Chapitre 1
Découvrir les couleurs
La couleur, quel incroyable et vaste sujet ! Que nous soyons Québécois, Européens, Américains, Africains, petits, grands, jeunes ou un peu plus âgés, les couleurs nous accompagnent sans distinction. Elles sont omniprésentes dans notre quotidien. Mais qui sont-elles exactement ? De quoi sont-elles composées ? Quelle a été leur évolution au fil du temps ? Autant de réponses que je vais tenter de vous apporter dans ce premier chapitre. Pour vous introduire tout doucement dans ce fabuleux monde, vous découvrirez également les principales méthodes thérapeutiques colorées. Je vous souhaite un beau voyage.
Définition
Étymologiquement, le terme « couleur » (« coulour » en ancien français) provient du latin « color » qui signifie « teint du visage » et au figuré, « aspect extérieur ». Sa racine grecque ancienne est « χρῶμα » khrôma (nommée aussi « chroma » ou « Hroma »).
Selon le dictionnaire, la couleur est : « la perception visuelle de l’aspect d’une surface ou d’une lumière, basée, sans lui être rigoureusement liée, sur la répartition spectrale de la lumière, qui stimule des cellules nerveuses spécialisées situées sur la rétine ». Pour ceux que j’aurais perdus dans les méandres de la physique, pas de panique. Faites-moi confiance, la suite sera toujours théorique, mais bien plus simple à comprendre.
Pour commencer, j’ai une question à vous poser : « Pensez-vous que la couleur existe ? » Si vous répondez : « oui », sachez que vous avez la même réponse que plus de 90% de la population. Si vous avez répondu : « non », peut-être faites-vous partie des 10% de scientifiques pour qui la couleur n’existe pas ? Eh oui, la couleur n’existe pas réellement. Je m’explique. D’un point de vue purement physique, la couleur n’a pas d’existence matérielle, factuelle et palpable. Elle ne résulte que du fruit de notre interprétation mentale et sensorielle qui nous fait croire qu’un objet est, par exemple, naturellement recouvert d’une couche de couleur. Donc, la couleur n’existe pas et cet objet « coloré » que l’on regarde ne l’est pas réellement. Comme il s’agit d’une création fabriquée de A à Z par notre cerveau, la couleur n’est pas un concept physique, mais biologique.
La lumière, meilleure amie de la couleur
Jean Giono (1895-1970) disait : « quand les mystères sont très malins, ils se cachent dans la lumière ». Croyez-moi, la couleur est naturellement très mystérieuse. En effet, la couleur et la lumière sont indissociables. Sans lumière, la couleur n’apparaît pas. C’est grâce à des oscillations électromagnétiques possédant une certaine longueur d’onde (distance entre deux crêtes du signal électromagnétique) que nous pouvons capter la couleur.
Les longueurs d’onde que l’on peut capter (la lumière perceptible à l’œil nu) sont situées entre environ 380 et 780 nanomètres. Dans tout le spectre visible possible des ondes électromagnétiques, nos yeux ne permettent que d’en distinguer une infime partie, comme avec nos oreilles pour les fréquences sonores. Cette bande étroite du spectre est située entre l’ultraviolet et l’infrarouge.
Le physicien et chimiste Isaac Newton (1642-1727) est le père du prisme visible. En 1665, pendant le confinement de la peste de Londres, il mena des expériences avec des prismes pour comprendre la nature de la lumière. Comme le rebord d’une lentille, Newton fit passer de la lumière solaire blanche à travers un prisme de façon à la décomposer en rayons lumineux de différentes couleurs. D’autres scientifiques se sont essayés avant lui, mais Isaac Newton fut le premier à comprendre réellement que la lumière est composée de rayons de lumière de couleurs différentes.
Concrètement, quand nous voyons un chandail de couleur jaune, par exemple, il absorbe toutes les couleurs du spectre, sauf la couleur jaune, qui est réfléchie. Seule la longueur d’onde du chandail jaune poursuit son chemin jusqu’à nos yeux. Elle pénètre par la pupille, la cornée la courbe, puis la longueur d’onde traverse le cristallin et frappe la rétine. On peut donc dire que le chandail n’est pas jaune, mais qu’il est un magnifique spectre de réflexion de cette couleur.
Pour aller plus loin
Nous avons dans notre rétine trois types de cônes différents qui reçoivent des ondes lumineuses. La fonction de détection des cônes est assez limitée, car ils ne sont pas capables de reconnaître la longueur d’onde qu’ils reçoivent. Leur seule particularité est leur sensibilité variable. Un type de cône bleu réagit aux longueurs d’onde courtes vers 450 nanomètres, un autre vert réagit aux ondes moyennes autour de 550 nanomètres et le dernier rouge réagit aux ondes longues vers 650 nanomètres. Les cônes transportent l’information au cerveau par le nerf optique pour déclencher la sensation. Et voilà, nous percevons la couleur.
La couleur est en chacun de nous
Voici un petit exercice que j’aime pratiquer avec les petits comme les grands. Il aide à mieux comprendre le concept des couleurs qui sont à l’intérieur de nous et non à l’extérieur.
Détendez-vous et prenez trois grandes et profondes respirations. Ensuite, focalisez votre regard uniquement sur le rond ci-dessous pendant environ 10 secondes. Concentrez-vous sur cette belle couleur magenta en conscience et en ayant l’intention d’activer une résonnance avec elle.
Fermez les yeux. Ouvrez-les et regardez uniquement le cercle blanc ci-dessous. Que voyez-vous ? Que constatez-vous ?
Dans 99,9% des cas, le cercle blanc devient vert. Vous vous demandez pourquoi ? Comme votre regard est « sollicité », puis coupé de la couleur magenta, votre cerveau prévoit que vous retombiez logiquement sur elle. Mais comme ce n’est pas le cas, pour pallier ce manque, il trouve une solution : créer la couleur complémentaire, soit le vert.
Vous pouvez faire la même expérience avec de l’orange qui devient bleu et du violet qui devient jaune (voir pages 162 et 178 pour plus de détails sur les couleurs complémentaires).
Nous pouvons donc dire que la couleur est en nous.
La couleur, c’est la vie
Albert Einstein (1879-1955) disait que « la couleur est la matière première du vivant ». Comme la couleur fait partie intégrante de chaque être vivant (humains, animaux, végétaux), c’est grâce à elle et à son rayonnement que nous sommes animés. Nous sommes connectés intrinsèquement à la lumière. Et comme notre composition est au moins de 65% d’eau (du cristal liquide), il est facile de comprendre qu’une alchimie intérieure se crée à travers notre connexion à la lumière et à travers l’eau avec cette vibration cristalline qui nous constitue. La couleur est en nous, car nous sommes naturellement de puissants réflecteurs de lumière.
Certains d’entre vous me rejoindront peut-être sur l’idée que tout ce qui nous entoure vibre et vit (les lieux, les objets et les relations). Selon ma croyance, et suivant le concept qu’un être vit grâce à la couleur, il porte aussi en lui un puissant rayonnement coloré. Un endroit peut donc dégager une couleur particulière et un objet, une vibration colorée spécifique.
Depuis notre enfance, les convenances de notre société créent une coupure entre l’intérieur et l’extérieur d’un être vivant, comme si une distinction était obligatoire. Même si ce n’est pas encore totalement admis et acquis pour tous, je crois que nous avons fait une partie du chemin vers l’acceptation. Pour preuve, je ne serais pas en train d’écrire ce livre à destination d’un assez large public.
Généralement, on nous inculque sur les bancs de l’école que les couleurs sont une sorte de paysage vivant dans lequel nous évoluons. Nous observons cette vie colorée sans en être les coacteurs. Pourtant, ce qui est à l’extérieur est obligatoirement à l’intérieur de nous. Toutes les manifestations colorées que nous percevons sont une conséquence directe de ce qui se manifeste intérieurement dans notre corps, dan...