La fin du secret
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La fin du secret

Histoire des archives du Parti communiste français

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La fin du secret

Histoire des archives du Parti communiste français

À propos de ce livre

Que contiennent les archives du Parti communiste français? Ce parti, qui longtemps cultiva le goût du secret et du document jusqu'à demander à chacun de ses responsables de rédiger une autobiographie, fut aussi celui qui subit la surveillance policière la plus étroite. Cet ouvrage décrit avec précision la façon dont se constitua cette immense banque de données de l'activité communiste en France et comment elle devint au bout d'une longue histoire accessible à tous.
Les archives sont également un enjeu éminemment politique. Jusqu'aux années 1970, ces documents sont tenus secrets; le PCF désirant écrire sa propre histoire hors du regard extérieur. Dans les années 1980, la question de l'ouverture des archives fait l'objet de débats intenses. La volonté de transparence du Parti communiste français affichée après la chute de l'Union soviétique eut raison des dernières résistances internes. Premier et seul parti de France à accomplir cette démarche, le PCF ouvrit totalement ses archives en 1993 et les déposa en 2005 dans une institution publique. Il livrait ainsi les entrailles de son activité aux historiens et au public.
Cette histoire raconte la tension existante entre le goût du secret qu'alimente la volonté de protéger le Parti contre l'extérieur et le désir d'ancrer l'activité communiste dans l'histoire sociale, politique et culturelle de la France.

Frédérick Genevée est agrégé et docteur en histoire. Il est responsable des archives du Parti communiste français

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Informations

Année
2012
Imprimer l'ISBN
9782708241909
Chapitre 1.

POURQUOI TANT D'ARCHIVES ?
Un halot de mystère entoure les archives du PCF. Sans que l'on se rende toujours compte de leur réalité physique, les images qui traversent les esprits à leur évocation sont multiples.
Il est vrai que leur apparence est variée : liasses de papier dans des boîtes aux normes archivistiques ou non s'étendant sur près de deux kilomètres linéaires, enregistrements sonores sur fil, disques ou cédéroms, photographies et films, supports informatiques. Cette multiplicité du paysage archivistique communiste est redoublée par une géographie complexe des dépôts, des sièges locaux et national du PCF à diverses institutions publiques. S'il est possible d'en avoir une photographie assez précise aujourd'hui, cette géographie a évolué au cours des dernières décennies depuis des dépôts dans des entrepôts ou des pavillons de banlieue, mais aussi chez les militants ou encore dans les archives de la police, de l'armée ou de la justice. Pour ne prendre qu'une seule année, celle de 1940 : journaux de prison des députés communistes incarcérés comme celui de Renaud Jean conservé aux Archives départementales de Lot-et-Garonne, procès-verbaux des mêmes députés aux Archives de la défense à Vincennes, les notes préparatoires à la négociation pour la reparution de l'Humanité aux Archives de Paris...
Ces archives intriguent et parfois suscitent le fantasme surtout quand le parallèle est fait avec les archives des services de renseignement ou des polices politiques de l'Europe de l'Est car rien ne ressemble plus à une boîte d'archives qu'une autre boîte d'archives. Des épisodes de l'histoire du PCF comme celui de la mallette du dirigeant communiste Georges Maranne contenant les comptes de la Banque ouvrière et paysanne ou celui du cahier de Jacques Duclos, perdu ou saisi par la police au cœur des affrontements entre le PCF et l'appareil d'État ont marqué les esprits et continuent d'entretenir une atmosphère sulfureuse quand il s'agit d'évoquer ses archives.
Les archives du PCF de quoi parle-t-on ?
« Les archives du PCF », la formule est lapidaire et si simple, elle recoupe pourtant des réalités juridiques et historiques bien différentes.
Le classement par l'État – c'est-à-dire l'octroi d'une reconnaissance officielle – de l'ensemble des archives de direction du PCF jusqu'en 1994 semble circonscrire un premier pan de ce que d'aucuns qualifient de continent archivistique. La majorité d'entre elles, déposée aux Archives départementales de la Seine-Saint-Denis en juin 2005 et représentant pour le support papier près de deux kilomètres linéaires, demeure la propriété du PCF{4}. Leur unité vient de cette propriété et de leur conservation avant 2005 – après bien des pérégrinations de sièges en sièges du PCF, de hangars aux domiciles de militants – au siège actuel du PCF, place du colonel Fabien.
Archives de direction ou de la direction donc ? Il s'agit d'abord des archives produites par les instances de direction statutaires du PCF : congrès, comité central, bureau politique, secrétariat. Ces archives, selon les époques, existent sur plusieurs supports. Pour la période d'avant la Seconde Guerre mondiale, il s'agit de la reproduction partielle sur microfilm de la correspondance entre la Section française de l'Internationale communiste et la direction de l'Internationale communiste siégeant à Moscou. Cette première partie représente environ 100 000 clichés. Pour la période postérieure nonobstant les opérations de numérisation, ces archives sont sur support papier, à l'exception des congrès et des réunions du comité central, lesquelles à partir de 1950-1951 ont fait l'objet d'enregistrement sur fil d'acier électromagnétique. Cette technologie ayant pratiquement disparu, il aura fallu retrouver dans une brocante un appareil permettant la restitution de ces sons et leur transfert sur cassettes magnétiques, puis sur disques numériques.
Le PCF au cours de son histoire s'est aussi doté d'un ensemble de sections de travail aux noms changeants : section de politique extérieure, section des cadres, section agraire, commission centrale de contrôle politique... Leurs archives sont aussi sur support papier. La liste de ces sections, malgré des évolutions dans leur champ d'attribution, exprime la volonté de la direction du PCF d'avoir une appréhension globale de la réalité sociale et politique, qu'elle fût interne, française ou mondiale. Cette volonté s'est nourrie de l'ambition produite par une approche officiellement marxiste qui se voulait générale tant en termes de connaissance que d'intervention politique. Dès sa fondation, le PCF, poursuivant l'héritage socialiste, s'est référé au marxisme, puis très vite après la stalinisation du mouvement communiste international à partir de 1927 au marxisme-léninisme. Expression inventée par Staline, cette doctrine réduisait et figeait la pensée de Marx dans un ensemble de « lois » de l'histoire mécanistes et déterministes. Connaître ces lois offre, pour celui qui était censé les maîtriser, un moyen d'annoncer l'avenir et de faire les choix politiques. Évidemment, les situations historiques se renouvelant, c'est le parti et sa direction qui avaient le monopole de l'interprétation des événements. Cette conception a profondément marqué le PCF qui décida de rompre avec le marxisme-léninisme et le socialisme scientifique au tournant des années 1970 et des années 1980. Il s'agissait alors d'une véritable croyance et la matrice d'un rapport au monde qui supposait l'illusion de pouvoir connaître l'ensemble des éléments qui formait la société française et même le monde par les informations transmises par les autres partis communistes.
Ces documents sont, pour l'essentiel, des documents produits pour l'intérieur du PCF, du cercle restreint des membres du bureau politique et du secrétariat jusqu'aux adhérents. Évidemment selon leur nature, les documents n'étaient pas accessibles à tous les communistes. Les archives du secrétariat et du bureau politique contiennent, par exemple, des listes d'émargement des membres de ces organes de direction ayant pu accéder à tel ou tel document. On sait que le rapport de Khrouchtchev au XXe congrès du Parti communiste d'Union soviétique en 1956 sur les crimes de Staline ne fut jamais porté à la connaissance des dirigeants du PCF et encore moins à celle des adhérents. Pourtant, la délégation française à ce congrès, conduite par Maurice Thorez, put y accéder. Et c'est seulement en 1977 que ces faits furent reconnus.
Pour une période plus récente, celle des années 1970, les membres du comité central pouvaient accéder aux procès-verbaux des réunions du bureau politique même si cette pratique devait être relativement rare. Ensuite, selon le niveau de responsabilité, les cadres locaux étaient les destinataires de divers documents, circulaires et eux-mêmes faisaient remonter informations et rapports circonstanciés au niveau central.
Mais les instances de direction produisent aussi des documents publics en direction des non-communistes : affiches, tracts, communiqués de presse... Ces archives sont aussi comprises dans les archives de la direction du PCF et sont produites officiellement par cette dernière. Enfin, dans l'ensemble classé par l'État comme patrimoine national, se trouve les fonds d'ouvrages qui avaient été conservés dans les locaux de la Bibliothèque marxiste de Paris avant d'être rapatriés à la fin des années 1990 au siège national du PCF. Il s'agit de 30 000 ouvrages, 15 000 brochures et de périodiques communistes français et étrangers. Ces ouvrages, qui ne sont pas à proprement parler des archives, ont fait l'objet d'une convention avec l'université de Paris 13. Ils devaient être rendus accessibles au cours de l'année 2009 dans les locaux de l'ancien siège du journal L'Illustration à Bobigny. À ce jour, l'université ne semble pas pressée d'appliquer cette convention, ce qui représente un dommage pour l'ensemble de la communauté des chercheurs.
La décision du PCF de rassembler ces livres dont il n'était pas l'éditeur a été prise soit dans un souci de documentation, soit dans le cadre d'un projet de reconstitution de pans entiers du patrimoine du mouvement ouvrier. On y trouve aussi bien des publications de vulgarisation et de formation à destination des militants, les textes des congrès des partis socialistes antérieurs à la création du PCF, des traductions de romans russes ou encore des ouvrages rares du XVIIIe et du XIXe siècles, comme une édition originale du code civil de 1804, des brochures de Fourier, de Blanqui, etc.
Comme le dépôt légal de certaines brochures n'a pas été effectué, elles demeurent aujourd'hui introuvables à la Bibliothèque nationale. En France, ce dépôt est obligatoire pour chaque ouvrage publié que l'éditeur adresse en plusieurs exemplaires à ladite Bibliothèque. Toutefois, si les responsables des éditions communistes n'ont pas toujours respecté cette obligation, c'est principalement en raison d'une peur du contrôle par l'appareil d'État, ajoutée à une désorganisation, à une faiblesse des moyens et enfin à l'édition d'ouvrages à l'étranger, en Suisse ou en Europe de l'Est et évidemment, pendant les périodes de clandestinité. Cette rareté, voire leur unicité leur donne pratiquement un statut d'archives. Enfin, le croisement des sources internes et des documents publics du PCF est maintenant possible et offre des pistes de recherches inédites. Il devient ainsi possible d'étudier le processus de décision de ce qui se discute en interne et conduit à ce qui peut être rendu public.
Les historiens qui y ont déjà travaillé savent qu'aux Archives départementales de Seine-Saint-Denis sont accessibles un ensemble de près de 80 fonds personnels de dirigeants communistes déposés en même temps que les archives de direction à proprement parler ! Ils appartiennent à la direction du PCF parce qu'ils lui ont été donnés par les militants en question ou par leurs héritiers. Les fonds des dirigeants comprennent, dont des notes personnelles prises lors de réunions, des carnets comme ceux d'André Marty qui vont de 1935 à 1941, des brouillons de discours comme celui de Waldeck Rochet au moment de la condamnation par le PCF de l'intervention soviétique en Tchécoslovaquie en 1968 et des documents qui auraient dû relever des séries des instances de direction ou des sections de travail (politique extérieure, organisation, intellectuels, paysannerie...). Le PCF n'a élaboré que tardivement une politique d'ensemble pour ses archives. De ce fait, des dirigeants ont dû s'approprier des documents de travail ou des documents achevés. Sans politique d'archives du PCF pendant des décennies, cette appropriation est une bénédiction pour les historiens et leur permet aujourd'hui de disposer d'un ensemble documentaire de grande ampleur et surtout de qualité.
Ces fonds personnels peuvent aussi être riches de notes prises lors de réunions. Elles sont souvent passionnantes car accompagnées de commentaires et d'appréciations complétant ainsi la connaissance du fonctionnement des organismes du PCF. Ces fonds, plus rarement, peuvent aussi comprendre des éléments relevant de la vie privée, comme lorsque la direction cherchait à connaître les relations amoureuses d'un ancien ministre communiste après la Seconde Guerre mondiale... Il est donc nécessaire, respectant en cela un des principes fondamentaux de l'archivistique, de maintenir ces fonds dans leur unité telle qu'elle nous est parvenue d'autant plus que le militantisme communiste a cela d'original qu'il peut articuler et mêler ces différentes dimensions biographiques de manière intense et indissoluble. L'engagement communiste a été d'une telle force qu'il a pu entièrement absorber la vie privée de ces militants.
Pour autant, les archives du PCF ne se limitent pas aux archives déposées en 2005 aux Archives départementales de la Seine-Saint-Denis ou encore conservées au siège national du PCF. On peut tenter d'élaborer une géographie des archives produites par des militants ou des organisations du PCF. Géographie, car c'est du mondial au local qu'il faut penser l'histoire du PCF et donc de ses archives comme un jeu d'emboîtements d'échelles.
Nous verrons que la dimension internationale est omniprésente dans les archives, aujourd'hui accessibles. Ce qui est vrai des niveaux international et national, l'est tout autant au niveau local. Les fédérations du PCF, sur le modèle du centre, ont aussi produit de la documentation qui peut avoir été conservée et être aujourd'hui accessible. Outre les instances statutaires, des élus locaux – surtout s'ils ont exercé leur mandat pendant des années et s'ils sont restés membres du PCF – ont pu aussi déposer leurs archives, soit dans le fonds de leur fédération, soit dans les archives de la municipalité dont ils furent le maire. C'est le cas, par exemple, d'Auguste Gillot, ancien premier magistrat de Saint-Denis mais aussi ancien membre du comité central et du Conseil national de la Résistance, de Louis Minetti, sénateur des Bouches-du-Rhône qui a déposé les siennes dans le fonds de sa fédération... Les dépôts par les militants locaux dans des centres publics sont de plusieurs types – dépôts ou dons – mais conservent dans tous les cas le statut d'archives privées. Elles ne relèvent pas pour la plupart de la sphère juridique du PCF. Les archives produites ainsi par la direction du PCF, ses organisations locales, les militants qui ont fait le choix de les déposer dans des centres publics ou de les maintenir au sein des fonds d'archives du PCF n'épuisent pas, loin s'en faut, le sujet des archives du PCF non pas au sens de la propriété mais de son histoire.
Des dirigeants d'envergure nationale ou leur famille, par exemple pour les cas de Maurice Thorez, Jeannette Thorez-Veermersch, Marcel Cachin et Henri Rol-Tanguy, ont pu penser que leurs archives devaient rejoindre des institutions publiques de statut national ou des établissements de renom. Nous sommes ici au carrefour de plusieurs logiques, celle de la représentation de soi, de sa place dans l'histoire des représentations familiales. Tel ou tel militant mais aussi sa famille peut d'abord se penser comme un militant local et privilégier les centres locaux, ou comme dirigeant national et souhaiter un dépôt dans un centre national. Ou de manière plus complexe se penser dans plusieurs espaces. Ainsi, sous l'effet des indications d'Auguste Gillot, ancien membre du Conseil national de la Résistance (CNR), du comité central et maire de Saint-Denis, de son épouse Simone, de leur fille, un démembrement du fonds a été opéré entre les Archives municipales, le Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne et le PCF.
Mais se jouent aussi là, les trajectoires politiques des militants et dirigeants communistes. Tous ne le sont pas restés jusqu'à la fin de leur vie. Opposants et exclus ou tout simplement démissionnaires ont pu conserver leurs archives personnelles avec toutes les ambiguïtés évoquées plus haut sur la nature de leur contenu. Rompant plus ou moins spectaculairement, ils ont pu considérer que leurs archives ne pouvaient revenir à leur ancien parti, mais à des institutions leur garantissant une certaine neutralité et une pérennité de leurs fonds. C'est le cas de la famille de Charles Tillon qui donne en 1996 à la Bibliothèque de Sciences Po, trois années après son décès, les archives de l'ancien dirigeant communiste. Charles Tillon est sans doute un des plus célèbres des exclus et opposants du PCF. Ancien des mutineries de la mer Noire, ancien dirigeant des Francs-Tireurs et Partisans (FTP), plusieurs fois ministre après la Libération, marginalisé au moment de l'exclusion de Marty dont il était relativement proche, réintégré puis opposant de Georges Marchais auquel il reproche son passé pendant la Seconde Guerre mondiale, soutien de François Mitterrand en 1981. Il est le premier de la famille communiste dont les archives ont rejoint la fondation de Sciences politiques. Elles se trouvent alors associées à un ensemble de fonds où toutes les sensibilités politiques se trouvent réunies. On y trouve celles de Léon Blum, Édouard Daladier, de Gaston Monerville, etc. Dans ce cadre, la renommée de l'établissement joue un rôle important et offre ainsi le sentiment de rejoindre la famille républicaine.
Les liens de sympathie peuvent expliquer certains dons. Ainsi, l'amitié de Jean Pronteau avec l'historien Karel Bartosek qui fut un des animateurs de l'Institut d'Histoire du temps présent (IHTP). Jean Pronteau, ancien dirigeant communiste, passé au Parti socialiste dans les années 1970, disposait d'archives très vastes reflétant l'ensemble de son parcours politique. Aussi après son décès, sa veuve fait le choix, encouragée par Karel Bartosek, de les donner à l'IHTP{5}.
Un autre exemple, Jean Poperen, d...

Table des matières

  1. Page titre
  2. Sommaire
  3. Introduction
  4. Chapitre 1. Pourquoi tant d'archives ?
  5. Chapitre 2. Un enjeu politique : des grandes affaires
  6. Chapitre 3. De l'usage politique à un espace pour l'histoire
  7. Chapitre 4. L'ouverture généralisée des années 1990
  8. Chapitre 5. Alors toutes les archives ?
  9. Chapitre 6. Des archives pour quoi faire ?
  10. Conclusion
  11. Annexe. Les archives communistes en France
  12. Bibliographie