Front national, l'imposture. Droite, le danger
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Front national, l'imposture. Droite, le danger

20 répliques à leurs programmes

  1. French
  2. ePUB (adapté aux mobiles)
  3. Disponible sur iOS et Android
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Front national, l'imposture. Droite, le danger

20 répliques à leurs programmes

À propos de ce livre

L'extrême droite affirme être « la voix du peuple », proclame son attachement à la République et à la laïcité, prétend qu'elle a un programme social, fustige l'Europe en vantant les mérites d'un Frexit... et fait de Donald Trump son modèle. Cette propagande tapageuse a besoin d'être combattue en révélant point par point ses mensonges, son discours xénophobe de division et l'impasse de son nationalisme.
La droite se fait une fierté de supprimer 500 000 postes de fonctionnaires, de réduire drastiquement les remboursements des soins par la Sécurité sociale, promet de gouverner par décrets et ordonnances en laissant croire que l'élection supprime la discussion. Elle veut en finir avec le logement social, présente l'immigration et l'islam comme des menaces pour la France... Ces intentions ultralibérales et conservatrices doivent être dévoilées et contrecarrées.
En répliquant à dix points essentiels des projets respectifs de l'extrême droite et de la droite pour les élections présidentielle et législatives, ce livre propose à tous de prendre une part active à un débat politique décisif qui ne peut se passer de l'implication de chacun. Pierre Laurent est sénateur et secrétaire national du Parti communiste français.
Alain Hayot est universitaire et sociologue. Membre de l'exécutif national du Parti communiste français, il a été vice-président de la région PACA à la culture et à la recherche de 1998 à 2015.
Marc Brynhole est enseignant. Membre de l'exécutif national du Parti communiste français, il a été président de l'Agence culturelle de la Région Centre de 1998 à 2015.

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Partie II

Dix répliques

AU DANGER DE LA DROITE

1
Le « coût du travail » est-il la cause de la crise ?

Pour François Fillon, le « coût du travail » serait responsable de tous les maux et sa réduction serait la recette miracle pour relancer la croissance et l'emploi.
« Modération salariale », « réduction des charges sociales{18} », « allégement de la fiscalité des entreprises »... Autant de propositions chocs pour justifier que la facture soit toujours présentée aux salariés, aux chômeurs et aux retraités. « Ce sera, dit le candidat de la droite, l'effort le plus important jamais fourni par notre pays dans son histoire contemporaine. »
« There is no alternative », disait déjà en son temps Margaret Thatcher. Pour les adeptes du néolibéralisme, pas de doute : il faut toujours et encore baisser ce qu'ils nomment le « coût du travail ». Pourtant, ces recettes appliquées depuis des décennies sont loin d'avoir prouvé leur efficacité, bien au contraire. Le Pacte de responsabilité a fait du Medef le partenaire privilégié d'un État chargé non plus de corriger les excès du marché mais de conformer salariés et citoyens aux conditions requises par les marchés pour qu'ils exercent leur domination sur toute la société. Mis en place pendant le quinquennat de François Hollande, le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), applaudi par la droite, n'a produit aucun résultat significatif sur l'emploi. Dans son rapport 2016, le Comité de suivi, créé par le gouvernement lui-même sous l'égide de France stratégie, juge que « le CICE a conduit à une amélioration sensible des marges des entreprises » et note « l'absence d'impact de court terme du CICE sur l'investissement, la recherche-développement et les exportations ». Mais il démontre surtout que seuls « 50 000 à 100 000 emplois ont été créés ou sauvegardés sur la période 2013-2014{19} ». On est loin du chiffre d'un million d'emplois que Pierre Gattaz, le président du Medef, arborait sur un pin's pour vanter les bienfaits de cette mesure qui aura coûté un total de 43 milliards d'euros, distribués sans contrepartie aux entreprises. Rapportée à chaque emploi créé, l'addition est salée.
Pourtant, c'est bien cette politique que la droite entend amplifier. Sous couvert de « créer un environnement plus favorable aux affaires et à l'innovation », elle propose notamment de baisser immédiatement de 50 milliards d'euros « les charges et impôts sur les entreprises, en donnant la priorité à la baisse des prélèvements pesant sur le coût du travail ». Elle veut aussi « revoir le mécanisme de revalorisation du Smic en prenant en compte les comparaisons européennes pertinentes et la performance économique de la France{20} ». Loin d'une revalorisation des salaires, il s'agit de privilégier le critère de concurrence avec les pays voisins ou de la lier à la croissance.
S'attaquer au « coût du travail » en modifiant le niveau du Smic et des salaires ne permettrait pas de sortir de la crise mais l'aggraverait, car réduire le pouvoir d'achat des salariés nuit inévitablement à la consommation et donc à l'économie.
Alors, pourquoi un tel acharnement ? Parce que l'objectif est ailleurs. Au prétexte de « laiss[er] souffler le vent de la liberté dans les voiles de la France{21} », c'est le « coût du capital » c'est-à-dire sa rémunération sous forme de dividendes et de frais financiers versés aux banques, que le candidat de la droite choisit de préserver. En 2016, les grandes entreprises du CAC 40 ont versé près de 56 milliards d'euros de dividendes à leurs actionnaires, un record depuis la crise de 2008. À titre de comparaison, le déficit de la Sécurité sociale prévu pour 2017 est de 4,1 milliards d'euros{22}, sachant que celle-ci est privée des recettes découlant des différentes exonérations de contributions patronales non compensées par l'État à hauteur de 3 milliards d'euros{23} et de la non-cotisation de plus de six millions de personnes privées totalement ou partiellement de travail.
François Fillon prétend proposer un « New Deal aux citoyens, aux entreprises et aux partenaires sociaux », mais la rhétorique cache mal les intentions de son projet au service exclusif des plus riches : alors qu'il propose de supprimer l'impôt sur la fortune, il prévoit d'augmenter la TVA qui est de tous les impôts le plus injuste car il pèse davantage sur les foyers les plus modestes que sur les foyers les plus favorisés. C'est l'analyse de l'Observatoire des inégalités : « Les taxes indirectes telles que la TVA, la taxe sur les produits pétroliers, etc., représentent près de 17 % des revenus des plus démunis, deux fois plus que pour les ménages les plus aisés{24}. »
Dans le programme de l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, en revanche, on ne trouvera pas une seule mesure visant à réduire le « coût du capital », le véritable responsable de la crise. En France, environ 298,9 milliards d'euros (soit 30,41 % de la richesse nationale) sont prélevés chaque année sur l'économie. Sur ce total 157,9 milliards sont versés par les entreprises au titre de cotisations sociales (soit 15,51 % de la richesse nationale). La rémunération du capital, quant à elle, qui atteignait 15 % de la richesse nationale en 1987, est passée trente ans plus tard à 25 %. Alors qu'ils étaient de même niveau à la fin des années 1980 (17 %), le montant de la rémunération du capital a aujourd'hui très largement dépassé celui des cotisations sociales versées par les entreprises{25}. Cette masse de richesse captée par le capital alimente la rémunération des actionnaires (plus de 50 % des bénéfices qui y sont consacrés), et d'autres circuits financiers. En revanche, elle ne va nullement aux investissements dans la production, la recherche ou la formation, là où se trouve pourtant la réponse aux défis de la société. Or, les solutions efficaces ne manquent pas : nouveau crédit bancaire, pôle financier public, arrêt des exonérations de « charges sociales », taxation des revenus financiers, relance des services publics, ou encore réforme fiscale alliant justice sociale et efficacité économique. Tout ce que François Fillon rejette.

2
La France a-t-elle encore les moyens d'une Sécurité sociale pour tous ?

François Fillon veut la peau de la Sécurité sociale. À peine élu à la primaire de la droite, et face au tollé suscité dans l'opinion publique, il a dû passer sous le tapis l'une de ses principales propositions : « Recentrer l'assurance maladie sur les affections graves et l'assurance privée sur le reste. »
Dans les affaires récentes concernant le candidat de la droite, le nom d'Henri de Castries, un de ses amis de longue date et ancien P.D.-G. d'Axa, a été cité à plusieurs reprises. Et pas seulement comme un possible ministrable si le candidat de la droite remporte la présidentielle{26}, mais comme l'inspirateur de son projet de réforme de la Sécurité sociale. On rappellera ici que l'ex P.D.-G. d'Axa n'avait pas précisé qu'il avait également fait travailler l'ancien Premier ministre quelques années auparavant. Il reste que ce « neuvième patron le mieux payé du CAC 40 en 2015 selon le cabinet Proxinvest (avec une rémunération totale de 5,4 millions d'euros){27} » a poursuivi auprès de François Fillon l'idée-force de l'assureur Axa « de ne laisser au régime de base que le grand risque (“solidarité nationaleᾹ pour les ALD [affections de longue durée] et les affections graves) et confier le petit risque (considéré comme de la consommation courante) aux organismes complémentaires santé{28} ». Avec un tel ministre de la Santé, ce serait l'entrée en force des assurances privées dans notre système de protection sociale.
Une pétition lancée par André Grimaldi, professeur émérite à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, a dépassé les 200 000 soutiens en quelques jours, au mois de décembre 2016{29}. Et plusieurs sondages ont indiqué que les Français étaient hostiles aux coupes dans les dépenses publiques de soins{30}. Le 3 janvier, sur TF1, le candidat a dû revenir sur sa proposition{31}, qui équivalait à privatiser tout un pan de la couverture des soins aujourd'hui prise en charge par l'assurance maladie.
Mais la logique de fond demeure. Lorsque le candidat assure qu'il n'est « pas question de toucher à l'assurance maladie et encore moins de la privatiser{32} », il masque une partie de son projet qui prévoit « l'introduction d'une franchise maladie universelle », c'est-à-dire payable par tous les patients et sur tous les soins, et son objectif majeur de réaliser sur cinq ans 40 milliards d'euros d'économies sur la protection sociale, dont « plus de 20 milliards d'euros de réduction de la dérive des dépenses de santé, en veillant à ce que leur progression se situe sensiblement en dessous de 2 % par an{33} ».
La droite le répète à l'envi : la Sécurité sociale serait malade de dépenses trop élevées, « ce qui met en danger sa pérennité. [...] Il est aujourd'hui nécessaire de réformer en profondeur un système coûteux, complexe et piloté de façon peu efficace{34} ». Pourtant, comme il l'admet lui-même, « les dépenses de santé vont continuer de croître{35} ». C'est en effet un constat d'évidence, du fait des progrès de la médecine et du vieillissement de la population. Qui va donc supporter ces dépenses nouvelles ? Il existe deux réponses possibles. Soit on privatise une part de ces dépenses, en transférant la charge sur les patients et leurs complémentaires, mais alors on assume l'inégalité devant l'accès aux soins. Soit on les mutualise en donnant à la Sécurité sociale les moyens d'étendre sa couverture, quels que soient les ressources et l'état de santé de chacun.
En affirmant qu'il faut limiter les dépenses de la Sécurité sociale, le candidat de la droite prétend que notre pays n'aurait pas les moyens de cette seconde solution. Mais poser le problème en ces termes est absurde. En 1945, quand le ministre communiste Ambroise Croizat met en place la Sécurité sociale dans un pays ruiné par la guerre, considère-t-il que la France vit au-dessus de ses moyens ? Non, car si ce n'est pas la Sécurité sociale par le biais des cotisations mutualisées des entreprises et des salariés, ce sont les patients qui supportent la charge des dépenses de santé, de manière beaucoup plus inégalitaire... et sans doute plus coûteuse.
La santé, la protection sociale ne sont pas que des coûts. Leur développement est un facteur essentiel de croissance, de compétitivité, d'efficacité et de cohésion sociale qui contribue à lutter contre les inégalités. Les dépenses de santé par habitant aux États-Unis (absorbant 16,4 % de leur PIB) sont plus importantes qu'en France (10,9 % du PIB), et pourtant les Américains sont plus mal soignés que les Français. Cela tient au poids du secteur public de ce côté-ci de l'Atlantique et au parasitisme du privé de l'autre côté.
Il s'agit donc d'un choix politique, mais aussi d'une question d'efficacité. La solution pourrait reposer sur deux leviers : d'une part, l'augmentation des recettes de la Sécurité sociale en la dotant de nouveaux financements : taxation du capital, annulation ou conditionnement des exonérations de cotisations patronales en fonction du développement de l'emploi et des salaires, lutte contre la fraude sociale et fiscale{36}. D'autre part, l'investissement dans des politiques publiques de prévention qui, en améliorant les conditions de vie au travail et en dehors de celui-ci, pourrait faire baisser de façon significative le nombre des accidents, des maladies professionnelles ainsi que des maladies liées au mal-travail et à la précarité qui coûtent chaque année plusieurs dizaines de milliards d'euros. François Fillon, l'inventeur des « franchises médicales » en 2011 sur les actes médicaux et les médicaments, refuse d'envisager ces perspectives novatrices. Au prix de nouvelles inégalités et d'un recul des soins.

3
L'identité de la France est-elle menacée par la présence de l'islam et par le multiculturalisme ?

S'inscrivant dans les pas de Nicolas Sarkozy, François Fillon s'est lancé dans une croisade identitaire, instrumentalisant la peur du terrorisme pour réécrire l'histoire de France. Un projet qui ravive les plaies de la colonisation française et ne permettra pas de lutter contre les intégrismes, bien au contraire.
« Arrêtons de faire semblant. Non, il n'y a pas un problème religieux en France. Oui, il y a un problème lié à l'islam », affirme François Fillon dans Vaincre le totalitarisme islamique{37}, un livre écrit à la va-vite au cœur de l'été 2016 pour disputer à Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen la surenchère « identitaire ». Car le candidat de la droite l'affirme sans détours dès les premières pages : « La France est menacée dans son identité par un ennemi dont le crime est la prière », reprenant mot pour mot le vocabulaire du Front national. Ces propos s'inscrivent dans la continuité de la création d'un ministère de l'Identité nationale lorsqu'il était Premier min...

Table des matières

  1. Page de titre
  2. Sommaire
  3. Introduction Droite, extrême droite : la guerre au monde du travail est déclarée
  4. Partie I Dix répliques à l'imposture du FN
  5. Partie II Dix répliques au danger de la droite
  6. Conclusion
  7. Remerciements