L'ALGÉRIE, ÉPERDUMENT.
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L'ALGÉRIE, ÉPERDUMENT.

  1. 212 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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L'ALGÉRIE, ÉPERDUMENT.

À propos de ce livre

Peut-on aimer éperdument l'Algérie (ce pays jeune de ses 60 ans)? Oui, bien évidemment, même si on n'y est pas né et malgré la distance, les différences culturelles et les nombreuses désillusions. L'Algérie est le pays des 20 ans de l'Auteur, le pays de ses rêves humanitaires.Dans ce recueil: récits et notes de voyages, acrostiches, textes d'Auteur(e)s, correspondance, albums-photo et jeux de mots.

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Informations

Année
2022
Imprimer l'ISBN
9782322412280
ISBN de l'eBook
9782322464760
Édition
1
Sujet
Poésie

Voyage en Kabylie
àl’envers et à L’Endroit.
GéLamBre - Mars 2002.

Cela fait 28 ans que je ne suis pas allé en Algérie et en ce matin du 8 Mars 2002, j’ai l’impression de partir pour un voyage à l’envers.
Me voilà pourtant immergé dans le quotidien de RENNES avec les jeunes étudiants qui s’y rendent en train chaque matin. La plupart ont des difficultés à émerger, pour se plonger dans les cours à venir et dans ceux qui n’ont pas été révisés. Quelquesuns comparent l’heure où ils se sont levés pour bachoter. L’ambiance est feutrée et la fumée de plus en plus dense. (Pas de bruits, peu de mots échangés mais quelques walkmans avec oreillettes.) Au-dehors, alignements parfaits de lampadaires et de fenêtres de bureaux. Passage du contrôleur très efficace car connaissant les habitués et donnant les renseignements adéquats. Avant de descendre beaucoup de bisous échangés entre jeunes et poignées de mains à la mode (poing contre poing, dos contre dos, …). Y a-t-il là un sens comme dans le langage des sourds-muets ?
Au premier coup d’oeil, je remarque que la clientèle est différente dans le train vers NANTES. En attendant le départ, je m’amuse à observer, sur le quai, deux "rabbins", de véritables jumeaux : mèches de cheveux bouclés sur les joues, costumes et chapeaux noirs, mêmes petits bagages à roulettes. Je jette aussi des coups d’oeil réguliers vers ma grosse valise que j’ai dû laisser près des portes. Du moins jusqu’à cette mise en garde : « Attention, ce train est sans arrêt de Rennes à Nantes ! ». Je peux commencer le livre de poche que j’ai emporté pour remplir les vides de cette journée : Autobiographie d’un amour par Alexandre Jardin. Ce wagon est encore plus silencieux que le 1er et lorsque je lève les yeux, j’ai le bonheur d’admirer le lever de soleil sur les marais de REDON. Dans cette lumière diaphane, tout est gris : gris le brouillard, gris les prés et les roseaux, gris aussi les quelques arbres qui cherchent à passer inaperçus dans ce décor d’album pour des histoires de korrigans, ces lutins des forêts bretonnes.
Un bruit violent me tire de ma rêverie. (Explosion ? Choc ?) Les plafonniers s’éteignent et le train ralentit. Cela m’inquiète. (Et si c’était un gros problème mécanique ? … je risquerais de rater l’avion ! Et si c’était des bandits qui ont profité du brouillard pour saboter la voie, prendre d’assaut ce convoi et dépouiller ces hommes d’affaires de leurs ordinateurs et téléphones portables, de leurs Euros et de leurs cartes à tout faire … je serais dans le même panier. Et dans mon délire : Et si c’était des terroristes islamistes qui ont pris les grands moyens pour empêcher l’ancien Coopérant que je suis de revoir ses amis démocrates en Kabylie ? … je n’aurais pas le temps de griffonner quelques mots d’adieu.)
Mon trouble est réel. Mais comment se fait-il que personne ne bronche ? Moi aussi je reste calé sur mon siège ; le silence est d’autant plus impressionnant que la motrice ne fonctionne plus.
Après quelques minutes, même bruit sec et pourtant, il est mieux vécu car la lumière revient et la locomotive s’active à nouveau. Le voyage vers l’Algérie peut continuer et il est temps que je revoie quelques formules de politesse en kabyle et en arabe.
À la sortie sud de la gare de Nantes, je trouve déjà quelques personnes qui pourraient bien faire partie du voyage :
• Un Algérien dont j’admire l’art d’engager la conversation s’adresse à une personne qui, comme moi, attend le bus pour l’aéroport :
- Me voilà enfin arrivé !
- Et vous avez beaucoup de bagages !
- Heureusement ce n’est pas lourd mais mon frère a voulu que je prenne tout ça pour la famille au pays.
- Nantes ça vous a plu ?
- Oui c’est une belle ville ; elle est agréable et les gens sont sympathiques …
• Une famille immigrée qui s’obstine à marchander avec le chauffeur du bus :
- On peut mettre d’abord les cabas ?
- Sans problème, allez-y !
Et après s’y être mis à six ou sept pour charger quelques maxi-sacs à larges rayures croisées et dire au-revoir à ceux qui ne sont pas du voyage :
- Deux billets s’il te plaît, monsieur le conducteur.
- Mais vous êtes plus de deux !
- Non, monsieur le conducteur, il y a moi, il y a madame, c’est tout monsieur !
- Et la personne âgée qui a un foulard ? Elle est avec vous ?
- La vieille, elle paye pas, elle a la retraite !
- Si elle n’a pas la carte d’abonnement, elle paie le trajet et puis pour la jeune fille, il faut aussi prendre un ticket.
- C’est pas possible, la fille, elle a sept ans.
De toute évidence, elle en a au moins le double. (Il a dit "sept ans" et elle a dix-sept ans !)
- Cela ne change rien, Monsieur, cela fait 20 euros pour quatre personnes.
- S’il te plaît Monsieur, 15 euros ? 15 euros, c’est bien pour toi !
-
Après d’âpres discussions, le chef de famille consent à donner un billet de 20 euros tout en s’en voulant de défaire la liasse qu’il rapporte au pays.
Nous traversons quelques quartiers de Nantes que je connais à peine. Je remarque le logo de l’ancienne biscuiterie LU : le lieu unique. (C’est un U et un double L, l’un à l’endroit, l’autre à l’envers, si bien que le logo peut être lu de gauche à droite et aussi de droite à gauche.) Je cherche ce qu’évoquent les rectangles bleu-clair et blancs de l’immeuble Béghin-Say, mais oui bien sûr ! les morceaux de sucre. Une affiche du quartier Sainte-Anne vante : NOTRE PARKING COUVERT : VOTRE VÉHICULE À L’ABRI ! Sur les locaux de Airbus Industrie, les couvreurs ne sont pas plus gros que des fourmis…
À l’aéroport international de Nantes, les employés de Khalifa Airways et les policiers sont intrigués par mon passeport. D’après eux, il expire le 12 mars. Coup de fil à l’étage et ma grosse valise peut partir. Mais à l’appel pour la salle d’embarquement, nouveau scrupule des policiers qui, pour ne prendre aucun risque, se renseignent en haut-lieu (à l’étage ?), puis me demandent de signer une décharge. Cela prend un temps fou et je ne passe le contrôle qu’au moment où les autres passagers montent dans l’avion. Le personnel me fait signe ; je suis le bienvenu.
Le trajet NANTES-TOULOUSE est vraiment très court, juste le temps d’admirer la côte vendéenne, quelques villages en étoile, (alors que mon voisin a le vertige) et nous descendons au-dessus des lotissements de villas avec piscines aussi vastes que leurs toits de tuiles.
Après une escale de 45 minutes, nous survolons les sommets enneigés des Pyrénées, la mer de nuages. Les hôtesses nous servent un repas froid mais mon voisin n’a guère d’appétit. Est-ce à cause du mal de l’air ou parce qu’il pense à sa fille hospitalisée à Rennes depuis des semaines ?
Lorsque l’avion descend, il n’est pas plus rassuré mais il se dit que ça ne va plus durer longtemps maintenant. Ce soir, il sera en Kabylie et, d’ailleurs, il profiterait volontiers de la voiture de Saïd jusqu’à Tizi-Ouzou. Moi aussi j’ai hâte d’atterrir car on m’attend. Patience, la piste n’est pas libre et l’avion fait quelques tours d’approche ce qui me permet de voir la côte, des villages d’aspect moderne, la banlieue d’ALGER, des entreprises, des autoroutes, un lac, une casse de voitures…
À l’aéroport d’Alger, le temps est gris et les forces de l’ordre très présentes à l’extérieur près des avions que l’on peut voir, tous décorés d’un aigle bleu, ceux de Khalifa Airways.
Pour le contrôle du visa, pas de complication comme à Nantes ! Un policier fait signe à une famille avec de jeunes enfants de s’avancer vers le dernier portique. Boussad les suit et m’invite à en faire autant. Non sans scrupules, je les rejoins et je gagne ainsi une dizaine de minutes. Je récupère ma valise qu’un douanier marque aussitôt d’une croix. Me voilà mal barré : elle est tellement pleine que, si je dois l’ouvrir, je n’arriverais jamais à remettre mes affaires correctement pour la refermer. Mais non ; cette croix à la craie, c’est mon laisserpasser !
Je suis les voyageurs qui ont franchi les portiques et nous voilà entre une double rangée de supporters comme les footballeurs qui entrent sur le terrain. Vite ! Exhiber la photo de Saïd ! C’est le signe convenu pour ne pas risquer de se louper ! Il y a là des centaines d’hommes mais je ne vois personne ! D’ailleurs, à quoi bon regarder les visages ? Je ne reconnaîtrais pas mon ancien élève ; cela fait près de 30 ans que je ne l’ai pas vu ! J’avance lentement, courbé sur la valise qui roule difficilement et je vais bientôt atteindre le parking lorsqu’une voix retentit derrière moi : « Monsieur Gérard !». Dans cette masse humaine quelqu’un m’attend et mon coeur explose de joie. Je me retourne et là, à quelques enjambées, un homme me tend les bras. Il me salue, me souhaite la bienvenue et veut voir la photo. C’est bien lui, en gros plan avec sa mine enjouée ; il est accompagné par un grand jeune homme qui me salue avec respect. C’est son fils Kamel qui se charge immédiatement de transporter les bagages à la voiture.
Boussad m’a suivi ; commencent les palabres entre lui et Saïd pour que l’un prenne l’autre en voiture. Ce n’est pas simple car Boussad n’est plus seul : il a rencontré des amis. Saïd accepte pour Boussad mais c’est tout ; sa voiture, ce n’est pas un fourgon !
En effet, sa voiture c’est une confortable berline qui s’engage sur une autoroute à 2 ou 3 voies dans chaque sens. (Comment savoir sans marquage au sol ?) Nous traversons des villages plutôt européens où cependant de petits vendeurs à la sauvette proposent des bananes, des légumes et même des poulets vivants. Nous évoquons nos premiers souvenirs, du moins Saïd qui parle de l’école de Taguemount-Azouz, de la randonnée du Djurdjura, des baignades à l’oued… et qui calcule. Cela fait 29 ans ! Et oui, 29 ans, une vie, surtout pour Kamel qui n’en croit pas ses oreilles, lui qui n’en a que 17 ! Moi je dirais : lui qui a déjà l’âge de son père lorsque j’étais son professeur !
Maintenant nous roulons à travers des collines verdoyantes où apparemment on ne cultive rien. Dans un virage, on me conseille de regarder à droite pour apercevoir, dans le lointain, les cimes enneigées du Djurdjura. Nous déposons Boussad à la station de taxis pour son village et Saïd m’annonce qu’il a retenu une chambre dans un très bon hôtel et que nous y passons maintenant pour laisser mes bagages. Lalla Khedidja, c’est en effet un très bon hôtel construit dans les années 70 et c’est un véritable appartement qui m’attend. C’est trop !
Nous arrivons discrètement chez Saïd qui rentre la voiture dans son garage et m’invite à le suivre à l’étage : là nous attendent sa femme, leur fille Dihya et le petit frère Zinou. (Diminutif de Zinedine ?) Nous faisons le tour du propriétaire : plusieurs pièces toutes carrelées et meublées. De retour dans le salon, Saïd me propose un apéritif et à table de nouveaux souvenirs lui reviennent à l’esprit : les nombreuses heures de travail, le froid dans le dortoir, la Deux-Chevaux du Père Élan, et la participation financière pour la chorba collective. Pendant le repas, Mohamed H. appelle de Tipaza pour m’inviter. (Il insiste : si je ne peux y aller, il faut le prévenir pour qu’il vienne en Kabylie !)
De retour à l’hôtel, il est déjà tard lorsque j’allume la télévision pour découvrir l’unique chaîne algérienne. (C’est mon choix !) Sur le petit écran : défilés de mode, musique genre Chaâbi, sketchs, chansons (reprises d’Oum Kalsoum ?) et interviews. (Je ne comprends pas grand chose tandis que le présentateur cherche ses mots en arabe et utilise des mots français tels que accessoires.) Ensuite lecture psalmodiée du Coran (impression de quiétude) et discussion entre femmes accompagnées de petites filles sages, bien sages (trop sages).
*
Et le lendemain matin, émission documentaire sur les multiples utilisations du plastique pour la culture sous serres de tomates, de poivrons, de piments, de fraises… Jugez-en vous mêmes : le plastique peut servir pour la couverture, le palissage, le paillage, l’arrosage… et même le conditionnement chez l’épicier : ce sachet noir à tout faire. (Et ce merveilleux plastique, d’où vient-il ? Du pétrole dont l’Algérie regorge ! Et où finira-t-il ? Dans les tas de détritus où il mettra des dizaines d’années avant de se décomposer !)
Le petit déjeuner est servi dans une salle décorée de quelques fleurs artificielles alors que le mur entre la piscine et la ville est jaune de jasmin. J’apprécie le lait mais ce n’est pas le cas d’un client qui proteste car « c’est de l’eau ! ». Je prends mon temps alors que les nuages font une chape sur la ville. Aznavour chante : Mon Amérique… . Mon Amérique à moi … c’est ici !
Saïd passe me prendre et m’annonce que nous partons tous les deux pour Taguemount-Azouz. Je n’ai pas eu le temps de contacter Rachid et Arezki au village. Nous voici déjà à BENI-DOUALA dont l’entrée est ornée d’un grand panneau en souvenir des personnalités locales : Ali LAÏMÈCHE, Mouloud FERAOUN, Lounès MATOUB et Fadhma AÏT-MANSOUR.
De Beni à Taguemount, on a l’impression que le trajet s’est allongé car la route est partout bordée de constructions récentes. De plus, des travaux de canalisations l’ont rendue carrément impraticable et les suspensions souffrent. Alors que nous demandons à des villageois où garer la voiture, passe un jeune qui se propose de nous faire visiter l’école des Pères. Cela lui est possible car il y habite en famille.
Le portail franchi, nous voici tous les trois dans un lieu connu de chacun : moi pour y avoir enseigné, Saïd et Mokrane pour y avoir été élèves à 15 ans d’intervalle, l’un en pré-professionnel, l’autre en primaire. Les enseignantes en robes kabyles et foutas (sur-jupes aux rayures verticales où les tons orange dominent) viennent nous saluer. C’est l’heure de la récréation et les élèves sont en train de discuter, de jouer à l’élastique… La nouvelle directrice nous fait remarquer l’architecture extérieure qu’elle compare avec les photos que j’ai rapportées pour nous montrer que le lieu n’a pas été reconverti. Bien sûr, le dispensaire a laissé place à une extension de l’école, des bureaux ont été aménagés dans la grande salle et le dortoir vient d’être démoli… mais le toit est toujours orné du clocheton (sans cloche), les mêmes dalles recouvrent le sol du bâtiment centenaire, et dans les classes, tout est resté à l’identique. Évidemment celles-ci auraient besoin d’être rénovées : poignées de portes manquantes, vitres fêlées, plâtres à nu, tableau délavé à force d’être effacé… Pourtant comment exprimer l’émotion de Saïd lorsqu’il prend la craie et écrit la date du jour : Samedi le 9 mars 2002.
Accompagnés de la directrice, nous contournons le nouveau bâtiment pour arriver dans le jardin où Mokrane nous attend pour nous montrer les aménagements qu’il a faits (parfois sans l’accord du comité de village qui, selon lui, voudrait faire de ce lieu, un musée !). Il me montre sa chambre (la mienne) et sa maman me propose d’y dormir le soir-même. Elle nous sert des crêpes traditionnelles (msemen) alors qu’avec notre hôte, nous parlons de la fuite des diplômés pour l’étranger.
Mokrane nous accompagne à TAOURIRT-MOUSSA. Pour Saïd, c’est un moment fort car il n’a jamais osé venir rendre hommage au chanteur dont le portrait est en bonne place dans son salon. Et là, il veut tout voir : les impacts de balles sur la voiture, les objets appartenant à l’artiste, les photos et les textes de l’expo, le vrai tombeau et le mausolée construits par les gens du village… . Je suis impressionné par la démesure du monument et je préfère garder le souvenir de Lounès vivant et oeuvrant pour la bonne cause, par exemple en compagnie de Danièle MITTERRAND… Avec les responsables de la Fondation Matoub Lounès, une discussion s’engage sur l’influence de la presse notamment de l’importance de la Une par rapport aux ventes et au climat d’insécurité. « Un massacre en gros titre, ça justifie aussi la présen...

Table des matières

  1. Dédicace
  2. Sommaire
  3. Préface par Ali MAMMERI
  4. Présentation par Gérard LAMBERT
  5. L’ALGÉRIE EST AINSI !
  6. Voyage en Kabylie àl’envers et à L’Endroit.
  7. Qui manipule qui ?
  8. L’Envers et l’Endroit.
  9. À l'envers, à l'endroit.
  10. LIEUX
  11. ALGÉRIE, LE PAYS DES ÎLES
  12. LA KALÂA DES BENI-HAMMAD
  13. LE PALMIER DE TIZAGHARINE
  14. PERSONNES
  15. NACEUR, LE SOLITAIRE.
  16. SAMIR, UN PUR ZÉPHYR.
  17. LES SERMONS DE SAINT-AUGUSTIN.
  18. PROPOS DE KATEB YACINE
  19. HOMMAGE À MOHAMED BOUDIAF.
  20. TAHAR DJAOUT.
  21. TAHAR DJAOUT, VICTIME DE L'OISELEUR.
  22. EXPÉRIENCES
  23. KABYLIE, ESPACE DE VIE.
  24. AUX AÏT-MESBAH.
  25. EN REVENANT À AÏN-SULTAN.
  26. RÉFLEXIONS
  27. HALTE AUX MASSACRES !
  28. HALTE À LA RÉPRESSION !
  29. FATALITÉ ou CUPIDITÉ ?
  30. UN DÉSAGRÉMENT PEUT ÊTRE BÉNÉFIQUE.
  31. DES ILLUSIONS, … , DÉSILLUSION.
  32. ÉTOILE OU LUEUR D’ESPOIR.
  33. CONQUÉRIR LA DIGNITÉ.
  34. FORGEONS DES VALEURS...
  35. QUE DIEU VOUS DONNE LA CONFIANCE !
  36. TEXTES D'AUTEUR(E)S.
  37. Le Bois Sacré.
  38. Debout palmiers !
  39. Quelque part en Kabylie, un soir
  40. Poème pour l'Algérie heureuse.
  41. L'Algérie de mes 20 ans.
  42. PARIS-AKBOU
  43. Ce que je dois à l’Algérie.
  44. Retour à Aïn el Hout.
  45. La Traversée de Boualem
  46. Ni les droits de l'homme...
  47. Toujours à Alger
  48. Le noir te va si bien
  49. A Tulawin. (Une Algérienne debout.)
  50. Numidia ma blessure.
  51. Hommage à Nabil Farès
  52. Témoignage de Gérard LAMBERT pour la BDIC
  53. BONUS
  54. Première Lettre aux Parents (1971)
  55. Lettre à mon frère Michel (8 ans).
  56. Notes de chantier de volontariat (1974)
  57. Lettres du Père ÉLAN
  58. Lettre de Boussad Z.
  59. Lettre de Rachid C.
  60. Lettre de remerciements (2002).
  61. Mon témoignage en hommage à
  62. Notes de voyage en Algérie – 2007
  63. À MOULOUD FERAOUN
  64. Kamilia* et son frère.
  65. SALAM, HICHAM.
  66. ÉLIAZ ET YOHANN
  67. Références des Tableaux
  68. Dans cet ouvrage
  69. Page de copyright