
- 224 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Faire la paix avec son passé
À propos de ce livre
Nos souvenirs nous attirent vers le passé. Mais notre vie se passe maintenant !Regrets, traumatismes, deuils, mais aussi nostalgie des moments heureux : nous souvenons-nous trop ?Comment faire pour que notre passé ne parasite pas notre présent ? Comment accepter sereinement nos souvenirs et les émotions qui les accompagnent ?Ce livre nous aide à sortir du piège de la mémoire. Il nous explique pourquoi il est si difficile d'oublier, et nous montre comment cesser de vouloir tout contrôler. Pour faire la paix avec nos souvenirs et mieux vivre notre présent. Jean-Louis Monestès est psychologue clinicien et psychothérapeute, membre du laboratoire CNRS de neurosciences fonctionnelles et pathologies. Il est l'auteur de La Schizophrénie. Mieux comprendre la maladie et mieux aider la personne.
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Informations
Première partie
Quand le passé
est trop présent
est trop présent
Chapitre premier
Le cerveau : une machine
à (trop bien) apprendre
à (trop bien) apprendre
« Un souvenir, mon ami.
Nous ne vivons qu’en avant ou en arrière. »
Gérard de NERVAL,
Fragments, « Un souvenir ».
Nous apprenons constamment
Emma a maintenant deux ans et demi. J’aime beaucoup Emma. De notre groupe d’amis, ses parents ont été les premiers à avoir un enfant. Nous nous sommes tous rencontrés à l’adolescence, sur les bancs du collège ou du lycée, et c’est ensemble que nous avons vécu nos premiers émois, nos premières expériences professionnelles, nos réussites et nos échecs. Et puis un jour, sans que nous l’ayons finalement vue arriver, Emma était là. Après avoir dépassé l’inévitable « coup de vieux » que nous avons tous pris au moment de sa naissance, Emma a finalement été la pionnière de notre expérience parentale collective : la première à confronter ses parents aux nuits blanches, la première à faire comprendre à tous la difficulté de savoir ce qui fait pleurer un enfant, la première à nous montrer les incroyables capacités d’apprentissage de l’enfant. Aujourd’hui, Emma a deux ans et demi. Et, à son âge, tout est source d’apprentissage, même ce que ses parents aimeraient qu’elle n’apprenne pas. La dernière fois que je l’ai rencontrée, Laurent, son père, a malencontreusement fait tomber son ordinateur portable qui, en plus d’un inquiétant bruit sourd, a déclenché un éclat de voix totalisant à peine plus de cinq lettres : « Et m…! » s’est exclamé Laurent voyant son précieux engin en pièces détachées sur le carrelage. La situation était triste, mais pas totalement désespérée : Emma en avait profité pour apprendre et n’en avait pas perdu une miette. Et il a fallu au moins quinze jours à ses parents pour lui faire comprendre que « Et m…! » n’est pas une expression qu’il faut employer, qu’« il ne faut surtout pas le répéter » (et surtout pas à la crèche !), et que « seuls les grands peuvent dire cela parfois quand ils sont très en colère ». Ses parents auraient bien aimé qu’Emma oublie définitivement cet épisode, mais c’était peine perdue.
Cette histoire est exemplaire de la façon dont nous sommes préparés pour interagir avec le monde. Notre programme de fonctionnement est bien mince au moment de notre naissance. Chez d’autres espèces, les petits naissent avec un ensemble de compétences bien plus important. Quelques heures après sa naissance, un poulain par exemple est capable de marcher et de galoper, alors que le petit homme ne parviendra à le faire qu’à dix mois, et encore, avec une efficacité toute relative ! Mais si nous naissons avec un nombre faible de compétences préprogrammées, nous commençons notre vie avec une capacité d’apprentissage qui dépasse de loin celle des autres espèces. Certains pensent même que cette programmation va devoir se faire essentiellement par apprentissage puisqu’elle n’a pas été réalisée génétiquement. Le petit homme arrive au monde sans beaucoup de compétences sauf celle de pouvoir apprendre beaucoup, vite et de façon durable1. Cette capacité va s’exprimer très vite et les premiers temps sans que personne s’en soucie vraiment. Dans les premières années de la vie, un nombre incroyable d’apprentissages va être réalisé « naturellement ». La marche, le langage, le rapport aux autres, l’expression de la douleur et des sentiments sont autant d’apprentissages réalisés sans que la volonté d’apprendre ou d’enseigner soit explicite. Entre deux et six ans un enfant apprend, entre autres choses, près de deux mille cinq cents mots et leur signification, soit en moyenne un à deux mots par jour, pour la plupart d’entre eux sans chercher vraiment à les apprendre et sans qu’un enseignant ou un parent ne les lui enseigne.
L’histoire d’Emma préjuge d’un type d’apprentissage particulier qui finalement va nous permettre d’apprendre bien plus que tout autre : l’« apprentissage implicite2 ». Nous pensons que nous apprenons uniquement lorsque nous faisons volontairement l’effort d’apprendre et de nous souvenir, comme lorsque l’on essaie de parler une langue étrangère ou de retenir l’heure d’un rendez-vous. Cependant, la plupart des informations qui nous sont utiles quotidiennement sont acquises de façon involontaire. Emma ne se souviendra certainement pas des circonstances au cours desquelles elle a appris ce gros mot, mais il fait maintenant partie de son vocabulaire.
Comme le cerveau d’Emma, notre cerveau adulte apprend constamment. Quoi que nous fassions, chacune de nos expériences vient s’ajouter aux précédentes et nous modifier de façon plus ou moins durable. Nous sommes ainsi faits. Nous sommes condamnés à apprendre sans cesse, à nous modifier en permanence en fonction de nos expériences. Je sais par exemple en voyant le visage soucieux de mon chef de service qu’il vaut mieux ne pas chercher à plaisanter sur la couleur de sa cravate aujourd’hui. Il ne m’a pourtant jamais explicitement dit : « Vous savez, lorsque quelque chose me préoccupe, je vous déconseille de chercher à plaisanter avec moi. » Et pourtant, j’adapte ma conduite à des indices discrets que j’ai appris à repérer avec le temps, sans même avoir besoin de m’en rendre compte.
Nos capacités d’apprentissages sont très importantes. Mais elles posent simultanément un problème majeur : notre cerveau n’effectue pas de tri entre les informations que nous aimerions conserver et celles dont nous préférerions nous débarrasser. C’est ainsi que nous allons constituer des souvenirs contre notre volonté, des épisodes douloureux de notre vie que nous allons retenir malgré nous. Car si notre cerveau ne mémorise pas les souvenirs comme nous le souhaiterions, il fait tout de même un tri parmi toutes les choses que nous vivons. Le plus souvent, le tri s’accomplit en fonction de l’intérêt que les expériences auront sur la survie de celui qui pourra en conserver une trace. Nous sommes les produits d’une évolution et nos ancêtres, qui étaient dotés d’un cerveau capable de se concentrer sur les événements qui pouvaient avoir une valeur de survie, ont davantage transmis ces caractéristiques. Dans cette perspective, être capable d’apprendre de ses erreurs est vital.
La mémoire, une question de survie
C’est presque un truisme que d’affirmer que se souvenir est vital. Essayons d’imaginer ce qu’il en serait de notre vie si la mémoire n’existait pas. Outre que nous serions condamnés à répéter inlassablement les mêmes erreurs, nous ne pourrions pas profiter non plus des connaissances de ceux qui nous ont précédés. Nous risquerions de mourir des mêmes causes et il y a fort à parier que notre espérance de vie serait fortement réduite. Ne pas refaire les mêmes erreurs que celles commises par nos aïeux constitue indéniablement un avantage que nous devons à notre capacité à nous souvenir. C’est également une des raisons pour lesquelles le langage s’est transmis, et avec lui l’écriture. Utiliser le langage permet de transmettre à un autre la mémoire de ce que nous avons vécu, et ainsi lui permettre de ne pas avoir à refaire les mêmes expériences. Que de temps et d’énergie gagnés ! L’écrit a constitué une étape supplémentaire dans cette mémorisation, car la présence simultanée dans le temps et l’espace de celui qui parle et de celui qui écoute n’est plus nécessaire. C’est une forme désincarnée de mémoire qui se retrouve dans les premières tablettes gravées jusqu’aux livres et aux sites Internet.
À l’échelle individuelle, au cours du développement, la mémoire joue également un rôle important sur l’adaptation à notre environnement. Pour un enfant, il est par exemple primordial de se souvenir que manger quelque chose qui fume peut être douloureux. Cela lui évitera de se brûler si des circonstances analogues se représentent. Et évidemment, la mémoire aura cette importance tout au long de la vie. Imaginez que vous redécouvriez chaque jour complètement le monde qui vous entoure…
Si la mémorisation nous est vitale, le fait de ressentir des émotions l’est tout autant. Sans émotion, tout ce que nous vivons serait d’une valeur égale et nous ne connaîtrions aucune motivation. Ce n’est donc pas un hasard si nos souvenirs les plus forts, les plus précis et les plus détestables sont liés à nos émotions. On retrouve d’ailleurs cette relation entre mémoire et émotion au niveau cérébral, comme nous le verrons plus loin.
Parmi toutes les émotions que nous ressentons, la plus efficace en termes de survie est la peur, bien que ce soit l’une des plus désagréables. Ressentir de la peur permet d’être averti du danger et de mettre tout en œuvre pour assurer sa sécurité. S’il s’agit de l’émotion la plus efficace, il n’est pas surprenant que ce soit également celle qui contribue le plus à la constitution de souvenirs. Même s’il ne faut pas en faire un adage, force est de constater que nous apprenons mieux dans les situations où nous sommes terrorisés !
La peur : un activateur de mémoire
« Se faire mordre une fois par un serpent et avoir peur d’une corde pour dix ans. »
Proverbe chinois.
Dans les situations traumatisantes, nous avons tendance à retenir malgré nous un maximum d’indices qui font partie de l’événement, si insignifiants soient-ils. Tout se passe comme si, la peur agissant, le cerveau voulait se souvenir du moindre élément qui pourrait lui permettre dans le futur de se préparer davantage ou d’éviter de se retrouver dans une situation identique. Des chercheurs se sont amusés à faire apprendre des listes de mots à soixante-dix personnes qui allaient faire leur premier saut en parachute, un peu avant ou un peu après le saut3. On peut imaginer quelle était leur peur à ce moment-là, même s’ils avaient choisi de faire ce saut. Une fois à dix mille pieds d’altitude, on accordait donc aux sauteurs une dizaine de minutes pour apprendre une liste de mots. La même liste était proposée à ceux restés au sol qui attendaient leur tour pour sauter. Ces listes contenaient des mots en rapport avec le saut (par exemple « parachute ») ou neutres (par exemple « lampe »). Les sauteurs se souvenaient tous des mots en rapport avec le saut. Cependant, les parachutistes qui se trouvaient dans l’avion n’avaient pas été capables de retenir les mots neutres, alors que ceux restés au sol y étaient parvenus. À quoi bon vous souvenir du mot « lampe » quand vous êtes sur le point de vous jeter dans le vide ?
Une autre expérience a utilisé une méthode légèrement différente en affichant quatre posters dans l’avion qui conduisait des novices vers leur premier saut, deux concernant les sauts en parachute et deux autres sans aucun rapport. Les personnes qui disaient avoir ressenti le plus d’anxiété avant leur saut se souvenaient davantage de ce que représentaient les posters relatifs aux sauts en parachute, montrant ainsi un lien entre la peur et l’attention portée aux indices utiles de l’environnement.
D’autres expériences sont également très parlantes à ce propos4. Elles consistent à injecter à des rats de l’adrénaline, habituellement sécrétée pendant les épisodes de peur, juste après qu’ils ont accompli une tâche particulière, par exemple sortir d’un labyrinthe. L’injection de cette hormone de la peur conduit à une meilleure mémorisation du labyrinthe. En revanche, l’administration d’une substance qui bloque l’action des hormones du stress conduit à une moins bonne mémorisation.
Dans les situations de peur, le cerveau essaie de se concentrer et de mémoriser les détails qui pourraient être les plus utiles plus tard, en négligeant ceux qui ne sont pas propres à la situation. Ces particularités de l’apprentissage dans les situations de peur doivent être d’autant plus marquées quand la peur n’est ni attendue ni choisie. Il faut se rappeler en effet que nos parachutistes avaient tous choisi eux-mêmes de s’administrer une bonne dose de peur en décidant de sauter. Dans la vie quotidienne, la peur arrive sans crier gare ! Par ailleurs, il n’est pas nécessaire de vivre une peur intense pour mémoriser davantage. Même des situations a priori peu dangereuses peuvent être à l’origine d’un meilleur souvenir. Des chercheurs ont par exemple montré aux participants de leur étude deux photographies : la première représentait une jeune femme sur un vélo, la seconde, la même jeune femme étendue à côté de son vélo5. De la photographie représentant l’accident, les participants se souvenaient de bien plus de détails, par exemple la couleur de la veste de la jeune femme. Les participants n’étaient pas particulièrement en danger au cours de cette recherche, et on peut supposer que les émotions engendrées par la vue de cette image n’étaient pas très importantes. En comparaison, les images dont nous sommes bombardés en allumant notre télévision sont bien plus nombreuses et plus violentes. Pourtant, cette situation simple et peu impliquante a suffi à déclencher un recueil d’informations différent et une mémorisation de meilleure qualité.
La présence d’émotions contribue donc à une meilleure mémorisation. Les émotions influent en premier lieu sur l’attention. Dans les situations menaçantes, notre attention est attirée de façon automatique et rapide, ce qui conduit à une meilleure mémorisation6. Dans le même ordre d’idées, les personnes qui se trouvent en situation d’échec dans leur vie sont souvent bien plus attentives à ce qui se passe autour d’elles et se souviennent mieux et plus. On peut alors parler d’hypervigilance. Comme si le cerveau, en état d’alerte, avait besoin de rechercher et de stocker le maximum d’informations afin de trouver des solutions.
Mais quand les émotions associées à certaines expériences douloureuses sont trop importantes et trop envahissantes, elles ne sont plus utiles pour guider nos comportements futurs. La mémorisation peut alors subir des déformations. La peur aide à mieux mémoriser, mais elle devient au contraire nocive et gêne notre mémorisation au-delà d’un certain seuil. Même chose pour le stress, qui peut à long terme gêner la mémorisation. Pour tous les étudiants qui liraient ces lignes, inutile donc qu’ils se précipitent dans un grand huit avec leurs cahiers ! Pas si simple !
Ne pas se souvenir de ses mauvaises expériences
Nous l’avons vu, survivre sans aucune mémoire, c’est mission impossible. Le simple fait de mal se souvenir de nos expériences douloureuses est déjà une source de problèmes. On pourrait penser que ne pas se souvenir des moments difficiles de notre vie constitue un avantage, et permettrait de vite passer à autre chose quand une catastrophe nous tombe dessus. Ce n’est malheureusement pas le cas. Il est tout aussi important de se souvenir de nos expériences, si désagréables soient-elles, que de ressentir la douleur. Il existe une maladie, l’analgésie congénitale, dans laquelle les personnes qui en sont atteintes ne ressentent aucune douleur. Une caractéristique qui paraît elle aussi a priori avantageuse, mais ne l’est pas du tout. Les enfants qui souffrent de cette maladie ne parviennent pas à éviter les dangers et sont souvent victimes de blessures et de brûlures graves. En l’absence de douleur, ils ne parviennent pas à retenir ce qui est dangereux pour eux car ils sont privés d’un système d’alarme très efficace. L’exemple d’un patient victime d’un accident de moto qui a eu pour conséquence une perte de la sensibilité à la douleur fait apparaître un autre problème non moins difficile à vivre. Il déclarait dans un reportage qu’il préférerait retrouver les sensations de douleurs perdues, tant la vie lui semblait morne. Il n’est d’ailleurs pas surprenant que la lutte contre la douleur ne soit devenue que tardivement une préoccupation des médecins. Jusqu’à très récemment, beaucoup d’entre eux considéraient la douleur comme une source d’information fort appréciable pour effectuer leur diagnostic et cerner précisément la localisation du mal. C’est toujours le cas actuellement, mais la douleur est plus rapidement prise en charge.
C’est un peu la même chose en matière de mémoire et de souvenirs : nous préférerions nous passer de nos souvenirs désagréables, mais ils sont tellement indispensables à notre développement et, paradoxalement, à notre bien-être que ceux d’entre nous qui ne parviennent pas à se souvenir des épisodes douloureux de leur existence sont confrontés à d’importantes difficultés. Parmi eux se trouvent vraisemblablement les personnes qui ont des démêlés fréquents avec la justice. Les personnes qui présentent une personnalité psychopathique, définie par une indifférence envers les sentiments d’autrui et un mépris des normes, des règles et des contraintes sociales, semblent ne pas craindre les conséquences désagréables de leurs actes, qui apparaissent tôt ou tard (amendes, emprisonnement ou simplement bagarres). Une...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Introduction
- Première partie - Quand le passé est trop présent
- Deuxième partie - Faire la paix avec ses souvenirs
- Conclusion
- Traité de paix avec vos souvenirs
- Notes
- Remerciements
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