101 raisons d'être optimiste
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101 raisons d'être optimiste

  1. 194 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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101 raisons d'être optimiste

À propos de ce livre

Raisonné et argumenté, le livre d'Eduardo Punset rassemble les données les plus précises sur la médecine, l'éducation, les neurosciences ou la justice. Il montre l'incroyable fécondité de l'époque et les germes de l'avenir. Une société plus heureuse, plus sûre et plus paisible est possible. Un livre à lire et à faire lire à tous ceux qui doutent. Après une formation en droit et en économie, Eduardo Punset a étudié à l'École pratique des hautes études à Paris. Il a été chroniqueur scientifique pour la BBC et The Economist à Londres. Dans les années 1980, il a été une des figures de la transition démocratique en Espagne. À la tête d'un magazine et d'une émission scientifique, il est aujourd'hui l'Espagnol qui a le plus d'amis sur Facebook! Il donne également un cours de ' Sciences, technologie et société ' à l'université Ramon-Llull (Barcelone). Chacun de ses livres est un immense succès.

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Informations

Éditeur
Les Arènes
Année
2014
Imprimer l'ISBN
9782352042266
1
Les véritables raisons
de notre inquiétude
Un jour de l’été 2011, dans la ville d’O Grove, en Galice, le chef du restaurant Casa Dora m’invite à déjeuner. Il a lu pratiquement tous mes livres, qui se trouvent là, soigneusement rangés. À la table du fond se tient une vieille dame. Dès qu’elle me reconnaît, elle me raconte qu’elle souffre d’une maladie chronique de la vue. Elle a du mal à distinguer clairement ce qui se passe autour d’elle. Elle est en vacances en Galice, mais elle vit à Bruxelles depuis ce jour où, alors qu’elle avait tout juste un an, elle partit dans une famille d’accueil en Belgique, comme d’autres enfants de la guerre civile. Son fils l’accompagne. Il porte une mèche rabattue sur le front comme tous les jeunes. À la même table se trouvent sa femme et sa fille.
Pendant le repas, je ne cesse de les regarder : je me demande pourquoi la jeune fille, si belle, dégage tant de tristesse depuis son petit coin de table, alors que presque tous les autres sourient. Je brûle de lui expliquer qu’une femme comme elle, avec ses pommettes saillantes léguées par les Mongols à ses ancêtres hispaniques du xie siècle, n’a aucune raison d’être triste. J’aimerais lui conseiller de collectionner les fossiles : ainsi, elle dépasserait ce terrible chronomètre de la vie quotidienne… et, pourquoi pas, s’ouvrirait à une splendeur insoupçonnée. Pour s’en faire une idée, il lui suffirait de caresser quelques secondes un trilobite vieux de cinq cents millions d’années au lieu de décrocher son portable.
Finalement, je décide de m’approcher. Hélas ! Non seulement je n’arrive pas à articuler correctement mon discours, mais je ne comprends pas ses tentatives de baragouiner le français, la jeune fille se trouvant être flamande. Sa façon de parler me rappelle le créole des Haïtiens, celui que mes amis les ministres utilisaient entre eux quand je suis arrivé en Haïti, avec l’intention non dissimulée de cacher au représentant du Fonds monétaire international que j’étais l’état désastreux du pays après la mort du vieux dictateur François Duvalier. Mon arrivée coïncidait en fait avec une détente de la communauté financière internationale. L’un de ces moments de grâce où l’on veut croire que tout peut s’arranger. Et ce, malgré la culture vaudoue.
La tribu et ses émotions
Comme je le rappelle dans le prologue, je me demande pourquoi personne n’a pris la peine de considérer sérieusement l’idée de Daniel Hillis. Fabriquer une sorte d’horloge préhistorique qui ne ferait tic-tac qu’une fois par an et dont la cloche sonnerait au passage de chaque siècle, avec un coucou qui jaillirait chaque millénaire. Quel manque de perspicacité !
C’est bien cela, pourtant, la cause première du regard chagrin et fuyant de la jeune Flamande. Quand son grand-père se réjouissait simplement de bavarder à propos de tout et de rien, elle n’articulait pas un mot, ou à peine, entre deux sourires vite évanouis. Je me rappelle comment mon cerveau a alors quitté la conversation pour se pencher sur la seconde raison de sa tristesse.
Tous les humains – y compris cette Flamande que j’ai aimée si fort en quelques secondes, en vertu de chimères que même Dyson, le sage mathématicien rencontré plus haut, n’avait pas mentionnées – luttent pour s’adapter aux six échelles de temps et à leurs unités. Mais seule la troisième, celle de la tribu, pouvait émouvoir la demoiselle qui n’avait pas même considéré les cinq autres. La nature nous a ainsi faits sans doute : nous sommes pétris de contradictions.
Stewart Brand a disposé les différents échelons de la psychologie du genre humain en six paliers parallèles mais distincts, caractéristiques des civilisations durables.
L’activité au sein des premiers niveaux est rapide et même fulgurante : c’est là que se produisent la plupart des innovations. À mi-chemin, compris dans les travaux d’infrastructure, figure le système éducatif. Il est basé sur l’apprentissage de la méthode scientifique. Dans les derniers paliers, l’activité se déroule avec plus de lenteur, plus de permanence, plus de certitude. Les interactions entre les différents paliers ne conduisent pas à des crises indépassables, à moins d’oublier ce qu’elles sont véritablement : des parties indissociables d’un grand tout.
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Les niveaux supérieurs sont les niveaux innovateurs,
les niveaux inférieurs les stabilisateurs. L’ensemble combine
les impératifs d’apprentissage et de continuité.
Quelle nouvelle révolution fera voler en éclats nos certitudes ? Quelle grande découverte scientifique nous laissera sans voix, comme celle de Copernic lorsqu’il priva les humains d’un point fixe dans l’Univers ? Je parie que dans quelques années nous serons sidérés que l’homme ait pu dédaigner à ce point le domaine des émotions. Tout au long de l’histoire, les émotions basiques et universelles des nouveau-nés ont été systématiquement ignorées. Pourtant, c’est avec elles qu’ils viennent au monde ! Dans le passé, quand ces dernières affleuraient, il fallait soit les mépriser soit les détruire ; mais il n’a jamais été question d’approfondir la connaissance que nous en avions. Encore moins d’apprendre à les gérer. Voilà pourquoi nous vivons dans une telle inquiétude.
Dès la naissance, nous possédons un savoir congénital capable de donner des réponses inconscientes aux affects, aux passions et aux craintes qui nous animent, nous, la tribu. La tribu, c’est cet ensemble de personnes – y compris les vieux, les adolescents et les enfants – qui partagent un même archivage inconscient de réponses à des défis identiques, soupesés, évalués et pondérés durant des millions d’années : l’amour et le désamour pour l’autre sexe, la peur de l’agression des prédateurs, la surprise inespérée, la colère d’avoir raté quelque chose, le mépris atrabilaire que la tribu projette en expulsant quelqu’un hors de la grotte – à la merci des intempéries, là où n’existe pas de salut. Mais aussi la disparition de la peur lorsque nous nous sentons heureux ou bien celle de la douleur lorsque nous parvenons à imaginer la beauté du corps et de l’esprit.
Que la peur nous gagne et tous nos objectifs à long terme se trouvent immédiatement reportés. Construire une maison, tomber amoureux, avoir un autre enfant ? Le court terme prend les rênes, nous soumettons tout à son urgence immédiate ; seule compte alors la survie.
Il nous a fallu quatre cents ans pour assimiler la découverte de Copernic. Puisque la Terre bouge sans cesse et que nous vivons sans domicile fixe, quelle absurdité de prétendre que notre demeure est meilleure que celle du voisin, qui n’en a pas non plus ! Et pourtant, pour la première fois dans l’histoire de l’évolution, nous ­découvrons le pouvoir sans égal de la tribu. Et nous commençons à entrevoir enfin ce qui se passe en nous.
Les espèces qui ont survécu au temps géologique sont celles qui ont su concilier les intérêts fondamentaux de l’individu avec la survie de sa famille, de sa tribu, de son espèce et, depuis peu, de sa planète. Lorsqu’un choix doit être fait entre ce qui convient à l’individu mais qui peut affaiblir l’espèce, ou alors ce que réclame l’ensemble social au risque de faire obstacle à la recherche des intérêts particuliers, la combinaison gagnante est toujours la même : respecter l’intérêt du groupe sans porter atteinte aux personnes.
Prenons l’exemple des fourmis, des guêpes et des abeilles qui ont réussi à concilier ces intérêts divergents. La survie de leur lignage est sans égale – plus de cent millions d’années après l’expansion des plantes à fleurs, une éternité si on la compare avec les deux millions d’années des humains ! Mais celle de leurs individus est tout aussi étonnante, contre vents et marées et malgré les pas des humains…
Des scientifiques comme Edward O. Wilson, de l’université Harvard, sont parvenus à saisir les secrets de la vie d’une fourmilière grâce à l’identification du cours du temps géologique. Ces secrets se trouvent codifiés dans ce que Wilson appelle l’Ésa : E pour Énergie, S pour Stabilité et A pour Aire. Sans ces trois clés à l’unisson, il est peu probable que la vie de l’espèce ait pu se mesurer en millions d’années. L’espèce a dépensé beaucoup d’énergie, elle a conservé une certaine stabilité face aux variations du climat et a disposé d’un espace suffisant : sur une petite île isolée et battue par les ouragans, aucune espèce ne pourrait avoir de prétention universelle.
Selon Wilson, la grande différence entre un super-organisme comme une fourmilière et les schémas d’organisation spécifiquement humains, c’est que ces derniers se révèlent incapables de soumettre les intérêts de chacun à la survie de la communauté dans son ensemble. Les humains ne renonceront jamais à défendre leurs intérêts, même si c’est au détriment du bien commun, assène Wilson. Or, je crois qu’il n’en ira pas toujours ainsi, comme vous le lirez par la suite.
À première vue, le pouvoir du groupe sur l’individu comme le rôle qu’il joue dans son existence semblent disproportionnés. Depuis quelque temps, je garde sur mon bureau la lettre d’un jeune Portugais. Je n’ai pas encore répondu à cette lettre, mais elle m’a profondément ému : Dieu seul sait pourquoi cela me rappelle le visage aux traits mongols de cette jolie Flamande rencontrée au restaurant d’O Grove. Je ne vais pas me contenter d’y répondre : j’appelle tous les lecteurs qui s’en sentent capables à lui prouver qu’il peut revenir à la sérénité. Les prochains paragraphes vont nous plonger dans le monde émouvant et fantastique des émotions humaines que la tribu peut susciter.
D’autres clés bien gardées
de l’évolution
L’antithèse de l’amour n’est pas la haine mais le mépris. Par ailleurs, la survie devient impossible lorsque l’équilibre entre la force destructrice du temps et le pouvoir régénérateur des organismes vivants vient à se rompre. Une part de destruction existe au sein même de notre squelette – les os des femmes deviennent poreux à l’approche de la ménopause. Mais la mort ne survient que lorsque la vie déserte l’autre partie. Ce qui fait la vie, c’est cet équilibre entre la destruction – souvent provoquée par la tribu elle-même, comme le montrent ces villes bombardées durant les guerres civiles – et la régénération cellulaire. Tant qu’il perdure.
Car la mort n’est pas génétiquement programmée. Quel gène pourrait renfermer le secret de l’heure où s’achève la vie et où commence la mort ? Si cette dernière survient, c’est parce que l’équilibre entre le niveau d’agression souffert par l’organisme et la régénération cellulaire s’est rompu.
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Corbera d’Ebre, un village catalan dévasté par la guerre civile.
La mort survient lorsque l’équilibre entre les agressions
et la capacité de régénération vient à se rompre.
Parfois la vie se transforme en quelque chose de douloureux, de tourmenté. Je me trouve face à un carrefour. Une partie de moi veut être libre et l’autre partie me répond que non, que quelqu’un me veut du mal comme c’est déjà arrivé dans le passé. J’ai toujours été réservé et je n’ai jamais été capable de répondre à ce que mes camarades me demandaient. À mon premier cours de musique, un jour, on m’a demandé de jouer de la flûte ; mais je ne connaissais pas le solfège et ne savais pas jouer de cet instrument. Mon professeur a insisté, il a levé la voix et j’ai fondu en larmes. Suite à cela, les autres élèves ont commencé à se moquer de moi à chaque récréation. Et plus la peur me paralysait, plus j’avais honte.
L’année suivante il m’est arrivé presque la même chose. Nous devions lire un livre et le présenter en classe. J’ai vraiment essayé, mais la peur s’est emparée de moi et j’ai de nouveau éclaté en sanglots. À partir de ce moment, je me suis éloigné des autres élèves parce que j’avais honte, parce que j’étais sûr qu’ils me méprisaient. Je les évitais. Pourquoi m’arrivait-il une chose pareille ? Peut-être parce que mon grand frère me frappait quand je lui manquais de respect ; je pense que cette violence est à l’origine de ma peur de parler, même si ce n’est pas entièrement sa faute. L’un des individus que je redoute le plus m’a lâché un jour : « Va mourir ! »
J’ai la certitude qu’une personne de mon passé aura envie de me tuer si elle me voit heureux, parce qu’elle a l’habitude de me voir malheureux, craintif, honteux et taciturne. Dois-je essayer de vivre librement ma vie ? Puis-je sortir dans la rue sans inquiétude, tranquillement, alors que je sais que cet individu me hait ? Que puis-je faire ? M’enfermer dans une maison par crainte de sortir ? Je ne peux plus vivre ainsi. S’il vous plaît, aidez-moi…
Amicalement
C’est le mépris de ses camarades qui affecte à ce point mon ami portugais. Ceux qui ont lu cette lettre sur Internet lui ont envoyé une foule de conseils. Les uns tiraient des leçons de leurs propres malheurs et lui rapportaient celles qui leur avaient été utiles. Les autres lui conseillaient de consulter un professionnel spécialisé dans le traitement de la peur et du désordre émotionnel.
Dans les réponses que j’ai choisi de présenter ici, qu’elles soient le fruit de l’expérience ou de la connaissance, aucune ne met l’accent sur le facteur décisif : cette irruption du mépris quand la tribu expulse littéralement la victime vers un espace que personne ne contrôle. Dans notre réflexion sur les émotions négatives, gardons-­nous bien de confondre le mépris avec la peur. La peur se nourrit de l’impact causé par le mépris, et celui-ci cause un dommage irréparable. Quand le mépris parvient à détruire la con...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Dédicace
  4. Introduction
  5. 1. Les véritables raisons de notre inquiétude
  6. 2. Idées reçues sur la crise
  7. 3. Sept cent mille ans et un événement
  8. 4. Vivre dans son élément
  9. 5. Que savons-nous de l’intuition ?
  10. 6. L’inconscient, la conscience et la liberté
  11. 7. Pièges, embûches et obstacles au progrès
  12. 8. La gestion émotionnelle de la solitude
  13. 9. Du corps à l’esprit, les attitudes de la santé globale
  14. 10. Le génie de la tribu
  15. 11. Globalisation, Internet et gouvernement mondial
  16. 12. Les chemins de l’optimisme
  17. 13. Un aperçu du futur
  18. 14. Les cent mille ans à venir
  19. Remerciements
  20. Table des illustrations
  21. Notes bibliographiques
  22. Copyright