
- 85 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Bouddha Philosophe
À propos de ce livre
Si le bouddhisme nous touche et nous inspire
aujourd'hui, c'est parce qu'il enseigne un art
de vivre et une éthique dont la portée est
universelle.
Le but de cet ouvrage est de nous faire découvrir
très simplement la pensée bouddhique et ses
réponses aux grandes questions qui animent notre
époque: Comment faut-il vivre? Qu'est-ce qui est
réel, illusion? Comment faire face à la souffrance?
Quid de l'ego? Sommes-nous naturellement bons?
Tous ceux qui s'intéressent à l'esprit humain, tous
ceux qui souhaitent développer le meilleur d'euxmêmes
et se tourner vers autrui, trouveront dans ce
livre des pages enrichissantes pour mettre à profit
un savoir utile et incarné.
Foire aux questions
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Informations
Éditeur
IconoclasteAnnée
2016Imprimer l'ISBN
9791095438151ISBN de l'eBook
97910954382431
L’ART DE VIVRE
LA PENSÉE ORIENTALE
Depuis quelques années, le Bouddha est devenu un objet de décoration dans les maisons et les jardins. Mais beaucoup de personnes ne savent pas ce qu’elles introduisent ainsi chez elles : s’agit-il d’un dieu ? d’un sage ? Le boudÂdhisme a la réputation d’une tradition humaniste qui permet une connaissance en profondeur de son propre esprit. Mais sur quoi se fonde cette image ? De quelle sorte d’introspection parle-t-on ?
En philosophie, on établit une distinction entre la tradition « occidentale » et la tradition « orientale ». Cette dichotomie n’est pas tout à fait correcte : depuis Alexandre le Grand (356-323 av. J.-C.), dont l’empire s’étendait de la Grèce à l’Himalaya, de nombreux échanges d’idées ont eu lieu de part et d’autre du parallèle. Ces échanges se sont intensifiés avec l’essor de la navigation européenne, au point qu’au XIXe siècle une philosophie « orientale » d’un style typiquement « occidental » s’est enracinée en Europe. De nos jours, c’est à peine si l’on parle encore d’une séparation : on lit avec la même facilité Platon (v. 427-v. 348/347 av. J.-C.) dans la bibliothèque de Pékin que Mencius (v. 371-289 av. J.-C.) dans la bibliothèque d’Athènes.
La dichotomie Orient-Occident manque par ailleurs de subtilité. Les traditions philosophiques de la Chine et de l’Inde, pour ne citer qu’un exemple, ont développé chacune de leur côté leur propre pensée, et sont parties de postulats très différents. La philosophie arabe, quelquefois rangée parmi les courants orientaux, a pour sa part fortement subi l’influence de Platon et d’Aristote (384-322 av. J.-C.). Quant à la philosophie occidentale, elle se présente sous d’innombrables formes : de l’empirisme au rationalisme, de la philosophie littéraire à la philosophie analytique. Derrière les appellations d’oriental et d’occidental se cachent donc d’innombrables écoles.
Cela vaut également pour le bouddhisme, né en Inde environ cinq siècles avant J.-C., avant de se ramifier et de former plusieurs courants. La pensée bouddhiste se fraie ensuite progressivement un chemin au Tibet, en Chine, dans le Sud-Est asiatique et au Japon, où elle s’est mélangée aux traditions et aux cultures existantes. Il serait donc erroné de présenter ces écoles comme un grand monolithe lorsqu’on consacre un ouvrage au « bouddhisme ».
Parler de la philosophie occidentale, comme de la pensée bouddhiste, pèche donc autant par généralisation. Cependant, les généralisations s’avèrent quelquefois utiles pour ordonner les idées, notamment lorsqu’il s’agit de comparer les traditions philosophiques occidentale et boudÂdhiste : car, si elles présentent quelques similitudes, les deux philosophies ont aussi des différences spécifiques. Aussi flexibles et généralisatrices soient-elles, elles ne se recouvrent pas pour autant, certainement pas dans leur ensemble. La pensée occidentale s’est par exemple depuis toujours concentrée sur l’empirisme externe, alors que les philosophes bouddhistes ont au contraire été préoccupés par la réalité intérieure. Les bouddhistes se focalisent principalement sur l’univers mental et se désintéressent du monde extérieur.

La pensée occidentale s’est depuis toujours concentrée sur l’empirisme externe, alors que les philosophes bouddhistes ont au contraire été préoccupés par la réalité intérieure.

En écrivant cet ouvrage sur le bouddhisme, nous avons voulu aborder la pensée bouddhiste telle qu’elle transparaît dans les différentes traditions bouddhistes. Cette pensée englobe les théories et opinions que les maîtres bouddhistes ont transmises au fil des siècles à leurs disciples. Comment les idées relatives à la réalité et aux apparences, à l’aveuglement et à la clairvoyance, à la compréhension intellectuelle et à la perception ont-elles pris forme dans la pensée bouddhiste ? Comme nous pourrons le voir, l’idée que les bouddhistes se font de l’homme et de la société se rapproche par moments de nos traditions philosophique, psychologique et religieuse, mais elle emprunte également d’autres voies qui peuvent se greffer sur la pensée occidentale et l’enrichir.
Trêve de malentendus ! Lorsque lumière sera faite, nous verrons que les idées orientales peuvent concorder avec l’esprit occidental : Bouddha est tout à fait à sa place dans notre civilisation.
L’HUMANISME
Le bouddhisme est-il une religion, relève-t-il de la psychologie ou de la philosophie ? Il a les caractéristiques des trois, mais pas toujours de la manière que nous lui connaissons. Les boudÂdhistes étudient l’esprit humain et l’expérience humaine, mais ils ont pour ce faire recours à la méditation, qui est une méthode peu commune dans le domaine de la psychologie telle que nous la pratiquons en Occident. Le bouddhisme peut se prévaloir d’une riche tradition philosophique. Mais comparé à la philosophie occidentale, il ne se soucie que fort peu de la raison ou de la clarté de la pensée. La clarté de l’expérience intérieure est au moins tout aussi importante.
Le bouddhisme est-il donc une religion ? Depuis le siècle des Lumières, la pensée occidentale distingue clairement la religion de la philosophie. Or les choses ne sont pas aussi tranchées dans la pensée orientale. Les bouddhistes pratiquent des exercices spirituels et quantité de cultures bouddhistes ont développé une tradition monastique : sur ce point, le bouddhisme a en effet tout d’une religion. Cependant, pour le qualifier de religion, il faut distinguer religion et culte : le concept de Dieu n’existe pas dans la pensée bouddhiste. Les textes classiques n’abordent nulle part la question de la genèse : Bouddha rejette au contraire toute spéculation au sujet de la création et de la fin de l’univers. Contrairement aux grandes religions du monde, le bouddhisme est une tradition sans dieu personnel.
La notion d’art de vivre est plus appropriée pour définir les différentes formes de boudÂdhisme. L’art de vivre repose sur une conscience philosophique, ainsi que sur une maturité intellectuelle et sur une maturité émotionnelle, facettes de la vie que nous avons tendance à séparer. La vision bouddhiste englobe toutes ces dimensions : elle vise à l’épanouissement de l’homme, non pas sur le plan intellectuel ou spirituel, ni sur le plan familial ou du travail, mais dans tout ce qu’il a d’humain et dans toutes ses relations avec son prochain.

L’homme qui renonce aux pensées et émotions égocentriques voit
mieux où il se situe dans
un contexte plus large
et tente d’y trouver
le moyen de s’épanouir.
mieux où il se situe dans
un contexte plus large
et tente d’y trouver
le moyen de s’épanouir.

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Les philosophes de l’Antiquité étaient, eux aussi, passés maîtres dans l’art de vivre et ils incarnaient leur savoir théorique dans les pratiques quotidiennes. Cette conception de la philosophie en tant que discipline englobant toute l’existence est actuellement relayée par quelques philosophes « grand public », tels Joep Dohmen (1949) aux Pays-Bas et Alain de Botton (1969) en Angleterre. Selon Dohmen, il convient, tant dans l’art de vivre classique que moderne, « de tâter les limites de la raison, d’apprendre à interpréter une situation complexe, […] à gérer ses émotions, à faire face à l’indigence, la souffrance, voire la mort ». À l’instar de Bouddha, les maîtres de l’art de vivre soulignent que ces préceptes ne se cantonnent pas à une simple formule magique, mais qu’il faut les découvrir à mesure qu’on avance sur le chemin de la conscience et se les approprier à force d’enseignements et d’exercices.
Dans le monde universitaire, il est d’usage d’acquérir savoir et sagesse à force d’exercices intellectuels. Mais pour quantité de maîtres de l’art de vivre, des formes d’exercices spirituels, comme la méditation, sont tout aussi importantes. En Occident, nous avons tendance à associer la méditation à un rituel. Les penseurs bouddhistes voient les choses d’une autre façon. Pour eux, la méditation n’est pas un rite, mais un exercice d’expérience claire, une méthode qui permet d’acquérir le savoir.
Le savoir « expérientiel » acquis à force de méditation nous apprend comment fonctionnent l’esprit et les émotions. S’il est vrai que les émotions donnent de la couleur à notre vie et qu’elles alimentent l’esprit, elles peuvent aussi entraver l’épanouissement et la solidarité entre les êtres si elles ne visent qu’à satisfaire nos propres intérêts. Lâcher ces émotions « égocentriques » constitue le principal résultat de l’art de vivre bouddhiste.
L’homme qui renonce aux pensées et émotions égocentriques voit mieux où il se situe dans un contexte plus large et tente d’y trouver le moyen de s’épanouir. C’est cette voie qui mène à l’« Illumination ».
La libération n’est donc pas au service d’un ordre supérieur, mais de l’homme ; sur ce point, le bouddhisme se soustrait à la notion traditionnelle de religion. Le bouddhisme n’est pas une vision du monde ou philosophie théiste, mais humaniste, qui utilise, en plus de la raison, la méditation comme source de connaissance. Les enseignements de Bouddha visent à développer une attitude sans peur face à l’existence humaine, ainsi qu’une relation humaine avec le monde qui nous entoure. C’est là la quintessence de l’art de vivre bouddhiste.
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LES « MOYENS HABILES »
L’ÈRE AXIALE
On distingue, dans l’histoire, trois grandes traditions philosophiques : la philosophie occidentale, la philosophie indienne des Upanishads et la philosophie chinoise. Ces traditions sont nées indépendamment les unes des autres, bien que durant la même période, disons un demi-millénaire avant notre ère selon le calendrier grégorien. Le philosophe et psychiatre allemand Karl Jaspers (1883-1969) appelle cette ère d’innovations importantes sur le plan religieux et philosophique la « période axiale ». C’est durant cette période qu’émergent en effet des modes de pensée totalement...
Table des matières
- COUVERTURE
- PRÉSENTATION
- AVANT-PROPOS
- INTRODUCTION
- 1. L’ART DE VIVRE
- 2. LES « MOYENS HABILES »
- 3. LES APPARENCES ET LA RÉALITÉ
- 4. LA VACUITÉ
- 5. LA CONNAISSANCE PAR L’EXPÉRIENCE
- 6. LA COULEUR DES PENSÉES
- 7. L’ILLUSION DU MOI
- 8. L’ÉVEIL
- 9. NATURELLEMENT BON
- 10. LA DIMENSION SOCIALE DU BOUDDHISME
- INDEX
- NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
- LES AUTEURS
- ACHEVÉ