Le judaïsme
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Le judaïsme

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À propos de ce livre

La proclamation de l'évangéliste Jean « Le salut vient des juifs » n'a guère retenu l'attention de l'Église pendant de nombreux siècles. Pour les chrétiens, le salut ne vient-il pas de Jésus-Christ? Cette apparente contradiction ne peut se dépasser que par une meilleure connaissance du judaïsme. C'est précisément le propos de cet ouvrage.
Tout en retraçant l'histoire tragique des relations entre juifs et chrétiens, l'auteur présente la plus ancienne religion monothéiste, sa référence à la Tora, ses fêtes, ses rites. Le lecteur redécouvre ainsi « le lien qui, selon le concile Vatican II, relie spirituellement le peuple du Nouveau Testament avec la lignée d'Abraham ».
Les déclarations de repentance de la hiérarchie catholique – et des églises chrétiennes dans leur ensemble – ont ouvert le chemin de la réconciliation. Cependant, la question d'une meilleure prise en compte de la judéité de Jésus par les chrétiens demeure. Accessible à tous, cette nouvelle édition actualisée constitue une référence pour comprendre le judaïsme et son lien avec l'Église.
Dominique de La Maisonneuve est religieuse de Notre-Dame de Sion. Diplômée de l'Université hébraïque de Jérusalem, après vingt ans à l'Institut catholique de Paris, elle enseigne aujourd'hui l'hébreu et le judaïsme au Collège des Bernardins.

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Informations

Année
2017
Imprimer l'ISBN
9782708245228
ISBN de l'eBook
9782708250895

Chapitre 1
Le peuple juif

À l'époque biblique, dans ce que nous appelons aujourd'hui le « Moyen-Orient », la peuplade que constituent les « enfants d'Israël » aurait dû passer inaperçue au regard des grandes puissances environnantes : l'Assyrie-Babylonie et la Perse à l'est, l'Égypte au sud, la Grèce et Rome à l'ouest.
Cependant, insignifiante quant au nombre, elle est établie dans une région convoitée de tous côtés. Outre qu'il est le lieu de passage obligé pour toutes les transactions commerciales et les opérations militaires, ce qu'on appelle le « croissant fertile » est envié pour sa richesse économique, surtout agricole. Tout ceci explique en partie les occupations étrangères auxquelles les « enfants d'Israël » furent soumis pendant des siècles.
Au début de l'ère chrétienne, le peuple juif est loin de constituer un bloc monolithique, tant sur le plan politique que dans le domaine religieux. La pression de la domination étrangère, presque constante, a provoqué des réactions diverses qui ont abouti à un éclatement en plusieurs fractions. On peut parler de « sectes » dans la mesure où, comme aujourd'hui, leurs membres se regroupent autour d'une idéologie « religieuse ».
Cependant, malgré cet éclatement, une certaine unité demeure. Elle est aussi d'ordre religieux : le peuple juif a conscience d'être le peuple élu ; il vit dans l'attente impatiente du Messie-promis-par-les-prophètes qui mettra fin à ses difficultés politiques et sociales.
Jésus entre dans l'Histoire dans ce contexte bouillonnant. Messie pour certains, usurpateur pour d'autres, il va être la cause d'une nouvelle rupture à l'intérieur du peuple. Plus profonde que les divisions existant alors, cette rupture radicale met en question la foi du peuple, et donc son unité.

Avant l'ère chrétienne

La première invasion vint de l'est : l'Assyrie l'emporta d'abord sur le Royaume du Nord avec la prise de Samarie (– 721), puis sur celui du Sud avec la conquête de Jérusalem (– 587).
Mais Nabuchodonosor, le roi d'Assyrie-Babylonie, ne se contenta pas de s'emparer du royaume de Juda : il fit détruire le Temple de Jérusalem qu'avait construit Salomon, le fils de David, et il ordonna également que soit déportée à Babylone une partie de la population.
Cet acharnement dépassait le seul désir d'hégémonie. S'ils n'ont aucune importance politique et économique dans le monde du Moyen-Orient, les « enfants d'Israël » dérangent leur environnement païen.
Ils affirment en effet, par la voix des prophètes, croire en un Dieu UN et Unique. Ils lui rendent un culte dans un lieu unique, le Temple de Jérusalem. Leurs pratiques tranchent parmi celles des peuples idolâtres de la région qui, à l'inverse, sacrifient en de nombreux sanctuaires à leurs multiples dieux.
Non contents de témoigner leur foi en un Dieu UN et Unique, les « enfants d'Israël » affirment que ce Dieu a conclu alliance avec eux et que la fidélité à cette alliance comporte des exigences de justice à l'égard du prochain. Cette « morale » interroge l'entourage et remet en question ses pratiques.
Pour ces raisons, ils dérangent leurs voisins ; étranges, « à part », on voudrait les voir disparaître.
Repères chronologiques
– 587 : Prise de Jérusalem par Nabuchodonosor, roi de Babylone, et destruction du Premier Temple
Déportation à Babylone
– 538 : Édit de Cyrus autorisant les Juifs à retourner à Jérusalem
– 520 : Début de la construction du Second Temple sous Zorobabel
– 450 : Néhémie restaure les remparts de Jérusalem
Sous l'autorité d'Esdras et de Néhémie, le judaïsme prend naissance
– 538-333 : Domination perse
– 333-165 : Domination grecque
Installation d'une colonie juive en Égypte
à partir de – 63 : Domination romaine
– 6{4} : Naissance de Jésus à Bethléem de Juda
+ 27 : Mort et Résurrection de Jésus
Pentecôte et naissance de l'Église
+ 70 : Destruction du Second Temple par Titus, général de l'armée romaine
Diaspora
1948 : Naissance de l'État d'Israël

Exil à Babylone

L'exil de Babylone est une première tentative en ce sens. Tous ne seront pas exilés, seulement les plus influents : les prophètes, les prêtres, ceux qui sont capables d'enseigner le peuple, de lui rappeler son caractère particulier de peuple élu et l'alliance conclue avec Dieu par ses pères, pour les générations à venir.
Devenus maîtres de la région, les Assyriens firent venir des pays environnants des populations étrangères. L'hébreu n'eut plus droit de cité et fut remplacé par l'araméen. Mêlés aux païens, privés de leurs guides et de la langue de leurs pères, les enfants d'Israël allaient peu à peu devenir « comme les autres » et oublier leur Dieu.
Pourtant, les exilés de Babylone gardaient la nostalgie de Jérusalem : « ... Au bord des fleuves de Babylone, nous étions assis tout éplorés en pensant à Sion. Aux saules du voisinage nous avions pendu nos cithares. Là, nos conquérants nous ont demandé des chansons... Comment chanter un chant du Seigneur en terre étrangère ? Si je t'oublie Jérusalem... que ma langue colle à mon palais...{5} » (du Psaume 137).
Mais selon la lecture juive des événements, Dieu veille sur son peuple. Et, du fond de l'exil, Il suscite le prophète Ézéchiel pour rappeler sa fidélité inlassable. Dans une vision d'ossements desséchés, Dieu lui dit : « ... Souffle sur ces morts et ils vivront... Ces ossements, c'est toute la maison d'Israël. Ils disent : Nos ossements sont desséchés, notre espérance a disparu... Dis-leur : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je vais ouvrir vos tombeaux... ô mon peuple, je vous ramènerai sur le sol d'Israël. Je mettrai mon souffle en vous pour que vous viviez, je vous établirai sur votre sol... » (Ez 37, 9...-14).
Encouragés par le prophète, les déportés se ressaisissent et organisent leur vie autour de la Tora, de la Parole de Dieu, seul bien inviolé par les envahisseurs, puisque gravée dans leurs cœurs. En redonnant sens à la vie en exil, elle manifeste le retour à Dieu, une sorte de début de conversion. Sa lecture et son étude en assemblée vont tenir lieu de sacrifice du Temple.
Telle est l'origine de ce qui deviendra par la suite le judaïsme, une nouvelle manière de vivre loin de la Terre, avec Dieu pour Roi et la Tora pour charte. Sans Temple, le culte ne peut plus être qu'intérieur, culte du cœur, grâce à la prière, à l'étude et à l'observance des commandements inclus dans le pacte d'Alliance.
Au fond de l'exil grandit aussi l'espérance messianique. Les prophètes continuaient de le promettre : un jour... le Messie, fils de David, l'emporterait sur tous les ennemis des enfants d'Israël et les ramènerait sur leur Terre.

Retour d'exil

C'est alors que, en – 538, Cyrus, roi de Perse, envahit l'Assyrie et poursuit sa route jusqu'à Jérusalem. Aussitôt, par un édit resté célèbre, il autorise les juifs à rentrer chez eux : « ... Le Seigneur, le Dieu des cieux, m'a donné tous les royaumes de la terre, et il m'a chargé lui-même de lui bâtir une Maison à Jérusalem, qui est en Juda. Qui d'entre vous est de son peuple, que le Seigneur son Dieu (soit) avec lui, et qu'il monte (à Jérusalem) ! » (2 Ch 36, 23).
Beaucoup cependant préférèrent demeurer sur place : ils avaient fait l'expérience que la fidélité à la Tora pouvait se vivre hors de la Terre ; c'est le début de la Diaspora.
Mais un petit nombre reprit la route de Jérusalem avec le désir, creusé par cinquante ans d'exil, de retrouver la Terre.
Exil – Diaspora
Ces deux termes ne sont pas synonymes.
L'exil – galout – consiste en un éloignement du pays imposé par une puissance étrangère : c'est le cas de l'exil de Babylone.
La Diaspora – dispersion – est également une présence en terre étrangère mais assumée par les « dispersés » qui ont eu la possibilité de revenir au « pays ».
Ainsi la Diaspora des « enfants d'Israël », qui a pour cause l'exil de Babylone, ne commence pas avec lui mais avec le non-retour d'une partie des exilés alors que l'édit de Cyrus leur en donnait l'autorisation.

Construction du Second Temple

La domination perse s'exerça pendant deux siècles : de – 538 à – 333. Cyrus favorisa la reconstruction du Temple, le Second, beaucoup moins beau que le Premier : les conditions politiques et économiques étaient bien différentes ! Le roi cependant fit rapporter de Babylone à Jérusalem les objets du Temple que Nabuchodonosor y avait transportés. Mais l'Arche d'Alliance avait disparu dans la tourmente avec son précieux contenu : les tables de la Loi. Elles représentaient concrètement l'Alliance conclue avec le Dieu Unique, violée par le peuple, puis renouvelée après l'idolâtrie du veau d'or. Elles étaient donc le symbole de la fidélité de Dieu, de sa Présence au milieu de son peuple.
Si cette absence était durement ressentie, on pouvait au moins reprendre le culte sacrificiel.

Naissance du judaïsme

Il fallait aussi réorganiser la vie quotidienne en tenant compte de la leçon de l'exil. Ce fut l'œuvre des prêtres avec l'aide de scribes dont le plus connu est Esdras. Ils formèrent ensemble une sorte de « chambre », la Grande Assemblée, chargée d'étudier et de régler les « affaires courantes » selon la Tora.
Le scribe
C'est aujourd'hui un professionnel de la calligraphie hébraïque, en particulier des rouleaux de la Tora utilisés à la synagogue.
Aux temps bibliques, et encore à l'époque du Nouveau Testament, il est le plus souvent associé aux docteurs de la Loi. Le scribe est un homme très instruit en matière de Tora. Il jouit d'une autorité reconnue pour l'enseignement et l'éducation de ses coreligionnaires.
À la fois prêtre et scribe, Esdras ne cesse de rappeler la centralité de la Tora. L'exil a montré l'importance de son observance pour la fidélité à l'Alliance. Mais une condition s'imposait : rompre absolument avec les coutumes des peuples païens des alentours et, avant tout, ne pas épouser leurs femmes. En raison des conséquences qu'ils entraînaient pour l'éducation des enfants, les « mariages mixtes », étaient, sont encore, considérés comme un obstacle majeur au maintien du caractère particulier du peuple (cf. p. 173).
À cette époque également, on prend l'habitude, un peu partout dans le pays, de se réunir autour de la Tora à l'heure où, au Temple, les prêtres offraient les sacrifices. Née en exil, cette coutume va se poursuivre chez ceux qui, trop éloignés de Jérusalem pour s'y rendre habituellement, veulent cependant s'unir au culte qui y est célébré.
Ainsi les juifs se préparaient, ou plutôt Dieu les préparait, à affronter d'autres épreuves.

Domination grecque

Après la domination perse, il fallut subir celle des Grecs (– 333 à – 165), à la suite de l'invasion des armées d'Alexandre le Grand.
Le judaïsme hellénistique
L'occupation grecque favorisa le déplacement des juifs dans toute la région qui se trouvait sous la même domination. De nombreux commerçants et artisans juifs se rendirent en Égypte, pour des motifs d'ordre économique. Ils s'installèrent sur les bords du Nil, surtout à Alexandrie qui devint une colonie juive si importante qu'elle aurait atteint un million de membres au tournant de l'ère chrétienne.
D'abord en bonne relation avec le pouvoir, les juifs constituèrent une communauté autonome, avec leurs propres quartiers, de nombreuses « synagogues », lieux de culte. Mais influencés par la culture grecque, ils en vinrent très vite à oublier leur langue, l'h...

Table des matières

  1. Page de titre
  2. Sommaire
  3. Introduction
  4. Chapitre 1. – Le peuple juif
  5. Chapitre 2. – Rupture... définitive ?
  6. Chapitre 3 . – Réorganisation du judaïsme
  7. Chapitre 4. – La vie traditionnelle
  8. Chapitre 5. – La prière
  9. Chapitre 6. – Les fêtes
  10. Chapitre 7. – Le peuple juif aujourd'hui
  11. Chapitre 8. – Depuis Vatican II
  12. Conclusion
  13. Glossaire des termes étrangers utilisés dans le texte
  14. Bibliographie