L' Enfant dyspraxique
eBook - ePub

L' Enfant dyspraxique

Mieux l’aider, à la maison et à l’école

  1. 208 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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L' Enfant dyspraxique

Mieux l’aider, à la maison et à l’école

À propos de ce livre

Votre enfant est maladroit, se cogne partout, il n'arrive pas à s'habiller tout seul, écrit très mal et très lentement… Et s'il était dyspraxique ? Bien que fréquent, ce trouble des apprentissages reste méconnu. Comment le reconnaître ? Que faire après l'annonce du diagnostic ? Quelles sont les conséquences cognitives ? Comment aider l'enfant dyspraxique à atteindre le niveau scolaire que son intelligence mérite ? Comment l'aider à la maison ?Dans ce livre, Caroline Huron utilise ses compétences de médecin pour comprendre les aspects cliniques, son expérience de psychiatre pour évoquer les parcours psychologiques des enfants et de leurs parents, ses connaissances en sciences cognitives et son expérience de mère d'enfant dyspraxique pour vous aider à faire face au mieux aux difficultés rencontrées. Des informations scientifiques solides pour comprendre l'enfant dyspraxique ; des conseils pratiques pour l'accompagner dans la vie quotidienne, à la maison comme à l'école. Caroline Huron est psychiatre, chercheuse en sciences cognitives à l'Inserm dans le Laboratoire de neuro-imagerie cognitive.  

Foire aux questions

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2011
Imprimer l'ISBN
9782738127068
ISBN de l'eBook
9782738184139
Chapitre premier
Qu’est-ce que
la dyspraxie ?
Comment définir la dyspraxie ?
La dyspraxie, appelée aussi trouble de la coordination motrice d’origine développementale1, est définie par le DSM-IV-TR2 comme une réduction des performances dans les activités de tous les jours qui requièrent une coordination motrice, à un niveau inférieur à celui attendu pour un enfant du même âge et de même intelligence. Ce déficit peut se manifester par un retard dans les acquisitions motrices au cours du développement (marche, passage à la position assise, marche à quatre pattes), une maladresse, de mauvaises performances sportives ou une dysgraphie. Pour que le diagnostic puisse être posé, ces mauvaises performances doivent interférer de façon significative avec les résultats scolaires ou les activités de la vie quotidienne. Il ne doit pas exister de pathologie organique associée, telle qu’une paralysie motrice, une hémiplégie ou une dystrophie musculaire. En cas de déficience intellectuelle, les difficultés motrices doivent être plus importantes que celles qui sont habituellement associées à un retard mental du même niveau.
L’élément essentiel à retenir de cette définition est que la dyspraxie est avant tout un trouble de la coordination motrice. Ce sont donc les difficultés rencontrées par un enfant au cours d’activités qui nécessitent de coordonner les gestes qui peuvent permettre d’évoquer un tel diagnostic et non pas des résultats de scores de quotient intellectuel (QI).
La dyspraxie est-elle fréquente ?
Comparée à la dyslexie, la dyspraxie est si peu connue que l’on pourrait penser qu’elle est bien moins fréquente. Il n’existe aucun recensement des cas de dyspraxie en France ou ailleurs. En revanche, il existe plusieurs études de prévalence qui, à partir d’un échantillon extrait de la population, donne une estimation de la proportion d’enfants atteints. Ces études ont été réalisées dans différents pays : en Australie, en Suède, au Niger, à Singapour ou en Grande-Bretagne, entre autres. Elles retrouvent des taux de prévalence variant de 1,8 % à 18 %. La plupart de ces études sont menées sur des échantillons d’enfants âgés de 5 à 12 ans. Le diagnostic de trouble de la coordination motrice est alors posé à partir d’une échelle d’évaluation du mouvement standardisée. Tous les enfants dont les scores sont en dessous d’un certain seuil sont considérés comme atteints. Le taux de prévalence dépend donc du seuil fixé, ce qui peut expliquer en partie les variations observées. L’étude réalisée en Grande-Bretagne porte sur un échantillon de 6 990 enfants âgés de 7 à 8 ans3. Elle est la seule à inclure dans son protocole un test d’évaluation de l’écriture en plus du test d’évaluation des aptitudes motrices. Le taux de 1,8 % observé dans cette étude correspond donc aux enfants qui non seulement ont des performances motrices significativement différentes de celles de leurs pairs, mais aussi une écriture non fonctionnelle. Si l’on s’en tient à la définition proposée par le DSM-IV dans laquelle l’existence d’un déficit moteur doit avoir un impact sur la vie quotidienne pour que le diagnostic de trouble de la coordination motrice soit établi, le taux de prévalence du trouble serait alors de 1,8 %. Il est essentiel de noter que nous parlons ici des dyspraxies d’origine développementale et que toutes les dyspraxies d’origine lésionnelle ou associée à une autre pathologie ne rentrent pas dans ce cadre.
Ces études épidémiologiques retrouvent plus de garçons touchés par un trouble de la coordination motrice que de filles.
Description clinique
Dans une revue regroupant 31 études de cas publiées, Reint H. Geuze4 recense les difficultés les plus fréquemment observées chez des enfants de 4 à 16 ans présentant un trouble de la coordination motrice. Ces enfants peuvent présenter des difficultés lors de l’habillage (en particulier au niveau du laçage des chaussures et du boutonnage des vêtements) et de la manipulation d’outils tels que les ciseaux, les couverts, les outils de bricolage ou de jardinage. À l’école, toutes les activités sollicitant la motricité peuvent être perturbées, en particulier celles qui dépendent de l’écriture manuscrite, de la manipulation d’outils (géométrie, ciseaux) ou du graphisme. Au niveau des loisirs, des difficultés sont rapportées lors des jeux de construction et de manipulation (Lego, puzzles et encastrements, Meccano, etc.), des jeux de ballon et de plein air, et lors de certains sports (corde à sauter, balançoire, skateboard, vélo, natation, escalade, roller, etc.). La locomotion peut être affectée. Les enfants peuvent alors peiner à monter ou à descendre les escaliers, à sauter à cloche-pied, à courir. Lorsqu’ils marchent, ils ont tendance à tomber plus souvent que les autres et à se cogner dans les meubles, les personnes ou les chambranles de portes. Enfin, comme l’indique la définition du trouble, les enfants présentent fréquemment des retards dans les étapes du développement moteur, et ont besoin de plus de temps et d’effort pour acquérir certaines compétences motrices (telles que la nage ou la pratique du vélo).
images
Troubles moteurs
La dyspraxie affecte le développement de la coordination du mouvement, des compétences sensori-motrices, le contrôle postural et l’équilibre.
Coordination motrice
En raison de leurs mouvements lents et imprécis, les enfants dyspraxiques sont souvent qualifiés de maladroits. Ils renversent les verres, cassent la vaisselle, versent l’eau à côté du verre ou le font déborder. Gaston Lagaffe en herbe, bien malgré eux, ils s’entendent répéter à longueur d’année et sur tous les tons : « Fais attention ! » Au-delà de la maladresse, ils peuvent échouer à réaliser certains gestes complexes comme lacer leurs chaussures, lancer ou attraper une balle.
Ces constatations cliniques sont confirmées par les études scientifiques qui s’intéressent à la réalisation de tâches motrices. Dans leur ensemble, elles mettent en évidence une lenteur, une inexactitude, une imprécision et une variabilité plus importantes de la performance motrice dans le groupe des enfants dyspraxiques comparés à leurs pairs sans troubles développementaux. Ainsi, lors d’une tâche au cours de laquelle l’enfant presse une touche de départ puis doit presser une touche constituant la cible qui lui est indiquée par une lumière, on observe que les enfants dyspraxiques ont des mouvements plus lents et font plus d’erreurs que les enfants du groupe contrôle5. Ils initient souvent le mouvement avec retard, et le temps qu’ils mettent à accomplir le geste est non seulement globalement plus long, mais aussi plus variable d’un essai à l’autre. Des travaux montrent aussi que les enfants dyspraxiques peuvent rencontrer plus de difficultés à interrompre une tâche motrice ou à adapter la trajectoire de leur mouvement au fur à mesure de son exécution6. Ces difficultés pourraient expliquer la propension des enfants dyspraxiques à se cogner un peu partout, et en particulier dans les chambranles de porte. Quand ils ont mal calculé leur trajectoire au départ, ils semblent incapables de la rectifier pour éviter un obstacle. On imagine le nombre de conflits que cela peut générer au sein d’une fratrie, et encore plus dans la cour de l’école où des enfants surgissent de partout à tout moment. « Petit, me raconte Françoise, mon fils était un vrai bulldozer. Au jardin d’enfants, il allait d’un point à un autre, tout droit, et tout ce qui surgissait sur son chemin, petites filles comprises, volait. »
On ne constate pas une lenteur de mouvement dans toutes les tâches. Certaines études, au contraire, mettent en évidence une accélération du mouvement chez les enfants dyspraxiques. C’est le cas d’une étude dans laquelle les enfants doivent tracer un trait entre deux cercles7. Les enfants dyspraxiques sont plus rapides à exécuter le geste que les enfants du groupe contrôle, mais ils font significativement plus d’erreurs. Dans leur ensemble, ces résultats suggèrent que les enfants dyspraxiques ont des difficultés à adapter la vitesse de leurs mouvements afin qu’elle soit compatible avec un niveau de performance acceptable. Le plus souvent, l’accélération du mouvement se fait chez eux au détriment de l’exactitude de la performance. Cela signifie que, pour obtenir un niveau de performance équivalent à celui des autres enfants, ils peuvent être contraints de ralentir leurs gestes. Les résultats montrent aussi que, dans un certain nombre de tâches, en dépit du ralentissement de leur mouvement, ils ne parviennent pas à atteindre le niveau de performance de leurs pairs, comme l’indique la coexistence d’une vitesse plus lente et d’un taux d’erreurs plus élevé rapportés dans plusieurs études.
Compétences sensori-motrices
Les difficultés sensori-motrices sont évoquées dans les études qui retrouvent des difficultés chez les enfants dyspraxiques à reproduire des gestes par imitation8. Dans ces études, on mime devant les enfants des gestes de la vie de tous les jours, tels que se brosser les dents, et on leur demande de les reproduire. En moyenne, les enfants dyspraxiques ont des performances significativement perturbées lors des tâches d’imitation lorsqu’on les compare aux enfants du groupe contrôle. Par ailleurs, il semble qu’ils ne parviennent pas non plus à générer spontanément ces gestes lorsqu’on les y incite verbalement (« Montre-moi comment tu te brosses les dents »), ce qui pourrait suggérer qu’ils ont des difficultés à accéder à une représentation du geste stockée en mémoire ou que cette représentation est elle-même perturbée.
La coordination œil-main a été particulièrement étudiée dans les tâches de pointage manuel dans lesquelles l’enfant doit placer des punaises sous une table en faisant correspondre la localisation de la punaise et celle d’un point dessiné sur la table9. Les enfants dyspraxiques font plus d’erreurs et présentent une plus grande variabilité spatiale dans leurs réponses que les enfants du groupe contrôle. Ces résultats rendent compte des difficultés observées chez de nombreux enfants dyspraxiques lors des tâches de dénombrement dans lesquelles il faut pointer les objets pour les compter.
Équilibre et contrôle postural
Les troubles de l’équilibre sont fréquents chez les enfants dyspraxiques qui peinent à se maintenir sur un pied sans tomber et ont bien du mal à sauter à cloche-pied. Ces difficultés d’équilibre statique ont été objectivées lors d’études qui montrent que les enfants dyspraxiques utilisent plus de mouvements de type balancement pour maintenir leur équilibre et qu’ils modifient plus fréquemment et plus rapidement la position de leur centre de gravité. Ces résultats sont retrouvés lorsque les enfants sont debout sur leurs deux pieds ou en équilibre sur un seul. La capacité à rétablir un équilibre menacé apparaît aussi comme défaillante chez un certain nombre d’enfants. Des expérimentations dans lesquelles on place les enfants dans une fausse pièce suspendue au plafond par un filin et que l’on peut donc faire bouger révèlent que les enfants dyspraxiques doivent effectuer des mouvements de balancier beaucoup plus amples et plus nombreux que les enfants du groupe contrôle pour ne pas tomber. Ces difficultés d’équilibre pourraient exister aussi lors de la marche, conduisant les enfants dyspraxiques à adopter une démarche particulière : pas plus petits, marche sur la pointe des pieds, pieds posés à plat, abaissement du centre de gravité, asymétrie prononcée, flexion des hanches excessive, mouvements saccadés… Certaines études ont mis en évidence que ces troubles de l’équilibre étaient majorés par la fermeture des yeux de façon bien plus importante chez les enfants dyspraxiques10. Une étude a aussi montré qu’à la différence des enfants du groupe contrôle ils ralentissent lorsqu’ils doivent marcher dans le noir et augmentent leurs mouvements de balancement du tronc pour ne pas tomber. Ces résultats suggèrent que le maintien de l’équilibre dépendrait davantage des informations visuelles chez les enfants dyspraxiques.
Les enfants dyspraxiques sont souvent avachis sur leur siège. Cette posture leur vaut nombre de remontrances : « Tiens-toi droit ! », s’entendent-ils dire. Loin d’être le reflet d’une quelconque paresse, cette posture révèle un déficit du contrôle postural. Cette hypotonie peut être globale ou ne toucher que l’axe central du corps. D’autres enfants présentent au contraire une hyperextension axiale.
Force musculaire
Il a été suggéré que les moins bonnes performances motrices des enfants dyspraxiques pourraient aussi être expliquées par des déficits de force musculaire. De fait, les études qui s’intéressent directement à l’étude de la force musculaire maximale générée par les enfants, par exemple lorsqu’ils plient ou tendent les jambes, constatent une diminution mesurée par électromyogramme chez les enfants dyspraxiques comparés aux enfants du groupe contrôle11. Il reste néanmoins difficile de déterminer si ces anomalies contribuent aux moindres performances motrices des enfants ou si elles sont la conséquence d’une moindre participation à des activités motrices dans la vie quotidienne. L’absence de pratique sportive pourrait alors suffire à expliquer le déficit de force musculaire de ces enfants.
Ce déficit n’est pas retrouvé dans les études qui s’intéressent à la force des doigts. Dans une expérience dans laquelle l’enfant doit appuyer sur une manette avec un doigt, la mesure de la force maximale ne permet pas de détecter de différence entre le groupe des enfants présentant un trouble de la coordination motrice et le groupe contrôle. En revanche, cette étude met en évidence une difficulté des enfants dyspraxiques à maintenir stable la pression qu’ils exercent sur la manette12. La régulation de la force musculaire pourrait donc être perturbée en elle-même, avec pour conséquence un déficit de la précision des gestes.
Difficultés bucco-linguales
L’atteinte motrice peut aussi concerner la sphère bucco-linguale. Les enfants atteints de troubles de la coordination ont souvent bavé beaucoup et longtemps, vomi plus fréquemment que les autres, et certains ont tardé à passer de la nourriture moulinée, en purée, aux aliments en morceaux. Beaucoup d’enfants dyspraxiques mâchent la bouche ouverte, ce qui achève de rendre leur tenue à table peu conforme aux normes actuelles. Ils peuvent avoir des difficultés à souffler et à siffler, à cracher les noyaux des fruits et s’étranglent souvent avec les...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Dédicace
  5. Introduction
  6. Chapitre premier - Qu’est-ce que la dyspraxie ?
  7. Chapitre 2 - Du diagnostic à la reconnaissance de handicap
  8. Chapitre 3 - Être parent d’un enfant dyspraxique
  9. Chapitre 4 - Éduquer un enfant dyspraxique
  10. Chapitre 5 - L’enfant dyspraxique et l’école
  11. Chapitre 6 - Les démarches administratives
  12. Conclusion - Encore un effort !
  13. Sigles
  14. Où trouver des informations ?