C'est de l'homme qu'il s'agit
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C'est de l'homme qu'il s'agit

  1. 304 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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C'est de l'homme qu'il s'agit

À propos de ce livre

Un combat de soixante ans contre la leucémie. La vie, la carrière d'un grand savant qui contribua à la renaissance de la recherche médicale en France et participa à l'une des aventures scientifiques les plus importantes de notre siècle : l'exploration du sang. Dans ce livre de souvenirs et de méditation, ce n'est pas seulement l'itinéraire d'un homme de science que le lecteur découvrira, mais aussi celui d'un homme de cœur et d'action, résistant de la première heure pendant la guerre, d'un homme de culture, d'un écrivain, d'un infatigable voyageur.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
1988
Imprimer l'ISBN
9782738100450

IX

LA MÉDECINE
LES CONNAISSANCES ACQUISES


Évolution de la médecine

Pour décrire l’évolution de la médecine, j’ai plusieurs fois déjà conté l’apologue des trois médecins endormis, un apologue qui, de récit en récit, se modifie avec les progrès de la médecine.
Un médecin de 1900, endormi par quelque sortilège, s’éveille en 1930. Les campagnes et les villes sont transformées avec les tracteurs dans les champs, le téléphone dans les maisons, les automobiles sur les routes et les avions dans le ciel. Les empires se sont écroulés, mais la médecine a peu changé. Comme trente ans auparavant, le médecin aide les cœurs fatigués, calme les toux rebelles, fluidifie les expectorations. Mais il ne modifie presque jamais le cours des maladies qui, bénignes, guérissent toutes seules, graves, tuent presque toujours et il assiste, impuissant, à l’évolution des septicémies, des méningites, des tuberculoses, des grandes insuffisances glandulaires.
Un deuxième médecin, assoupi en 1930, est tiré de sa léthargie en 1960. Il ne reconnaît plus rien. Les méningites aiguës, la méningite tuberculeuse, les tuberculoses aiguës, les infections générales, l’endocardite maligne, les broncho-pneumonies évoluent vers la guérison. La maladie d’Addison peut être équilibrée. L’anémie pernicieuse n’est plus pernicieuse. Les chirurgiens ouvrent les cœurs et les cerveaux. Les hématologues sauvent les nouveau-nés en changeant tout leur sang. Les psychiatres, devenus chimistes, corrigent les graves désordres de l’esprit. Les sondes, les lampes, les rayons, les microscopes explorent les viscères, les tissus, les cellules et les molécules mêmes.
Que trouvera en 1990 un troisième médecin endormi en 1960 ? À quelques mois du terme, il est facile de prévoir. La révolution précédente est une révolution empirique. De cet empirisme témoigne l’histoire de la découverte de la pénicilline due à l’heureuse alliance du hasard et du génie. Mais à la révolution empirique succède une révolution rationnelle, celle de la biologie moléculaire. Toute la médecine est dominée par la biologie moléculaire, par la pathologie moléculaire. Quand j’étais étudiant, on nous apprenait, lorsque nous palpions un abdomen, à nous représenter les lésions que trouverait, en ouvrant cet abdomen, un chirurgien. On nous apprenait, quand nous auscultions un thorax, à nous représenter les lésions du poumon expliquant les souffles, les râles que nous percevions. C’était la méthode anatomo-clinique de Laennec. L’étudiant de 1989, examinant un malade anémique, doit se représenter les changements de la molécule d’hémoglobine responsable de l’anémie.
On distingue quatre périodes dans la longue histoire de la médecine.
La première période est une interminable enfance qui s’étend sur plusieurs millénaires. Pour singulier que cela paraisse, il n’y a pas de grande différence entre le pouvoir (ou l’absence de pouvoir) d’un médecin du temps d’Hippocrate et le pouvoir (ou l’absence de pouvoir) d’un médecin du début de notre XIXe siècle.
L’espérance de vie à la naissance était de 18 ans à la préhistoire. Elle est aujourd’hui, à Paris, de 70 ans pour les hommes, 79 ans pour les femmes. Elle était, vers 1820, de 25 à 30 ans à Paris.
La deuxième période est courte. 1857, Darwin publie l’Origine des Espèces. De 1857 à 1863, Pasteur réfute la génération spontanée et crée la science des microbes. 1863, le moine Gregor Mendel, croisant des pois dans son couvent de Moravie, découvre les lois de l’hérédité. 1863 aussi, Claude Bernard publie L’Introduction à l’Étude de la Médecine expérimentale. Ces six années, ces six glorieuses, ont plus changé le sort des hommes que les guerres, batailles, victoires, défaites, qui encombrent nos livres d’histoire. Elles ont permis à la chirurgie, à l’obstétrique d’exister ; elles ont permis la naissance d’une véritable épidémiologie. Mais, par un paradoxe singulier, elles ont eu peu d’influence sur le traitement des maladies, sur la thérapeutique.
Les grandes découvertes n’ont pas toujours de conséquences immédiates. Karl Landsteiner découvre en 1900 les groupes sanguins ; c’est seulement pendant la Première Guerre mondiale, soit quinze ans plus tard, que les transfusions sanguines sont couramment utilisées. De même, dix ans séparent la découverte de la pénicilline, par Fleming, des premières applications thérapeutiques. Dans les deux cas, une guerre mondiale a permis cette accélération de l’histoire de la thérapeutique.
Au temps, certes lointain, mais pas absolument préhistorique, où j’exerçais les fonctions d’interne des hôpitaux de Paris, le nombre des médicaments actifs était très petit. Je me rappelle un jeu qui nous occupa vers 1935. « Tu pars dans une île déserte ; tu as le droit d’emporter cinq livres et cinq médicaments ; que choisis-tu ? » Pour les livres, le choix était très difficile, presque impossible. Mais pour les médicaments, quand on avait cité la morphine, la digitaline, l’aspirine, la quinine, on avait fait le tour.
Les troisième et quatrième périodes sont respectivement celle de la révolution thérapeutique, celle de la révolution moléculaire. Elles viennent d’être évoquées à propos de l’apologue des trois médecins au bois dormant.
Elles ont transformé le destin des hommes. Inégalement.
La femme, l’homme d’Europe occidentale, d’Amérique, du Japon, ont une vie longue et meurent de cancers, de maladies du cœur et des vaisseaux ; l’enfant des mêmes régions ne meurt presque plus jamais de maladie.
La femme, l’homme, l’enfant d’Afrique, d’Asie du Sud-Est, d’Amérique du Sud, ont une vie brève, meurent de faim, sont victimes d’infections, de parasitoses. Les recherches consacrées aux parasitoses dans les laboratoires d’Europe, d’Amérique, devraient permettre dans un avenir proche la préparation de vaccins destinés à protéger les populations menacées. La solution, toutefois, des grands problèmes de santé du Tiers Monde, n’appartient pas seulement aux médecins. La gravité actuelle est la conséquence de l’égoïsme des populations, des gouvernements d’Europe, d’Amérique d’une part, du désordre et parfois de la corruption des sociétés du Tiers Monde d’autre part. En dépit de ces égoïsmes, de ces désordres, il est permis d’espérer.
La recherche biologique et médicale, on l’a souvent noté, se développe au long de deux voies : une voie qui descend du fondamental vers l’application clinique. Le génie génétique permet déjà la préparation de médicaments très importants, comme l’insuline. Il permettra bientôt la prévention des grandes maladies héréditaires de l’hémoglobine.
Une voie qui remonte de l’observation clinique vers le fondamental. Un accident de transfusion sanguine conduit Jean Dausset à la découverte du système HLA et à la définition biologique de l’homme. Une tumeur de la mâchoire de l’enfant d’Ouganda permet à Denis Burkitt d’orienter dans des chemins neufs les recherches consacrées à la genèse des cancers.
Ces deux courants ne cessent de parcourir les sciences qui ont pour objet le système nerveux, les neurosciences. Longtemps statiques, les neurosciences sont actuellement en plein essor.
La boisson trouble la cervelle faible et malheureuse des héros d’Othello. On sait depuis longtemps que quelques centigrammes d’extrait thyroïdien transforment une dame paisible en une mégère agitée. On a, plus récemment, reconnu la complexité, la diversité de l’action qu’exercent sur le système nerveux de nombreuses substances chimiques. Les pionniers ont ici été Bernard Halpern et Jean Delay. Jean Delay, créateur d’une science nouvelle, la psychopharmacologie. De grandes maladies de l’esprit, des psychoses qui rendaient la personne atteinte dangereuse pour elle-même et pour les siens, sont ainsi transformées par les agents chimiques. La Fontaine chantait la messagère des dieux venue apprivoiser le dragon : « Dragon, gentil dragon à la gorge pendante… » Les neurophysiologistes modernes ont fait connaître l’importance du rôle des messagers chimiques (neurotransmetteurs, médiateurs) qui transportent l’information tout au long du système nerveux et apprivoisent de nombreux dragons.
Ces deux grandes voies de la recherche chimique moderne ne cessent de s’allier avec une double espérance.
1) La préparation de médicaments, de molécules thérapeutiques plus spécifiques, d’action plus précise.
2) L’amélioration de notre connaissance des événements cellulaires et moléculaires témoins des transferts de signaux de nature, de durée variables.
Comme l’écrit France Quéré : « Longtemps la médecine n’a su qu’enchaîner ses déments ; aujourd’hui, elle les calme. Elle entrevoit déjà de les guérir. »
Comment ? Par quelles méthodes ? Très probablement par l’alliance de la neurobiologie, de la psychopharmacologie d’une part, de la psychosociologie d’autre part. De même que de très grandes précisions sont actuellement apportées à l’étude physique, chimique du système nerveux, de très grandes précisions peuvent être apportées à l’étude de l’environnement, à l’étude du milieu familial, sociologique, professionnel au sein duquel vivent les hommes.
L’état d’Œdipe pourrait théoriquement être expliqué soit par la chimie de son cerveau, soit par la connaissance des relations familiales, mais, mieux, par l’alliance des deux données.
Il serait peu charitable d’accabler la psychanalyse. Les chroniqueurs futurs écriront cette histoire, les débats, les guerres civiles, les mouvements des esprits, des écoles et de l’argent, les illusions thérapeutiques.
Il serait plus important d’apercevoir des orientations neuves dans le domaine des méthodes purement psychologiques.
L’alliance de la neurologie, de la psychopharmacologie et de la psychosociologie réglera peut-être la prévention et le traitement des maladies de l’esprit du XXIe siècle. Mais le succès est loin d’être assuré. Comme on aimerait assister, dans un domaine aussi important, à l’arrivée de concepts neufs, à la naissance d’un nouvel abord psychologique des malades mentaux.
C’est ainsi que tout au long de ma vie de médecin et surtout pendant les dernières années, j’ai vu peu à peu s’esquisser les traits de la médecine de demain. Elle sera, après des millénaires d’impuissance, efficace, capable de diminuer le malheur des hommes. Elle est devenue rationnelle, gouvernée par la rigueur de la biologie moléculaire. La médecine du présent, trop souvent, n’est que destructrice, éliminant par la chirurgie, les radiations, la chimie, les tissus malades. Elle est parfois substitutive avec les heureux résultats des greffes d’organes. Mais cette médecine substitutive ne sera pas éternelle. Elle disparaîtra lorsque nous aurons progressé dans les deux voies royales, celle des traitements correcteurs, celle des traitements agissant sur les causes. Déjà, dans le traitement des leucémies, sont à l’étude des méthodes ne détruisant pas les cellules malignes, mais les redressant, les remettant dans le droit chemin.
Tout un grand courant de la médecine contemporaine a pour objet la recherche non pas de la cause, mais des causes des maladies. Cette recherche rencontre le temps et l’espace. Le temps avec la persistance des caractères héréditaires au long des millénaires. L’espace avec les migrations du passé, les voyages de notre temps. L’espace ? La géographie surtout.
Cette médecine du futur peut subir des retards, affronter des problèmes neufs, inattendus, malaisés. L’exemple récent du sida en témoigne. L’aventure, la très préoccupante aventure du sida avait été, sinon exactement prédite, tout au moins prévue, voici plus d’un demi-siècle par Charles Nicolle dans son remarquable Destin des maladies infectieuses. Ce qui est nouveau, ce n’est pas la survenue d’une maladie antérieurement inconnue, c’est cette survenue, au sein d’un monde qui se croyait définitivement aseptisé, protégé, tranquille. Elle rappelle cependant un événement du passé, la grande épidémie de syphilis envahissant l’Europe, au temps de la Renaissance. Avec plusieurs points communs : le lien entre le sexe et la mort, la transmission fréquente par voie sexuelle, l’impuissance temporaire de la médecine, la très haute gravité, la fréquente fatalité.
L’humanité a connu, au cours des âges, des épidémies plus redoutables que l’épidémie actuelle du sida. La peste au XIVe siècle a tué un tiers des Français. Mais la peste, la variole, le choléra, le typhus frappent les hommes, les femmes indistinctement, quelle que soit leur activité. Pour le sida, une relation existe entre la maladie d’une part et l’activité de la personne concernée d’autre part, activité sexuelle, activité de drogués. Doivent être mis à part les enfants naissant de mères atteintes du sida, les malades contaminés par voie sanguine à l’époque (1981-1985) où la présence du virus dans le sang était ignorée. On sait que, depuis 1985, les précautions indispensables sont prises et ce danger a pratiquement disparu.
Une relation certaine existe entre la liberté des mœurs et l’épidémie de sida. J’ai reçu récemment cette confidence d’un aimable jeune homme : « Nous avons eu dix ans de tranquillité. » Cette tranquillité était liée à l’efficacité des traitements des maladies vénériennes, à l’efficacité des méthodes anticonceptionnelles. Les dangers du sida vont-ils modifier les mœurs ? Il est permis de le souhaiter. Il est difficile de l’assurer. Une dramatique course de vitesse est engagée entre les progrès rapides de l’épidémie d’un côté, les efforts des équipes de recherche d’autre part.
Déjà d’importants résultats ont été obtenus. Le virus responsable a été isolé deux ans seulement après l’apparition des premiers cas. Selon toute vraisemblance, vers la fin de ce siècle, ou au début du prochain siècle, des méthodes efficaces de prévention, de traitement auront été mises au point. Mais pendant les quinze prochaines années, l’épidémie de sida aura continué, se sera étendue, aura fait de nombreuses victimes.
La situation actuelle du sida est ainsi définie par une très sérieuse inquiétude pour le présent, par une espérance solidement fondée pour le futur.
Cette médecine du futur sera individuelle. Nous a-t-on assez dit que la médecine du futur serait une médecine de troupeaux, une médecine grégaire, collective. C’est tout le contraire qui se produit. La médecine concerne l’homme, un homme, cet homme unique différent de tous les autres. Rien de plus absurde que l’opposition, parfois proposée, entre la médecine empirique, plus humaine, et la médecine scientifique glacée. C’est la connaissance qui donne à la médecine sa force affective. Tous les apitoiements sont dérisoires quand, par ignorance d’un progrès récent, on a laissé mourir un enfant. Cette médecine du futur sera préventive, annonciatrice, prévoyante, empêchant souvent les maladies.
Elle sera universelle, devra être universelle. Dès maintenant, nous l’avons dit, les vaccins d’Europe et d’Amérique du Nord diminuent la gravité, la fréquence des maladies de l’enfant africain. L’étude d’une tumeur de l’enfant africain vient aider la prévention, le traitement des cancers d’Europe et d’Amérique.
Cette médecine du futur sera, moins qu’aujourd’hui, une médecine d’hôpital, beaucoup plus qu’aujourd’hui, une médecine exercée dans la maison du malade. Le premier modèle mondial d’hôpital de jour a été créé à l’hôpital Saint-Louis en 1968. C’est une de mes fiertés d’être, avec Jacques Caen, responsable de cette création. Déjà se sont développés les hôpitaux de jour, les hospitalisations à domicile. Dans l’avenir, l’hôpital demeurera le centre des traitements, des réanimations, le centre des explorations biologiques, radiologiques complexes. Mais les séjours hospitaliers seront abrégés ou évités. Les thérapeutiques seront le plus souvent appliquées à la maison, la personne malade demeurant chez elle, entourée de ses proches, de ses amis, de ses livres, de ses objets familiers.
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Les plaquettes sanguines

En 1948, à Buffalo, je rencontre l’illustre physiologiste américain Armand Quick, auteur de remarquables travaux sur la coagulation, les maladies hémorragiques. Je viens de donner au congrès la description d’une nouvelle maladie héréditaire des plaquettes sanguines ; Quick me rappelle en souriant que, pendant ses études de médecine au début du siècle, un de ses maîtres, parlant dans son cours des plaquettes sanguines, avait dit aux étudiants : « Méfiez-vous messieurs, ce sont peut-être des poussières. »
Il est vrai que si les globules rouges et les globules blancs sont connus de tous, les plaquettes, troisièmes ...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Du même auteur
  4. Copyright
  5. Dédicace
  6. I - OUVERTURE
  7. II - LES ANNÉES DE FORMATION
  8. III - LES ANNÉES DE GUERRE
  9. IV - LES GROUPES
  10. V - LES ACADÉMIES
  11. VI - LES VOYAGES
  12. VII - MAI 68
  13. VIII - LA LITTÉRATURE
  14. IX - LA MÉDECINE LES CONNAISSANCES ACQUISES
  15. X - IL NE FAUT PAS FAIRE D’EXHIBITIONNISME AVEC SON CŒUR
  16. Table