
eBook - ePub
Au début de la vie psychique
Le développement du petit enfant
- 374 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
À propos de ce livre
Voici, réunies et présentées par Julien Cohen-Solal et Bernard Golse, les contributions des meilleurs spécialistes du bébé et de l'enfant qui font le point, de façon concise et accessible, sur ce qu'on sait aujourd'hui de son développement, de ses capacités, des interactions avec son environnement et sa famille de 0 à 3 ans : les premiers liens, le rôle des interactions, le fonctionnement de l'inconscient, les stimulations extérieures, l'influence de l'affectif dans l'intelligence, l'émergence de la pensée, le développement du langage et de la conscience de soi, les relations avec la mère, le père, les frères et sœurs, la sexualité. Rien n'est laissé dans l'ombre. Cet ouvrage d'allure encyclopédique est un instrument indispensable pour les parents qui veulent comprendre, pour les professionnels qui veulent rester au fait des recherches les plus récentes. Pédiatre, Julien Cohen-Solal est l'auteur avec René Frydman de Ma grossesse, mon enfant. Bernard Golse est chef du service de pédo-psychiatrie de l'hôpital Saint-Vincent de Paul à Paris et professeur de psychiatrie à l'Université de Paris-V.
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Informations
Les premières représentations mentales : L’émergence de la pensée
Bernard Golse
L’émergence de la pensée fait couler pas mal d’encre, en ce moment, et c’est un sujet qu’on aurait pu croire en grande difficulté parce qu’il n’est jamais facile de penser l’origine des choses que ce soit de la pensée, de l’univers, du temps… Comme on le sait, le point zéro des processus échappe, sans doute, en grande partie, au psychisme humain, par essence, intrinsèquement. Tout ce que l’on peut faire, c’est essayer de s’approcher des points zéro pour tenter de se forger des représentations mentales qui pourraient en rendre compte, mais on ne peut prononcer de vérités absolues sur le début de quoi que ce soit, pas plus sur le début de la pensée que sur le début de la vie ou le début du temps. Donc, ma prétention n’est pas de dire des vérités absolues là-dessus, mais d’aider — si c’est possible — nos capacités de représentation et de sublimation, à se donner du matériel pour se représenter à soi-même quelque chose qui reste, en fait, irreprésentable et qui le restera toujours. Jusqu’à maintenant, enfin depuis longtemps, les voies par lesquelles on essayait de se représenter les débuts de la pensée étaient assez limitées, et, parmi ces modèles, l’approche mythologique était probablement une des plus fécondes. Les mythes ne sont pas des vérités scientifiques. C. Lévi-Strauss a réfléchi sur les rapports entre la science et la mythologie, et, à propos des données scientifiques au sens pur et dur, il dit que ces données scientifiques comportent une dimension très métonymique, c’est-à-dire quelque chose qui se focalise sur un point particulier, qui ne pose qu’une question à la fois, qui donne un résultat qui n’est lisible que dans une seule perspective et qui ne donne qu’une seule réponse à la fois à une question donnée. Donc, quelque chose de convergent, « en pointe ». Alors que les mythes au contraire comportent une dimension plus large, plus métaphorique, quelque chose « en éventail » ouvert qui ne prétend pas donner une réponse absolue aux différentes questions, mais, là aussi, des modèles de pensée qui souvent répondent à plusieurs questions à la fois et qui supportent plusieurs lectures simultanées, donnant des ébauches de réponses aux grandes questions existentielles, à savoir justement l’origine de la vie, l’origine de la terre, l’origine de la pensée. Et, pour ne citer que lui, il y a le mythe d’Adam et Ève, par exemple, qui donne une réponse à l’origine de la vie. Une lecture possible du mythe d’Adam et Ève montre bien que l’observation du bébé est une fonction indispensable au sein de la relation parents-enfant, que le bébé a besoin d’être observé pour se développer normalement. Ce n’est pas une invention des psychanalystes, car, depuis qu’il y a des bébés sur terre, il y a des gens qui les observent : par exemple, la mère observe le bébé, le père observe la mère et le bébé…
L’observation de l’enfant au sein de la triade fait partie intégrante des besoins de l’enfant. Et vous savez justement qu’Adam et Ève sont les seuls êtres humains à ne pas avoir été observés, pour la bonne raison qu’ils n’ont pas été bébés. Eh bien, le mythe nous montre que cela ne leur a pas porté chance pour la suite de leur évolution !
En dehors de l’approche mythologique, on n’avait guère d’éléments disponibles et on pouvait se dire qu’on aurait du mal à avancer. Au cours des dernières décennies, cependant, on est allé un peu plus loin dans les réflexions sur les origines de la pensée, grâce à trois grandes sources de travail qui sont les suivantes :
Premièrement, l’observation directe des bébés, qui apporte beaucoup sur la façon dont on peut se représenter le fonctionnement psychique initial de l’enfant.
Deuxièmement, l’étude approfondie des processus autistiques ou psychotiques très précoces dans l’idée, non partagée par tout le monde mais pourtant assez répandue, que les processus autistiques et psychotiques précoces nous montrent de manière grossie, comme au ralenti, des mécanismes psychiques qui sont à l’œuvre chez tous les enfants, dès le début de leur vie, de manière très fugitive. Tellement fugitive que, parfois, on ne s’en aperçoit pas alors que là, la pathologie a un rôle de freinage et de grossissement des choses permettant d’observer les processus psychiques initialement à l’œuvre chez l’enfant.
Troisièmement, les données de la psychanalyse dans son ensemble parce que l’on sait bien que, dans la relation analytique, dans la cure analytique, il y a une reprise, une réactivation de toute une série de mécanismes qui étaient à l’œuvre au début de l’histoire du sujet dans ses relations d’objets précoces comme, par exemple, des mécanismes de clivage, et de projection, c’est-à-dire des mécanismes très importants et normaux dans le cours du développement précoce.
Ces trois nouvelles sources de travail ont relancé la réflexion sur l’émergence des premières représentations mentales puisque la vie psychique, cela consiste surtout à pouvoir se donner une représentation du monde, des représentations de soi-même, et des représentations des relations qu’on a avec le monde et qu’on a avec soi-même.
Quand on est capable de cela, on a déjà de quoi faire, mais la vie psychique normale, c’est aussi d’avoir une certaine souplesse de ces représentations, d’avoir un certain jeu et une certaine liberté de jouer avec ses représentations mentales.
Je voudrais dire aussi qu’il ne s’agit pas seulement de savoir comment se mettent en place certaines représentations mentales (même si j’essaierai de donner un modèle qui éclaire un peu cela), mais il s’agit aussi de tenter de comprendre comment chacun de nous peut penser du nouveau. Parce qu’il se trouve qu’aucun de nous ne pense de la même manière, alors que nos perceptions sont probablement assez proches les unes des autres.
Ainsi, chacun a à faire surgir du nouveau dans son monde représentationnel. Il y a donc un travail essentiel à faire parce que l’appareil psychique n’est pas simplement une machine qui décode et qui trie, sinon on aurait tous le même monde représentationnel interne.
Au-delà de ce préambule, je voudrais maintenant poser une question un peu abrupte et qu’on n’a pas souvent l’habitude de se poser.
Pourquoi pense-t-on ?
Ce n’est sans doute pas une nécessité absolue, car il y a beaucoup d’espèces vivantes qui ont l’air de vivre sans penser. Alors pourquoi pense-t-on ? Si je le savais, cela se saurait !
Ce que je peux vous proposer, ce sont seulement des pistes de réflexion.
1. La première, c’est que la pensée fait partie du système pare-excitation de l’enfant. Vous savez que l’enfant naît prématuré par rapport à d’autres espèces, qu’il a absolument besoin de l’environnement des adultes de son espèce comme auxiliaire de toute une série de ses fonctions. Cela est tout à fait évident pour les besoins corporels : au début, il a besoin de la mère pour pourvoir à son alimentation, à sa sécurité, à sa croissance, à sa santé, et puis, peu à peu, grâce à l’acquisition de l’autonomie, il va intérioriser, prendre à son compte toute une série de ces fonctions et pouvoir lui-même veiller à sa sécurité, à sa faim, à sa toilette…
Il en va de même pour la pensée. Au début, le bébé a besoin d’un autre pour penser ses propres perceptions et, s’il n’avait pas cet autre-là, il serait confronté directement au monde environnant. La pensée est une espèce de filtre entre la perception et les objets, dans la rencontre avec les objets. Finalement, on n’est jamais au contact direct des objets extérieurs (quand je dis objets, je veux dire choses et personnes).
Entre les choses extérieures et nous, il y a toujours la représentation interne qui joue comme filtre. Cela est évident dans les relations avec les parents, par exemple. Vous savez bien que les enfants peuvent avoir le sentiment d’avoir des parents sadiques, cruels, tyranniques, alors même que, dans la réalité, pour un tiers observateur, les parents sont tout à fait laxistes et faibles.
Mais l’enfant, lui, est en relation avec ses parents de chair et d’os à travers le filtre de ses représentations internes et il a pu construire des représentations internes fort décalées par rapport à la réalité qui apparaît à l’autre. Donc, ce filtre, ses représentations mentales sont un intermédiaire, une espèce de tamis qui évite la rencontre directe avec l’objet, et, d’un point de vue phénoménologique d’ailleurs, on peut dire que cette rencontre directe avec l’objet est en fait impossible, ou peut-être n’existe-t-elle que dans des cas très particuliers qui sont justement du registre de la psychose avec toutes les angoisses d’engouffrement qui s’y attachent.
Le psychotique, parmi ses angoisses, a peut-être celle de rencontrer l’objet en direct, sans représentation intermédiaire avec la peur d’être envahi et englouti par l’objet. Ainsi, l’activité de pensée est un aspect du système pare-excitation. Je vous rappelle que pour le bébé, le pare-excitations qui le protège a une partie interne et une partie externe. Partie externe assurée par les adultes, et partie interne assurée par l’enfant. Je crois que là, dans la partie interne, il y a, par exemple, la variation de la vigilance du bébé bien décrite par T.B. Brazelton où l’on voit que l’enfant peut faire varier ses états de vigilance en étant plus ou moins « branché » ou « débranché » par rapport à l’extérieur. Quand il dort, il est débranché, quand il est dans l’état de « disponibilité alerte », au contraire, il est plus réceptif par rapport à l’environnement, et il y a tout un continuum entre les deux états. Là aussi, c’est une façon de se protéger, et on voit très bien d’ailleurs comment certains enfants aux prises avec des parents psychotiques très malades peuvent faire varier de manière défensive leur niveau de vigilance et s’endormir, par exemple, à des moments où on ne s’y attend pas. Donc, il y a dans ce système pare-excitation une partie qui est d’emblée à la charge du bébé, et c’est justement l’établissement progressif d’une capacité de pensée qui va établir un filtre entre le dedans et le dehors.
2. Deuxième intérêt de l’activité de pensée : la relation que l’on a avec les objets externes est forcément très discontinue. Quand on est dans l’utérus maternel, on est là encore pendant quelque temps en relation d’emboîtement continu avec l’objet extérieur, même si on ne le vit probablement pas à ce moment-là comme un objet extérieur. Il y a cette perfusion transplacentaire continue, mais, dès qu’on est à l’air libre, on est séparé de l’utérus et, la vie durant, confronté à une expérience de séparation permanente. On va se séparer du sein, on va se séparer de la mère, on va vivre la séparation par rapport aux matières fécales, on va se séparer jusqu’à la mort.
C’est une succession de séparations qu’il faut affronter de la meilleure manière possible. Un des moyens de lutter contre la séparation avec les objets externes, c’est de compenser ces ruptures par un recours interne à la représentation. Autrement dit, quand l’objet extérieur n’est plus là, on peut au moins y penser. Il y a une continuité très importante, quand tout va bien, de la relation avec l’objet interne qui est un moyen d’atténuer la difficulté, la douleur et la souffrance de la discontinuité obligatoire aux objets extérieurs. L’activité de pensée a une fonction très réparatrice par rapport aux séparations, et vous savez bien que, quand on doit se séparer des choses ou des gens qu’on aime, on peut alors y penser, et c’est une manière d’atténuer la souffrance.
3. Et puis, je crois aussi qu’un autre intérêt de l’activité de pensée, c’est qu’elle consolide ce qu’on pourrait appeler les bases narcissiques de l’individu, c’est-à-dire que se sentir penser, c’est quelque chose qui favorise la continuité du sentiment d’exister. Autant dans l’ordre de la santé physique, quand tout va bien, on ne sent pas trop son corps (ce n’est qu’en cas de souffrance qu’on sent ses organes, son corps), autant, quand tout va bien, penser est quelque chose dont on peut tirer du plaisir en continu. Se sentir penser, se sentir comprendre, ça fait plaisir, on se sent exister davantage, ça concourt au plaisir narcissique du sujet, au sentiment de sa propre continuité d’exister.
Voilà ce que je voulais dire sur le pourquoi on pense, ce qui ne résout en rien le comment on se met à penser.
Comment est-ce qu’on se met à penser ?
Je vais essayer de donner quelques pistes de réflexion là-dessus. Il y a une chose sur laquelle je voudrais tout de suite insister, c’est que penser, je vous l’ai dit, est pour moi synonyme de se donner des représentations de soi, du monde, ou des rapports de soi au monde. Mais penser, se donner des représentations, ce n’est pas forcément communiquer. Et parfois, j’ai l’impression qu’on confond un peu les deux. J’essaierai de montrer, à partir d’exemples de comportements d’enfants, qu’il y a toute une activité de représentation qui peut se jouer en dehors de toute idée de communication.
1. Pour cela, j’aimerais faire un petit détour terminologique. Je m’en excuse si ceci est bien connu par certains. Mais je voudrais vous expliquer qu’il y a tout un gradient qui va de l’indice au signe. Et cela me sera utile pour reparler du bébé ensuite. L’indice est quelque chose dont on peut tirer une conclusion, mais qui n’a aucune intention communicative, ni consciente ni inconsciente.
Par exemple, quand il neige, on peut en déduire qu’il fait froid, mais il ne neige pas pour dire qu’il fait froid. C’est l’expérience qui nous permet d’en déduire cela, mais la neige n’a pas de vocation communicative, ni consciente ni inconsciente.
À l’opposé, il y a le signe écrit, le signe vocal, le langage où, là, il y a une intention de communiquer quelque chose de conscient et d’inconscient. Entre les deux, il y a tout un continuum. Par exemple, les indices, l’indice que cherche Sherlock Holmes : on peut dire que l’assassin a laissé quelque chose traîner et qu’il n’avait pas l’intention de marquer sa trace, mais, inconsciemment, on sait bien, avec Edgar Poe par exemple, que s’il a laissé traîner quelque chose et s’il n’y a pas de crime parfait, c’est bien qu’il y a un inconscient quelque part, y compris chez les assassins, qui les pousse, de manière un peu perverse, à laisser des traces qui mènent le policier jusqu’à leur piste. Donc, déjà, l’indice policier est sujet à caution.
Ensuite, il y a des cas mixtes : si la fumée ne monte pas verticalement de la cheminée, on peut se dire qu’il y a du vent, et ce n’est pas pour dire qu’il y a du vent que la fumée s’infléchit. Mais, en revanche, s’il y a des Indiens qui interviennent avec des couvertures, cela peut devenir un signal avec une intention communicative. Il y a donc des degrés de variation comme cela.
Mais entre le signe et l’indice vont s’insérer le symptôme psychique et le symptôme physique.
Le symptôme physique, je crois, va plutôt être du côté de l’indice : si vous avez un gros foie, le médecin va pouvoir en déduire qu’il se passe ceci ou cela au niveau de la circulation… Mais, là, on ne peut pas penser qu’il y a un gros foie pour dire ceci ou cela au médecin… Le foie n’a pas d’intention communicative particulière vis-à-vis du médecin. Quand on parle de signes médicaux, ce sont en fait des indices médicaux.
À l’inverse, en ce qui concerne le symptôme psychique, je pense au symptôme névrotique (le lapsus, le rêve, les actes manqués, les oublis…), il n’y a pas d’intention communicative consciente mais inconsciemment si, par exemple, le lapsus a eu lieu, c’est qu’il y avait dans l’inconscient du sujet quelque chose qui a insisté pour se dire à l’insu de la volonté et par un moyen non délibéré. Donc, on pourrait dire que le symptôme psychique, le lapsus du symptôme psychique névrotique en tout cas, est plutôt du côté du signe à vocation communicative inconsciente, alors que le symptôme physique est plutôt du côté de l’indice sans vocation communicative aucune.
Et puis, entre les deux, il y a probablement le symptôme psychosomatique qui ne peut pas être interprété dans le symbolique et qui est, selon les cas, selon les situations, plutôt du côté de l’indice ou plutôt du côté du signe. Cela dépend aussi peut-être de la théorie qu’on se fait personnellement de la psychosomatique.
Donc, il y a toute une activité qui va de l’indice au signe en passant par le signal, le symptôme physique, le symptôme psychosomatique, le symptôme psychique, et il y a ainsi une sorte de gradient avec de plus en plus d’intention de communiquer quelque chose. Mais, quand même, dès le départ, il y a une activité psyc...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Préambule - Julien Cohen-Solal
- Préface - Bernard Golse
- Le symptôme en pédiatrie - Julien Cohen-Solal
- Les premiers liens - Yvon Gauthier
- Les interrelations mère-bébé comme modèle - Bertrand Cramer
- La dimension de l’inconscient dans la consultation pédiatrique - Sophie de Mijolla-Mellor
- Stimulations et développement du système nerveux - Philippe Evrard
- Intelligence et affectivité - Jean-Pierre Visier
- Père, mère, fratrie - Marcel Rufo
- Les premières représentations mentales : L’émergence de la pensée - Bernard Golse
- L’enfant et son adn : entre la science et l’éthique - Jean-François Mattei
- La sexualité infantile revisitée à l’adolescence - Philippe Jeammet
- Neurobiologie, cognitivisme et psychanalyse - Daniel Widlöcher
- La conscience de soi chez l’enfant - Sophie de Mijolla-Mellor
- Le développement du langage - Bernard Golse
- Éthologie des interactions précoces - Boris Cyrulnik
- Devenir propre : les préalables - Geneviève Haag
- L’évolution de la relation entre l’enfant et sa mère - Jean Bergès
- Le bébé dans un monde en changement - Yvon Gauthier
- Prise en charge et accompagnement en médecine fœtale - Fernand Daffos et Michel Soulé
- Comment faire des enfants autrement ? - René Frydman
- La neuropsychologie a-t-elle un avenir ? - Marc Jeannerod
- La relation mère-bébé dans la tête du bébé (ses représentations mentales) - Daniel N. Stern
- Sexe, sexualité et identité sexuée chez le petit enfant - Colette Chiland
- Les auteurs
- Table