Voici ce qui fut produit pour la rencontre autour du travail de René Lew les 8, 9 et 10 juin 2019, à Berlin et à Quito, avec comme thème Place et raison de la pulsion de mort dans le schématismes de la psychanalyse, une réunion organisée par Freuds Agorá de Copenhague et Psychoanalytische Bibliothek de Berlin.La réunion de Berlin est la cinquième d'une série qui a commencé en 2011 á Copenhague en se reproduisant tous les deux ans depuis lors.La prochaine biennale, décalée à cause de la pandémie se déroulera à Marseille en 2022, avec pour thème: De la praxis de la théorie a la pratique de la psychanalyse - et inversement.Pour la suivante, en 2024, il est envisagé de se réunir à Bruxelles.
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‹‹ Nous ne pouvons relever ici tout ce qui a été dit et écrit sur la nature du rire. Nous pourrions d'ailleurs en être découragés par cette phrase que Dugas, élève de Ribot, place en tête de son livre, Psychologie du rire (1902) : « Il n'est pas de fait plus banal et plus étudié que le rire; il n'en est pas qui ait eu le don d'exciter davantage la curiosité du vulgaire et celle des philosophes, il n'en est pas sur lequel on ait recueilli plus d'observations et bâti plus de théories, et avec cela il n'en est pas qui demeure plus inexpliqué; on serait tenté de dire avec les sceptiques qu'il faut être content de rire et de ne pas chercher à savoir pourquoi on rit, d'autant que peut-être la réflexion tue le rire, et qu'il serait alors contradictoire qu'elle en découvrît les causes. »
Sigmund Freud, Le mot d’esprit et ses rapports avec l’inconscient.
Amour et mourir se conjuguent à la rime du rire.
En silence, une poétique se trame entre eux d’où s’arrime la signifiance de la parole.
Le rire marque le point de départ entre d’une part, la construction par le sujet du monde d’objets en extension et d’autre part, par leur déconstruction le retour à la fonction en intension de la parole. Cet aller-retour sans réelle origine produit ce que Freud appelle dans Psychologie de la vie amoureuse, « la liberté du poète ». Il considère le poète comme celui qui s’autorise à dépeindre les conditions déterminant l’amour et le choix d’objet d’amour. Mais le poète ne s’embarrasse pas de certains rapports gênants, exigences de la réalité, quitte à combler ces lacunes pour embrasser au mieux le sujet de l’amour. Freud se propose de soumettre les choses de l’amour qui nous échappent à un travail scientifique rigoureux, et ce depuis le sexuel. La logique de l’inconscient s’entend alors dans ses apories telles « ce qui se présente clivé en deux termes opposés dans le conscient ne fait souvent qu’un dans l’inconscient. » ou « Là où ils aiment, ils ne désirent pas et là où ils désirent, ils ne peuvent aimer » dont le soubassement n’est autre que l’articulation signifiante que Lacan énonce dans la formule « un signifiant représente le sujet pour un autre signifiant ».
Une aporie met en jeu poétiquement le vide opératoire de la parole. Elle suppose un hypothétique qui se présente dans le langage comme une modalité, hypothétique qui ouvre à l’impossible du réel. Le choix de syntaxe du sujet renverse le tout possible à une série d’impossibles. Et au mieux pour l’existence du sujet, la poétique produit un renouveau des réels.
Autrement dit, la barrière de contact (Freud) suppose le Qu’il faille... (Lacan) qui échappera dans ce qu’il produit (René Lew).
L’articulation signifiante comporte ainsi un aspect mortifère. Mais cette mort n’est pas la mort réelle alors même qu’elles sont mises en rapport. Freud l’appelle la pulsion de mort. L’aporie tient de ce que la mort y antécède la vie alors même que les pulsions de vie donnent la mort comme terme à la vie.
Les enjeux de cet entre deux morts sont des enjeux d’amour et le rire vient ponctuer leur récursivité. J’entends le rire comme un support de l’articulation signifiante. Et selon le poète du rire, Takeshi Kitano, le rire est actuellement mis à mal.
Takeshi Kitano est reconnu au Japon comme un maître dans l’art du rire appelé Manzaï.
Le manzaï, en japonais
est un art comique avec un jeu de scène interprété par deux personnages qui soutiennent un dialogue antiphonique. Ces deux personnages sont le boke, qui dans un flot continu de parole développe l’histoire comique, et le tsukkomi, qui l’écoute et lui coupe la parole à point nommé. Beat Takeshi (nom de scène de Takeshi Kitano) explique que le tsukkomi a la place d’une « tour de contrôle ». Une sorte de point noeud entre le boke, le public et lui-même. C’est lui qui dirige le boke en prenant la mesure du Ma
. Le Ma
signifie en japonais la préposition « entre », et dans le manzaï, entre les comiques et le public. Le Ma est un concept difficilement cernable et qui pourtant fonde autant d’arts que la musique, la poésie, l’architecture... Le Ma se rapprocherait du littoral dans le langage. Mesurer le Ma consiste pour le tsukkomi à jouer de césures entre le silence dans la salle et le flot continu de parole du boke. À point nommé donc, la césure provoque le rire du public (et des comiques aussi). Beat Takeshi est donc maître en la matière et il nous avertit que le Ma souffre. Il considère que nous nous trouvons dans un moment d’« accélération du manzaï ». Ainsi, le Ma (intervalle de temps physique) de l’échange de parole entre les comiques s’est accéléré. Et l’influence au Japon du discours occidental que je qualifie de capitaliste et globalisant y est pour quelque chose. Dans son livre La structure du décalage (ou du décalé, au choix car il s’agit du même mot manuke
), il dit « Étant donné que la rapidité visée par tout le monde est la même, il peut même nous arriver de nous ennuyer en écoutant. Le manzaï, c’est en fin de compte une question de Ma. Il ne suffit pas d’être rapide. Le Ma, c’est vraiment quelque chose de délicat ». Selon lui, féru de mathématiques, seul l’usage des différentes logiques trace la voie du Ma. Takeshi Kitano rêve que ces logiques soient largement enseignées dès le lycée pour permettre à chacun ensuite de s’épanouir dans la vie.
Le caractère chinois Ma
se figure par deux battants d’une porte d’où l’énergique lumière du soleil
passe à travers, l’entre met en jeu des jouissances. Lacan a fait saillir dans les textes de Freud,
Lustgewinn, le plus de jouir comme un gain là où Freud parle de la défaite de la pulsion qui oblige tout vivant à tenir à la vie (dans Deuil et Mélancolie). Une défaite à entendre comme défaire, déconstruire de la pulsion ce que le sujet, en y mettant du sien, a construit et d’où se produit un en plus. Par exemple, l’auteur d’un trait d’esprit ou Witz fait rire l’auditeur mais pas lui même qui en est saisi. Il s’en dégage pour l’auteur un plus (de jouir) et pour l’auditeur, épargné d’une dépense d’énergie à réprimer, il rit sans effort. Le rire est éminemment social.
Freud précise que des différentes formes de rire, seul le Witz assure une juste transaction des jouissances. Si un trop plein, un excès d’énergie inhibée est libéré comme dans l’hilarité, le rire devient comme fou. L’humour, le comique, le cynisme, l’ironie font la part belle à l’imaginaire de ce que l’auteur dit. L’aiguillon le plus puissant de cet entre est le passage d’un réel au symbolique.
La p(r)ose du rire
En japonais, le caractère Mon
se figure par les deux battants d’une porte et si entre, vous placez une bouche ouverte
alors vous venez d’écrire le mot question. Le rire pose question. Il recèle ce que comporte de silence la signifiance de la parole (cf. texte L’écrit du silence). De cette énonciation sans énoncé encore, c’est-à-dire non directement accessible à la signification, s’ouvre une écriture littorale. Alors loin de lui faire son malheur, la réponse entre en question. De leur couplage mis en tension, surnuméraire et décalage faufilent un texte dont le moteur est la question. L’auteur de la récursivité en psychanalyse dit « À la question qu’il se pose ou que l’analyste lui pose, l’analysant ou la cure elle-même (l’inconscient) répond par un au-delà de la question, un en plus comme texte, lequel n’est pas sans faire lui-même question au-delà » (Politique du corps et de l’écriture, René Lew)
Abdou Belkacem
LE SUJET : CREUSET DES PULSIONS DE VIE ET DE MORT
En préambule à mon intervention, permettez-moi de vous dire ces quelques mots concernant ma participation et ma contribution à cette rencontre.
D’abord, en ce qui concerne le lieu de notre rencontre, à savoir Berlin. Si ce n’était l’hommage rendu à l’ami René, et à son laborieux travail que je suis et soutiens depuis les années 805, je ne me serais pas déplacé dans l’ancienne capitale de la fureur ontologique et des théories de la pureté raciale, érigée comme modèle idéal de l’humanité nouvelle, « nettoyée » et « débarrassée » de ce qui la pollue, la souille, et dégrade son environnement. Les Juifs, en premier lieu, les Tsiganes, et d’autres encore, considérés comme des « sous- hommes » par cette idéologie du sacre et du triomphe de la mort, devaient être éliminés pour permettre aux Aryens de recouvrer la jouissance phallique que ces usurpateurs leur avaient confisquée et monopolisée à leur seul avantage. A ce détournement pervers et cynique du système d’exploitation capitaliste, s’ajoutent les opérations idéologiques de dé-subjectivation et de réification des « êtres parlants », qui ont favorisé une adhésion de masse, laquelle a facilité le projet de destruction des Juifs d’Europe. Elles faisaient ainsi croire au colmatage de la « béance causale » de tous ceux que le nazisme convertissait, regroupait et agrégeait autour d’inepties pseudo-scientifiques, qui soutenaient les processus imaginaires d’identification. La toute-puissance, conférée par ces derniers, assurait tout aussi vainement une jouissance de l’Autre, qui entretenait l’illusion de mettre à bas l’impossibilité inhérente à la castration symbolique, laquelle a fini par avoir raison des serments proférés par cette idéologie mortifère. Il faut parfois un nombre gigantesque de morts, pour finir par se rendre à cette évidence, si vite oubliée, que tuer ceux et celles qui sont désignés et identifiés à des « sous-hommes », ne libère d’aucune façon de la castration, inhérente à la dépendance du symbolique, les criminels (les), dussent-ils (elles) nourrir leurs illusions ontologiques, en croyant incarner et donner corps à une « hommosexualité » idéalisée. Violer la loi structurale qui établit la « condition humaine » sur l’interdit de l’inceste, afin d’exhiber et d’affirmer sa toute-puissance virile, est à chaque fois, voué à l’échec. Et ce n’est pas parce que l’Histoire délivre constamment cet enseignement, avec le concours de la morale qui plus est, que la leçon est retenue.
En outre, c’est ici à Berlin que Hitler s’est promis d’éradiquer le marxisme de la surface de la planète. Si « la solution finale » a échoué, ce deuxième projet a bien progressé depuis la fin du nazisme qui n’a pas, loin s’en faut, donné lieu à une dénazification du monde, notamment en Europe, et tout d’abord en Allemagne. Le cas de Heidegger est éloquent à ce propos. Malgré ses contorsions philosophiques autour de « l’étant », dont les fondements logiques sont radicalement différents de ceux qui étayent le « manque à être » de LACAN, ce « grand penseur » ne parvient pas à s’affranchir des lubies ontologiques, qui prétendent libérer « l’Homme » de sa « cloche-rie », laquelle renvoie à cette instance polluante et altérante qu’est l’inconscient, farouchement opposé aux idéologies de la mort, puisqu’il est à...
Table des matières
À propos du livre
Sommaire
Présentation
I — CINQUIEME BIENNALE A PARTIR DU TRAVAIL DE RENE LEW