
- 224 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Les Enfants et la Loi de la jungle
À propos de ce livre
Le nombre des victimes de la faim et de la malnutrition augmente chaque année depuis 1996. En 2007, la malnutrition a ainsi tué plus de six millions d'enfants de moins de 6 ans. La situation s'est encore aggravée au cours de 2008 et les spécialistes s'attendent à une « terrible année 2009 ». Les conditions climatiques sont-elles seules en cause ?La famine est politique. Elle est créée par la main de l'homme, par la spéculation sur les matières premières, par des décisions aberrantes qui privilégient l'économie financière et négligent les moyens de nourrir les humains. Le nombre des affamés frôle le milliard ; près de la moitié sont des enfants. Les États-Unis et l'Europe ont pu débourser fin 2008 plus de 1 000 milliards de dollars pour répondre à la crise économique et financière, alors qu'il en suffirait de 30, chaque année, pour juguler la malnutrition. Qu'attendons-nous ? Les enfants du monde, eux, ne peuvent pas attendre. Claire Brisset démonte la terrible mécanique qui affame la planète. Il est encore temps de trouver les réponses économiques et politiques pour faire face à l'urgence et relancer le développement !Après avoir été journaliste, Claire Brisset a été fonctionnaire de l'Unicef. Puis elle est devenue la première Défenseure des enfants de 2000 à 2006. Elle est aujourd'hui médiatrice de la Ville de Paris.
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Informations
Deuxième partie
Chapitre 1
Prospère Helvétie
À Genève, face au lac, devant l’un des plus somptueux paysages du monde, se dresse une petite montagne aux arêtes vives, légèrement à l’écart des grands massifs qui l’entourent. Son sommet, enneigé l’hiver, fait face au célèbre jet d’eau. Cette montagne présente l’intérêt d’être presque toujours dégagée de la brume. À l’arrière-plan, le massif du Mont-Blanc, lui, ne se découvre pas tous les jours. Il a bien souvent la tête dans les nuages. Alors, aux hommes d’affaires venus d’outre-Atlantique qui, dès leur arrivée, demandaient à voir le mont Blanc, quelques facétieux avaient jadis pris l’habitude de désigner du geste la petite montagne enneigée, bien dégagée, qu’ils avaient fini par appeler le « mont Blanc des Américains ».
Cette plaisanterie n’a plus cours sur les bords du lac Léman. Les visiteurs ont changé. Les yeux rivés sur leurs ordinateurs, ils ne regardent plus les montagnes. Ils se soucient comme d’une guigne que tel ou tel sommet soit le mont Blanc ou le mont Rose. Leur horizon est tout autre.
Car Genève est devenue en quelques années l’un des hauts lieux du casino mondial des matières premières, menaçant même la suprématie de Londres. La cité de Calvin, où régnait jusqu’à présent sans partage un peuple affable de banquiers, de bijoutiers et de fonctionnaires internationaux, a vu arriver en rangs serrés des jeunes gens cravatés, cramponnés à leur téléphone portable et fort peu sensibles à la beauté des paysages.
Les officines de commerce des matières premières se sont en effet multipliées en quelques années dans la ville, où elles brassent des milliards de dollars et de francs suisses. On en dénombre actuellement plus de cinq cents, parmi lesquelles les toutes premières du monde. Leur chiffre d’affaires dépasse, dit-on, les 300 milliards d’euros.
Cette évolution est telle qu’aujourd’hui un tiers du pétrole mondial se négocie à partir de Genève, dont les trois quarts de l’or noir de l’ex-Union soviétique. Mais les matières premières agricoles ne sont pas en reste : sucre, coton, café, oléagineux et, bien sûr, céréales, riz en tête, se négocient à présent en masse dans la cité de Calvin.
Rien de tout cela, bien entendu, n’y transite physiquement : il ne s’agit que de contrats signés, d’ordres passés, de lettres échangées, de profits engrangés. D’où la floraison de sociétés de fret maritime, dans ce petit pays où l’on entendait jadis des plaisanteries sur la marine suisse. Trêve de plaisanteries : les cinq plus grosses entreprises d’affrètement maritime de la place traitent aujourd’hui plus d’un milliard de tonnes de marchandises chaque année.
Le règne du secret bancaire
Ce système n’aurait évidemment pu voir le jour sans une myriade de cabinets d’avocats spécialisés qui permettent à une société de trading de s’installer sur la place en moins d’une semaine et sans la présence de sociétés financières rompues à ces pratiques.
Surtout, le système bancaire suisse est l’un des plus performants du monde, un réseau fort ancien, compétent et, quoi qu’il en dise, organisé autour du sacro-saint secret bancaire. Le réseau des banques représente à lui seul 20 % des recettes fiscales de la Suisse, et même 30 % dans le canton de Genève, malgré une fiscalité particulièrement douce pour le monde des affaires.
Le système bancaire helvétique a véritablement décollé à la faveur des deux conflits mondiaux. La Suisse, pays neutre, a su tirer profit de sa position pour attirer des capitaux du monde entier, ceux des belligérants en particulier. L’afflux de fonds étrangers n’a plus cessé depuis, à la faveur, aussi, de la décolonisation : un certain nombre des nouveaux dirigeants ont pris l’habitude d’y placer leur fortune, dont ils savaient qu’elle serait gérée au mieux, à l’abri des turbulences du monde.
C’est ainsi que l’immense fortune de Mobutu, largement due au pillage des matières premières de son pays, en particulier le cuivre et le diamant, a pris la direction de la Suisse : 4 milliards de dollars, pour ne citer que cet exemple. Les fortunes privées du Golfe ont aussi pris ce chemin, désormais bien connu des milliardaires du monde entier. Plus récemment, les nouveaux capitalistes de Russie et d’Ukraine les ont rejoints. Ils sont en bonne compagnie.
La Suisse, premier gestionnaire de fortunes du monde
La Suisse est donc à présent le premier gestionnaire de fortunes privées du monde, bien loin devant la Grande-Bretagne, les États-Unis et le Luxembourg. Elle est en liaison étroite avec son petit satellite, le Liechtenstein, dont l’économie repose intégralement sur la gestion de l’argent.
Bien sûr, un tel système est contesté, en Suisse même, par des militants qui accusent leur pays d’être l’un des principaux paradis fiscaux du monde. Selon Kathrin Glatz, secrétaire générale de l’association La Déclaration de Berne – un groupe qui critique le système de l’intérieur –, le droit suisse continue de s’opposer à la criminalisation de l’évasion fiscale. Et Mme Glatz précise : « Chaque année, l’évasion fiscale vers la Suisse soustrait aux pays du Sud des montants cinq fois plus élevés que ceux alloués par la Confédération à l’aide au développement6. »
Une affirmation que conteste Steve Bernard, directeur de Genève Place Financière : selon lui, si les capitaux des pays pauvres arrivent impunément en Suisse, « souvent temporairement », dit-il, c’est en raison de facteurs « internes de ces pays », allusion transparente à la corruption dans l’hémisphère Sud et aux conflits qui s’y déroulent.
Ivan Pictet, l’un des hérauts du système bancaire genevois, s’insurge contre ceux qui dénoncent le secret bancaire et fustige ceux qui parlent de crise, des contestataires qu’il qualifie de « pompiers pyromanes ». Dans un article publié le 9 avril 2008 par la Tribune de Genève, ce célèbre banquier jugeait inadmissible que « certains dirigeants politiques suisses […] s’amusent à terroriser les épargnants » en leur donnant de mauvaises nouvelles et se transformant en « suppôts de l’Allemagne ».
Il est vrai que le gouvernement allemand s’était permis de critiquer le secret bancaire helvétique, sans succès aucun, d’ailleurs.
Selon ses thuriféraires, la Suisse remplit donc une mission : protéger le système bancaire, non seulement helvétique, mais mondial, sans lequel l’échange des matières premières, fût-il erratique et meurtrier pour certaines parties du monde, s’écroulerait. L’esprit du capitalisme y trouve assurément son compte. L’éthique protestante, c’est moins sûr.
La Suisse a inventé, pour maintenir sa position sur le marché mondial, un système aussi opaque qu’efficace. Elle sait que les grandes fortunes du monde aiment sa stabilité politique, la compétence de ses banquiers et la disponibilité de ses universités à former le personnel nécessaire au système.
Dès l’entre-deux-guerres, une loi fédérale a protégé le secret bancaire par un fameux article, l’article 47 d’un texte adopté en 1934, qui criminalisait la violation de ce secret. Cette loi a donné une formidable impulsion à l’afflux de capitaux vers le pays, vers Zurich et Genève en particulier.
Après la Seconde Guerre mondiale, les Occidentaux, États-Unis en tête, constatant l’énormité des fonds acheminés vers la Suisse en provenance de l’Allemagne nazie, ont tenté de contraindre le pays à réglementer les pratiques de ses banques et à limiter le secret bancaire. Peine perdue.
Certes, quelques concessions mineures ont été obtenues sur ce point à la fin des années 1990, notamment sous la pression des voisins immédiats de la Confédération, la France et l’Allemagne justement. Mais le secret bancaire suisse demeure pratiquement intact, contre vents et marées. Le gouvernement suisse est même resté totalement insensible aux quelques froncements de sourcil des autorités américaines qui, après les attentats du 11 Septembre, redoutaient que l’argent nécessaire à financer le terrorisme ne transite par la Suisse.
Rien n’a réussi donc à ébranler le système, aussi solide que les coffres qui, sous l’une des élégantes avenues de Genève, non loin de la célèbre rue du Rhône, de ses banques et de ses bijouteries, abritent d’énormes stocks d’or. Le secret reste inviolable, comme ont pu le mesurer plusieurs magistrats français dont les enquêtes récentes sont restées largement infructueuses. La banque reste à ce jour, en Suisse, aussi robuste que le roc des montagnes.
Une très douce pression fiscale
Autre ingrédient du système : la modicité de la pression fiscale. Pour parer à la critique, Genève demande à ses résidents étrangers le paiement d’une sorte de forfait annuel qui vaut quitus, une bonne fois pour toutes. Ce système, inventé dans les années 1930 par le canton de Vaud, a fait école dans le pays.
Un canton devenu virtuose dans le domaine de la fiscalité est celui de Zug. Le plus petit des cantons suisses – 240 kilomètres carrés – ne compte que quelques dizaines de milliers d’habitants et sa capitale, Zug, 25 000. C’est une charmante petite cité médiévale entourée de murailles, où un musée de la pêche donne aux amateurs toutes les informations possibles sur les poissons d’eau douce. Par un curieux mystère, ce canton reculé de Suisse centrale est aussi le plus riche de toute la Confédération. La publicité de la ville indique que « le kirsch y est une spécialité renommée au-delà de la région ».
Le kirsch, peut-être. Il y a en effet beaucoup de cerisiers sur les bords du lac. Il est toutefois une autre spécialité sur laquelle la publicité locale reste très discrète : la fiscalité, simplement signalée comme « très avantageuse ». Si avantageuse même que des sociétés parmi les plus grosses du monde y ont établi leur siège. C’est donc de là aussi que se négocient d’énormes quantités de céréales et autres matières premières agricoles. C’est là que se fait et se défait le sort de millions d’individus à travers le monde.
Entre Genève, Zug et Zurich, les joueurs du casino mondial n’ont pas de souci à se faire. Pour eux, la fête continue.
Chapitre 2
La folle vie des jeunes loups
de la finance
de la finance
Les jeunes loups de la finance et du négoce des matières premières mènent une existence très particulière. La France en a eu un aperçu en découvrant avec stupeur que l’un d’entre eux, Jérôme Kerviel, avait pu faire perdre à la Société Générale 4,9 milliards d’euros après en avoir engagé 50 sur les marchés internationaux. Le patron de la banque avait alors qualifié de « terroriste » ce jeune homme de 31 ans à l’allure de premier de la classe.
Terroriste, le mot est assurément mal choisi. Ces jeunes traders savent en effet très bien ce qu’ils font. Entièrement centrés sur leur jeu, ils sont totalement, intégralement organisés autour de l’idée du gain maximal obtenu en un temps aussi bref que possible.
On les voit à Genève arpenter les rues de la ville basse, la fameuse rue du Rhône en particulier, où les bijoux exhibés dans les vitrines ressemblent à des gâteaux. Ils vont parfois par groupes de deux ou trois déjeuner rapidement dans des cafés où ils se retrouvent et se surveillent, tel le café Arthur, aux banquettes recouvertes de peaux de bêtes, dont la terrasse est grande ouverte sur le Rhône et dont l’ambiance feutrée convient aux négociations.
En quelques heures, ils peuvent gagner des sommes phénoménales. Ils en ont besoin : leur salaire est relativement modeste par rapport aux sommes qu’ils brassent. On a appris par exemple que Jérôme Kerviel ne gagnait « que » 4 000 euros par mois. Une plaisanterie. Ils se font donc attribuer des « bonus » de fin d’année de 300 000 à 600 000 euros, qui compenseront leur vie de galère. Ces primes peuvent même atteindre plusieurs millions lorsque les affaires sont bonnes.
Les patrons de ces sociétés, eux, visent beaucoup plus haut. Dès leur entrée en fonctions, ils se font garantir des parachutes dorés qui leur seront versés si les choses tournent mal ; en d’autres termes, s’ils ont fait de mauvaises opérations et se retrouvent contraints au départ. Ces parachutes se chiffrent en millions d’euros, qui viendront s’ajouter à leurs gains ordinaires, beaucoup plus élevés que ceux des traders qu’ils emploient. Les jeunes recrues de Londres ou de Genève connaissent bien évidemment ces chiffres, qui leur font perdre la tête. Il sera intéressant d’observer les effets de la crise actuelle sur leurs avantages financiers, prévus par leurs contrats. Certes, les aspects les plus visibles de ce système sont aujourd’hui au cœur de la critique. Mais des changements de fond peuvent-ils s’imposer autoritairement à un système aussi libéral ?
Le temps des flambeurs
Cet argent si vite gagné, ces jeunes gens le placent, dans l’hypothèse de jours moins fastes, toujours possibles, comme on le voit aujourd’hui. Mais ils le flambent aussi. On voit circuler à Genève des Ferrari et des Lamborghini qui ne serviront certainement pas à de fulgurantes accélérations sur les autoroutes suisses, truffées de radars, où les excès de vitesse ne relèvent pas de la plaisanterie. Ces grosses cylindrées, qui vont donc à un train de sénateur, remplissent une autre fonction : l’exhibition du gain maximal.
À travers la ville, les horlogers trouvent chez ces jeunes gens des débouchés inespérés. Une montre « compliquée », par exemple, dont le moteur, explique très sérieusement le vendeur, « tiendra cent ans », peut atteindre 1 million d’euros. La chambre la moins chère de l’hôtel des Bergues, l’un des établissements historiques de Genève, aujourd’hui propriété d’un jeune prince saoudien, se loue 740 francs suisses la nuit, à savoir une somme équivalente en dollars. Quant à la suite royale, elle atteint 14 000 francs suisses. Bagatelle ! Si un client important est attendu, on le logera là , l’endroit est efficacement somptueux.
Ces jeunes traders savent parfaitement organiser la rareté des biens à échanger. On le leur a appris, et d’ailleurs l’Université de Genève n’a pas son pareil pour développer ce type de compétences. Ils savent donc faire ce qu’il faut pour monter des corners, à savoir faire stocker la marchandise recherchée dans des endroits officieux, la camoufler en quelque sorte, pour faire monter son cours. L’astuce peut aussi consister à retarder la livraison d’une très importante cargaison, par exemple en donnant l’ordre aux navires qui la transportent de ralentir en haute mer pour ne pas arriver le jour voulu au port où elle est attendue. La rumeur d’une incertitude aura fait monter le prix.
Parier sur le virtuel
Mais ces jeunes gens font aussi dans le virtuel, le futur : ils parient sur ce qui n’existe pas encore. Ils sont ainsi devenus des spécialistes de la météo, dont ils attendent des informations essentielles pour leurs activités spéculatives. Elle leur fournira des indications très utiles sur la qualité et surtout la quantité de telle ou telle récolte à venir. Ils utilisent pour ce faire les prévisions de la FAO qui, en diffusant ses bulletins d’« alerte » sur les tensions ou les pénuries alimentaires à travers le globe, leur fournit, bien malgré elle, de précieuses indications.
Nombre de ces traders sont aussi des mathématiciens chevronnés. Ils construisent des courbes, affinent les probabilités, achètent des denrées virtuelles quand elles sont au plus bas pour les revendre au plus haut. Ces marchandises, qui ne sont autres que des contrats à terme, s’appellent dans leur jargon des futures. Comme leur nom l’indique, elles ouvrent bien des espérances.
De plus en plus, ces jeunes gens viennent de Russie ou d’Ukraine, où ils ont acquis des compétences hors pair en mathématiques. Ils y ont beaucoup joué aux échecs avant de gagner l’Europe de l’Ouest et d’apprendre à spéculer. Beaucoup aussi sont britanniques, nouveaux venus sur la riviera genevoise...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Introduction
- Première partie
- Deuxième partie
- Troisième partie
- Conclusion
- Notes
- Remerciements
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