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Les femmes et les hommes d'EDF

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  3. Disponible sur iOS et Android
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Les femmes et les hommes d'EDF

À propos de ce livre

À EDF, on n'est pas seulement électricien mais chaudronnier, chimiste, médecin du travail, secrétaire, agent de conduite de centrale nucléaire, technicien de maintenance qui répare les machines, agent de sécurité qui surveille les sites, ingénieur qui les sécurise...

Ils-elles travaillent à Chinon, Lyon, Tours, Cordemais, Flamanville, Marckolsheim ou en Martinique... Ils-elles racontent dans ce livre la diversité de leurs métiers, du plus attendu – le technicien d'exploitation, la conseillère clientèle – vers le plus insolite – l'éclusier qui fait passer les bateaux sur le Rhin.

Presque toutes celles et tous ceux qui prennent la parole ont le sentiment de ne pas faire un métier comme un autre. Conséquence de la sécurité extrême qui entoure chacun de leurs gestes, du gigantisme des installations aussi, sur lesquelles ils-elles font un travail d'horloger.

Ils-elles parlent de leur activité avec passion et liberté, mais aussi de leur vision du service public, des évolutions de l'entreprise. Sans cacher leurs interrogations et leurs doutes légitimes.

Dans ce livre, chaque métier se comprend à la lumière des autres par le biais de métaphores. L'agent de conduite parle de son circuit comme d'un gros coeur tandis que le médecin du travail passe son temps à mettre de l'huile dans les rouages du système... Ces hommes et ces femmes font découvrir la face méconnue de la production de l'électricité.

Cet ouvrage est issu d'un travail commun avec le Comité central d'entreprise (CCE) EDF.

Foire aux questions

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Informations

Année
2018
Imprimer l'ISBN
9782708245679

Thierry, éclusier, centrale hydraulique de Marckolsheim (Haut-Rhin)

45 ans. À EDF depuis vingt-trois ans.

J’adore surprendre les gens quand je leur dis que je suis à EDF, que je ne suis pas électricien, mais éclusier et que mon travail, c’est de faire monter et descendre des bateaux sur le Rhin. « Ah bon, et il passe beaucoup de bateaux ? » Quand la France a demandé l’exploitation hydro-électrique du Rhin à la Convention de Versailles en 1919, la navigation a exigé qu’en compensation, EDF rende le Rhin navigable à titre gracieux. Nous sommes donc quarante-neuf éclusiers à travailler sur les huit écluses EDF qui s’étalent le long du Rhin entre Kembs et Strasbourg, à côté de chacune des centrales. L’entretien est à notre charge et la circulation gratuite pour les bateliers.
Moi, j’ai été embauché en décembre 1995 comme mécanicien et éclusier remplaçant à la centrale de Marckolsheim. Parmi les 150 candidats qui postulaient sur le poste, j’étais un des seuls à parler allemand et comme l’allemand est la langue officielle du Rhin, j’ai été pris. Au bout de cinq ans, j’ai changé complètement de branche et je suis parti à la distribution à Aix-en-Provence, où j’ai passé trois ans avant de revenir à Marckolsheim en tant cette fois qu’électro-mécanicien et toujours remplaçant éclusier. Je m’occupais du petit entretien des pompes, de tout ce qui est mécanique et électronique. Et puis, j’ai eu des problèmes de santé avec des restrictions médicales très strictes. On m’a alors proposé de choisir entre les écluses et un poste administratif. Je n’ai pas hésité longtemps. L’informatique ne me faisait pas peur, mais je me voyais mieux en solitaire, aux écluses. C’est un métier que tout le monde ne se sent pas capable de faire, mais qui moi me va très bien.
Depuis ma cabine qui domine le canal du Rhin, « mon phare », je vois arriver les bateaux, je les dirige et je décide de les envoyer dans l’un des deux sas, le petit ou le grand, qui leur permet de monter ou de descendre la chute de treize mètres. Tout dépend de leur dimension et de leur cargaison. En général, on les connaît d’avance, en communiquant avec les autres éclusiers amont et aval. Mais parfois des bateaux arrivent des ports situés entre les écluses, sans que l’éclusier amont ou aval n’ait pu nous prévenir. Auquel cas, on demande aux bateliers de décliner leurs spécificités – nom, taille, cargaison – et on gère avec ceux qui sont annoncés. Dans tous les cas, le batelier m’appelle avant le virage du fleuve et en fonction de ce que je vais lui dire, il va réguler sa vitesse : ralentir si je lui dis qu’il y a de l’attente, accélérer si je lui dis que le sas est prêt. Moi, je calcule pour savoir si plusieurs bateaux qui arrivent en même temps peuvent tenir ensemble dans un sas. Je décide en fonction de leur taille, mais aussi de ce qu’ils transportent : un bateau ne peut écluser avec un autre qui transporte des produits inflammables que s’il possède l’ADN, un document qui l’y autorise.
Une fois qu’il est entré, je vérifie qu’il est bien amarré sur les bites d’amarrage flottantes qu’on appelle des bollards et que ses moteurs sont arrêtés. Alors je lance le système automatique qui ferme les portes et les vannes à l’amont. Une manœuvre complète, depuis la fermeture des portes amont jusqu’à l’ouverture des portes aval, dure environ quinze minutes pour le grand sas et dix minutes pour le petit. Un sas, c’est comme une baignoire. Vous voulez la remplir, vous mettez un bouchon, vous ouvrez le robinet. Si vous voulez la vider, vous fermez le robinet et vous enlevez le bouchon. Aucun système de pompe. Ça ne marche que par gravité. Je manœuvre tout depuis ma cabine. Grâce à des caméras, je vois toute l’écluse, je peux zoomer sur des points qui m’intéresse et tout est enregistré. En cas d’accident ou de dégâts matériels, nous sommes assermentés et nous pouvons dresser un procès-verbal.
Une fois que le bateau est passé, je l’annonce à l’éclusier suivant. Je consigne son passage dans le cahier de saisie informatique : l’heure de passage du bateau, son nom, sa taille... Quand il n’y a pas de manœuvre à faire, je fais des rondes. En cas de panne électrique ou mécanique, si je ne peux pas le faire moi-même, c’est en premier lieu l’astreinte de l’usine hydroélectrique associée qui vient dépanner. Quand les dégâts sont plus importants, on essaie de dégager le bateau coincé pour le faire passer dans l’autre sas et ensuite on fait intervenir l’équipe d’intervention mécanique ou électrique. Mais toujours on essaie d’arranger les bateliers au mieux, de les faire attendre le moins possible.
Les journées tranquilles, on fait passer moins de vingt bateaux dans un quart de huit heures. Mais il y a des matins où il n’y en a que quatre, et des quarts où on en fait passer quarante. Là, vous rentrez le soir, vous êtes rétamé, vous n’avez pas vu l’après-midi passer. Plus il y a de bateaux qui arrivent en même temps, plus il faut calculer pour optimiser et les faire passer le plus rapidement possible. C’est un peu comme un jeu de briques qu’on assemble. Dès fois, c’est un peu rock’n roll. Ça va l’être encore plus prochainement car le grand sas va être en entretien pendant six mois.
Une bonne journée, c’est une journée où il n’y a pas de souci mécanique et où on ne fait pas attendre les bateaux. Les bateliers savent que pour passer les huit écluses d’EDF, ils vont mettre huit heures environ. Ils sont comme les automobilistes. Quand il y a un bouchon, ils s’énervent. Ils aimeraient bien aller le plus vite possible. Je les comprends et je n’aime pas les faire attendre parce que je sais qu’ils travaillent. Certains s’impatientent, d’autres prennent les choses comme elles viennent et on arrive à bien discuter. J’aime le contact avec eux. Et ça me plaît d’organiser ces gros gabarits, de voir passer toutes ces marchandises, ces pétroliers qui transportent parfois 3 000 tonnes : imaginez le nombre de camions qu’ils remplacent.
On est une écluse de passage pour l’Allemagne. Il y a énormément de gens qui s’arrêtent, qui viennent regarder. De temps en temps, je sors, je vais discuter avec eux, je leur explique le fonctionnement de l’écluse. Ils ne s’imaginent pas tout ce qu’il y a dessous. C’est phénoménal, la profondeur des sas, le poids des portes, la pression, le bruit quand ça s’ouvre.
J’ai un beau métier et malgré ce qui se passe actuellement, je suis quand même fier de travailler à EDF. J’ai maintenant un nouveau et beau poste de commande, un espace de vie très agréable. Je gère mon temps un peu comme je veux. Il y a des collègues d’EDF qui n’ont pas assez de huit heures dans une journée pour faire tout ce qu’ils ont à faire. Nous, on se relaie 24 heures sur 24, 365 jours par an : les écluses ne sont fermées que les nuits de réveillon de Noël et de nouvel an. Il y a des coups de bourre aussi, mais globalement, c’est apaisant. On a le temps, parfois même de prendre un roman en attendant que le travail vienne à nous. Et puis je suis un gars qui aime l’eau. Là, je suis dans mon élément.
{1} Jean-Luc Magnaval est agent EDF depuis trente-huit ans. Il a exercé différents métiers au sein de l’ingénierie nucléaire et des achats. Il est secrétaire du Comité cen...

Table des matières

  1. Page de titre
  2. Sommaire
  3. Avant-propos Par Jean-Luc Magnaval et François Dos Santos
  4. Préambule Par Blandine Bricka
  5. Luc, technicien d’intervention électrique et clientèle, Martinique 52 ans. À EDF depuis vingt-trois ans
  6. Léa, conseillère clientèle, Île-de-France 30 ans. À EDF depuis six ans
  7. Richard, opérateur de conduite en centrale nucléaire, Flamanville (Manche) 52 ans. À EDF depuis trente-quatre ans
  8. Pierre, dispatcher au service sécurité système, Martinique 54 ans. À EDF depuis vingt-six ans
  9. Cécile, assistante de direction, Tours (Indre-et-Loire) 47 ans. À EDF depuis dix-huit ans
  10. Augustin, chargé d’affaires ingénierie senior, Martinique 57 ans. À EDF depuis trente-trois ans
  11. Bastien, technicien d’exploitation en centrale hydraulique, Marckolsheim (Haut-Rhin) 28 ans. À EDF depuis six ans
  12. Thomas, chaudronnier en centrale thermique, Cordemais (Loire-Atlantique) 32 ans. À EDF depuis huit ans
  13. Aurélie, préparatrice chargée d’affaires en centrale hydraulique, Vogelgrun (Haut-Rhin) 30 ans. À EDF depuis dix ans
  14. Gilles, technicien d’intervention et de surveillance en centrale thermique, Cordemais (Loire-Atlantique) 37 ans. À EDF depuis dix ans
  15. Julie, acheteuse, Tours (Indre-et-Loire) 39 ans. À EDF depuis quinze ans
  16. Jean-Christophe, agent de manutention et de logistique en centrale nucléaire, Chinon (Indre-et-Loire) 33 ans. Depuis six ans dans son entreprise prestataire d’EDF
  17. Jérôme, ingénieur génie civil en centrale nucléaire, Flamanville (Manche) 27 ans. À EDF depuis quatre ans
  18. Pascal, chargé d’études senior, Lyon (Rhône) 57 ans. À EDF depuis vingt-huit ans
  19. Marie, technicienne aux essais en centrale nucléaire, Chinon (Indre-et-Loire) 31 ans. À EDF depuis onze ans
  20. Henri, formateur, Bugey (Ain) 55 ans. À EDF depuis vingt-huit ans
  21. Fanny, technicienne chimiste de tranche en centrale nucléaire, Cruas (Ardèche) 25 ans. À EDF depuis quatre ans
  22. Adrien, technicien performance machine en centrale thermique, Cordemais (Loire-Atlantique) 26 ans. À EDF depuis six ans
  23. Nicolas, manager en centrale nucléaire, Chinon (Indre-et-Loire) 41 ans. À EDF depuis dix-sept ans
  24. Arnaud, coordinateur projet au sein du programme sécuritaire d’EDF, Tours (Indre-et-Loire) 44 ans. À EDF depuis vingt ans
  25. Thibaut, agent protection de site en centrale nucléaire, Chinon (Indre-et-Loire) 31 ans. À EDF depuis treize ans
  26. François, ingénieur de recherche senior, Saclay (Essonne) 57 ans. À EDF depuis trente-quatre ans
  27. Laurent, ingénieur d’études, Tours (Indre-et-Loire) 51 ans. À EDF depuis trente-quatre ans
  28. Rodrigue, ingénieur de recherche en informatique industrielle option réseaux et télécommunications, Saclay (Essonne) 44 ans. À EDF depuis vingt-six ans
  29. Fabien, directeur de la formation et de la professionnalisation 48 ans. À EDF depuis vingt-quatre ans
  30. Bernard, médecin du travail, Montrouge (Hauts-de-Seine) Médecin du travail depuis trente-trois ans. À EDF depuis neuf ans.
  31. Coraline, gestionnaire de contrat, Lyon (Rhône) 41 ans. À EDF depuis sept ans.
  32. Thierry, éclusier, centrale hydraulique de Marckolsheim (Haut-Rhin) 45 ans. À EDF depuis vingt-trois ans.