Les 5 caps des solidarités
Cap 1 : Solidarité de tous et toutes avec tous et toutes
Luttons contre les inégalités sous toutes leurs formes, contre la fraude et l’évasion fiscale et contre l’impunité des banques, des politiques, des multinationales.
Cap 2 : Solidarité avec la nature et les générations futures
Luttons pour protéger le climat, les sols, les océans, la biodiversité et les animaux. Luttons pour une énergie renouvelable et une économie où rien ne se perd, où tout se transforme.
Cap 3 : Solidarité avec les personnes en difficulté, exclues, discriminées
Luttons pour garantir le logement, l’emploi, l’accès aux soins, à l’éducation, aux revenus. Défendons nos droits fondamentaux, luttons contre les préjugés qui occultent notre humanité.
Cap 4 : Solidarité avec les sans-voix
Luttons pour que chacun et chacune puisse faire entendre sa voix dans chaque territoire et dans chaque quartier, en toutes circonstances et à poids égal.
Cap 5 : Solidarité avec tous les peuples
Luttons pour une solidarité sans frontières, pour la coopération entre les pays et les continents, pour l’accueil de celles et ceux qui prennent la route, qui fuient la misère et la guerre.
Cap 1.
Solidarité de tous et toutes avec tous et toutes
Notre société est riche des diversités qui l’habitent : générations, cultures, milieux sociaux, environnements, etc. Seule la solidarité de tous et toutes avec tous et toutes permet de relier les individus dans leur disparité et de faire société. C’est ce principe de solidarité qui irrigue le préambule de notre Constitution.
Des pierres pour la consolider, c’est ainsi qu’il faut considérer les propositions formulées dans cet ouvrage. L’ambition de ceux et celles qui les portent : construire demain une société plus solidaire, plus juste, plus démocratique, qui favorise l’implication et la participation, porte des politiques plus inclusives, mais aussi sensibilise à la solidarité et donne accès à l’engagement dès le plus jeune âge. L’économie non plus ne doit pas échapper aux enjeux de solidarité – les dernières crises ont témoigné de la violence du système lorsqu’il n’est pensé que de manière économique, en dehors de toute dimension sociale. Le chômage ou l’exclusion économique sont des facteurs de rupture de la cohésion sociale. La solidarité de tous et toutes avec tous et toutes n’est pas qu’une affaire de principes, elle doit s’incarner dans des mesures concrètes. Ceux et celles qui font vivre la solidarité ont lancé un appel. Ils vous invitent à y répondre en vous engageant avec eux.
Saviez-vous qu’en France...
√ 21 milliardaires possèdent autant que les 40 % les plus pauvres de la population.
√ Les 1 % les plus riches détiennent 25 % des richesses nationales.
√ Les entreprises du CAC 40 ont distribué pour 55,7 milliards de dividendes en 2016.
√ La fraude fiscale représente plus de 60 milliards d’euros par an. La fraude sociale représente 150 millions d’euros par an.
√ 3 millions de logements sont inoccupés.
√ Les femmes ont, en moyenne, un salaire inférieur de 23 % à celui les hommes. Au rythme de rattrapage actuel, il faudra encore 170 ans pour que les femmes atteignent le même niveau de rémunération que les hommes.
√ Le prix des terres agricoles a augmenté de 50 % entre 1995 et 2015 et 1/3 des paysan·ne·s touchent moins de 350 par mois.
√ La pauvreté touche 1 Français·e sur 7.
√ Depuis 2008, 1 million de personnes ont basculé dans la pauvreté.
1
Mettre en place une taxe nationale sur les transactions financières (TTF) pour les activités les plus spéculatives, à commencer par les transactions intra-journalières. Élargir la TTF française à de telles transactions pourrait rapporter entre 2 et 5 milliards d’euros par an et limiter le développement des activités spéculatives les plus nocives pour l’économie réelle en œuvrant en faveur de la solidarité internationale et du développement durable.
ActionAidFrance-Peuples Solidaires/Action contre la Faim/CARE France/CCFD-Terre Solidaire/Ceras/Collectif Roosevelt/Coordination SUD/CRID/FNH/LDH/Oxfam France/Secours catholique-Caritas France/SOS Racisme/Surfrider Foundation Europe/WWF France
2
Mettre en place un socle, ou revenu minimum garanti, d’un montant de 850 /mois, aide personnalisée au logement (APL) et allocations familiales non comprises. En effet, le revenu de solidarité active (RSA) ne représente aujourd’hui que la moitié du seuil de pauvreté pour une personne seule et ne permet pas de vivre dignement. Le principe d’automaticité de l’accès à ce socle, dans la mesure où les revenus de la personne le justifient, doit être retenu pour combattre efficacement le non-recours à ce droit. En complément, l’accompagnement des personnes en précarité doit être placé au cœur des politiques publiques, ainsi qu’une politique renforcée d’accès à l’emploi pour les jeunes et les chômeur·se·s de longue durée.
Alerte/Secours catholique-Caritas France/SOS Racisme/SOS Villages d’Enfants
3
Convoquer des assises de la protection sociale, réunissant les associations, les syndicats, les partis politiques, les représentant·e·s des employeur·se·s, et un panel de citoyen·ne·s pour prendre le temps de ré-imaginer un système de protection sociale plus juste et plus ambitieux, et de penser des textes adaptés aux problématiques du XXIe siècle. Une place importante devra être accordée à la participation des personnes concernées au premier chef par ces dispositifs, non seulement dans la réflexion, mais aussi dans la mise en place, puis dans la gestion de ces outils de protection sociale.
Association des Paralysés de France/Emmaüs France/Le projet Imagine/Secours catholique-Caritas France/Secours Islamique France
4
Intégrer aux programmes dans les établissements scolaires des projets collectifs valorisés dans le cursus scolaire, visant à transmettre le sens de l’engagement solidaire. Par exemple, en redynamisant les instances de représentativité des jeunes pour leur permettre de mieux connaître les institutions, leurs droits, leurs devoirs et le monde qui les entoure (formation à la médiation par les pairs, visite d’institutions républicaines avant l’entrée au collège, échange avec des élu·e·s, pédagogie du vote, sensibilisation aux droits de l’enfant).
Apprentis d’Auteuil/Fraternité générale/CIIDHUM/Le projet Imagine/Les Petits Débrouillards/La Ligue de l’enseignement/SOS Racisme/Union Touristique les Amis de la Nature Fédération Française (FFUTAN)
5
Élaborer des logiques de recrutement qui privilégient les compétences professionnelles sur les qualifications, pour favoriser l’insertion de toutes et tous dans l’emploi.
COORACE
6
Développer dans les universités des tiers-lieux numériques ouverts sur leur territoire. L’objectif est de permettre aux étudiant·e·s de développer leurs projets pédagogiques, associatifs et entrepreneuriaux mais aussi de favoriser l’apprentissage par les pairs et le développement d’une culture numérique.
Animafac/La Ligue de l’enseignement
7
Créer un budget participatif étudiant dans chaque établissement. Le budget participatif étudiant est un dispositif de démocratie participative grâce auquel les étudiant·e·s peuvent affecter une partie du budget de leur université à différents projets. L’enjeu est de permettre aux étudiant·e·s de proposer des projets d’aménagement pour leur campus mais aussi de soutenir des projets qui leur semblent répondre à leurs besoins.
Animafac/Fraternité générale/Les Petits Débrouillards
8
Créer un droit à volontariat pour tous afin de renforcer le dispositif existant en particulier pour les plus de 25 ans. Le volontariat associatif existe dans les textes{2}. Il est aujourd’hui peu développé dans les faits, faute d’un dispositif attractif pour les salarié·e·s notamment. Ainsi, un « droit à volontariat » pourrait être inscrit au sein du compte d’engagement citoyen (CEC){3} et sa rémunération serait calquée sur ce qui est pratiqué pour le volontariat international à travers une indemnité mensuelle dont le financement est réparti entre l’État et l’association qui accueille. Cela permettrait de donner une nouvelle impulsion à ce dispositif en ouvrant des temps d’engagement dans le cadre des parcours des salarié·e·s notamment.
Le Mouvement associatif
9
Garantir à chacun·e des moyens convenables d’existence permettant de vivre dignement, en application de l’article 11 du préambule de la Constitution de 1946 : « [La Nation] garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence. »
ATD Quart Monde/Collect...