
- 300 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
À propos de ce livre
Les liens du christianisme avec la tradition judaïque ; les persécutions de l'Empire romain avant que le christianisme ne devienne religion d'État ; les querelles doctrinales qui définirent l'Église au VIe siècle ; l'importance réelle de l'Église d'Orient jusqu'au Xe siècle ; les grandes hérésies ; les luttes entre papes et empereurs ; l'importance de la Réforme ; le destin de l'orthodoxie ; le recul du catholicisme à partir du XVIIIe siècle et son conservatisme ; Vatican II et l'œcuménisme : 2 000 ans d'histoire sont passés en revue, illustrations, cartes et anthologie des textes clés de la pensée chrétienne à l'appui. Voici une mise au point indispensable sur les aspects fondamentaux du christianisme. Elle met l'accent sur la diversité de ses courants, leur histoire, leurs spécificités, leur richesse. Sans parti pris. Et pour tous les publics soucieux de s'informer sur ce qui reste au cœur de notre culture. Gérard Chaliand est diplômé de l'Institut des langues et des civilisations orientales. Il est notamment l'auteur d'un Atlas des diasporas. Sophie Mousset, co-auteur de ce livre en est aussi l'iconographe.
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Informations

Une histoire des chrétientés
De Jésus au christianisme
Jésus, en hébreu Yeshua, signifie littéralement « Dieu sauve ». Le mot Christ n’est pas un nom, mais un titre. C’est la version grecque du terme hébreu qui signifie « Messie ». Il serait sans doute plus exact d’écrire « Jésus, le Christ ».
Dans ses prédications, Jésus se présente comme le continuateur de Moïse. Juif vivant au Ier siècle en Palestine sous le règne de Tibère, crucifié sur l’ordre de Ponce Pilate vers 30, il n’est pas considéré par ses disciples comme rompant avec le judaïsme mais comme accomplissant la promesse messianique de celui-ci. Le Dieu qui était celui d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et de Moïse est le même qu’évoque Jésus lorsqu’il se réfère au royaume de son Père. Avec le temps, la question des rapports entre judaïsme et christianisme devint moins importante et la signification originelle du terme Christ fut perdue pour devenir un nom.
Nos sources concernant la vie de Jésus sont limitées. Il s’agit principalement des quatre Évangiles : Matthieu, Marc, Luc, Jean et les Actes des apôtres. Les historiens romains ne nous donnent que très peu d’informations concernant Jésus proprement dit, sinon pour comprendre la perception du phénomène chrétien au cours des premiers siècles. Outre l’historien juif Flavius Josèphe en 93, trois auteurs font référence à Jésus : Pline le Jeune en 110, Tacite en 116, en se référant à des événements survenus en 64 lorsque Néron attribue aux chrétiens l’incendie de Rome, et Suétone en 120 qui mentionne un certain Chrestus.
Les Évangiles — Évangile signifiant « bonne nouvelle » — ne peuvent être considérés comme des biographies de Jésus. Cependant, l’existence de celui-ci, son procès, sa mort sont attestés. Le christianisme, d’ailleurs, s’est moins intéressé, au cours de l’histoire, aux faits et gestes du Christ qu’à l’interprétation de ceux-ci, de sa vie et de sa mort. Dès ses débuts, l’Église considère que Jésus a gagné, par son sacrifice et sa résurrection, une victoire sur le péché et sur la mort et que ce sacrifice est capital pour le salut de l’humanité (Rm 3, 25).
Dans une première phase, le lien entre le judaïsme et ce qui va devenir le christianisme est vécu comme filiation. Le judaïsme accorde une place essentielle à la Loi à travers laquelle la volonté de Dieu s’est exprimée sous la forme de commandements, et aux prophètes qui firent connaître cette même volonté en certaines circonstances. Jésus précise qu’il n’est pas venu pour abolir la Loi ou renier les prophéties mais pour les réaliser (Mt 5, 17). Par la suite, Paul insiste sur la continuité entre la foi d’Abraham et celle des chrétiens (Rm 4, 1-25). Tandis que dans son épître aux Hébreux il insiste sur la continuité entre Moïse et Jésus.
Jésus serait né entre 7 et 4 avant notre ère et aurait été crucifié à la veille de la Pâque juive (Pessah) au mois d’avril, probablement vers 30. Bien que les Évangiles lui donnent Bethléem pour lieu de naissance, près de Jérusalem, il est originaire de Nazareth en Galilée. On ignore le jour de sa naissance. C’est à partir du IVe siècle que le jour du 25 décembre est arrêté pour l’Église d’Occident et celui du 6 janvier, le jour de l’Épiphanie pour les Églises d’Orient (dès le début du IIIe siècle). C’est à Nazareth que Marie eut la révélation qu’elle serait la mère du Sauveur. Après avoir été baptisé par Jean le Baptiste, Jésus se rend au nord-ouest du lac de Galilée et se met à prêcher. Il réunit un groupe de douze disciples, prêche en Judée et guérit des malades. Cela dure trois ans. Mais il est sévèrement rejeté par les pharisiens dont il critique les observances rituelles ainsi que par les sadducéens, un autre mouvement juif qui avait, entre autres, la charge du Temple.
Après une entrée triomphale à Jérusalem où il chasse du Temple les marchands, il dresse contre lui ses adversaires qui ourdissent sa perte par la trahison de l’un de ses disciples, Judas.
Au cours du dernier repas avec ses disciples, la Cène, il annonce sa fin et prononce, à propos du pain et du vin qu’il partage entre eux : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang », et leur demande de répéter ce partage en mémoire de lui. Après avoir comparu devant la cour suprême juive (Sanhédrin), présidée par le Grand Prêtre, il est déféré aux autorités romaines. Le gouverneur de Judée, Pilate, le fait mettre à mort.
L’occupation romaine avait donné une force nouvelle à l’attente traditionnelle du Messie. Pour beaucoup de juifs, le Messie serait celui qui délivrerait Israël du joug romain et restaurerait la lignée de David. On ne retrouve, dans les discours du Christ, aucune attaque contre l’administration romaine ni aucun appel à la violence, les critiques de Jésus sont essentiellement dirigées contre son propre peuple. Il revalorise les exclus de la société de son temps, il affirme que son royaume n’est pas de ce monde et il propose le pardon des offenses à ceux qui étaient humiliés. L’incompréhension de la majorité de ses compatriotes n’est pas étonnante.
Jésus, Discours évangélique, évangile selon Matthieu 5, 1-12
Les béatitudes
« Voyant les foules, il gravit la montagne, et quand il fut assis, ses disciples s’approchèrent de lui. Et prenant la parole, il les enseignait en disant :
Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le Royaume des Cieux est à eux.
Heureux les doux car ils posséderont la terre,
Heureux les affligés car ils seront consolés.
Heureux les affamés et assoiffés de justice, car ils seront rassasiés,
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu’on vous persécutera, et qu’on dira faussement contre vous toute sorte d’infamie à cause de moi. Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux : c’est bien ainsi qu’on a persécuté les prophètes, vos devanciers. »
Les Évangiles relatent que trois jours après sa mort, le dimanche de Pessah (Pâque), les disciples se trouvèrent devant un tombeau vide et que Jésus leur apparut, à eux ainsi qu’à Marie-Madeleine. La certitude de la résurrection de Jésus est un des fondements de la foi chrétienne, pour toutes les Églises.
Les Actes des apôtres ont été sans doute composés par Luc, l’auteur d’un des Évangiles, en grec, comme tout le Nouveau Testament (l’Ancien a été composé essentiellement en hébreu), entre 70 et 80, et relate les débuts du christianisme. Les Actes des apôtres sont centrés sur l’activité de Pierre à Jérusalem et en Judée, d’une part, et, d’autre part, sur Paul et son activité missionnaire.
Les apôtres (apostoloi : « envoyés » en grec) étaient douze, Mathias remplaçant Judas, et nous sont inégalement connus. Une certaine prééminence revient à Pierre. Ce dernier, son frère André tout comme Jean et son frère Jacques sont des pêcheurs du lac de Tibériade.
Les premiers membres de l’Église sont évidemment des Juifs. Leur langue est l’araméen, langue sémitique répandue à l’époque au Proche-Orient. Ils prient au Temple et respectent les interdits alimentaires. Ils apparaissent comme une nouvelle secte juive parmi d’autres : pharisiens, sadducéens, esséniens, zélotes. On les appelle aussi parfois les « nazaréens », ceux qui suivent Jésus de Nazareth. Ce qui les distingue, c’est le baptême au nom de Jésus et l’Eucharistie (le partage du pain).
Aux juifs de culture araméenne se joignent bientôt dans la communauté chrétienne des juifs de culture grecque ; tandis que les douze apôtres sont préposés aux juifs de culture araméenne, sept hommes sont désignés pour l’enseignement de ceux de culture hellénique. Des tiraillements apparaissent entre les deux groupes culturels.
Le responsable des sept, Étienne, lance un réquisitoire contre le judaïsme puisque Jésus a été méconnu et rejeté par les juifs de Jérusalem. Son discours lui vaut d’être lapidé comme blasphémateur. Les adeptes de culture hellénique se réfugient en Samarie et à Antioche où ils mènent une activité prosélyte.
La communauté chrétienne s’accroît rapidement et son extension hors de Jérusalem conduit les apôtres à établir des responsables, des évêques (episcopoi : « ceux qui supervisent »), qui reprendront la charge des apôtres après leur disparition. Déjà, à Jérusalem, l’organisation des chrétiens se faisait grâce à des anciens (presbiteroi), c’est-à-dire des prêtres, et des servants (diakonoi), c’est-à-dire des diacres.

La figure majeure de l’Église naissante est sans conteste Paul. Il nous est connu non seulement à travers les Actes des apôtres mais surtout par ses épîtres qui donnent les bases de la christologie et de la théologie chrétiennes. Saul de Tarse est un pharisien, citoyen romain, de langue grecque, lui-même persécuteur de l’Église en Palestine. En route pour Damas pour y combattre les chrétiens, il fut jeté à terre par une force invisible et eut une vision de Jésus lui reprochant ses persécutions. Il resta aveugle pendant quelques jours. Il reçut le baptême à Damas et entreprit, sous le nom de Paul, de répandre la bonne nouvelle à la fois dans la diaspora juive et auprès des non-juifs, les « gentils ». Son premier voyage missionnaire, vers 46-48, le mène, en compagnie de Barnabé et de Marc, en Asie Mineure, à Chypre, à Iconium, Lystres et à Derbe près de Galatia. Puis il s’en retourne à Antioche.
Rupture dans la continuité avec le judaïsme
Le problème majeur qui se pose à l’Église naissante est de se constituer en entité séparée du judaïsme — tout en conservant la filiation puisqu’il s’agit du même Dieu créateur. Le christianisme qui se présente comme un message d’amour se distingue du judaïsme, en proclamant Jésus « fils de Dieu » et en l’universalité de son message spirituel.
Quelle attitude fallait-il adopter à l’égard des « gentils » ? Fallait-il les contraindre aux obligations de la religion juive, aux interdits alimentaires, à ce qu’on appelle la Loi mosaïque ? Fallait-il surtout les contraindre à la circoncision ? Qui devait être considéré comme chrétien — terme qui fut donné aux adeptes de l’Église naissante perçue comme une secte nouvelle.
Une importante réunion, pour trancher la question, fut tenue à Jérusalem en 49. Rétrospectivement, on l’a appelée le premier concile. Paul entraîne un Pierre hésitant et l’assemblée décide qu’il n’était point nécessaire d’imposer aux païens la circoncision afin de devenir chrétien, ni de partager les interdits alimentaires des juifs. C’est la foi en Jésus-Christ qui est essentielle. Par cette décision, l’Église nouvelle se distingue du judaïsme, affirme son indépendance et devient universelle.
Le deuxième voyage de Paul a lieu après le « concile » qui donne un statut égal aux « gentils » et aux juifs dès qu’ils se réclament du christianisme et ont reçu le baptême. Ce voyage le conduit d’abord en Galatie où il est rejoint par Timothée qui devient l’un de ses proches compagnons, puis il prêche non loin de la rive asiatique du Bosphore où le rejoint Luc. Tous trois se rendent en Macédoine puis en Thessalonie. L’accueil à Athènes, centre intellectuel de l’empire, est froid. Mais Paul prêche avec succès dix-huit mois à Corinthe. Au cours d’un troisième voyage, il visite de nouveau les communautés d’Asie Mineure et d’Europe. Ses épîtres relatent ses difficultés. Le christianisme est toujours perçu dans l’Empire romain comme une secte juive. Jul...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Dédicace
- Sommaire
- Note liminaire
- Avant-propos
- Une histoire des chrétientés
- Entretien avec le pasteur Vincens Hubac
- Chronologie
- Lexique
- Bibliographie