Le Meilleur de soi-même
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Le Meilleur de soi-même

Empathie, attachement et personnalité

  1. 208 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Le Meilleur de soi-même

Empathie, attachement et personnalité

À propos de ce livre

Pourquoi réagissons-nous différemment dans certaines situations, soit en tenant compte d'autrui, soit de façon plus agressive ou plus violente ? Que savons-nous des mécanismes de la générosité, de la gentillesse et du jugement moral chez l'homme ? Pourquoi répétons-nous toujours les mêmes erreurs ? Peut-on changer au cours de la vie, ou demeurons-nous prisonniers des mêmes schémas affectifs ?Jetant un regard nouveau sur les mécanismes de la personnalité, David Gourion et Henri Lôo nous entraînent dans un passionnant voyage au cœur de l'individu. Ils nous montrent à quel point les mécanismes mystérieux de l'empathie et des comportements sociaux influencent et guident, à notre insu, nos choix, nos comportements et notre destinée. David Gourion est psychiatre à Paris. Il est l'auteur, avec Henri Lôo, des Nuits de l'âme. Henri Lôo est psychiatre, membre de l'Académie de médecine, ex-président de la Fédération française de psychiatrie. Il exerce à l'hôpital Sainte-Anne, où il a été chef de service.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2011
Imprimer l'ISBN
9782738124098
Deuxième partie
Les figures
de la personnalité
Le jeu de l’île imaginaire
Vous connaissez ces émissions de téléréalité dans lesquelles des gens sont censés survivre en s’entraidant sur une île déserte et sauvage. En règle générale, les principaux désagréments que subissent ces personnes ne proviennent ni des insectes, ni de la faim, ni des infections. C’est entre les membres du groupe que surgissent les plus grands problèmes : sur une petite île plus qu’ailleurs, l’enfer, c’est les autres…
À notre tour, nous voudrions vous proposer un petit jeu similaire. Pas besoin de télévision car notre île est purement imaginaire. L’objectif est d’y survivre le plus longtemps possible. On peut choisir librement d’y être accompagné par quelques personnalités célèbres de son choix.
Bien, admettons donc que cela soit possible : avec quelles personnalités choisiriez-vous de vivre ? Avec qui auriez-vous le plus de chances de survivre ? Première question : un chef ou pas de chef ? L’expérience (et la psychologie sociale) montre que, si nous voulons un minimum d’entente, il faudra vraisemblablement nous choisir un chef. Quelqu’un de suffisamment narcissique pour se sentir investi d’une mission de guide, et de suffisamment courageux pour résister à l’ennemi. Tiens, que diriez-vous d’enrôler Charles de Gaulle ? Certes, son ego sera sans doute difficile à supporter sur une si petite île, mais il a fait ses preuves face à l’ennemi. Il nous faudrait également une sorte d’autorité morale, un sage avisé, à la morale irréprochable, qui soit suffisamment parano pour détecter toute tentative de manipulation de la part des membres du groupe. Avec Nietzsche, nous aurions tout cela en plus de la certitude de passionnantes discussions pour les longues soirées d’hiver. Sur notre île, nous aurions absolument besoin d’un naturaliste hors pair, qui soit à la fois capable de cartographier nos rivages, de recenser les espèces d’insectes, de plantes et d’animaux comestibles ou dangereuses. Un homme de la nature, suffisamment timide et studieux pour ne pas être rebuté par un long travail solitaire sur le terrain… À bien y réfléchir, Darwin semble être de très loin le mieux placé pour décrocher le poste.
Il faudrait aussi quelqu’un pour contrôler nos stocks de nourriture, tout organiser, nettoyer, compter et pour surveiller le risque d’apparition de maladies contagieuses. C’est un poste plus difficile à pourvoir. Il faudrait quelqu’un de suffisamment angoissé et obsessionnel pour accepter de réaliser ces tâches un peu ingrates, mais indispensables au groupe. Et pourquoi pas Kafka !
Pour rétablir la parité, nous nous sommes réservé le plaisir de choisir trois superbes créatures, intelligentes, douées, séduisantes : Marilyn Monroe, Marie-Antoinette et Édith Piaf (c’est le privilège d’être auteur que d’avoir à choisir).
Ce petit monde formera une galerie passionnante, mais il manquera l’essentiel : une petite touche d’art, de folie et d’excentricité pour nous faire rêver. Pourquoi pas Dalí ?
Le groupe étant au grand complet, nous allons pouvoir commencer à jouer ! Tiens, mais c’est étrange, il semble qu’il y ait un participant supplémentaire, discrètement dissimulé derrière un rocher… L’intrus s’avance avec un sourire ironique : c’est Fouché, le terrifiant ministre de la Police de Napoléon, probablement le plus grand génie de la politique de tous les temps.
Nous voici donc en présence d’un chef de guerre narcissique, d’un philosophe un peu parano, d’un biologiste phobique social, d’un écrivain obsessionnel, d’une actrice borderline, d’une reine histrionique, d’une chanteuse dépendante, d’un peintre schizo et d’un politicien antisocial…
Au grand jeu de la vie, la meilleure stratégie n’est-elle pas, pour nous autant que pour nos ancêtres autrefois, fondée sur l’extrême diversité des êtres humains ?
Approchons maintenant toutes ces personnalités d’un peu plus près et voyons ce que la loupe de la clinique peut nous apprendre sur les styles et les schémas affectifs.
Ajoutons que si vous souhaitez connaître votre profil de personnalité avant de, peut-être, le retrouver dans l’un des chapitres qui suivent, nous vous proposons en annexe un questionnaire d’autoévaluation.
Nietzche,
ou le style paranoïaque
Vous détestez plus que tout le mensonge et la trahison et redoutez plus que tout d’être trompé ou blessé par les autres. Vous ne pardonnez pas et l’on vous reproche votre susceptibilité.
Votre sensibilité exacerbée vous conduit à ériger un mur de méfiance autour de vous, destiné à vous protéger des autres. Passionné et idéaliste, votre niveau d’exigence est tellement élevé que vous êtes régulièrement déçu par les autres.
Tombée de la nuit sur le petit village de Röcken, en Prusse-Orientale. La plaine est parsemée d’étangs et de joncs. Étrange serrement de cœur au son de la cloche au loin. Un petit garçon de 4 ans presse le pas et agrippe fort la main de son père ; il ne faut pas se perdre à cette heure-là. Impression rassurante de la chaleur de sa main dans la sienne. Une vraie image du père, celle d’un homme intelligent et méditatif, solide dans sa foi, vivant en harmonie avec son univers. L’homme, issu d’une famille protestante très pieuse, est pasteur. Nietzsche sera fier de cette lignée familiale, élue de Dieu, comme de ce nom qui incarnait la noblesse d’ancêtres comtes de Pologne, les Nietzki. Enfant précoce, solitaire, sensible et fier, il improvisait des mélodies dans lesquelles on reconnaissait les dons du père pour la musique. Mais très vite, la petite main de l’enfant se referme sur le vide. Depuis deux ans, il entend tous les jours à la maison résonner les cris de douleur de son père, en proie à d’effroyables migraines. À l’époque, il n’y a pas de traitement, pas de soulagement pour la douleur et on abandonne le malade à sa maladie, le laissant chez lui, seul avec ses proches démunis. Son père souffre d’une tumeur cérébrale incurable et décède à l’âge de 36 ans au terme d’une atroce souffrance. L’enfant assistera, témoin impuissant, à sa lente agonie.
Effroi du silence et de l’abandon. Le petit garçon rêve qu’il est dans une église. Il entend l’orgue dont son père jouait résonner, lugubre comme aux enterrements. La terre s’ouvre sous une tombe et, vision terrifiante, son père apparaît, couvert d’un linceul. Il traverse l’église, lentement, s’approche et repart avec un petit enfant inconnu dans les bras. Il emporte cet enfant avec lui, dans la tombe où il redescend. La terre se referme, l’orgue s’arrête, Nietzsche se réveille. Ce rêve prémonitoire, il le fait quelques mois avant que son petit frère Joseph ne décède brutalement, un an après la mort de son père. Face à ce double malheur, la principale consolation de cette famille pieuse se trouve dans la religion. L’enfant, particulièrement doué, grandit dans un milieu exclusivement féminin, entouré de sa mère, de sa sœur Élisabeth et de ses tantes. Le jeune Nietzsche est un idéaliste passionné, animé d’une ardente piété.
Le doute et le tourment
La famille déménage du petit village vers un gros bourg de campagne et cette vie citadine est un nouveau choc : « Le passage d’un grand bonheur à un grand malheur, l’abandon du village natal, l’entrée dans l’agitation de la vie urbaine, tout cela agit sur moi avec une telle force que, chaque jour, je le ressens en moi. » Cette période condense toute l’insécurité de son enfance. Ce trou noir qui hantera Nietzsche, toute sa vie, au point qu’il sentait régulièrement le sol trembler sous ses pieds et se plaignait de visions d’écroulement.
Jeune homme, il écrit : « On a déjà beaucoup perdu quand on a perdu la méfiance instinctive vis-à-vis des choses mauvaises qui se présentent dans la vie quotidienne. » L’abandonné de Dieu interrompt ses études de théologie pour se tourner vers la philosophie. Après toutes ces catastrophes, la religion ne peut plus lui être d’aucune consolation. Plus encore, il se met à y voir un abominable mensonge. Quel est ce Dieu qui trahit les siens ? Cette interrogation devient l’objet d’une quête obsédante. Durant la période la plus angoissée de sa vie, vers l’âge de 30 ans, il crie : « Dieu est mort. » Avec la même voix étranglée que celle de l’enfant qui pleurait la disparition de son père…
L’insécurité naît chez le philosophe de la répétition de traumatismes précoces : traumatisme de la mort de son père dans une souffrance longue et abominable, traumatisme du décès de son frère. Pour le jeune Nietzsche, puisque les gens importants finissent par mourir, on ne peut réellement compter durablement sur personne. On ne peut croire en rien… Sa rupture durant l’adolescence avec l’héritage paternel religieux est la première marque de l’affirmation de son identité : on ne peut faire confiance aux valeurs du passé puisqu’elles ne sauvent pas.
Rancunier et idéaliste
Extrêmement poli et délicat, il aspire aux valeurs morales les plus élevées. Cet idéal moral élevé fait de lui un ami profondément loyal, exigeant. En raison de sa notoriété, il commence à subir de violentes attaques, notamment autour de ses positions anticléricales. Hypersensible à la critique, il devient de plus en plus intransigeant. Les schémas précoces d’insécurité l’amènent à éprouver un sentiment de trahison, d’abord centré sur ses anciens amis, puis qui se généralise et s’étend progressivement à tous, y compris ses proches. Ses amis sont effrayés par un cynisme et une noirceur qu’ils ne lui connaissaient pas. Il finit par se brouiller avec la plupart d’entre eux, et surtout avec le plus important de tous à ses yeux, Wagner… Devenant de plus en plus solitaire, il affirme ne trouver de consolation que dans trois choses : la lecture de Schopenhauer, la musique de Schumann et, enfin, les promenades solitaires dans la nature. À 35 ans, il obtient une pension d’invalidité tant son état de santé s’est dégradé. Commence alors une vie d’errance à travers toute l’Europe, de Nice à Venise, en passant par Turin. Mais en dehors des spectacles somptueux de la nature, rien ne l’apaise. Il se sent faible et menacé partout où il va.
L’hypertrophie du moi
Et puis brutalement, vers l’âge de 36 ou 37 ans, Nietzsche renaît à lui-même. Il n’a jamais senti autant de force en lui. Il ne cesse d’écrire à un rythme accru et son exubérance inquiète ses amis. Son orgueilleux désir de grandeur réapparaît plus puissant que jamais. Il est alors persuadé que l’homme est un être qui doit se dépasser. La longue période dépressive qui a duré jusqu’à 36 ans, faite de douleurs physiques et morales, de migraines qui miment la maladie de son père, cette quête identitaire désespérée est terminée. Le sentiment de déréliction, les angoisses d’abandon, la quête affective et l’isolement cèdent la place à l’exaltation. Ce virage de l’humeur a lieu juste après le passage de cet âge fatidique des 36 ans : l’âge du décès de son père. La productivité devient intense, expansive, euphorique, avec sentiment de toute-puissance et d’excitation maniaque. Son gigantesque orgueil, sa mégalomanie et son inépuisable énergie lui donnent alors la puissance de créer un nouveau monde, socle granitique de la philosophie moderne.
Et nous maintenons que, sans ces traits de personnalité paranoïaques flamboyants, Nietzche serait demeuré un illustre inconnu.
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Les particularités du style de personnalité paranoïaque
Les traits fondamentaux de la personnalité paranoïaque sont : surestimation de soi, méfiance, fausseté du jugement, inadaptation sociale. Juge impitoyable pour autrui, redresseur de torts, prompt à dénoncer le laxisme et le laisser-aller, le paranoïaque est convaincu de ses droits et méprise les points de vue des autres30. Il s’estime incompris et méjugé, il s’obstine à imposer ses arguments et à faire triompher ce qu’il pense être la vérité. La modestie de façade masque l’égocentrisme et l’orgueil. La psychorigidité, l’autoritarisme et la rancune caractérisent également ces personnes qui ne pardonnent jamais. La susceptibilité exagérée, la méfiance et la suspicion d’intentions malveillantes marquent les relations sociales et affectives. Toujours prêts à interpréter en sa défaveur les paroles d’autrui, les paranoïaques sont d’une intransigeance tyrannique. Ils sont, à l’instar de Nietzsche, des idéalistes passionnés capables de déployer une énergie considérable vers la réalisation de leurs buts.
ForcesFragilités
Prudent, discret, avisé.Méfiant, s’attend à ce qu’on le trahisse ou que toute information le concernant ne finisse par être utilisée contre lui.
Observateur fin et intuitif, attentif aux moindres nuances, capable de percevoir mieux que les autres les différents niveaux de signification d’un événement.Accorde une importance excessive à des événements anodins face auxquels il croit parfois deviner un sens caché (par exemple, attrait pour les théories du complot).
Défend courageusement ses intérêts comme ceux des personnes qu’il veut protéger.Interprète trop facilement les allusions ou les événements sans importance, réagit de façon agressive et rancunière.
Affirmé dans ses prises de position, sait résister face aux critiques.Se remet difficilement en question, peut trop facilement se sentir insulté ou manipulé.
Loyal, fidèle, idéal moral élevé.S’interroge sans raison valable sur la fidélité de son ou sa partenaire, de ses amis, de ses collaborateurs. Se sent vite trahi.
Situations déclenchantes
Typiquement, les situati...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Introduction
  5. Première partie - Une petite histoire de l’empathie
  6. Deuxième partie - Les figures de la personnalité
  7. Troisième partie - Le meilleur de soi-même
  8. Épilogue
  9. Annexes
  10. Ouvrages de référence
  11. Notes
  12. Remerciements