La vie après Daesh
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La vie après Daesh

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La vie après Daesh

À propos de ce livre

Léa s'est préparée à commettre un attentat.
Inès a tenté par trois fois de rejoindre les combattants de Daesh.
Hanane s'est échappée de Syrie.
Ali et Aouda ont voulu partir avec leur bébé sur la « terre sainte ».
Charlotte se sentait aimée par ses nouveaux « frères et soeurs ».
Aïda était fière de son mari candidat au martyre en Irak.
Brian voulait exterminer tous ceux qui ne pensaient pas comme lui.
Nadia et son équipe parcourent la France pour les rencontrer. Ensemble, ils se battent pour essayer de leur redonner une vie après Daesh. Ils doivent affronter leurs propres fantômes, car chacun a déjà rencontré la terreur: kidnapping d'une petite soeur en Syrie, violence d'un mari psychopathe, menaces d'un mari radicalisé sur leur enfant...
Leurs combats les ont rendu forts... Pour lutter contre Daesh, il faut savoir marcher sans trembler.


Dounia Bouzar, ancienne éducatrice et anthropologue du fait religieux, a raconté dans Ils cherchent le paradis, ils ont trouvé l'enfe r (Éditions de l'Atelier, 2014) la descente aux enfers de parents qui s'unissent pour ramener de Syrie leurs enfants embrigadés par des groupes djihadistes. Plus de cinq cents familles l'ont sollicitée pour qu'avec son équipe elle aide leurs enfants à sortir de l'emprise djihadiste. Mandatée par le ministère de l'Intérieur, elle transmet aujourd'hui sa méthode de désembrigadement aux cellules anti-radicalité des préfectures.

Foire aux questions

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Brian

Brian essaye de se faufiler derrière son père pour éviter l'épreuve qui l'attend : croiser le regard des femmes sans foi ni loi qui envahissent cette pièce. Pourvu que personne ne tente de le toucher... Dans ce cas, il partira. Les frères de la haqqida{64} lui ont demandé de ne rien montrer et de tout accepter pendant quelques jours, mais il y a des limites. Une seule femme semble presque respectable. Elle est avec un bébé, tout en gris, assise à côté d'un frère qui doit être son mari. Et encore, on voit son regard et pratiquement tout son visage... Brian sait que son mari est un frère, malgré ses cheveux courts et sa petite barbe, car il aperçoit de loin sa zebîba{65}. Un frère probablement égaré chez les hypocrites salafistes, ceux qui prétendent qu'il faut des conditions pour faire le djihad. Les lâches... Sont-ils aveugles ? Ne voient-ils pas que depuis la fin du califat ottoman, les ennemis de la haqqida ont pris le pouvoir ? Que la pensée islamique s'est éloignée du Livre et de la Sunna ? Que le colonialisme occidental a propagé sa culture impure et son athéisme parmi les musulmans, où qu'ils vivent ? Brian déteste ces hypocrites.
Qu'est-ce ce que couple fait là, parmi cette foule de koffars ? Toutes les autres femmes montrent leurs atours. Seules trois ou quatre portent un petit foulard d'égarée qui laisse deviner leurs cheveux. Encore de pauvres créatures ignorantes touchées par le Sheitan : il leur a enlevé leurs vêtements, souhaitant les détourner du paradis, de la modestie et de la décence. Il les a détournées de la vérité. Si elles sont là, c'est qu'elles ne considèrent plus comme bienheureux le fait de rester à la maison. Peut-être ne connaissent-elles même pas ce décret divin.
Brian s'assoit sur la chaise que son père lui tend et s'applique à ne regarder personne. Il fixe ses pieds pour ne pas être tenté et pense à son futur trajet, plus élaboré que le premier. Les frères de la haqqida lui ont demandé d'attendre encore huit jours. Huit petits jours pour rejoindre la terre bénie.
Une des femmes parle plus que les autres. Il ne veut rien entendre. Il comprend tout de suite qu'elle est alliée aux koffars pour se faire bien voir. C'est incroyable de voir des gens qui se prétendent musulmans garder des relations amicales avec des infidèles qui sont en guerre contre la vérité d'Allah, vivant au milieu d'eux. Ils complotent mais oublient qu'Allah est meilleur qu'eux en stratégie.
Juste à côté de la femme qui parle beaucoup, il y a un homme blond, et juste après un autre d'origine africaine. Elle n'a pas honte d'être assise à leurs côtés ? Les femmes auraient pu au moins se regrouper et éviter de se mélanger ainsi de façon indécente aux hommes. Brian se demande soudain si le blond n'est pas un flic. C'est dans le regard. Le type ne le lâche pas. C'est comme s'il voulait entrer dans son esprit. Et puis c'est le seul adulte qui n'a ni ordinateur ni stylo. Brian attrape son téléphone et il sent que le black a légèrement tressailli. Personne n'a rien vu, mais lui, grâce à Dieu, il a capté. Le black est donc un flic aussi, malgré son apparence d'Africain. Malin l'hypocrite... Les gens croient voir un black et en vérité c'est un flic ! Brian remet doucement son portable dans sa poche. Il ne fera plus de geste brusque ; il n'a pas envie de se retrouver avec une balle entre les deux yeux. On ne sait jamais, dans ce pays de barbares qui complotent pour massacrer tous les musulmans véridiques... Il n'a pas peur de la mort, il l'attend avec bonheur, à condition qu'il puisse intercéder pour que son père le rejoigne au paradis. Il est pressé de se retrouver dans une terre où la charia et le califat sont instaurés. Il doit patienter et attendre la délivrance d'Allah.
Une jeune égarée parle de prière, ce qui surprend Brian. En plus, elle est blonde. Les autres lui répondent, le frère à la zebîba aussi accepte de parler à ces créatures. Il tend l'oreille sans quitter ses chaussures des yeux :
– Comme mes parents ne veulent pas que je fasse ma salat{66}, je fais mes ablutions avec une pierre et je prie dans mon lit.
Une autre répond :
– Tu peux prier juste avec tes paupières. Tu te couches sur le côté et personne n'y voit rien.
– Personnellement, j'ai l'impression de faire tout mal...
– C'est ça... je fais tout mal aussi... Tout ce que je fais décevra toujours Allah...
– Celui qui croit que c'est toujours parfait, c'est celui-là qui décevra Allah...
– En fait, je voulais faire les choses bien en partant en Syrie. Après on m'a dit que ce n'était pas bien. Eux, ils m'avaient appris le contraire : ce que je faisais avant n'était pas bien. Donc je suis perdue.
– En fait, j'ai peur d'être hypocrite envers Allah...
– Si tu te poses la question, c'est que tu n'es pas une hypocrite. Parce que les hypocrites ne se posent pas la question.
Brian ne peut s'empêcher de jeter discrètement un œil vers ceux qui parlent. Ils ne font pas attention à lui et ont l'air sincères dans leur pensée. Il vit quelque chose de décalé : des koffars qu'il déteste parlent d'Allah...
– Ce que tu fais de mal, c'est entre toi et Arbi{67}. Il te pardonnera... Le plus important, c'est de ne pas faire de mal aux autres. Regarde, là, tu es revenue, et tu n'as pas fait de mal aux autres... Donne ton cœur à Dieu et Il te pardonnera. Tu te rends compte, si tu avais tué des gens ?
Brian comprend mieux. Ce sont des frères et des sœurs que la koffar a endoctrinés et sortis à la fois de l'islam et du djihad. Ils se parlent tous comme s'ils se connaissaient.
– Le problème c'est que... j'ai fait aussi partir deux filles... et je me dis que peut-être elles se sont fait tuer ou... Deux vies, c'est pas comme si c'était la mienne.
– C'est comme moi. Ça fait un an qu'elle est là-bas... Une plus petite que moi...
– Je devais m'enfuir avec elle et je n'ai pas pu, j'ai été arrêtée, alors elles sont parties seules. C'était le 18 novembre... Je leur ai dit où elles devaient aller prendre les papiers, l'argent...
– Moi je savais qu'elle était à l'aéroport et je l'ai laissée faire... Ils me disaient clairement : passe-moi le compte internet ou le téléphone de cette sœur, je vais l'endoctriner...
L'égarée regarde la koffar et s'adresse à elle :
– C'est pour ça que quand je suis arrivée ici, je n'ai pas compris que toi, tu parles d'« endoctrinée » comme si ce n'était pas bien. Je ne comprenais pas que tu me dises que j'étais endoctrinée... Pour eux, c'est faire du bien aux autres que de les endoctriner...
La koffar a l'air sidérée.
L'égarée n'est pas seulement ignorante, elle est bête. Elle livre tous les secrets :
– Dans me...

Table des matières

  1. Page de titre
  2. Sommaire
  3. Léa
  4. Nadia
  5. Zahra
  6. Léa
  7. L'équipe
  8. Nadia
  9. Aïda
  10. Hanane
  11. Zahra
  12. Ali et Aouda
  13. Hanane
  14. Nadia
  15. Jahina
  16. Nadia
  17. Hanane
  18. Léa
  19. Brian