of Chicago Press, 1997, p. 273-304.
15- Erich Auerbach, Mimesis : dargestellte Wirklichkeit in der abenländischen Literatur, Berne, Francke, 1946 ; Paul de Man, The Rhetoric of Romanticism, New York, Columbia University Press, 1984. Sur la microhistoire, Jürgen Schlumbohm, « Mikro-geschichte-Makrogeschichte. Zur Eröffnung einer Debatte », in Jürgen Schlumbohm (éd.), Mikrogeschichte Makrogeschichte komplementär oder inkommensurabel ?, Göttingen, Wallstein, 1998, p. 7-32.
16- Jacob Burckhardt, « Ueber das wissenschaftliche verdienst der Griechen, leçon donnée le 10 novembre 1881 », in Jacob Burckhardt, Vorträge, éd. Emil Dürr, 3e édition, Bâle, Schwabe, 1919, p. 188-189 ; voir le très bel essai de Lionel Gossman, « Anecdote and History », History and Theory, mai 2003, 42 (2), p. 143-168.
17- Thomas S. Kuhn, The Structure of Scientific Revolutions, Chicago et Londres, University of Chicago Press, 1964 ; Ian Hacking (éd.), Scientific Revolutions, Oxford, Oxford University Press, 1981 ; voir la très humoristique critique du « kuhnisme » par Steve Fuller, Thomas Kuhn. A Philosophical History for Our Times, Chicago, University of Chicago Press, 2001, chapitre VII.
18- Cette image magnifique est inventée par un professeur d’histoire peu orthodoxe dans le film Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000 (1976) d’Alain Tanner.
19- La plus pénétrante étude sur ce terme reste celle d’André Labhardt, « Curiositas. Notes sur l’histoire d’un mot et d’une notion », Museum Helveticum, 1960, p. 206-224 ; Muriel Verbeeck-Verhelst, « Magie et curiosité au XVIIe siècle », Revue d’histoire ecclésiastique, 1988, 83/2, p. 349-368 ; Gilles Duval, « Curious à travers les siècles : simple curiosité ? », Études anglaises, 1995, 2, p. 129-139 ; Pierre Martin et Dominique Moncond’huy (éd.), Curiosité et cabinets de curiosités, Neuilly, Éditions Atlande, 2004 ; Nicole Jacques-Chaquin et Sophie Houdard (éd.), Curiosité et Libido sciendi de la Renaissance aux Lumières, Fontenay et Saint-Cloud, ENS, 1998, 2 vol. ; Bettina Dietz et Thomas Nutz, « Collections curieuses : the aesthetics of curiosity and elite lifestyle in eighteenth-century Paris », Eighteenth-Century Life, 2005, 29/3, p. 44-75 ; Michael North (éd.), Kunstsammeln und Geschmack im 18. Jahrhundert, Berlin, Spitz, 2003 ; Peter Parshall, « Art and Curiosity in Northern Europe », Word & Image, 1995, 11/4, p. 327-331 ; Neil Kenny, The Uses of Curiosity in Early Modern ...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Avant-propos
  5. Préface et méthode
  6. I - Une curiosité légitime
  7. II - Les nouvelles configurations du regard et leurs symptômes
  8. III - La galerie immatérielle
  9. IV - Le connoisseurship, science et art de réussir
  10. V - Le connoisseurship comme exercice démocratique
  11. VI - Le Grand Tour comme expérience mystique de la connaissance
  12. VII - Forme, signe, matière
  13. VIII - L’histoire de l’art dans son livre
  14. IX - La culture du fac-similé
  15. Conclusion - Le rêve des paons
  16. Notes
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