
- 336 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
À propos de ce livre
Nous avons parfois du mal à nous sentir heureux… Où chercher alors le bonheur ? Et surtout, peut-on apprendre à être heureux ? Ce livre très concret vous permet de faire le point sur vos aptitudes au bonheur, et vous offre toutes les clés pour bâtir peu à peu une vie plus heureuse. Faites-vous confiance : vous pouvez être heureux ! Christophe André est médecin psychiatre à l'hôpital Sainte-Anne, à Paris. Ses livres ont rencontré un immense succès : L'Estime de soi, La Force des émotions, Comment gérer les personnalités difficiles (avec François Lelord) et La Peur des autres (avec Patrick Légeron).
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Informations
Deuxième partie
Comprendre et défendre
le bonheur
le bonheur
Chapitre 4
Où chercher le bonheur
« Nous cherchons tous le bonheur, mais sans savoir où, comme des ivrognes qui cherchent leur maison, sachant confusément que cela existe… »
VOLTAIRE
Ah, les recettes du bonheur…
Il en est des pragmatiques, comme celle du poète romain Martial : « Un petit héritage, un champ fertile, un foyer sans histoire, un corps vigoureux, un doux sommeil… » D’autres sont à dominante alimentaire, par exemple chez Jean-Jacques Rousseau : « Le bonheur, c’est un bon compte en banque, une bonne cuisinière et une bonne digestion. » Il en existe aussi des méthodiques, voyez le philosophe Arthur Schopenhauer : « Au premier chef : gaieté de caractère, eukolia, un tempérament heureux… L’accompagne d’abord et avant tout la santé du corps… En troisième lieu, repos de l’esprit… En quatrième lieu, des avantages extérieurs : une très petite quantité56… » Il y a également les convictions de quelques découragés tels que Bossuet : « Le bonheur humain est composé de tant de pièces qu’il en manque toujours. » D’autres recettes, enfin, sont assez suspectes quant à l’impartialité de leur auteur, comme cette définition fameuse de Flaubert : « Être bête, égoïste et avoir une bonne santé : voilà les trois conditions voulues pour être heureux. »
Mais aujourd’hui, que savons-nous au juste de ce qui compose le bonheur ? Les réflexions des philosophes et les recherches des scientifiques ont-elles abouti à quelques certitudes ? Voici un tour d’horizon des connaissances et convictions actuelles sur un sujet éternel…
Promesses et artifices : le bonheur sur commande
Le bonheur vite et bien… Si l’on ne sait pas où chercher le bonheur, alors notre société marchande se chargera de nous proposer — ou mieux, de nous vendre — des solutions. Celles-ci vont-elles s’avérer satisfaisantes pour autant ? Que peuvent l’argent, les biens matériels et les drogues diverses dans nos aspirations au bonheur ? La réponse politiquement correcte est : « Rien ! Le bonheur ne s’achète ni ne se convoque. » Est-ce toujours vrai ?

« L’argent ne fait pas le bonheur », dit le proverbe. « Mais il y contribue », a-t-on coutume d’ajouter. Les scientifiques ont étudié la question : il semble en fait que l’argent augmente le bonheur des plus pauvres, jusqu’à un certain seuil, selon ce que l’on nomme un effet « plateau » (voir la courbe ci-dessous). La misère matérielle pose de nombreux obstacles au bonheur, et il apparaît qu’il existe l’équivalent d’un SMIB (Seuil Minimum d’Induction du Bonheur), en dessous duquel les choses sont bien compliquées. Atteindre ce seuil n’offre pas le bonheur, mais se trouver en dessous l’empêche le plus souvent. En revanche, au-delà de ce seuil, l’augmentation des ressources financières n’a plus qu’un impact limité sur le sentiment subjectif de bien-être.
D’intéressantes études ont montré que l’augmentation très nette du revenu moyen des Américains entre 1960 et 1990 ne s’était pas accompagnée de la moindre augmentation du pourcentage de personnes se déclarant heureuses57. Le suivi individuel d’une cohorte de personnes, sur une durée de dix ans, montre que les fluctuations financières, à la hausse comme à la baisse, ne modifient pas le niveau moyen du bien-être58. C’est finalement ce que constatait avec humour l’écrivain Jean d’Ormesson : « Contrairement à ce que croient les pauvres, l’argent ne fait pas le bonheur des riches. Mais contrairement à ce que croient les riches, il ferait celui des pauvres. »

Les rapports entre revenus financiers et bien-être se stabilisent au-delà d’un seuil minimum59.
Une autre question est souvent posée : trop d’argent ne rend-il pas malheureux ? Si la réponse était positive, la courbe des rapports argent/bien-être, que nous vous présentons, devrait redescendre à son extrémité droite. Mais regardez bien : ce n’est pas le cas (hélas ?). Selon quelques études, les très riches semblent même pouvoir accéder à quelques bonheurs supplémentaires… De quoi donner raison à Jules Renard, méfiant à l’égard du discours des gens riches : « Si l’argent ne fait pas le bonheur, rendez-le ! » Cependant, ces résultats sont à prendre avec de grandes précautions, car ils concernent un très petit nombre de personnes.
Par ailleurs, plus que la possession de l’argent pour lui-même, c’est évidemment la satisfaction qu’apporte cet argent qui influe sur le sentiment de bonheur60. Comme le disait l’éditeur Bernard Grasset : « Ce n’est pas à la possession des biens qu’est attaché le bonheur, mais à la faculté d’en jouir. » On sait qu’il existe deux façons d’être riche : avoir beaucoup d’argent ou avoir peu de besoins.
L’écrivain Joseph Delteil abandonna Paris, alors que sa notoriété grandissait dans le milieu littéraire des années 1930, pour se retirer dans une petite maison perdue dans la garrigue des environs de Montpellier. Il y vivait avec son épouse, dans un dénuement quasi ascétique : mais il était le plus heureux des hommes, et l’ouvrage de photos consacré à son existence retirée est illuminé par le bonheur de Delteil, posant dans sa vieille veste de velours rapiécée ou à sa table de travail encombrée d’objets de récupération et de mémoire, totalement hétéroclites, et composant un joyeux capharnaüm. Une maison, de l’amour, de la nourriture, et le spectacle de la nature : il n’en fallait pas plus à Jospeh Delteil, romancier de génie, pour vivre pleinement heureux61.
Les gagnants du Loto
Beaucoup d’études ont été conduites auprès des gagnants de loteries diverses. Assez unanimes, ces travaux montrent que, passé la bouffée de joie à l’annonce du gain (« Mimine, tu as gagné le gros lot ! »), le bonheur et le bien-être de ces « heureux gagnants » sont en fait de même niveau que ceux de personnes n’ayant pas gagné. Un an après, ils en sont au même point de bien-être qu’avant d’avoir gagné62. Nombreux sont ceux qui signalent les multiples ennuis que leur brusque fortune a provoqués63 : conflits avec la famille, les collègues et les voisins si l’on garde le même milieu de vie ; difficultés d’adaptation au nouvel entourage social si l’on en change… Et pour certains, encore pire : ruinés, ils ont désormais des regrets. Car il y a une injustice supplémentaire en matière d’argent : être riche, cela s’apprend dès l’enfance !
Concluons donc : les très pauvres ont plus de risques d’être malheureux à cause de leur pauvreté, les très riches ont quelques chances, s’ils s’y prennent bien, d’être un peu plus heureux. Et entre les deux, pas grand-chose à attendre de l’argent pour le bonheur…

En septembre 2002, le fabricant automobile Mercedes vantait sa Type A, petit véhicule urbain, sous le slogan : « Les dimensions idéales du bonheur. » Il n’était pas le premier à utiliser le bonheur comme vecteur publicitaire : nous avions déjà connu : « Le bonheur, c’est simple comme un coup de fil » (France Télécom), « Le bonheur est dans le prix » (Hertz), « Le bonheur, si je veux » (Club Med), et, en plus menaçant, « C’est fou comme on s’habitue au bonheur », destiné à promouvoir des assurances du Crédit agricole…
La publicité fait grand cas et grand usage du bonheur, et nous bombarde d’images supposées l’évoquer : couples buvant paisiblement du café en se regardant avec amour, enfants épanouis dans de belles voitures… De toute évidence, elle a compris qu’il s’agissait d’une aspiration universelle et d’une motivation puissante. La proposition sous-jacente à ces images et messages a au moins l’avantage de la simplicité : vous pouvez accéder facilement et rapidement au bonheur par l’achat, la possession et la jouissance de biens matériels.
Une de mes patientes m’avait un jour raconté qu’à la mort de sa mère, son frère et elle avaient découvert, en visitant les placards de cette dernière, des quantités de livres, vêtements, appareils électroménagers et autres produits de beauté, soigneusement rangés et intacts dans leurs emballages jamais ouverts. La vieille dame, isolée, rivée à sa télévision cédait régulièrement aux sirènes du téléachat, en s’offrant toutes ces promesses de petits bonheurs vantés par de si gentils présentateurs…
Inutile de développer cependant un puritanisme absolu envers les biens matériels : acheter ou s’acheter quelque chose n’empêche pas le bonheur, et parfois en procure un peu, même si les promesses ne sont pas toujours tenues. Attention, à l’inverse, de ne pas être des victimes trop faciles : la publicité pèse beaucoup plus sur nous que nous ne l’imaginons. Woody Allen disait : « Les méchants ont sans doute compris quelque chose que les bons ignorent… » Permettons-nous un peu de manichéisme : remplaçons méchant par publicitaire, et gentil par consommateur. Puis regardons plus attentivement les pubs à la télé, en nous demandant ce que cherchaient à provoquer ceux qui les ont conçues…
99 francs de bonheur
« Je me prénomme Octave… Je suis publicitaire : eh oui, je pollue l’univers. Je suis le type qui vous vend de la merde. Qui vous fait rêver de ces choses que vous n’aurez jamais… Dans ma profession, personne ne souhaite votre bonheur, parce que les gens heureux ne consomment pas. Votre souffrance dope le commerce… L’hédonisme n’est pas un humanisme : c’est du cash-flow… »
Un patient déprimé (et donc très sensible au côté sombre de certaines situations, anodines aux yeux des gens pressés) m’avait un jour raconté la vague de tristesse qui l’avait submergé dans un aéroport :
« C’était un vendredi soir, mon avion avait été retardé, et j’avais une heure à perdre. Je déambulais dans les galeries marchandes et je suis tombé devant un magasin de jouets. Debout devant la vitrine, j’observais deux cadres bien vêtus, un homme et une femme, choisir nerveusement des cadeaux, chacun dans leur coin, probablement pour leurs enfants. Ils venaient sans doute de donner à la vendeuse l’âge de leurs gosses, pour avoir le dernier cadeau à la mode, que ceux-ci ne pouvaient encore posséder. Ils avaient l’air pressés et de mauvaise humeur. Je me suis senti tout à coup affligé par cette scène. J’avais l’impression qu’ils achetaient des cadeaux pour compenser leur absence, je me faisais tout un film : ils n’étaient jamais chez eux à cause de leur boulot, alors ils culpabilisaient et se rachetaient en gâtant leurs enfants, en étouffant leurs plaintes éventuelles de montagnes de cadeaux. J’imaginais l’enfant recevoir le cadeau avec une vague excitation, puis tourner le dos au parent coupable de ne pas assez être là… Je trouvais tout à coup ce magasin sinistre, malgré les sourires des nounours et les paillettes de la vitrine. »
Comment entretenir un rapport sain avec les biens matériels ?
Voici l’avis de Bossuet, prêtre célèbre pour ses Sermon...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Du même auteur chez Odile Jacob
- Copyright
- Dédicace
- Introduction
- Première partie - Le bonheur est-il possible
- Deuxième partie - Comprendre et défendre le bonheur
- Troisième partie - Construire le bonheur
- Quatrième partie - Où en êtes-vous avec le bonheur
- Pour en savoir plus
- Hommages
- Remerciements
- Notes