Guérir d'un abus sexuel
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Guérir d'un abus sexuel

  1. 214 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Guérir d'un abus sexuel

À propos de ce livre

Un livre rassurant et thérapeutique pour les victimes et leur entourage

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Informations

Éditeur
Les Arènes
Année
2018
Imprimer l'ISBN
9782352047551
ISBN de l'eBook
9782352049470
CHAPITRE 1
NE PAS CROIRE TOUT CE QU’ON DIT
20 idées fausses
J’ai souvent constaté que mes patients victimes d’abus sexuels dans leur enfance connaissaient très mal les mécanismes d’action du traumatisme et des possibilités thérapeutiques qui existent aujourd’hui. De façon générale, je suis frappé par la fréquence des idées fausses qui circulent sur ce sujet. Ces « croyances » sont néfastes. Elles entretiennent la culpabilité, la honte et le manque d’espoir, mais elles conduisent aussi à adopter des solutions dangereuses et inefficaces pour tenter de vivre avec ses blessures, ou pour les masquer. Elles sont nocives en raison de ce qu’on appelle l’« effet Pygmalion » (nom d’un roi légendaire qui tomba amoureux de la statue qu’il avait sculptée, tant et si bien qu’Aphrodite la changea en être humain), ou « effet Rosenthal », du nom du psychologue américain qui l’a mis en évidence.
L’effet Pygmalion peut se résumer ainsi : plus vous croyez en quelque chose, plus vous augmentez sa probabilité d’apparition. Pour prendre un exemple médical, l’effet thérapeutique d’un « faux » médicament, c’est-à-dire dénué de produit chimiquement actif, est appelé « effet placebo » et peut être assimilé à l’effet Pygmalion. En croyant que ce médicament va me faire du bien, je provoque inconsciemment en moi un ensemble de mécanismes, non encore élucidés, qui vont aboutir à l’apparition d’un effet thérapeutique. Notons que l’effet inverse est tout aussi vrai : c’est l’« effet nocebo », responsable de nombreux effets secondaires d’autant plus fréquents qu’ils sont connus par le patient. Conclusion : ne lisez pas les notices de vos médicaments !
L’effet Pygmalion joue aussi un rôle dans ma relation avec moi-même. Cela revient à dire que ce que je pense, ce que je crois quant à moi-même, plus ou moins consciemment, aura des conséquences, des effets sur moi. Tant en ce qui concerne le négatif (« Je ne pourrai jamais guérir ») que le positif (« Mes ressources vont me permettre de tourner la page »). Pour prendre un exemple, l’idée fausse (que je développe plus loin) selon laquelle toute personne abusée deviendra elle-même un abuseur risque, si l’on donne foi à cette croyance, de favoriser inconsciemment l’apparition de ce comportement, même si on ne le veut pas.
Toutes ces croyances fausses doivent donc d’abord être « démontées », critiquées, pour perdre leur pouvoir néfaste et favoriser la mise en route des processus thérapeutiques.
Ces informations ont aussi pour but d’aider l’entourage de ces personnes qui souffrent à mieux les comprendre et ainsi à mieux les soutenir.
1) « Ce que j’ai subi est définitivement gravé en moi, et rien ne peut m’aider à aller mieux ; je vais garder cette blessure toute ma vie. »
Cette première idée fausse est malheureusement très répandue. Elle explique peut-être en partie pourquoi de nombreuses victimes d’abus sexuels ne consultent pas (la honte est une autre raison). La nature particulière de ce traumatisme conduit la victime à penser que sa douleur et sa souffrance sont au-delà de tout traitement. Aussi la victime met-elle en place des solutions personnelles souvent inefficaces ou aggravantes, pour tenter de survivre avec ses blessures (prise de médicaments ou d’alcool en quantités excessives par exemple).
Ce sentiment d’impuissance peut s’expliquer par l’inefficacité de nombreuses approches thérapeutiques sur les traumatismes. Pendant très longtemps, le seul traitement consistait à proposer aux victimes de répéter les détails de leurs agressions, leur faisant ainsi revivre ces moments douloureux et les plongeant dans ce qu’on appelle une « victimisation secondaire ». Cette croyance (« rien ne peut m’aider à aller mieux ») doit être combattue afin d’encourager les victimes, engluées dans leur malheur, à faire une démarche thérapeutique. C’est l’un des objectifs de ce livre.
2) « Si je veux aller mieux, je vais devoir passer de nombreuses années en thérapie. »
Le temps est une donnée essentielle dans tout processus de reconstruction. Mais la durée d’une thérapie peut varier de quelques mois à plusieurs années, en fonction de nombreux facteurs (âge de survenue, nombre et intensité des traumatismes, ressources du patient, soutien social…). Une personne ayant été abusée une seule fois par un étranger, qui en aura parlé à des parents chaleureux, vivant dans un environnement protecteur et équilibré, aura peut-être besoin d’une thérapie. Mais plus courte que pour une personne abusée pendant de nombreuses années, maltraitée et battue, élevée dans une famille toxique et violente, et qui n’aura pu se confier à aucun adulte protecteur. Mais s’il est impossible de prévoir la durée d’une thérapie, il est possible d’en évaluer régulièrement les résultats.
3) « Pour aller mieux, je vais être obligé de tout raconter, dans les moindres détails. »
On sait aujourd’hui que plus nous parlons d’une chose, plus nous la nommons, plus nous la faisons exister et plus nous lui donnons de réalité. C’est ce qu’on appelle la proférence (fonction créatrice du langage). Appliqué à un événement traumatique, cela signifie que plus nous en parlons, plus nous lui donnons de réalité, et plus nous en souffrons.
Dans le domaine des traumatismes collectifs (explosion, catastrophe naturelle), il est fréquent de faire parler les victimes juste après la survenue de l’événement. Ces techniques de débriefing ont été accusées par certains d’aggraver l’évolution des personnes concernées, voire de favoriser (par effet Pygmalion) la survenue d’un syndrome de stress post-traumatique (voir plus loin) : « S’il faut parler longuement et en détail de tout ce que je viens de vivre pour éviter des séquelles, cela signifie sans doute que ce que je viens de vivre est très grave… » C’est une suggestion très efficace !
En ce qui concerne les traumatismes individuels, il a aussi été montré que le « revécu » des traumatismes passés pouvait induire une certaine détresse chez les patients. On a constaté que les patients « obligés » par le cadre thérapeutique d’en dire le plus possible, comme si le moindre détail devait absolument être noté, allaient parfois encore plus mal.
La réactivation des traumatismes peut donc aggraver la souffrance et conduire à des troubles dépressifs ou anxieux, à des suicides, ou à l’arrêt de la thérapie. Redire le traumatisme conduit en fait à une « revictimisation », car chaque mot est porteur d’un sens mais aussi d’un vécu, émotionnel et corporel, qui est chaque fois réactivé mais pas « assimilé ». Le but du traitement n’est pas de revivre le traumatisme, mais de le « digérer » et de l’intégrer dans l’histoire de la personne, tout en développant ses ressources et la force de son moi en améliorant son fonctionnement quotidien.
Bien sûr, dans toute approche thérapeutique, le patient aura à parler de ce qu’il a vécu, senti et ressenti. Cependant, en ce qui concerne les abus sexuels, il le fera dans un cadre thérapeutique très différent de celui de l’image d’Épinal où le patient est allongé sur un divan, le thérapeute assis derrière lui, silencieux. Cette fameuse « neutralité bienveillante » est maintenant bannie, au profit d’une relation plus humaine. L’attitude de neutralité est trop souvent ressentie comme de la froideur, ou du désintérêt. On considère au contraire que le thérapeute se doit d’être présent, attentif, empathique, chaleureux, respectueux, mais non intrusif. Le patient doit conserver le choix de ce qu’il souhaite confier, c’est-à-dire qu’il reste maître à chaque instant de ce qu’il dit. Vous découvrirez dans le chapitre sur l’EMDR que le traitement du traumatisme peut même se faire avec un minimum de mots, le thérapeute n’ayant pas besoin de tout savoir, de tout connaître.
4) « Tout cela, c’est du passé, il faut oublier maintenant. »
Phrase souvent prononcée par le conjoint ou la famille qui souffrent de la situation et...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Dédicace
  5. Introduction
  6. Chapitre 1 - Ne pas croire tout ce qu’on dit (20 idées fausses)
  7. Chapitre 2 - Les blessures (Les conséquences peuvent être graves, même longtemps après)
  8. Chapitre 3 - Le souvenir (Y a-t-il des personnes qui ont oublié ce qu’elles avaient subi ?)
  9. Chapitre 4 - La guérison (Qu’appelle-t-on « guérir » et comment ?)
  10. Chapitre 5 - pour aller plus loin
  11. Conclusion
  12. Annexes
  13. Remerciements
  14. Contributeurs
  15. Achevé