Vaincre l'isolement
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Vaincre l'isolement

Un engagement à portée de main

  1. French
  2. ePUB (adapté aux mobiles)
  3. Disponible sur iOS et Android
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Vaincre l'isolement

Un engagement à portée de main

À propos de ce livre

Un Français sur dix est en situation objective d'isolement. Les personnes âgées et celles en situation de pauvreté sont les plus menacées par ce phénomène qui fracture la société. Comment retisser du lien en faisant en sorte que personne ne soit enfermé dans la solitude?

Pour vaincre l'isolement, Jean-François Serres propose de prendre le mal par la racine. L'État et les citoyens peuvent mettre en oeuvre une véritable politique de fraternité. Développer des liens forts et durables est la condition nécessaire pour relever d'autres grands défis: précarité sociale, privation de travail, manque d'attention aux plus fragiles...

Encourager la fraternité ne doit pas être cantonné à un voeu pieux. Vaincre l'isolement peut devenir un geste à portée de main, quel que soit le temps dont on dispose, son lieu d'habitation et son âge. Pour concrétiser cet engagement, ce livre propose de s'appuyer sur les ressources et les réseaux de plusieurs centaines d'équipes citoyennes. Présentes dans toute la France, ces équipes sont un carrefour d'initiatives rejoignant les plus fragiles. Ainsi, chacun a la possibilité d'inventer des liens conviviaux qui contribuent à la construction d'une société riche de l'épanouissement de tous.

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Informations

Année
2019
Imprimer l'ISBN
9782708245860

Chapitre 1
Lever les énigmes

Nous sommes face à un défi inédit. La civilisation qui a accouché dans la douleur des individus libres et égaux en droit soupire aujourd’hui après un nouvel engendrement difficile. Celui d’une forme nouvelle de vivre-ensemble ; une manière d’être-avec qui associera la liberté de l’anonymat à une politesse concernée, une manière d’être, de décider et d’agir ensemble dans des communautés qui contiendront sans retenir, élèveront sans déprécier et s’ouvriront sans se perdre. L’engendrement d’une culture de la fraternité qui donnera à nouveau un sens précieux à la liberté et à l’égalité. Nous n’avons pas de modèle, pas de plan à suivre, pas d’exemples dans l’histoire. Il faudra de l’audace pour vivre cette métamorphose, cette profonde mutation.
Je parle d’engendrement parce que la destinée de nos attachements est une profonde énigme et que la sagesse m’invite à abandonner l’ambition de la résoudre jamais. Le seul chemin praticable est celui de la préparation et de l’expérience : de cette concorde, nous en avons un besoin brûlant. Il nous faut en provoquer l’éclosion. Mais cet engendrement arrivera-t-il assez vite pour donner naissance à temps à un destin fraternel et nous détourner du tunnel historique sourd, sombre et violent dans lequel nous sommes à la fois aspirés et tentés de nous laisser aller ? Y a-t-il moyen de déclencher plus vite le travail ?
*
Énigme encore, celle d’une cache profonde. Les mots eux-mêmes n’arrivent pas à la dire parce qu’ils sont tous suspects, vidés de leur sens par le monde qui va. Les mots de la fraternité, de l’empathie, des entourages, des relations engagées, de l’entraide, vous les trouverez tous utilisés et usés par ceux qui savent qu’ils résonnent avec les plus puissantes aspirations des peuples d’aujourd’hui. Ils servent à transformer ces désirs en actes profitables. Aussi l’innovation, qui par essence reste invisible jusqu’à ce qu’elle soit prête et par laquelle passera la refondation attendue, se contentera des mots qui lui restent, elle ne sera pas revêtue des ors de la scène mais se dégagera avec une douce puissance et une humilité affûtée des épreuves, de la résistance et de la patience des gens. Et quand ceux qui l’espèrent désespéreront, elle sera déjà là.

Le socle invisible de la concorde

Le 21 juin 2017, au premier jour de l’été, le Conseil économique, social et environnemental alerte sur l’intensité de l’isolement social dans notre pays et sur l’importance de le combattre :
Une personne sur dix est en situation objective d’isolement en France, c’est-à-dire qu’elle ne rencontre que très rarement d’autres personnes, membres de sa famille, amis ou voisins. Elles sont bien plus nombreuses à ne pouvoir compter que sur un réseau fragile de relations : il suffit alors d’une rupture (une séparation, la perte de l’emploi, un déménagement...) pour que l’isolement s’impose{8}.
Une personne sur dix est en danger en France du fait de relations insuffisantes en nombre et en qualité. Elles souffrent durablement et sans espoir de retour du sentiment de ne compter pour personne et de n’avoir personne sur qui compter. Elles se sentent inutiles et sans aucune place dans la société. Elles ne trouvent que rarement, pour se remettre en selle, ce bain de sollicitudes partagées qui fait d’une société une société fraternelle.
Près d’un quart de la population française est en fragilité relationnelle, n’ayant de liens que dans un seul réseau : en cas de rupture, c’est l’isolement. Cette réalité concerne toutes les couches de la population (âge, sexe, niveau socio-économique...) mais frappe davantage les plus fragiles et les plus pauvres. Un étudiant sur quatre souffre de solitude ; 40 % des artisans se sentent isolés socialement en 2016 ; les agriculteurs sont particulièrement fragilisés. Les personnes souffrant de handicap, les familles monoparentales et les ménages les plus pauvres sont deux fois plus touchés que le reste de la population. Une personne âgée de plus de 75 ans sur quatre est isolée : elles sont 1,2 million aujourd’hui, elles seront 5 millions en 2030 si rien n’est fait.
Les liens sociaux sont mis à l’épreuve par les profondes transitions que traverse la France et sans doute l’Occident : individualisation des modes de vie, transformation du travail et chômage de masse, transition démographique, prévalence des maladies chroniques invalidantes, métropolisation, dématérialisation des relations... Ils peinent à se régénérer et l’isolement social s’intensifie et laisse désarmés celles et ceux qui le subissent. La solitude contrainte est une souffrance concrète, rude, massive, que nous avons désormais en partage et qui se répand. Chacun l’a éprouvé et connaît dans sa famille ou son entourage une personne qui en est victime, à en être malade. Elle est une nouvelle forme de misère dans et de nos sociétés contemporaines.
On pensait qu’avec la démocratisation des nouveaux modes de communication et de mobilité, l’essentiel du phénomène d’isolement social serait derrière nous. Non seulement cette érosion des liens sociaux se poursuit, mais elle s’amplifie.
Le 21 mars 2018, au premier jour du printemps, Le Monde titrait : « En 15 ans, 30 % des oiseaux des champs ont disparu ». Déclin catastrophique, disparition massive. En voulant surexploiter la nature, nous sommes en train d’en détruire la capacité même à se régénérer, on l’épuise au point de détruire la microfaune qui rend les sols vivants et permet les activités agricoles. De même, en voulant surexploiter les capacités de nos relations réciproques à créer des richesses, ne sommes-nous pas en train de tuer leurs capacités à se régénérer ? Allons-nous vers un monde silencieux ? Un monde où chacun se réveille seul, sans la chaleur du chant des oiseaux et de l’expression des visages ?
*
Notre société plonge ses racines dans un humus profond constitué par la transformation de tout ce qui a relié et relie nos solitudes. Cet humus est sans cesse ingéré, digéré et régénéré par des micro-relations interpersonnelles et gratuites qui rendent le sol de nos sociétés fertile. Ce sont tous ces liens, ces attentions qui nous attachent à nos conjoints, amis, enfants, voisins, collègues, coreligionnaires, aux personnes avec lesquelles on s’engage bénévolement, etc. Elles produisent par elles-mêmes ce dont nous avons le plus besoin et qui germe dans une société fraternelle : de la protection, de la reconnaissance et de la participation. Lorsque j’ai quelqu’un sur qui compter, c’est de la protection. Lorsque je compte pour quelqu’un, c’est de la reconnaissance. Et lorsque quelqu’un compte sur moi, c’est de la participation.
La définition de l’isolement social adoptée par le Cese en juin 2017 en fait état :
L’isolement social est la situation dans laquelle se trouve la personne qui, du fait de relations durablement insuffisantes dans leur nombre ou leur qualité, est en situation de souffrance et de danger. Les relations d’une qualité insuffisante sont celles qui produisent un déni de reconnaissance, un déficit de sécurité et une participation empêchée. Le risque de cette situation tient au fait que l’isolement prive de certaines ressources impératives pour se constituer en tant que personne et accéder aux soins élémentaires et à la vie sociale{9}.
Ce travail souterrain des relations, invisible, sous-valorisé, reste largement un impensé politique alors que ce sont nos relations engagées qui forment le socle de concorde de notre société.
Cet humus nourricier transforme continuellement toutes les énergies relationnelles en sédiment, en culture : les conflits, les amitiés, les engagements, les pleurs et les rires, les espoirs et les craintes. Qui en a conscience ? On le considère comme une ressource « naturelle » et inépuisable sur laquelle la société compte, sans y penser. Mais ces micro-relations sont mises à l’épreuve d’une manière inédite dans et par nos sociétés contemporaines. Cette mise à l’épreuve s’accentue à tel point que le tissu de nos relations s’effrite et se déchire. Ses recompositions ne suffisent plus à éviter qu’il soit, à certains endroits, usé jusqu’à la corde, prêt à lâcher. L’intensité de l’isolement social en est le symptôme.

Quelle concorde demain ?

Les temps dédiés à s’entraider, à se parler pour ne rien dire, à vivre ensemble sans autre finalité que de se sentir proches ne sont plus coutumiers. Les occasions de les vivre qui constituaient un socle culturel de notre vivre-ensemble se sont raréfiées avec les évolutions de nos modes de vie. Elles nous rassuraient, elles nous manquent. La stabilité du monde avait permis, dans la longueur des temps, d’en cristalliser les formes et d’en répandre et familiariser les usages. Les places de village, les habitudes au café du coin, les repas familiaux du dimanche midi, l’apéro, le casse-croûte en équipe, les réunions de section ou paroissiales, les fêtes de la moisson, bref toutes ces occasions de faire ensemble, de se retrouver étaient accessibles à tous. La société est devenue plus liquide, elle accélère. Dans ce mouvement, on se disperse, on n’a plus le temps. Ce qui faisait qu’on se sentait « nous » dans la simplicité de nos vies quotidiennes a été frappé d’obsolescence et s’est dissous peu à peu.
Mais de choisir la vie commune, de s’engager encore, de faire communauté, nous en avons une soif inextinguible. Pris par le vertige de la solitude et du sentiment d’inexistence, partout et de toutes les manières possibles nous en cherchons les voies nouvelles, renouvelant nos attachements, les modes divers et virtuels de nous reconnecter et nos façons de nous divertir de la confrontation à soi. Un monde de relations se dissout sous nos yeux en même temps qu’en apparaît un autre fait de formes inattendues d’engagements bigarrés, intenses et éphémères, en même temps qu’émerge... on ne sait pas encore vraiment quoi. De nouvelles formes de convivialités ? Ou des liens qui divertissent et isolent davantage ? De nouvelles hospitalités ou du repli et de l’enfermement ? Des retrouvailles nomades ? Ou des identités excluantes ? Ou une partition de tout cela ? Cette transition vient toucher à ce qui nous constitue, elle est beaucoup plus fondamentale que ce que l’on croit.
Tracer le chemin du monde commun de demain, concret et partagé, est la finalité politique la plus élevée et la plus attendue. La plus simple et quotidienne et la plus brûlante.
*
Les figures de nos engagements, de nos attachements sont en pleine mutation. Cette transition se dresse comme l’une des nombreuses vagues de transformation profonde qui bouleversent nos sociétés et se déplacent dans des directions différentes, se heurtent, se chevauchent ou s’unissent pour former des vagues plus grosses. Dans ce chaos, quels seront le vent dominant et les courants des profondeurs qui prendront le dessus et finiront par instaurer un ordre et une direction commune ? Sera-t-il ce vent contraire fait de bourrasques glacées qui élève des vagues de grande amplitude et transforme leurs déferlements en effondrement ou sera-t-il un vent alizé fait de nos générosités vivaces et associées qui accompagnera l’énergie des vagues pour qu’elles viennent baigner les plages nouvelles où nous espérons accoster ?
Dans ce temps d’épreuve, c’est la solitude qu’il faut combattre : elle est très mauvaise conseillère{10}. C’est elle qui fait lever ce vent de panique et cet inimaginable appel des peuples aux figures d’autorité et au retour à l’ordre archaïque{11}. La responsabilité politique est historique : choisirons-nous la peur et le repli ou saurons-nous convaincre qu’une politique résolue de fraternité est possible ?

Une politique de fraternité ?

Une politique de fraternité n’est pas une leçon de morale. Elle ne peut pas consister à déployer des bannières à suivre, coûte que coûte, des injonctions qui s’imposent aux gens, des obligations à respecter. Dans cette société de la solitude et des incertitudes, le rappel des devoirs et des vertus citoyennes ne suffit plus, il peut même être répulsif pour ceux qui vivent un profond sentiment de relégation. Une politique de fraternité doit prendre résolument et explicitement le mal par la racine et faire de l’isolement social son premier cheval de bataille. Elle doit se préoccuper des gens, vraiment. Une politique de fraternité consiste d’abord à ouvrir des portes et à rendre accessible à tous l’expérience de la fraternité.
Ce qui rend heureux, plus que tout, ce sont les relations, l’amour dans le couple et la famille, l’amitié, les alliances d’engagement, les communautés de travail, les solidarités de voisinage, la civilité dans les rencontres fortuites. Ce que produisent par elles-mêmes ces relations est ce qu’espère produire toute politique investie de l’ambition de servir une société de concorde. Les Français plébiscitent cette fraternité concrète et quotidienne lorsqu’on les interroge sur ce qu’ils attendent de la cohésion sociale et sur ce qui peut la renforcer{12}. Pourquoi alors et malgré tout cela, aucun responsable politique n’en fait une grande et explicite priorité de son programme ?
Considérons-nous la dégradation de nos relations comme une fatalité ? La rançon du progrès, le prix à payer du développement ? La victime sacrificielle de l’amélioration de notre confort individuel ? Je le crains. En défendant la fraternité, avons-nous peur d’y perdre en liberté ? D’y risquer notre tranquillité ? Sans doute. Pensons-nous que la fraternité soit une vieille lune ? Un habit poussiéreux ? Un rêve suranné ? Une nostalgie réactionnaire ? Sûrement. Considérons-nous que la fraternité est de l’ordre des bons sentiments ? Qu’elle nous détourne des affaires sérieuses, de celles qui comptent ? Qu’elle n’intéresse personne ? C’est une évidence. Ce qui empêche de lui consacrer une politique est probablement aussi l’idée que la fraternité, comme une fragrance évanescente, apparaîtrait par intermittence et à sa convenance, à l’occasion de moments d’émotion collective notamment, sans que l’on n’y puisse grand-chose. Qu’elle ne trouverait sa force que dans les motivations personnelles de chacun ou, et c’est encore plus délicat, dans une certaine transcendance permettant aux individus de se dépasser. Bref, autant de sujets qui ne concernent pas les pouvoirs publics et doivent rester hors de leurs préoccupations.
Une hésitation, cette même vibration dans l’atmosphère des débats qui rend le combat écologique difficile, fait écran, déprécie le propos, rend opaque et caduque l’ambition et discrédite le militant. Parler de fraternité, c’est oser une parole politique glissante, escarpée, c’est immédiatement susciter la méfiance parce qu’encore plus que pour l’écologie, en appelant à la responsabilité de chacun, elle est suspectée d’être un cheval de Troie de la morale et, du fait de son histoire, de la religion. C’est de toute évidence prendre les choses par un bout qui, si on tire sur le fil, oblige à déconstruire et peut faire tout basculer.
Mais le choix n’est plus une option : on ne peut plus continuer à construire notre monde comme si le socle de nos relations gratuites continuait à amortir les coups, à nourrir les attachements et à diffuser dans le corps social la force de la concorde. Dans ce temps de basculement global, aux côtés des mutations de nos relations au travail, à la nature, à la santé et aux âges de la vie, on ne peut pas continuer à fermer les yeux sur cette autre grande mutation à l’œuvre, contiguë et première : celle de nos relations aux autres, aux engagements collectifs et aux modes d’attachement.
Le combat pour la fraternité dans la République du xxie siècle nous invite à une vision écologique de la question sociale. Écologique, en ce qu’elle commence par une prise de conscience : celle du risque de perdre la ressource de nos relations interpersonnelles gratuites que nous considérions jusqu’à aujourd’hui comme « naturelle » et inépuisable. Écologique, en ce qu’elle met au cœur des préoccupations les écosystèmes relationnels comme support à la personne et nous conduit à expérimenter et déployer de nouveaux principes d’intervention, parfois radicalement autres, visant à revitaliser la capa...

Table des matières

  1. Page de titre
  2. Sommaire
  3. Avant-propos
  4. Introduction L’ambiance de fraternité
  5. Chapitre 1 Lever les énigmes
  6. Chapitre 2 Nos relations au cœur des transitions
  7. Chapitre 3 Être citoyens proches
  8. Chapitre 4 Les ressorts de l’engagement
  9. Chapitre 5 Cultiver la fraternité
  10. Chapitre 6 Les équipes citoyennes de la République
  11. Chapitre 7 Pour que vive la fraternité