Le Zélote
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Le Zélote

  1. 353 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Le Zélote

À propos de ce livre

Aslan raconte le Jésus d'avant le crucifiement: un homme passionné et parfois contradictoire. Il prône la paix mais exhorte ses partisans à prendre l'épée. Il guérit les malades mais refuse d'être payé. Prêcheur charismatique, il parcourt la Galilée en levant une armée de disciples pour établir le royaume de Dieu sur terre. Zélote révolutionnaire, il défie l'autorité de la classe sacerdotale à Jérusalem.

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Informations

Éditeur
Les Arènes
Année
2014
Imprimer l'ISBN
9782352043294
DEUXIÈME PARTIE
L’esprit du Seigneur Yahvé est sur moi,
car Yahvé m’a donné l’onction ;
il m’a envoyé porter la nouvelle aux pauvres,
panser les cœurs meurtris,
annoncer aux captifs la libération et aux prisonniers la délivrance,
proclamer une année de grâce de la part de Yahvé
et un jour de vengeance pour notre Dieu.
Isaïe, 61, 1-2
Prologue
Le zèle pour ta maison
De toutes les histoires rapportées sur la vie de Jésus de Nazareth, il en est une – décrite dans d’innombrables pièces de théâtre, films, peintures et homélies dominicales – qui, plus que tout autre parole ou acte, contribue à révéler qui était Jésus et ce qu’il voulut dire. Elle figure parmi le petit nombre de faits de son ministère attestés par les quatre Évangiles canoniques – Matthieu, Marc, Luc et Jean –, ce qui ajoute du poids à son authenticité. Pourtant les quatre évangélistes évoquent ce formidable souvenir sans insister, d’une façon presque fugace, comme si son sens leur échappait ou, plus vraisemblable, comme s’ils minimisaient volontairement un épisode dont les conséquences ultimes avaient été aussitôt comprises par tous ceux qui en furent témoins. Ce moment unique dans la courte vie de Jésus est si déterminant qu’il peut suffire à éclairer sa mission, sa théologie, sa politique, ses rapports avec les autorités juives, sa relation au judaïsme en général et son attitude vis-à-vis de l’occupation romaine. Mais, surtout, cet événement exceptionnel explique pourquoi un simple paysan des hauteurs de la Galilée représentait un tel danger pour le régime en place qu’il fut traqué, arrêté, torturé et exécuté.
La date approximative : l’an 30 de notre ère. Jésus vient de faire son entrée à Jérusalem, monté sur un ânon et cerné d’une foule en effervescence qui l’acclame : « Hosannah ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le royaume qui vient, de notre père David ! » La foule exulte, chante des cantiques de louange à Dieu. Certains étendent leurs manteaux sur le chemin, sous la monture de Jésus, exactement comme les israélites l’avaient fait pour Jéhu lorsqu’il avait été déclaré roi (2 Rois, 9, 13). D’autres coupent des palmes et les agitent dans l’air en souvenir des héroïques Maccabées qui avaient délivré Israël de la domination étrangère deux siècles auparavant (1 Maccabées, 13, 51). Jésus et ses partisans ont orchestré ce tableau vivant avec soin, afin que s’accomplisse la prophétie de Zacharie : « Exulte avec force, fille de Sion ! Crie de joie, fille de Jérusalem ! Voici que ton roi vient à toi : il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse » (Zacharie, 9, 9).
Impossible de se méprendre sur le message adressé aux habitants de la ville : le messie longtemps attendu – le vrai roi des Juifs – est venu libérer Israël de son asservissement.
Si provocante qu’elle soit, l’entrée de Jésus à Jérusalem pâlit en comparaison de ce qu’il fait le lendemain. Suivi de ses disciples et, on l’imagine, de la multitude glorifiant Dieu, Jésus pénètre dans la cour publique du Temple – la cour des gentils – et entreprend de la « nettoyer ». Pris de fureur, il culbute les tables des changeurs et chasse les marchands qui font bruyamment l’article de casse-croûte et de souvenirs de pacotille. Il libère les brebis et le bétail prêts à être vendus pour les sacrifices, et brise les portes des cages des colombes et des pigeons, qui s’envolent. « Enlevez cela d’ici ! » hurle-t-il.
Aidé de ses disciples, il bloque l’entrée du parvis, interdisant l’accès au Temple à tous ceux qui apportent des marchandises pour en faire commerce. Puis, alors que la cohue des vendeurs, des fidèles, prêtres et curieux se presse sur les détritus éparpillés à tout vent, que les animaux affolés, pourchassés par leurs propriétaires saisis de panique, franchissent tête baissée les portes du Temple pour se perdre dans les rues engorgées de Jérusalem, qu’un détachement de gardes romains et la police du Temple lourdement armée se ruent dans la cour pour arrêter le responsable du pandémonium, Jésus, se tenant à l’écart selon les Évangiles et apparemment imperturbable, hurle, couvrant le tumulte : « Il est écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière ; mais vous, vous en faites un repaire de brigands ! »
Les autorités frémissent d’indignation, et à juste titre. Aucune loi n’interdit la présence de commerçants dans la cour des gentils. D’autres espaces du Temple pouvaient être sacro-saints et fermés aux estropiés, aux malades et aux impurs et, surtout, aux masses des païens. Mais le parvis extérieur offrait une arène ouverte à tous, à la fois bazar bouillonnant d’activité et siège administratif du sanhédrin, la haute cour de justice juive. Marchands et changeurs, vendeurs d’animaux pour les sacrifices, impurs, païens et hérétiques : tous étaient autorisés à entrer à leur gré dans la cour des gentils et à y commercer. On ne s’étonnera donc pas que les prêtres du Temple exigent de savoir qui est ce fauteur de troubles. De quelle autorité s’arroge-t-il le droit de nettoyer le sanctuaire ? Quel signe peut-il fournir pour justifier un acte si manifestement délictueux ?
Jésus, comme à son habitude, ne tient strictement aucun compte de ces questions mais répond, au contraire, par une prophétie personnelle et mystérieuse : « Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai. »
La foule reste muette de stupeur, au point de ne pas voir, semble-t-il, que Jésus et ses disciples sortent calmement du sanctuaire et quittent la ville, alors qu’ils viennent de se livrer à ce que l’administration romaine aurait qualifié de crime passible de la peine de mort : sédition punissable de crucifiement. Après tout, quiconque s’en prend aux activités commerciales du Temple attaque la noblesse sacerdotale, autrement dit, au vu des rapports intimement mêlés du Temple avec le pouvoir romain, défie Rome elle-même.
Écartez un instant les siècles d’acrobaties exégétiques qui ont déferlé sur cet épisode déconcertant du ministère de Jésus ; examinez-le dans une perspective purement historique : la scène défie tout simplement l’entendement. Ce n’est pas la précision de la prophétie de Jésus sur le Temple que nous retenons ici. Les Évangiles ont tous été écrits après la destruction du Temple en 70 EC. L’avertissement que lance Jésus – « Oui, des jours viendront sur toi, où tes ennemis t’environneront de retranchements, t’investiront, te presseront de toutes parts. Ils t’écraseront sur le sol, toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le temps où tu fus visitée » – a été mis dans sa bouche par les évangélistes une fois le fait accompli. L’important dans cet épisode – ce qu’il est impossible de négliger – est la nature flagrante et irrécusablement zélote des actes de Jésus au Temple.
Les disciples ne s’y sont sûrement pas trompés. Comme le consigne l’Évangile de Jean, en voyant Jésus ouvrir les cages et culbuter les tables, saccageant tout, les disciples se souvinrent des paroles du roi David qui s’était écrié : « Le zèle pour ta maison me dévorera » (Jean, 2, 17 ; Psaumes, 69, 10).
Les responsables du Temple ne se méprennent pas non plus sur le zèle de Jésus et imaginent un plan astucieux pour le prendre au piège et l’amener à révéler qu’il est un révolutionnaire zélote. L’abordant résolument au vu de toutes les personnes présentes, ils lui posent une question : « Maître, nous savons que tu es véridique et que tu enseignes la voie de Dieu en vérité et sans te préoccuper de qui que ce soit, car tu ne regardes pas au rang des personnes. Dis-nous donc ton avis : est-il permis ou non de payer l’impôt à César ? »
Il ne s’agit pas d’une question anodine, bien sûr. Mais de la question piège par excellence pour un zélote. Depuis le soulèvement de Judas le Galiléen, les adhérents aux principes zélotes se démarquaient par leur position sur le paiement du tribut à Rome : était-il conforme à la Loi de Moïse ? Le raisonnement était simple et compris de tous : en exigeant un tribut, Rome revendiquait rien moins que la possession du pays et de ses habitants. Sauf que le pays n’appa...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Présentation
  4. Avertissement
  5. Copyright
  6. Epigraphe
  7. Dédicace
  8. Cartes
  9. Note de l’auteur
  10. Introduction
  11. PREMIÈRE PARTIE
  12. DEUXIÈME PARTIE
  13. TROISIÈME PARTIE
  14. Remerciements
  15. Notes
  16. Bibliographie
  17. Listes des noms cités et des notions
  18. Chronologie
  19. Achevé de numériser