Une année pour tout changer
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Une année pour tout changer

  1. 199 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Une année pour tout changer

À propos de ce livre

' En matière d'éducation, tous les regards sont dirigés vers l'enfant. Nous cherchons en lui ce que nous pouvons changer pour qu'il assimile enfin ce que nous souhaitons lui inculquer. Toute la pression est sur ses épaules. Pourtant, le facteur déterminant, c'est nous; notre capacité individuelle et collective à respecter ses lois naturelles de développement. Un véritable changement de posture est nécessaire. ' Céline Alvarez
Après son expérience pilote dans une zone d'éducation prioritaire en France, Céline Alvarez a été invitée par la ministre belge de l'Enseignement à accompagner 750 enseignants, pendant une année scolaire. Ils ont réaménagé leur classe, trié les activités et individualisé la transmission, et ce sans moyens supplémentaires. En quelques semaines, les enfants sont devenus autonomes, confiants et sereins. Dès la maternelle, ils sont entrés spontanément dans la lecture. Ce livre montre que nous pouvons susciter un changement à grande échelle, basculer de l'ennui à la motivation, de l'indiscipline au calme, du manque de persévérance à la créativité.
Permettre à l'enfant de se révéler, c'est possible. Une année peut tout changer!
Céline Alvarez a publié Les Lois naturelles de l'enfant (Les Arènes, 2016), vendu à plus de 220 000 exemplaires en France et traduit en treize langues.

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Informations

Éditeur
Les Arènes
Année
2019
Imprimer l'ISBN
9782711201419
ISBN de l'eBook
9791037500458
De la même auteure
Les Lois naturelles de l’enfant, Les Arènes, 2016.
Transmettre, collectif, L’Iconoclaste, 2017.
Lettres magnétiques, « Les lectures naturelles », Les Arènes, 2019.
Boucle d’Or, « Les lectures naturelles », Les Arènes, 2019.
Le Petit Chaperon rouge, « Les lectures naturelles », Les Arènes, 2019.
Trois Petits Cochons, « Les lectures naturelles », Les Arènes, 2019.

Introduction

Lorsque l’on parle des problématiques liées à l’éducation, tous les regards sont dirigés vers l’enfant. Toute la pression est sur ses épaules. « Il ne comprend pas ! » ; « Il stagne » ; « Tu as vu comme il se comporte ? » ; « Il n’est pas motivé » ; « Il est incapable de persévérer » ; « Il ne retient rien ! » ; « Il n’est pas très sociable » ; « Il est impulsif » ; « Il n’est pas très créatif », « pas volontaire » ; « Il n’a aucune attention », « aucune curiosité » ; « Il n’a pas confiance en lui » ; « Le moindre effort le décourage », etc. Nous cherchons en l’enfant ce que nous allons bien pouvoir travailler, tordre, changer. Nous nous plaçons comme un élément totalement extérieur au processus d’apprentissage. Et pourtant, le facteur déterminant, c’est nous. Lorsque l’enfant naît, tout est possible. Il est dépositaire de tous les potentiels humains. Ces circuits sont déjà là, pré-esquissés. Il est prédisposé à être et à faire tout ce que nous cherchons à lui inculquer – développer un langage élaboré, penser de manière complexe, agir de façon contrôlée, créer, etc. –, mais il n’est pas déterminé à le faire. Il naît avec ces potentiels, mais ce qui déterminera leur développement ou non, c’est nous ; notre capacité individuelle, familiale, sociétale, institutionnelle, à fournir à l’enfant des environnements appropriés, pensés dans le respect et le soutien de ses lois universelles de développement. C’est uniquement de cette façon, respectueuse, organique, qu’il pourra déployer pleinement ces potentiels latents.
Et pour le moment, on ne va pas se le cacher, nous en sommes loin. Les fondations mêmes de notre école bafouent les principes biologiques les plus élémentaires de l’épanouissement humain. Nous ne faisons que peu de place à l’autonomie, au sens, à l’étayage individualisé, à l’enthousiasme, à la joie. Nous sommes si sûrs de nous et de notre École de la République ; nous en sommes tellement fiers. Mais elle est dans un bien triste état. C’est presque indécent. Nous sommes les champions d’Europe du déterminisme social. Laurence Boone, cheffe économiste de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), écrivait récemment qu’il faut plus de six générations à une personne du bas de l’échelle socio-économique pour rejoindre la moyenne. Parmi tous les pays de l’OCDE, seule la Hongrie montre plus de déterminisme social que la France. Laurence Boone affirme1 : « L’urgence de redonner la possibilité à chacun de réussir passera d’abord par une réforme du système éducatif […]. » Pour le moment, cela n’est pas sur le point de s’améliorer : depuis 2003, tous les quatre ans, nous constatons une baisse systématique du niveau des enfants en mathématiques. Il y a trois ans, la France était placée dernière de toute l’Europe dans cette discipline par l’enquête TIMSS2. Depuis vingt ans, nous enregistrons une baisse systématique des performances en lecture chez les enfants et, à l’entrée dans l’âge adulte, 20 % de nos jeunes sont mauvais lecteurs ou illettrés.
Jusqu’où allons-nous aller comme ça ? Qu’attendons-nous ? Que le métier d’enseignant, si ingrat et difficile, n’attire plus personne au point de manquer de candidats aux concours nationaux, de devoir par conséquent accepter de nombreuses personnes n’ayant pas la moyenne aux épreuves, et de pallier aux postes vides en recrutant des contractuels ? Que nos enfants, mal dans leur peau, niés dans leur besoin le plus fondamental d’exprimer ce qu’ils sont et d’apprendre des choses ambitieuses qui fassent sens, se révoltent au point de rendre la vie de classe absolument insupportable ? Que de plus en plus d’écoles privées, plus ou moins sérieuses, plus ou moins dogmatiques, fassent concurrence à notre école nationale ?
Surprise : nous y sommes déjà.
Mais la cause de nos problèmes, ce n’est pas l’enfant. Ce sont nos croyances, notre anesthésie générale, notre oubli de la vie, de ses forces endogènes puissantes qui exigent du lien, de la profondeur, du sens. La cause de nos problèmes c’est notre superficialité ; notre propension à croire qu’il suffira de quelques tablettes, de quelques cours de philosophie, de quelques ballons sur lesquels s’asseoir, de quelques ateliers autonomes ou activités Montessori. Nous n’avons pas besoin d’une évolution, mais d’une révolution – de fond en comble. Le problème de l’éducation ne peut plus être traité de manière symptomatique, en tentant vainement de faire taire des difficultés çà et là, à coups de ceci ou de cela. Nous devons voir les choses en face, aller chercher les causes profondes qui génèrent toutes ces difficultés – et les traiter. Tous ces symptômes que nous combattons avec l’agacement de celui qui se croit extérieur à la situation, nous les avons créés ; nous pouvons les réparer.
Mais nous voudrions peut-être plus de théorie, plus de recherches scientifiques, plus de preuves. Comment faire ? Quels protocoles ? Quelque chose en nous nous pousse à croire que « cela doit forcément être compliqué, estampillé de toutes parts » pour être sérieux et digne d’être tenté. Non. Le constat est dramatique mais les leviers les plus puissants sont les plus simples. Malheureusement, l’évidence ne nous suffit jamais. Nous voulons toujours plus : plus de connaissances, plus d’études, plus, plus, plus… Nous plongeons à corps perdu dans les détails et nous perdons la vue d’ensemble. Mais nous ne résoudrons pas le problème de l’éducation le cœur éteint et le mental en roue libre. Nous révolutionnerons l’éducation d’une manière puissamment bienfaisante lorsque nous donnerons au bon sens toute la place qu’il doit avoir, en laissant de côté nos ego agités qui cherchent toujours plus de complexité. Ce ne sont pas des informations supplémentaires qui nous manquent, ce n’est pas une méthode qui nous manque, mais la conscience ; le courage de mettre en action ce que nous savons déjà. Les éléments, nous les avons déjà en main et nous pouvons les implémenter en une année, à grande échelle. C’est l’expérience que j’ai pu mener en Belgique avec des enseignants, des directeurs, des conseillers pédagogiques et des inspecteurs.
En effet, dans le cadre de la lutte contre le redoublement et l’échec scolaire, Marie-Martine Schyns, ministre de l’Enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, m’a sollicitée pour accompagner 750 enseignants volontaires, désireux de transformer leurs pratiques. En Belgique, 4 enfants sur 5 n’ont pas les compétences minimales en lecture à la sortie du CM2. À 15 ans, ils sont 45 % à avoir redoublé au moins une fois. L’accompagnement a pris la forme de huit journées de rassemblements à Namur. L’objectif était de créer des environnements adaptés au fonctionnement et aux besoins de l’enfant, en faisant davantage place aux grands invariants de l’apprentissage tels que l’autonomie, le sens, le challenge, la rencontre et la joie. De cette manière nous avons pu soutenir le développement de ce que l’on appelle les fonctions exécutives, identifiées par la recherche comme centrales pour l’épanouissement humain.
Réaliser ce projet dans les conditions proposées – c’est-à-dire avec rien, aucun moyen3 – était un vrai challenge. En Belgique, le poste d’ATSEM4 n’existe pas, les enseignants de maternelle sont seuls dans leur classe. Comme leurs homologues français, ils n’ont souvent pas de budgets pour acheter du matériel pédagogique de qualité. Rappelons pourtant que les enseignants remplissent une mission fondatrice pour la société et exercent un métier de haut niveau qui requiert des connaissances et aptitudes sophistiquées. Ils sont pédagogues, psychologues, infirmiers, mécaniciens : ils transmettent, écoutent, soignent, réparent, redonnent confiance à l’esprit fragilisé de certains enfants. Ils font un métier de haut niveau mais ils ne sont franchement pas aidés pour le faire ; pire, ils sont entravés dans l’exercice de leur mission. Malgré ces conditions pénibles, mais grâce à l’investissement des enseignants qui est allé bien au-delà du périmètre de leur fonction, nous y sommes parvenus. Les résultats ont été bouleversants. À mesure que les enseignants réaménageaient leur classe et soutenaient la pleine autonomie, les mêmes changements se produisaient toujours chez les enfants. Tous – parents, enseignants, directeurs – avaient les mêmes mots à la bouche : « autonomes », « sereins », « souriants », « généreux », « heureux », « motivés », « persé...

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