
- 352 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
À propos de ce livre
« Chacun cherche dans l'être des points d'amour qui soient pour lui, qui le "distinguent", quitte à faire face aux ennuis que ça lui crée, quand il les trouve. Plus généralement, chacun, sujet ou groupe, tente d'exister en partant de son identité, dont il affronte les cassures, et transforme les secousses, comme il peut. Or dans cette démarche, celle de tous sous les formes les plus variées, le peuple juif semble apporter quelque chose par sa façon bien à lui d'exister. Au-delà de ses Textes – d'ailleurs pris et repris pour faire de grandes religions –, son existence, qu'on n'a pas réussi à lui prendre, semble un apport qui dépasse "les Juifs" eux-mêmes, et acquiert une portée non pas singulière ou universelle, mais singulièrement universelle ; de quoi subvertir le clivage habituel entre ces deux termes. Ce livre, explorant un jeu fécond entre l'existence et l'identité, s'adresse à tous ceux qui se sentent étouffer dans leur cadre d'identité ou de fonctionnement, et qui cherchent le passage vers un mouvement existentiel, où "écrire" la vie, soutenir sa texture et la transmettre, peut devenir une source d'énergie, de quoi maintenir l'existence comme une Question toujours vivante – qui serait le propre d'un peuple élargi de "passeurs". » D. S. Philosophe, écrivain et psychanalyste, Daniel Sibony a publié une quarantaine d'ouvrages dont certains font référence, tels que : Entre-deux, Lectures bibliques, L'Enjeu d'exister –analyse des thérapies, Le Corps et sa danse, Les Sens du rire et de l'humour ; ainsi qu'un roman, Marrakech, le départ.
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Informations
Chapitre 1
L’enjeu
Pour un meilleur usage du peuple juif
Ce livre prend le peuple juif comme symbole d’autre chose, d’un certain mode d’exister qui concerne beaucoup de monde, dont chacun en tout cas peut profiter, y compris le peuple juif. S’il évoque ce peuple tout au long, c’est en tant que métaphore de la Question existentielle ; et ce, en explorant des pans entiers de son histoire et de sa réalité, quand elles rappellent cette question.
On verra qu’en ce sens, ce livre est la première tentative de faire en sorte que les « nations » partagent la responsabilité que, depuis si longtemps, le peuple juif a endossée en existant ; la partager, plutôt que de se sentir défiées par elle, ou pire : agacées, voire persécutées1.
Il s’adresse donc à tous ceux qui, justement, veulent penser leur existence ; comme pour leur rendre un aspect de leur vie, de leur être-au-monde, qui est présent dans l’être-juif ; un aspect « existentiel » qu’ils ont dû ignorer, refouler, tenir dans l’indifférence, ou dans l’ordre de l’étrange-et-familier. Certains l’ont rejeté avec violence lorsque, découvrant « du juif » dans leur culture, leurs origines, ils ont, par un effort poignant, tenté de s’en épurer en lui vouant une haine tenace, ou une suspicion débonnaire. D’autres lui témoignent un certain respect, mais se tiennent à distance, n’osant pas penser que cette Chose étrange et familière les concerne. Beaucoup sont prêts à s’en protéger en l’idéalisant ; en la mettant à l’écart comme intouchable et sacrée. Mais ils en perdent le bénéfice.
Tout cela a produit une idée pauvre du peuple juif : on l’écarte, ou on le protège quand on a les idées larges, mais on n’a pas d’idée claire sur l’usage plus intime, plus vivant, qu’on peut faire du mode d’être singulier qu’il incarne – qui pourrait aider chacun à connaître sa propre singularité, à l’ouvrir sur l’universel par des voies plus riches que les voies ordinaires. Cela implique de faire plus ample « connaissance » avec ce peuple comme phénomène existentiel qui, depuis trois mille ans, se transforme et se maintient, aux limites où l’existence n’est jamais évidente. Celle de ce peuple donne à penser parce qu’elle est mise en question, depuis toujours, intégrant comme elle peut ses moments d’inexistence. (Même aujourd’hui, certains doutent que ce soit un peuple, et ajoutent franchement : pourquoi devrait-il avoir un État ?) Disons que ce peuple donne depuis des millénaires des leçons d’inexistence, ou d’existence marquée de failles et de brisures, d’éclipses et de résurgences, de quasi-anéantissement et de renaissance, d’assimilation totale suivie de retours surprenants parmi les jeunes générations. Plutôt que des « leçons », ce sont plutôt des résonances, offertes à qui veut les entendre. Jusqu’ici, à peu de gens, mais ils se font plus nombreux ces temps-ci, comme si de l’avoir vu « tenir » à travers tant d’épreuves les avait rendus curieux ; d’une curiosité contagieuse. C’est qu’en fait, ils sont nombreux à endurer eux-mêmes des secousses d’identité, des rayonnements d’incertitude, et ils constatent que cela peut aider à vivre et à rester plutôt ouvert sur le possible (ouvert sur l’être, dirais-je), à prendre de nouveaux départs, de nouvelles origines – dans la vie, sans attendre l’au-delà, la « fin des temps » ou le grand chambardement.
Au passage, on croisera ceux pour qui l’existence est évidente, et consiste dans l’exercice répétitif d’une identité invariable. Ceux pour qui, quand l’existence est en question, ou quand elle est une question, c’est que « ça va mal » : il y a un problème. Ils ne voient pas que celui-ci, tel un symptôme, frappe à la porte pour ouvrir d’autres mutations. Non, il faut être lisse, impeccable, sans faille apparente. Et si la faille surgit chez l’autre, c’est qu’il est en faillite. Ces braves gens n’intègrent pas l’inexistence, et traquent comme un objet phobique tout ce qui brise la causalité ou le cadre de l’existence « pleine et entière » qu’ils définissent. Or l’existence vivante ne va pas sans cassure interne. Ils projettent donc cette cassure en une simple négation de l’existence suspecte.
Un jour, en ouvrant le journal, j’ai lu ce propos massif : « Le peuple juif n’existe pas. » C’était dit par des « scientifiques ». Cela m’a surpris : je pensais en faire partie, et l’on me disait que j’étais tout seul, qu’on était nombreux à être tout seuls en tant que Juifs2. On verra que cette négation exprime surtout un désir de normalité, de cette normalité féroce qui veut pousser dans le néant ceux qui ne sont pas conformes. Mais alors, les promoteurs de cette négation, qui la croient nouvelle, se retrouvent dans une lignée millénaire que symbolise fort bien le Livre d’Esther3.
Or ce peuple peut exhiber des preuves de normalité, d’intégration réussie, mais il garde un reste irréductible, une sorte d’élan existentiel qui lui est propre, et qui se révèle, de plus en plus, d’une portée générale. D’où l’exigence de mieux comprendre ces « points de judéité » et les rendre aux « nations » comme étant leur bien propre.
Ces points cruciaux auraient pu s’exprimer depuis des siècles si l’on ne s’était confiné à des optiques identitaires (juive, chrétienne, islamique, bouddhiste, rationaliste, scientiste, etc.) où un groupe définit son identité, s’y cramponne et refuse qu’on la lui altère. Cette approche, qui révèle son plein échec, est payée par des refoulements coûteux, des sacrifices exorbitants. Aujourd’hui, même dans le monde islamique où l’identité de la Oumma est très prenante, des peuples se mobilisent et sont prêts à combattre pour leur vie, leur dignité ; la référence identitaire passe au second plan. Quelle que soit la durée de ce « moment », son existence est précieuse ; elle prouve que les carcans identitaires sont surtout des défenses contre l’enjeu d’exister.
Or il semble que le peuple juif maintient cet enjeu parce qu’en un sens, il n’a que ça, il n’a pas eu d’autre choix depuis des millénaires. Et curieusement, la création de l’État hébreu ne change pas cette donnée, même si, par réaction, elle produit chez certains le fantasme d’un effacement des différences, dans un même mode de vie : les mêmes supermarchés de Tel-Aviv et de Ramallah signeraient la même existence pour des identités variées, pacifiées, libres de leurs ancrages originels trop tourmentés4. Mais aucune paix ni entente n’effaceront le conflit entre l’identité pleine et celle qui est marquée de faille ; ce Conflit semble intrinsèque à l’être humain, et il a lieu là-bas dans chacune des deux parties (juive et arabe), même si, au cours de l’histoire, la partie juive semble plus marquée de brisure et l’autre, plus définie et portée sur la plénitude. En fait, le peuple juif comme tel porte ce conflit en lui-même depuis toujours, et cela l’oblige à faire vivre malgré lui, une façon d’être soi et de pouvoir sortir de soi, en étant confronté à l’entre-deux, à l’éventail des possibles entre l’exil de soi et le retour à soi, entre une part et une autre de son identité, qui se révèle morcelée, fissurée ; à la fois très définie et fortement indéfinie, avec dans l’entre-deux une étrange pluralité qui fait qu’un Juif de Wall Street et un autre d’Éthiopie, un religieux ou un laïc, n’ont pas grand-chose en commun, mais tiennent très fort à ce mot juif parce qu’il contient plus qu’un symbole. Il transporte ce que j’appellerai une Hypothèse de vie qui permet de tenir, de continuer coûte que coûte – dans l’ouverture ou la clôture selon les cas, dans le symptôme ou l’interprétation –, mais de ne surtout pas s’arrêter ; sachant que l’errance ramène au « but » un jour ou l’autre, et que le but, une fois atteint, exige un nouveau dé-but. Détail piquant, aujourd’hui, en Israël, des gens se croyant arrivés au but se retroussent les manches et s’attellent à la question : « Qui est juif et qui ne l’est pas ? » Mais oui, qu’on en finisse avec cette indéfinition. Pourtant, même ce projet grotesque a un intérêt symbolique, une résonance universelle : qu’est-ce qui fait que chacun est ce-qu’il-est ? Question qui peut lui donner de l’ouverture pour trouver ce qu’il pourrait être d’autre, ou ce qu’il est déjà comme autre, à son insu. Une sorte de fenêtre sur l’être, au-delà de ce-qui-est, en soi et au-dehors. Cela fait donc deux fenêtres : l’une sur le discours interne, qui est toujours à secouer – à « questionner » dans ses limites ; l’autre sur le monde extérieur, perçu comme hostile ou, en tout cas, très différent, dont on espère qu’il va lui-même évoluer, devenir autre, plus favorable par exemple. L’existentiel du peuple juif implique cette exigence d’assumer deux altérités – celle du monde et de soi-même, qui fait que, en principe, le Juif est toujours en dissension – ou simplement en discussion – avec lui-même, avec la vie, avec son Dieu s’il y croit, et même s’il n’y croit pas ; avec le destin. La dissension implique assez d’accords pour que l’écart ou le décalage aient de l’intérêt.
Fait curieux, ceux qui viennent en psychanalyse sont aussi décalés d’eux-mêmes, en dissension d’avec eux-mêmes, dans une posture d’errance. Ils semblent chercher le point d’altérité à soi, après l’avoir redouté, et en même temps, chercher un point d’accrochage d’où ils puissent dérouler le fil d’une vie. Chacun veut sortir de son symptôme, mais surtout pouvoir vivre sans se fixer sur le passé tout en y prenant des forces. Chacun veut avoir une origine qu’il puisse quitter, pour s’en refaire une autre – une identité-repère qui puisse tenir les secousses, les ruptures. Et l’analyse fait émerger comme des points d’effritement positifs du carcan identitaire, des sortes de « points de judéité » qui évoquent, on le verra, l’enjeu d’exister du peuple hébreu5. Le patient qui les acquiert peut les vivre comme une ouverture sur l’être, plutôt que sur le mode de l’appartenance collective, qui est en partie dépassé. Là-dessus, je témoigne après trente-huit ans de pratique, en tant que psychanalyste, avec des gens de toutes sortes, quelle que soit leur condition – riche ou modeste, avec ou sans pouvoir : aucune de leurs protections, de puissance ou d’image, de façade ou de mal-être ne les tient quittes de cet enjeu d’exister – s’inscrire dans une histoire, avoir des ouvertures un peu au-delà de ce qu’ils sont, un au-delà qui est parfois très en deçà, aux origines précisément, qu’il s’agit d’élaborer. Car ces deux « au-delà de soi », externe et interne, il s’agit de les faire communiquer6. Et l’être-juif s’y connaît en questions d’origines, de transmission et de mémoire. C’est en quoi il peut être utile : qu’apporte-t-il par sa seule présence déjà ancienne ? Que peut-il apporter (quel autre « usage » peut-on en faire) si on l’envisage sous d’autres angles que le oui qu’on lui concède ou le non qu’on lui oppose, ou la simple indifférence ? Il faut donc explorer ce mode d’existence qui semble si « particulier ».
D’autres « existences » problématiques sont aussi riches d’enseignement. Prenez le fameux « Dieu est mort » ; c’est dit depuis si longtemps qu’on se demande pourquoi il n’est pas enterré. À croire que certaines existences se portent d’autant mieux qu’elles sont plus questionnables. Celle du peuple juif se nourrit de son caractère problématique autant qu’elle en souffre. Mais on n’a pas encore compris son schéma, qui n’est pas simple, ni pourquoi « cette histoire » tient toujours, quelles que soient les épreuves. Et comme elle promet de durer, peut-être autant que celle de l’humanité, on peut se demander si ce peuple, plutôt qu’un symptôme de l’humanité, ne serait pas un point singulier de l’ensemble des peuples – un point singulier essentiel dans la variété des nations. Du coup, son enjeu d’exister intéresserait les autres modes d’existence. À une époque où l’on tend vers les lieux communs, au prix de confusions et de dénis, où les forces du consensus veulent masquer les écarts et mettre les voies singulières au ban des convenances, il serait bon de montrer, sur cet exemple, comment fonctionne un « lieu d’être » pas très commun, et en quoi, de ce fait, il concerne tous les autres.
Prendre le peuple juif comme événement de l’humanité, comme existence problématique ou singulière, et voir comment elle ouvre sur l’universel, cela semble une gageure un peu « folle » vu la simple réalité – notamment de ce pays – où des courants puissants convergent contre l’idée d’un « peuple juif », courants nourris par de longues traditions. Tradition catholique : la France, fille aînée de l’Église, pour laquelle ce peuple n’a plus lieu d’être comme tel, car le sens du mot « catholique » c’est justement l’universel ; le peuple « élu », c’est toute l’humanité. Tradition nationale : qu’est-ce qu’un peuple dispersé qu’on ne peut pas assimiler de façon complète et qui, si longtemps, n’a pas eu de pays ? Tradition laïque : qu’est-ce qu’un peuple fondé sur la religion et dont l’État prend la terre des autres, dans un esprit colonialiste. On peut y ajouter le courant islamique qui, tolérant « les Juifs », récuse l’idée de leur souveraineté et de leur peuple7. Ajoutons-y quelques mouvances de Juifs qui récusent cette idée de « peuple », sans doute par crainte – légitime – d’être épinglés sous ce sigle, ou d’être rassemblés comme tels (cela s’est vu), ou d’être mal représentés. Ce refus d’être identifié a son aspect complaisant, il exprime aussi un désir de partir de l’identité pour s’ouvrir à l’existence. En attendant, chacun d’eux se prend pour le peuple juif, façon de le rendre inutile.
Les courants négateurs de ce peuple sont puissants, mais ils ont des limites. Le courant islamique, par exemple, est toujours questionné par des problèmes d’intégration ou d’intégrisme, et il peine à se dégager de ses contraintes identitaires. (Espérons que ses premiers pas dans ce sens, les secousses du monde arabe, voire les révolutions, le rapprochent des questions d’existence plutôt que des fixations contre les ennemis identitaires – juifs et chrétiens – pointés par lui dès l’origine.) La pensée chrétienne bute sur une réelle usure et a du mal à se distinguer du discours humaniste ambiant. Le flux rationaliste a aussi ses limites, celles de toute pensée qui ignore, au plan personnel ou social, la dimension symbolique, aussi vitale que méconnue, aujourd’hui plus que jamais. Or elle semble intrinsèque au peuple juif qui, depuis toujours, ne tient qu’à elle (au point qu’on le prendrait pour un « peuple symbolique »). Et toute pratique de psychothérapie l’indique comme un souci majeur pour qui cherche à entrer dans sa vie, et à ligaturer les forces de perdition qui s’y opposent.
Ceux pour qui l’idée de « peuple juif » relève d’une croyance sont eux aussi dans une croyance : les flux chrétiens ou islamiques croient avoir la version du Message, qui est ancré chez les Hébreux. Le flux rationnel croit fermement que la raison et la science peuvent résoudre tous les problèmes d’existence, ce que démentent les progrès mêmes de la science et les « impasses de la raison » – cette merveilleuse raison qui a tendance à s’affoler quand elle est seule à diriger.
Il faut donc chercher au-delà de ces croyances et repenser le peuple juif comme un passage – possible – vers l’universel ; passage que certains aimer...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Introduction
- Chapitre 1 - L’enjeu - Pour un meilleur usage du peuple juif
- Chapitre 2 - L’Hypothèse du peuple juif
- Chapitre 3 - Le choix du Départ
- Chapitre 4 - L’autre lumière et l’ouverture
- Chapitre 5 - Premières approches « universelles »
- Chapitre 6 - Singulièrement universel
- Chapitre 7 - Exil originaire
- Chapitre 8 - Éternité du retour
- Intermède I - Entre analyse et judaïsme
- Chapitre 9 - Démarche existentielle
- Chapitre 10 - Dynamique d’entre-deux
- Chapitre 11 - Existence increvable
- Chapitre 12 - Mythe, réalité et réel
- Chapitre 13 - L’idée de la vindicte
- Chapitre 14 - La vindicte actuelle
- Chapitre 15 - Écrire contre soi
- Intermède II - Échos de l’expérience « psy »
- Chapitre 16 - Le Livre qui nous lie
- Chapitre 17 - Une fiction réelle
- Chapitre 18 - Entre Juifs et non-Juifs
- Chapitre 19 - Repères signifiants
- Chapitre 20 - Conversions
- Chapitre 21 - Qu’y a-t-il « là-dedans » ?
- Chapitre 22 - Une fausse équation
- Chapitre 23 - Réalité et superstition
- Intermède III - La passion qu’est l’analyse
- Chapitre 24 - Un effet de langue radical
- Chapitre 25 - La Shoah appartient à tout le monde
- Chapitre 26 - La Shoah, l’universel et le singulier
- Chapitre 27 - Israël
- Chapitre 28 - L’être-juif interpelle l’Europe…
- Chapitre 29 - Entre normal et anormal
- Conclusion
- Du même auteur