L'intelligence collective
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L'intelligence collective

Joseph Henrich

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L'intelligence collective

Joseph Henrich

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À propos de ce livre

Toute sa vie, l'ĂȘtre humain ne cesse d'apprendre au contact d'autrui, d'imiter, de reproduire, de recombiner diffĂ©rentes idĂ©es ou savoir-ĂȘtre – et de les transmettre. Depuis les premiers chasseurs-cueilleurs jusqu'Ă  l'invention d'Internet, le long processus d'Ă©volution de notre espĂšce ne peut s'expliquer qu'Ă  la lumiĂšre de cette spĂ©cificitĂ© que l'on appelle l'intelligence collective, ou plus simplement la culture. PrivĂ© de l'accĂšs Ă  cette source de savoir accumulĂ©e au fil des gĂ©nĂ©rations et adaptĂ©e aux environnements locaux, l'ĂȘtre humain serait incapable de survivre. Passant de l'anthropologie et de l'histoire Ă  la psychologie, la biologie ou encore la gĂ©nĂ©tique, Joseph Henrich dĂ©montre de maniĂšre magistrale et convaincante pourquoi l'ĂȘtre humain est la seule espĂšce Ă  avoir atteint un tel degrĂ© de dĂ©veloppement.

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Informations

Éditeur
Les ArĂšnes
Année
2019
ISBN
9791037500885

1.

Un drĂŽle de primate

Nous appartenons, vous et moi, Ă  une espĂšce trĂšs singuliĂšre de curieux primates.
Bien avant le dĂ©but de l’agriculture, les premiĂšres villes ou les technologies industrielles, nos ancĂȘtres se sont dispersĂ©s Ă  travers le globe, depuis les arides dĂ©serts de l’Australie jusqu’aux steppes glacĂ©es de SibĂ©rie, et ont fini par habiter la plupart des grands Ă©cosystĂšmes terrestres ; aucun autre mammifĂšre n’a investi des environnements aussi divers. Or, curieusement, notre espĂšce s’avĂšre physiquement faible, lente, et plutĂŽt maladroite quand il s’agit de grimper aux arbres. Le premier grand singe venu est plus puissant que nous, le premier fauve venu nous rattrape en quelques bonds ; en revanche, nous sommes assez douĂ©s pour courir sur une longue distance et pour lancer des projectiles avec une grande prĂ©cision. Alors que nos intestins peinent Ă  Ă©liminer les toxines des plantes vĂ©nĂ©neuses, la plupart d’entre nous avons du mal Ă  les distinguer des vĂ©gĂ©taux comestibles. Alors que nous sommes presque obligĂ©s de manger des aliments cuits, nous venons au monde sans savoir faire du feu ni cuisiner. Par rapport Ă  d’autres mammifĂšres ayant la mĂȘme taille et le mĂȘme rĂ©gime alimentaire, nous avons un cĂŽlon trop court, un estomac trop rĂ©duit et des dents trop petites. Nos enfants naissent trĂšs gras et dangereusement prĂ©maturĂ©s, avec des plaques crĂąniennes non encore soudĂ©es. Contrairement aux autres grands singes, les femelles de notre espĂšce demeurent sexuellement rĂ©ceptives tout au long de leur cycle menstruel, et cessent d’ĂȘtre fĂ©condes (mĂ©nopause) longtemps avant leur mort. Plus Ă©tonnant encore : malgrĂ© notre cerveau surdĂ©veloppĂ©, nous ne sommes pas si intelligents que ça – notre intelligence, en tout cas, ne peut expliquer Ă  elle seule l’étonnant succĂšs de notre espĂšce.
Ce dernier point vous laisse sceptique ?
Imaginez qu’on vous propose, Ă  vous et Ă  quarante-neuf de vos collĂšgues de travail, un jeu de survie en milieu hostile. Vos adversaires : cinquante singes capucins du Costa Rica. On commencerait par parachuter ces deux Ă©quipes de primates en Afrique centrale, dans quelque lointaine forĂȘt tropicale. Au bout de deux ans, on viendrait compter les survivants de chaque groupe – l’équipe gagnante Ă©tant celle qui en comporterait le plus. Tout Ă©quipement serait interdit, bien sĂ»r, et les joueurs ne pourraient apporter ni allumettes, ni bidons, ni couteaux, ni chaussures, ni lunettes, ni antibiotiques, ni casseroles, ni fusils, ni cordes. Par pure charitĂ©, on autoriserait les humains (mais pas les singes) Ă  porter des vĂȘtements. Les deux Ă©quipes auraient ainsi Ă  survivre pendant des annĂ©es dans un environnement inconnu, sans pouvoir compter sur autre chose que leur intelligence et l’entente entre partenaires.
Si vous deviez parier, votre choix se porterait-il sur les singes ou sur vous et vos collĂšgues ? RĂ©flĂ©chissez avant de rĂ©pondre : savez-vous fabriquer un arc, un filet, un abri ? Savez-vous reconnaĂźtre les (nombreux) vĂ©gĂ©taux et insectes toxiques, et vous soigner le cas Ă©chĂ©ant ? Savez-vous faire du feu sans allumettes et cuisiner sans casserole ? Fabriquer un hameçon ? Un adhĂ©sif naturel ? Savez-vous reconnaĂźtre les serpents venimeux ? Et vous protĂ©ger des prĂ©dateurs une fois la nuit venue ? Et faire une rĂ©serve d’eau ? Et pister un animal ?
Il faut bien admettre que les humains risquent fort de perdre la partie, et dans les grandes largeurs, face Ă  un groupe de singes. Et cela malgrĂ© leur crĂąne surdĂ©veloppĂ© et leur belle assurance. Mais alors, Ă  quoi peuvent bien servir ces cerveaux dĂ©mesurĂ©s qui ne nous permettent mĂȘme pas de jouer les chasseurs-cueilleurs en Afrique, le continent qui a vu Ă©voluer notre espĂšce ? Comment avons-nous pu nous rĂ©pandre dans des environnements si divers sur toute la surface du globe ?
Le secret du succĂšs de notre espĂšce ne tient pas Ă  notre intelligence brute innĂ©e, ni Ă  quelque facultĂ© mentale spĂ©cialisĂ©e qui se dĂ©clencherait en prĂ©sence des difficultĂ©s spĂ©cifiques qu’ont dĂ» affronter sans cesse nos ancĂȘtres chasseurs-cueilleurs du plĂ©istocĂšne. Notre capacitĂ© Ă  survivre et Ă  nous dĂ©velopper en tant que chasseurs-cueilleurs, par exemple, et cela dans les environnements les plus divers, ne doit rien au fait que notre intelligence individuelle nous permet de rĂ©soudre des problĂšmes complexes. Une fois dĂ©pouillĂ©s de nos facultĂ©s mentales et de notre savoir-faire culturellement acquis, comme nous le verrons au chapitre 2, nous ne sommes guĂšre plus douĂ©s que les autres grands singes quand il s’agit de rĂ©soudre certains problĂšmes – pas assez douĂ©s, en tout cas, pour justifier l’incroyable succĂšs de notre espĂšce ni mĂȘme la taille de notre cerveau1.
En rĂ©alitĂ©, l’histoire a connu bien des versions des concurrents humains de notre expĂ©rience de survie – par exemple les malheureux explorateurs europĂ©ens qui ont luttĂ© pour survivre dans des environnements d’apparence hostile, depuis l’Arctique canadien jusqu’à la cĂŽte du Golfe du Mexique. Comme le montrera notre chapitre 3, les choses se terminent souvent de la mĂȘme maniĂšre en pareil cas : soit les explorateurs pĂ©rissent jusqu’au dernier, soit certains d’entre eux sont accueillis par des populations indigĂšnes qui, depuis des siĂšcles ou mĂȘme des millĂ©naires, habitent sans difficultĂ© cet « environnement hostile ». Si votre Ă©quipe a de fortes chances de perdre face aux singes, c’est donc parce que votre espĂšce – seule en cela – a dĂ©veloppĂ© au fil de l’évolution une vĂ©ritable dĂ©pendance Ă  la culture. Par « culture », j’entends le large Ă©ventail de pratiques, de techniques, de mĂ©thodes, d’outils, de motivations, de valeurs et de croyances que nous acquĂ©rons en grandissant, le plus souvent en apprenant des autres. Un seul espoir pour votre Ă©quipe : rencontrer et nouer des liens avec l’un des groupes de chasseurs-cueilleurs vivant dans les forĂȘts d’Afrique centrale, par exemple les PygmĂ©es Efe. Ces groupes de PygmĂ©es, malgrĂ© leur petite taille, prospĂšrent depuis fort longtemps dans ce milieu parce que les gĂ©nĂ©rations passĂ©es leur ont lĂ©guĂ© un ensemble considĂ©rable de techniques, de compĂ©tences et de savoir-faire qui leur permettent de vivre et de prospĂ©rer dans la forĂȘt.
Si nous voulons comprendre comment les humains ont Ă©voluĂ©, et pourquoi nous sommes si diffĂ©rents des autres animaux, il faut avant tout reconnaĂźtre que nous sommes une espĂšce culturelle. Il y a plus d’un million d’annĂ©es, probablement, des membres de notre lignĂ©e Ă©volutionnaire ont commencĂ© Ă  apprendre les uns des autres, si bien que leur culture est devenue cumulative. GrĂące Ă  cet Ă©change entre individus, les savoirs relatifs Ă  la chasse, Ă  la fabrication des outils, au pistage et aux plantes comestibles se sont amĂ©liorĂ©s et agrĂ©gĂ©s, si bien que chaque gĂ©nĂ©ration a pu reprendre et affiner les compĂ©tences et les savoir-faire transmis par la prĂ©cĂ©dente. Au bout de plusieurs gĂ©nĂ©rations, ce processus a fini par produire un ensemble de pratiques et de techniques si riche et si complexe qu’aucun individu, fĂ»t-ce au cours d’une vie entiĂšre, n’aurait pu l’élaborer par lui-mĂȘme en ne comptant que sur son expĂ©rience et sur son intelligence. On observe encore des milliers d’exemples de ces ensembles culturels complexes, des igloos des Inuits aux flĂšches des FuĂ©giens en passant par les poissons tabous des Fidji, les nombres, l’écriture et les bouliers.
Une fois que ces prĂ©cieuses pratiques et compĂ©tences ont commencĂ© Ă  s’accumuler et Ă  s’amĂ©liorer au fil des gĂ©nĂ©rations, la sĂ©lection naturelle a favorisĂ© les individus plus douĂ©s que les autres pour l’apprentissage culturel, c’est-Ă -dire ceux qui exploitaient le plus efficacement le corpus disponible, de plus en plus Ă©toffĂ©, que constituaient ces informations propices Ă  l’adaptation. Les productions les plus rĂ©centes de cette Ă©volution culturelle, comme le feu, la cuisson, les outils tranchants, les vĂȘtements, une langue simple faite de signes, la maniĂšre de projeter une lance ou encore les gourdes permettant de transporter l’eau, tout cela est devenu la source mĂȘme des grandes pressions de sĂ©lection qui ont gĂ©nĂ©tiquement façonnĂ© notre esprit et notre corps. Cette interaction entre gĂšnes et culture, que je nommerai ici coĂ©volution gĂšnes-culture, a lancĂ© notre espĂšce sur une voie inĂ©dite de l’évolution, jamais observĂ©e jusqu’alors dans la nature ; c’est elle qui nous rend si diffĂ©rents des autres espĂšces et fait de nous un animal d’un type nouveau.
Admettre que nous sommes une espĂšce culturelle renforce la nĂ©cessitĂ© d’une approche Ă©volutionnaire de notre espĂšce. Comme nous le verrons au chapitre 4, notre capacitĂ© Ă  apprendre des autres est elle-mĂȘme un produit affĂ»tĂ© par la sĂ©lection naturelle. Nous sommes des apprenants adaptables, qui, dĂšs leur plus tendre enfance, choisissent avec soin ce qu’il convient d’apprendre, de quelle source et Ă  quel moment. De l’enfant Ă  l’adulte (fĂ»t-il doctorant), nous sĂ©lectionnons nos modĂšles de maniĂšre spontanĂ©e et inconsciente, en nous fondant sur le prestige, le succĂšs, le talent, le sexe, l’ethnie. À leur contact, nous acquĂ©rons sans difficultĂ© des goĂ»ts, des motivations, des croyances, des stratĂ©gies, et nos critĂšres en matiĂšre de rĂ©compense et de punition. La culture Ă©volue, souvent de maniĂšre invisible, Ă  mesure que cette attention sĂ©lective et ces biais d’apprentissage influent sur ce que chaque individu observe, mĂ©morise et transmet. Mais ces facultĂ©s d’apprentissage culturel se multiplient jusqu’à produire une interaction entre ce corpus d’informations culturelles cumulĂ©es et l’évolution gĂ©nĂ©tique qui a façonnĂ© (et continue de façonner) notre anatomie, notre physiologie et notre psychologie.
Sur le plan anatomique et physiologique, le besoin croissant d’acquĂ©rir ces informations culturelles adaptatives a entraĂźnĂ© le dĂ©veloppement rapide de notre cerveau, nous offrant l’espace nĂ©cessaire pour stocker et organiser quantitĂ© d’informations. C’est Ă©galement ce qui a entraĂźnĂ© une enfance prolongĂ©e et une longue vie postmĂ©nopausique qui, respectivement, nous laissent assez de temps pour acquĂ©rir ces informations et assez de temps pour les transmettre. Nous verrons en chemin que la culture a laissĂ© son empreinte sur chaque partie de notre corps, façonnant l’évolution gĂ©nĂ©tique de ses divers Ă©lĂ©ments – pieds, jambes, mollets, hanches, estomac, cĂŽtes, doigts, ligaments, mĂąchoire, gorge, dents, yeux et langue, parmi bien d’autres. Elle a aussi fait de nous des lanceurs puissants et des coureurs de fond, par ailleurs enveloppĂ©s de graisse et physiquement assez faibles.
Sur le plan psychologique, nous avons fini par nous reposer sur les produits Ă©laborĂ©s et complexes de l’évolution culturelle ; nous comptons tellement sur eux pour assurer notre survie que, dĂ©sormais, nous attachons plus d’importance Ă  ce que nous enseigne notre communautĂ© qu’à nos expĂ©riences personnelles et Ă  nos intuitions innĂ©es. Une fois que nous aurons bien mesurĂ© Ă  quel point nous dĂ©pendons de notre savoir culturel, et bien compris comment les subtils processus de l’évolution culturelle peuvent produire des « solutions » plus intelligentes que nous, alors nous pourrons expliquer d’autres phĂ©nomĂšnes assez surprenants. Le chapitre 6 illustrera ce dernier point en abordant des questions telles que : Comment se fait-il que les habitants des pays chauds prĂ©fĂšrent les plats Ă©picĂ©s ? Pourquoi les AmĂ©ricains aborigĂšnes mĂȘlent-ils Ă  leur gruau de maĂŻs des coquillages brĂ»lĂ©s ou de la cendre de bois ? Comment les vieux rites divinatoires ont-ils pu mettre en Ɠuvre les mĂȘmes stratĂ©gies que la thĂ©orie des jeux pour amĂ©liorer le rendement de leurs parties de chasse ?
Le corpus toujours croissant d’informations adaptatives disponible dans le cerveau de nos congĂ©nĂšres a Ă©galement conduit l’évolution gĂ©nĂ©tique Ă  crĂ©er une forme secondaire de statut chez les humains, le prestige, qui opĂšre dĂ©sormais au mĂȘme niveau que le statut de dominant hĂ©ritĂ© de nos ancĂȘtres grands singes. Une fois que nous aurons bien saisi le concept de prestige, nous comprendrons aisĂ©ment pourquoi les gens imitent inconsciemment, dans leur conversation, les individus qui ont connu le succĂšs ; pourquoi des stars du basket comme LeBron James peuvent vendre des assurances auto ; comment une personne peut ĂȘtre cĂ©lĂšbre du simple fait qu’elle est cĂ©lĂšbre (syndrome Paris Hilton) et pourquoi les individus les plus prestigieux, qui sont les premiers Ă  annoncer leur contribution financiĂšre lors d’un gala caritatif, sont les derniers Ă  s’exprimer dans les corps o...

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