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Hegel
À propos de ce livre
Destiné aux étudiants du Supérieur, cet ouvrage a pour but de présenter l'essentiel des termes dans lesquels s'exprime Hegel. Lexique où chaque terme est abordé par ordre alphabétique.
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Absolu (Absolut/das Absolute)
« Absolu », comme nom et comme substantif, est typique de ces termes qui correspondent, chez Hegel, à la fois à un lieu précis du système et à une gamme d’usages beaucoup plus vaste et difficile à saisir. Dans la langue philosophique (et même dans la langue ordinaire), le mot « absolu » renvoie à quelque chose (entité, proposition, valeur…) d’inconditionné, qui ne dépend d’aucune condition ou point de vue pour exister, être vrai ou valide, de telle sorte que « l’absolu » désigne souvent Dieu (comme le remarque E, § 85). À ce titre, une réflexion au long cours traverse l’histoire de la philosophie sur la possibilité et les modalités d’une pensée de l’absolu, et sur la manière dont on peut, le cas échéant, caractériser ce dernier. L’époque dans laquelle s’inscrit Hegel est marquée par plusieurs débats très vifs relatifs à ces questions ; on peut notamment citer la « querelle du panthéisme », qui oppose Jacobi, Mendelssohn et d’autres auteurs à propos de la conception spinoziste de l’absolu, ou encore les débats ouverts par la manière dont Kant, dans la Critique de la raison pure, a critiqué toute pensée directe de l’absolu en rapportant son impossibilité à l’incapacité de la raison pure à produire par elle-même une connaissance théorique.
Dans ce contexte, Hegel apparaît dès 1801, dans son article sur la Différence entre les systèmes philosophiques de Fichte et de Schelling, comme un partisan résolu de la connaissance philosophique de l’absolu : contre les auteurs qui, comme Kant, lui semblent renoncer aux ambitions spéculatives de la philosophie, la tâche de la philosophie contemporaine lui apparaît au contraire comme celle de rechercher les conditions d’une pensée de l’absolu qui tienne compte des acquis du kantisme tout en dépassant ses limites. À ce titre, Hegel s’inscrit dans la filiation d’auteurs comme Fichte ou Schelling, qui considèrent que Kant, avec sa première Critique, n’a en quelque sorte accompli que la moitié du travail : en faisant le bilan des échecs de la métaphysique classique, il a dégagé et cartographié le terrain pour une pensée véritablement satisfaisante de l’absolu, mais a renoncé à la construire lui-même, tâche que se donnent au contraire les auteurs cités (bien que cette entreprise repose sur une interprétation du criticisme que Kant lui-même récuse). Dans ce contexte, Hegel va s’employer à redéfinir le concept d’absolu pour montrer comment la philosophie peut en produire une connaissance authentique.
On peut distinguer trois usages du terme chez Hegel : un usage substantivé sous-déterminé, un usage substantivé conceptuellement déterminé, et un usage adjectival qui doit ses ambiguïtés à la détermination conceptuelle rigoureuse de l’absolu. Dans le premier sens, « l’absolu » est employé au sens philosophique courant du terme. Cela peut être pour formuler des thèses à son propos, du type « l’absolu est esprit » ou « l’idée est l’absolu » ; dans ces expressions, « l’absolu » désigne de manière assez vague l’objet de la logique et plus généralement de la philosophie. Cela peut aussi être pour critiquer la manière dont l’ont déterminé les autres philosophes, en premier lieu Schelling : Hegel lui reconnaît le mérite d’avoir fait de l’absolu l’objet de la philosophie, mais lui reproche d’en avoir proposé, dans sa philosophie de l’identité, une version abstraite et vide dont l’indifférence absolue n’est rien d’autre que « la nuit dans laquelle, comme l’on a coutume de dire, toutes les vaches sont noires » (PhE, p. 68). Dans le deuxième sens, « l’absolu » est une catégorie déterminée de la logique de l’essence proposant une formulation rigoureuse du contenu conceptuel enclos dans l’usage courant du substantif « absolu », qui en fait ressortir l’ambiguïté constitutive. Enfin, dans le troisième sens, lorsque l’adjectif « absolu » est accolé à une catégorie, il peut servir à désigner, soit la forme de cette catégorie dans laquelle celle-ci exclut la détermination et la médiation, soit la forme dans laquelle elle totalise au contraire les médiations qui la font être ce qu’elle est : cette apparente contradiction renvoie en fait, comme on va le voir, à l’ambiguïté conceptuelle de l’absolu.
L’absolu, comme catégorie logique, ne fait l’objet d’un développement dédié que dans le deuxième volume de la Science de la logique ; mais, bien que ni l’Encyclopédie ni les leçons qui la commentent ne reprennent ces analyses, ces dernières n’en conservent pas moins une pertinence dans la mesure où elles dégagent les caractéristiques conceptuelles d’une notion dont la présence dans la pensée hégélienne demeure forte. On peut lire cette section de la Doctrine de l’essence comme l’aboutissement de l’explication de Hegel avec la métaphysique menée dans ce deuxième volume de la Logique ; en effet, l’absolu, en un sens, aimante toutes les recherches de la métaphysique au point d’en constituer (indépendamment de la manière dont il est caractérisé) la catégorie reine, et Hegel va s’employer à analyser le fonctionnement de cette catégorie pour critiquer sa vision métaphysique et identifier ce que l’on veut vraiment dire quand on l’emploie.
Dans la Doctrine de l’essence, l’absolu est présenté comme la forme indéterminée, non-développée, de l’effectivité (cf. Effectif/Effectivité). Cette catégorie sert à penser ce qui apparaît comme le résultat des deux premières sections de la Doctrine de l’essence, à savoir l’unité de l’être et de l’essence, de l’extérieur et de l’intérieur : l’absolu s’impose comme le nom pour ce qui est impliqué dans l’existence de toutes choses mais ne dépend d’aucune d’elles. En ce sens, il renvoie, à première vue, à une totalité sans extérieur ni intérieur, à la pure donation immédiate de l’inconditionné dans sa massivité. Le problème est alors qu’il paraît impossible d’en dire quoi que ce soit, de telle sorte que « l’absolu lui-même apparaît seulement comme la négation de tous les prédicats et comme le vide » (SL II, p. 175). Pour résoudre cette contradiction, Hegel va déployer une stratégie subtile. Il va se livrer à une réinterprétation de la métaphysique spinoziste telle qu’elle est exposée dans la première partie de l’Éthique, car il s’agit de la tentative métaphysique pour penser l’absolu qui est généralement considérée, à son époque, comme la plus aboutie. On voit que les trois parties du chapitre consacré à l’absolu sont dévolues successivement à la substance absolue, à l’attribut et au mode, soit les trois concepts fondamentaux de l’ontologie spinoziste. Cependant, Hegel souligne en même temps que Spinoza se trompe sur le statut de son discours : il croit parler de l’absolu comme d’une chose extérieure, et lui associer des déterminations extérieures les unes aux autres ; c’est pourquoi, comme tous les métaphysiciens, il se représente l’absolu comme quelque chose dont on ne peut rien dire directement. La perspective spéculative nous apprend cependant que l’attribut et le mode sont en fait la manière dont l’absolu montre ce qu’il est, de telle sorte que l’absolu, pour la logique spéculative, n’a rien d’indicible : tout au contraire, il n’existe que comme ses modes, c’est-à-dire comme les configurations déterminées qui se déploient dans le registre du fini et du relatif, de sorte que « c’est précisément le contenu de l’absolu que de se manifester » (SL II, p. 181). Sans entrer dans les détails, on peut donc dire que Hegel déconstruit l’aura de mystère qui entoure la notion d’absolu pour montrer qu’elle renvoie en réalité à la manifestation de soi, c’est-à-dire à ce qu’il nomme « effectivité ». En somme, il n’y a pas à chercher l’absolu dans un au-delà inatteignable : il est ce qui se manifeste dans le fini, le sens que l’on peut reconstituer à même ce qui est. Pour Hegel, comme pour Nietzsche, il n’y a pas d’arrière-mondes ; et la force de son analyse est de montrer que c’est la métaphysique elle-même, si l’on regarde de près le fonctionnement de son discours, qui le dit. On notera cependant que, même compris comme effectivité, l’absolu demeure une notion insatisfaisante : seule la catégorie d’idée, conçue comme l’activité unifiant le sens manifesté dans l’effectivité, permettra de lui conférer sa signification logique véritable. En ce sens, « l’absolu est l’idée » constitue l’un des principaux résultats de la logique (E, § 213R).
Comme on l’a dit, cette analyse de l’absolu comme catégorie logique permet de comprendre les usages que fait Hegel de l’adjectif « absolu ». Ce dernier se trouve accolé à de nombreuses catégories : fondement, différence, idée, esprit ou encore savoir. Parmi ces usages, on peut distinguer deux sens : dans le cas de la « différence absolue » ou du « fondement absolu », l’adjectif indique qu’il s’agit de la différence ou du fondement en tant qu’ils excluent la médiation et la détermination, c’est-à-dire se présentent comme totalités immédiates, données ; en revanche, dans le cas de l’« idée absolue », de l’« esprit absolu » ou du « savoir absolu », l’adjectif indique au contraire que l’on a affaire à des totalisations concrètes, qui se font exister à même leurs différences et leurs médiations internes. Le premier usage renvoie à la catégorie brute d’absolu, tandis que le second renvoie à sa forme développée.
Autant le premier usage appelle peu de commentaires, autant le second est tout à fait décisif pour la compréhension de la pensée hégélienne. En effet, de nombreux malentendus sur cette dernière sont imputables à des expressions comme « idée absolue » ou « savoir absolu » : pour peu que l’on y ajoute, comme il est fréquent, des majuscules emphatiques, on peut difficilement manquer d’y voir des exemples caricaturaux de notions métaphysiques témoignant des prétentions excessives de la philosophie hégélienne. Pour écarter ce genre de malentendu, il faut restituer à ces expressions le sens technique qui est le leur dans le dispositif hégélien. « Absolu », dans les cas considérés, ne signifie pas « ultime », « infaillible », « divin », mais tout simplement « total », et s’oppose à « partiel », « unilatéral ». Plus précisément, ce terme renvoie ici au fait de se faire exister dans ses différences et de poser l’effectivité comme soi-même. Cet usage du terme hérite donc clairement de la dialectique de l’absolu dans la Doctrine de l’essence, dans laquelle ce dernier est déterminé comme effectivité, c’est-à-dire la totalité en tant qu’elle manifeste ce qu’elle est. On notera cependant que Hegel cherche à dépasser le caractère indéterminé de la catégorie logique d’« absolu » : chez lui, les catégories ultimes sont concrètes, déterminées, et « absolu » semble trouver sa vérité comme simple adjectif.
Dans cette perspective, l’idée absolue est absolue dans la mesure où elle totalise de manière méthodique les moments et processus catégoriels constituant son développement, sans rien laisser en dehors d’elle ; on notera en outre qu’elle énonce le véritable sens de l’effectivité, puisqu’elle en est le sujet actif (cf. Idée). L’esprit absolu désigne quant à lui l’esprit qui se connaît comme l’effectivité elle-même, dans toutes ses nuances et ses déterminations ; autant l’esprit objectif travaille à produire son effectivité dans des « secteurs » déterminés du monde (le droit, les institutions, etc.), autant l’esprit absolu, quant à lui, accueille le monde et le connaît comme sa propre effectivité en en formulant la signification d’ensemble. Enfin, le savoir absolu n’est pas une science supérieure, ésotérique et donnant accès à des objets mystérieux : dans la Phénoménologie de l’esprit, cette expression désigne le point de vue sur le monde propre à la philosophie en tant que celui-ci n’est précisément pas un point de vue parmi d’autres, mais la totalisation articulée de tous les points de vue possibles, le « point de vue des points de vue », le seul à n’être ni partiel ni partial. Cet ouvrage ayant pour objet l’esprit en tant qu’il apparaît à la conscience, c’est-à-dire le phénomène du savoir, on peut dire que le savoir absolu fait de la totalité des positions de savoir sa propre effectivité. Dans les trois cas, on voit que l’adjectif « absolu » ne marque pas la rechute dans la métaphysique précritique, mais renvoie à des notions techniques précises occupant des positions cardinales dans le système hégélien.
PhE, (C), (DD), VIII, p. 645-662 ; SL II, p. 173-190 ; SL III, p. 299-322 ; E, § 85, 236-244, 553-577.
Âme/Anthropologie (Seele/Anthropologie)
Dans la philosophie hégélienne de la maturité, l’âme désigne le premier moment de l’esprit subjectif (cf. Esprit). Si la conscience (deuxième moment) se définit par son rapport au monde, c’est-à-dire à ...
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