Le Sexe des émotions
eBook - ePub

Le Sexe des émotions

  1. 204 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

Le Sexe des émotions

À propos de ce livre

Après tant d'années de vie commune, hommes et femmes ne se connaissent toujours pas. Leurs émotions les unissent parfois, elles les opposent le plus souvent. Combien de malentendus, de brouilles ou de conflits seraient pourtant évités si chaque sexe voulait entendre l'autre!Chaque sexe a sa propre culture affective. Rendons-nous à l'évidence. Oui, les hommes sont plus portés à la colère et les femmes plus sujettes à l'angoisse. Non, l'orgueil masculin n'est pas un mythe ni l'intuition féminine une fable. Les différences existent. Pourquoi ne pas en tenir compte ?Nous sommes sans doute destinés à être surpris toute notre vie par l'autre sexe. Mais devons-nous pour autant renoncer à l'espoir de voir un jour homme et femmes parler la même langue et enfin se comprendre?

Foire aux questions

Oui, vous pouvez résilier à tout moment à partir de l'onglet Abonnement dans les paramètres de votre compte sur le site Web de Perlego. Votre abonnement restera actif jusqu'à la fin de votre période de facturation actuelle. Découvrez comment résilier votre abonnement.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l'application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Perlego propose deux forfaits: Essentiel et Intégral
  • Essentiel est idéal pour les apprenants et professionnels qui aiment explorer un large éventail de sujets. Accédez à la Bibliothèque Essentielle avec plus de 800 000 titres fiables et best-sellers en business, développement personnel et sciences humaines. Comprend un temps de lecture illimité et une voix standard pour la fonction Écouter.
  • Intégral: Parfait pour les apprenants avancés et les chercheurs qui ont besoin d’un accès complet et sans restriction. Débloquez plus de 1,4 million de livres dans des centaines de sujets, y compris des titres académiques et spécialisés. Le forfait Intégral inclut également des fonctionnalités avancées comme la fonctionnalité Écouter Premium et Research Assistant.
Les deux forfaits sont disponibles avec des cycles de facturation mensuelle, de 4 mois ou annuelle.
Nous sommes un service d'abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d'un seul livre par mois. Avec plus d'un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu'il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l'écouter. L'outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l'accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui ! Vous pouvez utiliser l’application Perlego sur appareils iOS et Android pour lire à tout moment, n’importe où — même hors ligne. Parfait pour les trajets ou quand vous êtes en déplacement.
Veuillez noter que nous ne pouvons pas prendre en charge les appareils fonctionnant sous iOS 13 ou Android 7 ou versions antérieures. En savoir plus sur l’utilisation de l’application.
Oui, vous pouvez accéder à Le Sexe des émotions par Alain Braconnier en format PDF et/ou ePUB ainsi qu'à d'autres livres populaires dans Psychologie et Émotions en psychologie. Nous disposons de plus d'un million d'ouvrages à découvrir dans notre catalogue.

Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
1996
Imprimer l'ISBN
9782738103703
CHAPITRE III
Hommes et femmes
Que deviennent ces différences lorsque les enfants, puis les adolescents deviennent adultes ? Où, quand et comment s'observent-elles ? Toutes les émotions sont-elles concernées ou seulement quelques-unes ? Le poids de l'éducation continue-t-il à se faire sentir ? Ou bien la nature humaine n'est-elle jamais définitivement fixée ? En ce cas, la fatalité, comme l'écrivait Simone de Beauvoir, ne triompherait que si l'on croit en elle, et la célèbre formule de Groucho Marx : « Les hommes sont des femmes comme les autres » pourrait bien convenir à cet âge. Oui, mais si justement les femmes n'étaient pas des hommes comme les autres ?
L'ALCHIMIE DU CŒUR
Si l'on veut aller au-delà des a priori et dépasser les clichés, il convient de confronter plusieurs types d'études et d'approches. Les faits observés par le chercheur, les descriptions faites par le sujet, les points de vue exprimés lors des enquêtes d'opinion se recoupent-ils ou laissent-ils apparaître d'étonnantes diver-gences ? À vrai dire, peut-on vraiment s'attendre à ce que l'expression publique d'un sentiment soit l'exact reflet de l'expérience intime qui en est faite ?
L'émotivité des deux sexes
Le mot « émotivité » est ambigu puisqu'il recouvre à la fois l'expérience vécue et la formulation de cette expérience. Chez les bébés des deux sexes, aucune différence. Qu'en est-il vingt ou trente ans plus tard ? On entend généralement dire que les femmes sont plus émotives mais aussi plus expressives. La littérature, le cinéma, l'opéra ont largement contribué à répandre cette idée. Les études faites sur le sujet ont introduit une distinction fondamentale : la fréquence d'une émotion doit être dissociée de l'intensité avec laquelle elle est éprouvée. On a ainsi demandé à des personnes des deux sexes de lire quelques histoires fortes et d'imaginer l'intensité avec laquelle leurs amis, hommes ou femmes, réagiraient eux-mêmes à ces histoires. Tous les sujets interrogés ont prêté au sexe féminin des réactions émotionnelles plus intenses, qu'il s'agisse du vécu ou de l'expression. La différence imaginée était encore plus grande pour l'intensité expressive. D'autres études ont fourni des résultats similaires, confirmant la puissance de l'éducation et la force des stéréotypes dans le façonnement de l'imaginaire des deux sexes.
Cette différence d'émotivité se lit encore dans les études d'évaluation. Plusieurs techniques sont utilisées : auto-questionnaires, écriture de scénarios, tenue quotidienne d'un journal mentionnant les émotions ressenties, etc. Incontestablement, les femmes connaissent des variations d'émotions plus fortes. Elles expriment plus intensément leurs peines mais aussi leurs joies. Et c'est le résultat le plus intéressant. Contrairement à une idée reçue, les variations ne concernent pas seulement les émotions négatives ! D'une manière plus générale, les scientifiques ont montré que les femmes adoptaient souvent un point de vue plus positif sur leurs proches et étaient plus portées à voir en chacun le meilleur. Dans une liste d'adjectifs où chacun devait choisir ceux correspondant le mieux au caractère de ses proches, les femmes choisissaient pour leurs partenaires davantage de qualificatifs avantageux que les hommes soumis au même exercice.
Il est vrai aussi que les femmes expriment plus fréquemment que les hommes les sentiments négatifs qu'elles peuvent éprouver. Elles sont en particulier davantage sujettes aux émotions dites intropunitives – peur, anxiété, tristesse, culpabilité, honte – où l'individu reporte sur lui-même l'origine de l'affect qu'il ressent. À l'inverse, les sentiments négatifs tournés vers l'extérieur, ceux où le sujet attribue à ce qui n'est pas lui, homme ou événement, la cause de son émoi, sont davantage masculins. Lorsqu'on leur demande de commenter des histoires, les femmes prêtent plus volontiers un sentiment de colère aux personnages imaginaires masculins plutôt qu'aux figures féminines. Soumis au même exercice, les hommes fournissent des réponses plus variées. Les femmes voient donc dans la colère un sentiment plus masculin que les hommes eux-mêmes. C'est ainsi qu'une amie me racontait récemment la scène à laquelle elle avait assisté dans un grand magasin. Un homme d'une cinquantaine années se trouvait là. Soudain il s'emporte et se répand en injures contre un malheureux vendeur. Le ton monte. On en vient presque aux mains. Mon amie se souvient que son sang s'était alors glacé. Regardant autour d'elle, elle avait constaté qu'une jeune femme à ses côtés était pareillement bouleversée. L'altercation avait bien duré une dizaine de minutes. Et subitement le calme était revenu. L'amie qui rapportait cette anecdote disait avoir été encore plus surprise par ce dénouement inattendu et pacifique ! Jamais une femme, dans une situation similaire, ne se serait comportée ainsi, ajouta-t-elle.
Cet exemple confirme que l'expression publique de la colère varie selon le sexe et que, face à une scène de violence et d'agressivité, les hommes et les femmes réagissent différemment. Lorsque la narratrice rapporte qu'elle-même et sa voisine ont eu froid dans le dos, c'est son émotion de femme qu'elle livre. Confronté à une même situation, un homme est autrement ému. Il s'intéresse à l'action, prend éventuellement parti mais demeure moins longuement sous le coup de l'émotion. Cette histoire montre également la disproportion entre l'agressivité manifestée par le client et l'origine probable de ce mouvement de colère. Imaginons, mais la probabilité est plus rare, qu'une femme se laisse aller au même type de réaction. Sans doute éprouverait-elle alors un sentiment de colère bien plus intense, bien plus profond mais aussi davantage justifié. Les hommes expriment leur agressivité de façon plus impulsive. Une femme exprimant ouvertement sa colère, surtout en public, manifestera un sentiment construit, renvoyant à un mouvement profond, où l'agressivité, forte et motivée, ne trouvera pas l'apaisement dans sa seule représentation théâtrale. On pourrait dire que l'homme libère son animosité de manière plus irréfléchie. L'agressivité, la colère, la haine prennent selon qu'on est un homme ou une femme une expression ou une signification différente. Les femmes en public gardent une certaine réserve et, lorsqu'elles éclatent, leur animosité demeure davantage raisonnée.
L'appartenance à l'un ou l'autre sexe n'explique évidemment pas tout. D'autres facteurs peuvent interférer. La peur, voire la hantise du conflit renvoient ainsi parfois au souvenir malheureux d'une vie familiale où les problèmes étaient à l'origine de fréquentes disputes et de violentes tensions. Devenus adultes, ces hommes et ces femmes cherchent à éviter l'affrontement, parfois selon un procédé subtil. Certains sont devenus si sensibles à la violence qu'ils s'en défendent en ne l'exprimant quasiment jamais, préférant se taire même lorsqu'ils pourraient à bon droit marquer leur désaccord ou leur divergence d'opinion.
Je me souviens d'une femme constamment agressée par son mari qui lui reprochait continuellement de ne pas travailler et de ne rien faire pour remédier aux problèmes financiers qu'ils connaissaient. Déprimée, incapable de répondre aux attaques de son époux, la femme révéla au cours de nos entretiens un fort sentiment de culpabilité qui ne l'avait pas quittée depuis son enfance. Sa mère était morte alors qu'elle avait trois ans. Son père s'était rapidement remarié et la petite fille avait fini par considérer cette seconde femme comme sa vraie mère. L'attachement était sincère de part et d'autre mais inconsciemment ma patiente se sentait coupable de l'affection que cette femme qui l'avait élevée comme sa propre fille lui portait.
L'exemple montre que le caractère pacifique de certains peut avoir une origine autre que sexuelle. Mais la colère et la violence demeurent néanmoins une caractéristique bien masculine, à tel point qu'aux États-Unis la psychologue June Stephenson a proposé que les femmes américaines déduisent de leurs impôts la part correspondante au coût de la criminalité qui, dans ce pays, s'élève à trois cents milliards de dollars. Motif ? 94 % des détenus et 90 % des meurtriers sont des hommes !
Mais retenons l'essentiel. Aux femmes la fréquence, l'intensité dans l'expression des émotions, positives ou négatives, le jugement favorable porté sur autrui. C'est ainsi qu'elles sont vues, c'est aussi ainsi qu'elles se voient. En revanche, la colère demeure l'apanage des hommes. Le temps est peut-être venu, comme l'écrit la journaliste Marie-Claude Tréglia, « d'un retour des vraies femmes », où il ne serait plus nécessaire « d'être guerrière pour faire son chemin » et où chacune pourrait « exploiter sans complexe le propre de sa féminité ». Le plus intéressant demeure la confirmation scientifique de la nette supériorité des femmes à percevoir et à décoder les sentiments d'autrui. Les résultats des différentes approches se confortent. Les chercheurs ont même mesuré les tonalités vocales et scruté les expressions des visages. Dans plus de 80 % des études, les femmes montrent une perception plus juste de l'émotion ressentie, indépendamment de la situation, de l'âge, de la culture ou du sexe du sujet testé. Aujourd'hui, la seule réserve concerne la capacité à décoder correctement l'expression de la colère. Les femmes semblent reconnaître moins facilement que les hommes les indices qui signalent cette émotion sur un visage, en particulier sur un visage d'homme. Est-ce là le signe de cette volonté positive qui pousse les femmes à ne voir que le bon côté des choses, contrairement à ce qui leur est si souvent reproché, notamment par les hommes ?
Défenses psychologiques
Nous avons vu qu'il fallait distinguer le vécu et l'expression d'une émotion. La distinction est d'autant plus importante que l'on peut vivre intensément un événement – un deuil ou un chagrin d'amour, par exemple – sans rien en laisser paraître et que, le plus souvent, l'entourage jugera de l'affect à son expression.
Là encore, les chercheurs ont examiné les stéréotypes sociaux, observé les faits, analysé les auto-évaluations. À l'exception de la colère, l'expression émotionnelle, plus encore que le ressenti, semble être une caractéristique féminine, que l'on en juge à sa fréquence ou à son intensité. Mais doit-on aller jusqu'à dire qu'un homme angoissé ou triste s'en défend nécessairement en affichant une apparente indifférence ou en adoptant une attitude agressive ? Les larmes ne viennent pas facilement aux yeux d'un homme. Il ne s'agit pas simplement d'une question d'orgueil mais aussi d'une affaire d'hormones. On sait aujourd'hui que la testostérone, l'hormone mâle, émousse l'expression émotionnelle et inhibe les pleurs : un homme qui pourrait pleurer bouderait sans doute moins ! Mais c'est aussi le contexte culturel qui interdit au sexe masculin cette manifestation de sensiblerie mieux acceptée d'une femme. Le statut social joue également. Les hommes que j'ai vus pleurer en avaient honte. Ils s'étaient laissé aller dans un moment d'intimité, auprès de l'être qui leur était le plus proche ou lors d'une consultation justement motivée par le désir d'exprimer cette émotion si longtemps retenue.
La psychologie nous a appris à nous familiariser avec les mécanismes de défense que l'être humain met en œuvre pour se protéger. Nous adoptons, le plus souvent inconsciemment, des attitudes qui nous permettent de nous défendre contre certains sentiments pénibles que nous pouvons éprouver, angoisse, culpabilité, douleur morale. L'esprit emprunte un chemin particulier pour répondre aux pressions affectives et pulsionnelles qui risquent de le submerger. Ces défenses psychiques sont utilisées dans les cinq cas suivants :
• pour maintenir une émotion dans des limites tolérables, par exemple à la suite d'un deuil ;
• pour rétablir un équilibre émotionnel menacé, en différant ou canalisant la brusque poussée de nos instincts, comme au moment de la puberté ;
• pour nous laisser le temps de maîtriser les changements de notre image, survenus, par exemple, à la suite d'un échec personnel ou d'une promotion inattendue ;
• pour supporter une relation conflictuelle mais bloquée dont nous n'arrivons pas à nous affranchir ;
• pour faire face aux conflits majeurs de l'existence (séparation, divorce, etc.).
Ces situations concernent tout autant les hommes que les femmes. Mais là encore les deux sexes n'ont pas un fonctionnement parfaitement identique. Globalement, l'homme se défend plus que la femme, grâce notamment au « mécanisme de projection » qui lui permet de reporter sur autrui les sentiments pénibles, les désirs secrets, les pulsions, surtout agressives, qu'il éprouve. Il intellectualise également davantage, se montrant extrêmement dépendant des interprétations rationnelles qui peuvent être données des événements.
Ces défenses psychiques nous sont particulièrement précieuses dans la vie quotidienne, en particulier lorsque nous devons faire face à des désirs inavouables ou inacceptables, des situations ou des sentiments d'angoisse. Mais elles peuvent parfois constituer une gêne et empêcher d'être suffisamment naturel. Peut-être est-ce ainsi qu'il faut expliquer la retenue parfois excessive que les hommes manifestent dans leurs émotions. Combien hésitent ainsi avant de demander conseil ou de solliciter de l'aide ! C'est souvent à un stade avancé qu'ils se décident à consulter, ce qui ne simplifie évidemment pas l'assistance qu'on peut leur porter. Cette même réserve les amène à négliger, voire à refuser, les problèmes affectifs que connaissent leurs proches. J'ai fréquemment entendu des femmes ou des adolescents se plaindre de ce que leur mari ou leur père ne comprenait pas leurs diffi-cultés, désapprouvait le principe des consultations ou se refusait à me rencontrer. J'ai souvent entendu des hommes assener un énergique mais inutile « secoue-toi » à quelqu'un qui était à bout de forces alors qu'un simple « parle-moi » aurait déjà eu, à lui seul, un effet bénéfique, surtout prononcé par celui dont on attend prioritairement un soutien. J'en ai aussi vu quelques-uns qui, légèrement poussés au départ, ont su, une fois mis en confiance, partager la souffrance affective de leur proche.
Les cultures affectives
Comment parler d'émotions féminines ou masculines sans évoquer la timidité ? Un homme et une femme qui se rencontrent en font rarement l'économie. Rougeurs subites, maladresses, brusque embarras confinant à la niaiserie. Mais de telles manifestations sont liées à des circonstances particulières. En général, la timidité touche davantage les enfants que les adultes. Elle s'estompe ou disparaît avec l'âge. Certains pourtant ne se débarrassent jamais, en grandissant, de cette gêne. D'autres découvrent brusquement un sentiment dont ...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Du même auteur
  3. Titre
  4. Copyright
  5. Dédicace
  6. Introduction
  7. Chapitre I - Tu ne me comprends pas
  8. Chapitre II - Émotions de filles, émotions de garçons
  9. Chapitre III - Hommes et femmes
  10. Chapitre IV - L'Histoire ou le miroir des sentiments
  11. Chapitre V - Science et croyances
  12. Chapitre VI - Le livre des amis
  13. Conclusion - Les noces de Socrate
  14. Notes Bibliographiques
  15. Quatrième de couverture