Le Miséricordieux
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Le Miséricordieux

  1. 460 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Le Miséricordieux

À propos de ce livre

UNE RELIGION SI PEU CONNUE
L'islam est la religion qui progresse le plus vite dans le
monde. Pourtant, elle reste méconnue et agit comme un
chiffon rouge, jusqu'à la caricature: c'est la religion des
voyous qui se convertissent en prison et des jihadistes qui
décapitent en Irak et en Syrie.
L'historien américain Reza Aslan nous emmène loin de
ces représentations. En conteur captivant, il commence
par le début de l'histoire, celle de Mahomet, orphelin
devenu le ' messager du Seigneur des mondes '. Il dépeint
le contexte de l'Arabie préislamique et de ses traditions,
les tribus rivales qui commercent mais se font la guerre.
Nous nous retrouvons au coeur du désert, à bord des
caravanes, au plus près des faits et gestes de Mahomet. L'ISLAM EST EN TRAIN DE FAIRE SA RÉVOLUTION
Pour Reza Aslan, Mahomet n'a jamais prétendu créer une
nouvelle religion. Une fois mort, ses disciples s'organisent
et façonnent son message, tâche immense qui mène à
la constitution d'un corpus idéologique orthodoxe (le
Coran) et d'une organisation qui va très vite se diviser en
plusieurs courants (sunnite, chiite, soufi, etc).
Reza Aslan explore l'évolution de l'islam dans le monde
moderne: les querelles internes sur la nature de Dieu ou
l'interprétation des sourates; comment les musulmans
ont tenté de répondre aux défis du colonialisme et de la
modernité; la place de l'Iran chiite...
Reza Aslan en est persuadé: tout comme le christianisme
au xvie siècle, l'islam est en train de faire sa Réforme.
Grâce aux réseaux sociaux et à Internet, l'autorité s'est
dispersée et démocratisée. Chacun sa pratique, chacun
son prêcheur, sa source de référence. Revers de cette
personnalisation de la religion: certains se laissent
LES ARÈNES
BEST SELLER DANSES PLUS DU LIVRE
La première synthèse moderne sur l'islam
et ses mutations actuelles.
L'incroyable talent de conteur de l'auteur
du Zélote.
Une préface inédite de Reza Aslan pour
l'édition française.
endoctriner et s'éloignent du coeur d'un livre qu'ils ne
connaissent pas. CROYANTS ET NON-CROYANTS
Élu meilleur livre de l'année par le Financial Times et
le Los Angeles Times, Le Miséricordieux a bénéficié d'un
accueil exceptionnel dans le monde entier (le livre a été
best-seller dans vingt-cinq pays). S'adressant à la fois à un
public occidental non musulman comme aux musulmans
eux-mêmes, il paraît aujourd'hui dans un climat de
défiance, à l'égard de l'islam. La France compte 5 millions
de musulmans, soit 7 % de sa population.
' Précis, profondément sensible...
pour beaucoup de musulmans perplexes,
ce livre sera une révélation. '
The Guardian SOMMAIRE
1. Le sanctuaire dans
le désert
L'Arabie préislamique
2. Le gardien des clés
Mahomet à la Mecque
3. La ville du Prophète
Les premiers musulmans
4. Combattre dans le
chemin de Dieu
Le sens du Jihad
5. Les Bien-Guidés
Les successeurs de
Mahomet
6. Cette religion est
une science
La théologie et le droit
7. Dans les pas des
martyrs
Du chiisme au
khomeinisme
8. Tachez de vin votre
tapis de prière
La voie du soufisme
9. L'Orient s'éveille
La réponse au colonialisme
10. Se traînant vers
Médine
À la recherche d'une
démocratie islamique
11. Bienvenue à la
Réforme islamique
Le futur de l'islam
+ Glossaire, chronologie,
notes, bibliographie et index

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Informations

Éditeur
Les Arènes
Année
2015
Imprimer l'ISBN
9782352043928

CHAPITRE 1

Le sanctuaire dans le désert

L’Arabie préislamique

Arabie. VIe siècle de notre ère.
Dans le bassin aride et désolé de La Mecque cerné de tous côtés par les montagnes dénudées du désert d’Arabie, se dresse un petit sanctuaire banal que les Arabes païens nomment la Ka‘ba, le Cube. La Ka‘ba est une construction en pierres sèches, trapue et dépourvue de toiture, fichée dans une vallée de sable. Ses quatre murs – si bas, dit-on, qu’une jeune chèvre peut les franchir d’un bond – sont enveloppés de bandes d’un tissu pesant, teint en rouge et en pourpre. À sa base, deux portes taillées dans la pierre grise donnent accès au cœur du sanctuaire. C’est là, dans un espace exigu, que résident les dieux de l’Arabie pré- islamique : Hubal, le dieu lunaire syrien, Uzza, la puissante déesse connue des Égyptiens sous le nom d’Isis et que les Grecs appelaient Aphrodite, Al-Kutba, le dieu nabatéen de l’écriture et de l’art divinatoire, Jésus, le dieu incarné des chrétiens, et sa sainte mère, Marie.
Il y aurait, dit-on, trois cent soixante idoles à l’intérieur et autour de la Ka‘ba, représentant toutes les divinités reconnues dans la péninsule Arabique. Pendant les mois sacrés, lorsque les foires du désert et les grands marchés enveloppent la ville de La Mecque, des pèlerins venus de toute la péninsule affluent dans ce territoire désertique pour rendre hommage à leurs déités tribales. Ils entonnent des chants d’adoration et dansent devant les dieux ; ils effectuent des sacrifices et prient pour que ceux-ci leur accordent la santé. Puis, dans un rituel singulier, ils se regroupent et tournent sept fois autour de la Ka‘ba, certains faisant halte le temps de baiser chaque angle du sanctuaire avant d’être à nouveau happés et emportés par le flot de corps en mouvement.
Les Arabes païens rassemblés autour de la Ka‘ba croient que le sanctuaire fut érigé par Adam, le premier homme. Que la construction d’origine fut détruite par le Déluge, puis reconstruite par Noé. Que, après Noé, la Ka‘ba tomba dans l’oubli pendant des générations, jusqu’au jour où Abraham la découvrit à nouveau en rendant visite à son fils premier-né, Ismaël, et à sa concubine, Agar, tous deux renvoyés dans le désert sur l’ordre de l’épouse d’Abraham, Sarah. Et qu’à cet endroit précis Abraham s’apprêtait à sacrifier son fils Ismaël avant d’être arrêté par la promesse que, tel son cadet Isaac, Ismaël engendrerait lui aussi une grande nation, dont les descendants enveloppent à présent la vallée sablonneuse de La Mecque comme un vent tourbillonnant du désert.
Ce ne sont, bien sûr, que des récits destinés à transmettre la signification de la Ka‘ba, non son origine. À vrai dire, personne ne sait qui l’a construite ni depuis combien de temps elle se trouve là. Il est probable que le sanctuaire n’est même pas la cause originelle de la sainteté de ce lieu. Non loin de la Ka‘ba existe un puits appelé Zem-Zem ; il est alimenté par une abondante source souterraine, surgie à cet emplacement, selon la tradition, pour désaltérer Agar et Ismaël. Il ne faut pas un grand effort d’imagination pour comprendre qu’une source située en plein désert ait pu devenir un lieu sacré pour les tribus bédouines d’Arabie, en perpétuel déplacement. La Ka‘ba proprement dite fut peut-être construite longtemps après, non pas comme une sorte de panthéon arabe, mais comme un lieu sûr où conserver les objets consacrés servant aux rituels qui s’étaient créés autour de Zem-Zem. À en croire les traditions les plus anciennes, un trou creusé dans le sable à l’intérieur des murs de la Ka‘ba renfermait des « trésors » – des objets rituels – gardés par la magie d’un serpent.
Il se peut aussi que le sanctuaire d’origine ait eu une vocation cosmologique quelconque pour les Arabes anciens. Non seulement de nombreuses idoles de la Ka‘ba étaient associées aux planètes, mais la légende selon laquelle il y en avait trois cent soixante en tout indique des connotations astrales. Les sept circumambulations de la Ka‘ba – tawaf en arabe, et qui constituent toujours le rituel essentiel du hajj, le pèlerinage annuel – avaient peut-être pour objet de reproduire le mouvement des corps célestes. Une croyance commune aux peuples anciens tenait en effet que leurs temples et leurs sanctuaires étaient la réplique terrestre de la montagne cosmique d’où la création avait jailli. La Ka‘ba, comme les pyramides en Égypte ou le Temple à Jérusalem, aurait été édifiée en tant qu’axis mundi, parfois appelé « nombril » : un espace sacré autour duquel tourne l’Univers entier, le lien entre la Terre et le dôme massif du ciel. Ce qui expliquerait la présence, jadis, d’un clou planté dans le sol de la Ka‘ba que les Arabes anciens nommaient « le nombril du monde ». D’après les traditions, les pèlerins pénétraient parfois dans le sanctuaire, arrachaient leurs vêtements et appliquaient leur propre nombril sur le clou, fusionnant ainsi avec le cosmos.
Hélas, comme tant d’autres choses à son sujet, les origines de la Ka‘ba relèvent de la pure spéculation. Le seul fait que les spécialistes peuvent affirmer en toute certitude, c’est qu’au VIe siècle ce petit sanctuaire de boue séchée et de pierre formait désormais le centre de la vie religieuse dans l’Arabie préislamique, en cette période de paganisme intrigante, encore que floue, que les musulmans appellent la jahiliyya : le « temps de l’ignorance ».
*
La jahiliyya a été traditionnellement décrite par les musulmans comme un âge de perversité morale et de discorde religieuse : un temps où les fils d’Ismaël avaient brouillé la croyance en un seul vrai Dieu et plongé la péninsule Arabique dans les ténèbres de l’idolâtrie. Mais alors, telle l’aube, le prophète Mahomet avait surgi à La Mecque au début du VIIe siècle, prêchant un message de monothéisme absolu et de rectitude morale sans compromis. Par le biais des révélations miraculeuses qu’il reçut de Dieu, Mahomet mit fin au paganisme des Arabes et remplaça le « temps de l’ignorance » par la religion universelle de l’islam.
En réalité, la vie religieuse des Arabes préislamiques était infiniment plus complexe que ne le suggère cette tradition. Certes, avant l’apparition de l’islam, le paganisme régnait dans la péninsule Arabique. Mais « paganisme » est un terme fourre-tout quelque peu péjoratif et dépourvu de sens, inventé par des étrangers à la tradition pour cataloguer une diversité presque infinie de croyances et de pratiques. Le mot paganus signifie « villageois » ou « rustre », et les chrétiens l’employaient pour désigner ceux qui adhéraient à une autre religion que la leur. À certains égards, il est approprié. Car, à la différence du christianisme, le paganisme est moins un système unifié de croyances et de pratiques qu’une manière de voir religieuse, ouverte à une multitude d’influences et d’interprétations. Souvent, quoique pas toujours, polythéiste, le paganisme ne recherche ni l’universalisme ni l’absolutisme moral. Il n’existe pas de credo ni de canon païen. Rien qui puisse s’appeler une orthodoxie païenne ou une hétérodoxie païenne.
De plus, lorsque l’on se réfère à l’expérience religieuse des Arabes préislamiques, il convient de distinguer entre celle des Bédouins nomades, qui se déplaçaient dans les déserts de l’Arabie, et celle des tribus sédentaires, qui s’étaient regroupées dans de grands centres de peuplement comme La Mecque. Le paganisme bédouin de l’Arabie du VIe siècle englobait peut-être un large éventail de croyances et de pratiques – allant du fétichisme au manisme (le culte des ancêtres) en passant par le totémisme – mais il ne s’intéressait pas aux questions plus métaphysiques cultivées dans les sociétés sédentaires arabes plus importantes, en particulier sur la vie après la mort. Non que les Bédouins s’en soient tenus à une idolâtrie primitive. Au contraire, tout porte à croire que les Bédouins de l’Arabie préislamique bénéficiaient d’une tradition religieuse riche et diversifiée. Mais la vie nomade exige une religion qui réponde à des soucis immédiats : quel dieu peut nous conduire à un point d’eau, quel dieu peut guérir nos maladies ?
Par opposition, le paganisme dans les sociétés sédentaires de l’Arabie avait évolué, passant de ses manifestations les plus précoces et les plus élémentaires à une forme complexe de néo-animisme, qui offrait une profusion d’intermédiaires divins et semi-divins entre le Dieu créateur et sa création. Ce dieu créateur s’appelait Allah, ce qui n’est pas un nom en soi, mais une contraction du mot al-ilah, signifiant simplement « le dieu ». Comme son homologue grec, Zeus, Allah était à l’origine une déité de la pluie et du ciel, élevée au rôle de dieu suprême des Arabes préislamiques. Bien que divinité puissante de laquelle se réclamer, sa position émin...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Du même auteur
  4. Copyright
  5. Dédicace
  6. Exergue
  7. Préface à l’édition française
  8. Prologue. Le choc des monothéismes
  9. Chronologie
  10. Cartes
  11. Chapitre 1. Le sanctuaire dans le désert - L’Arabie préislamique
  12. Chapitre 2. Le gardien des clés - Mahomet à La Mecque
  13. Chapitre 3. La ville du Prophète - Les premiers musulmans
  14. Chapitre 4. Combattre dans le chemin de Dieu - Le sens du jihad
  15. Chapitre 5. Les Bien Guidés - Les successeurs de Mahomet
  16. Chapitre 6. Cette religion est une science - L’élaboration de la théologie et du droit islamiques
  17. Chapitre 7. Dans les pas des martyrs - Du chiisme au khomeinisme
  18. Chapitre 8. Tachez de vin votre tapis de prière - La voie du soufisme
  19. Chapitre 9. L’Orient s’éveille - La réponse au colonialisme
  20. Chapitre 10. Se traîner vers Médine - À la recherche d’une démocratie islamique
  21. Chapitre 11. Bienvenue à la Réforme islamique - Le futur de l’islam
  22. Remerciements
  23. Glossaire
  24. Notes
  25. Ouvrages consultés
  26. Index