Coexister, l'urgence de vivre ensemble
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Coexister, l'urgence de vivre ensemble

Depuis 2009. Diversité des convictions, unité dans l'action

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Coexister, l'urgence de vivre ensemble

Depuis 2009. Diversité des convictions, unité dans l'action

À propos de ce livre

Créatrice de liens depuis 2009, l'association Coexister fête ses 10 ans! Un pari fou au service du vivre-ensemble qui a su résister à de nombreuses tempêtes.

Samuel est catholique, Farah musulmane, Benjamin juif, Victor athée et Chloé agnostique. Ils ont à l'époque entre 16 et 25 ans. Sensibles aux replis communautaires qu'ils perçoivent autour d'eux, ils décident de tenter une aventure collective. L'objectif? Apprendre à accepter leurs différences, agir ensemble pour déconstruire les préjugés, et faire naître la société qu'ils espèrent.

Tours du monde des initiatives interreligieuses, ateliers de déconstruction des clichés associés aux religions auprès des collégiens et lycéens, réflexion sur la laïcité, opérations de solidarité favorisant l'engagement civique... Coexister grandit vite et attire l'attention des médias. Mais cette croissance ne se fait pas sans mécompréhensions et polémiques. L'association traverse des crises internes, des conflits, sans pour autant voler en éclats. Elle compte aujourd'hui plus de 2 500 membres répartis dans 45 groupes locaux implantés en France et à l'étranger.

Coexister, c'est une histoire faite de rencontres, de grands projets, d'amitiés fortes, fondée sur un message pour la société: construire le lien social, à partir de la diversité des identités.

Foire aux questions

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Informations

L’urgence de Coexister

C’est dans l’urgence que Coexister s’est fondé et développé, parce que dès le départ ses membres ont senti l’urgence de créer du lien social pour contrer les divisions et mécompréhensions entre communautés. Aujourd’hui encore, leur projet demeure souvent incompris. On les prend souvent à tort pour des naïfs, des idéalistes, des bien-pensants ou des contempteurs de la laïcité. Pourtant, l’idée qu’il est nécessaire de vivre ensemble n’est pas acquise. Et même quand on en est convaincu, il ne suffit pas de le décréter. Tous les coexistants ont fait l’expérience que le vivre-ensemble s’apprend. C’est donc animée de ce même sentiment d’urgence que l’association désire aujourd’hui proposer l’expérience Coexister à toujours davantage de jeunes, qui n’ont pas encore eu l’occasion de vivre une expérience positive de la diversité.
Et les membres ont fait l’expérience que la coexistence active est non seulement nécessaire pour tisser du lien, combattre les préjugés, faire progresser la paix, mais qu’elle est aussi un puissant levier d’action pour prendre en charge les questions de justice sociale et d’écologie. Restaurer la fraternité est une urgence sociale et environnementale : c’est seulement par la rencontre et la découverte des personnes les plus différentes et éloignées de nous que peuvent naître un réel désir de solidarité et une volonté de prendre la responsabilité du soin de notre monde commun.

Révolutions intérieures

Au cours de ces dix années, ce sont dix mille membres qui sont passés par Coexister, au sein de quarante-cinq groupes locaux. Tous ont fait l’expérience d’une transformation intérieure. Les rencontres, les actions de solidarité, les sensibilisations : toutes les actions qu’ils ont pu engager à Coexister viennent d’abord combattre en eux-mêmes ce qui tend à la division, à l’indifférence ou à l’hostilité. Ce sont aussi cent dix mille jeunes qui ont été sensibilisés à la richesse de l’altérité et à la nécessité de vivre ensemble.

Amitiés

Le ferment des transformations vécues à Coexister, ce sont les amitiés entre ses membres. Tous décrivent la chaleur des relations, l’ouverture d’esprit lors des discussions, la confiance dans des valeurs partagées d’acceptation de la différence et de bienveillance, qui font que l’on peut très vite entrer dans l’intimité. Samir est une des premières personnes que Safaa a rencontrées à Coexister : « Il m’a donné envie d’entrer dans l’association et il m’a poussé à m’y engager. C’est une personne avec une générosité, une chaleur, une ouverture d’esprit comme j’en ai jamais rencontré chez quelqu’un. On a très vite pu parler de choses très personnelles, partager sur nos familles, notre foi. C’est une amitié très forte et complètement inattendue. »
Ce dont beaucoup font l’expérience par ces amitiés, c’est la joie d’être soi-même et profondément libre de l’exprimer avec quelqu’un d’extrêmement différent. Certaines de ces amitiés sont presque improbables, entre des personnes qui ne se seraient pas connues ailleurs. Il y a Marie et Belsame, Anne et Emna, Tsilla et Marie, Paul-Antoine et Inès, Benjamin et Fatoumata...
« Fatoumata est franco-malienne, porte un voile long, n’a pas fait d’études très longues. Et moi je suis le blanc-bec qui a une thèse en sociologie des religions, qui a grandi dans un milieu assez favorisé, juif. Sur le papier, jamais on n’aurait dû se rencontrer. La différence n’est pas seulement convictionnelle mais aussi sociale. Mais on rigole énormément ensemble, et je peux me confier à elle de façon intime. »

Découverte de l’altérité

Par ces amitiés, les coexistants apprennent toujours davantage à s’ouvrir à l’altérité. Parfois, ils font l’expérience d’une mise à l’épreuve de leur ouverture d’esprit, et ils apprennent à la travailler à nouveau. Radia se souvient de son arrivée à Coexister. « Je me disais de manière assez prétentieuse que je pouvais apporter quelque chose aux autres, car j’avais déjà étudié pas mal la question de l’interreligieux, et que je revenais d’un an en Israël et Palestine. Mais je me suis rendu compte que tout était à faire ! J’avais ma bienveillance à travailler, mon ouverture d’esprit à exercer. En fait, on n’a jamais fini d’être choqué et étonné par la différence. Ce qui m’a le plus surpris, c’est la différence au sein même de ma propre confession. J’ai découvert de nombreuses manières de croire et de pratiquer. J’ai appris aussi que des musulmans priaient en français. J’ai grandi au Maroc et pour moi c’était évident que l’on priait en arabe, je ne savais pas qu’on pouvait prier dans une autre langue. »
Victor a revisité tous ses a priori négatifs sur les religions : « Je m’inscrivais dans une mouvance d’athéisme militant, par méconnaissance des religions, entre l’indifférence et la tentation parfois du rejet de toute forme de religion. J’ai découvert aussi que la foi n’est pas une adhésion facile à un ensemble de dogmes préétablis, et qu’elle n’exclut pas le doute. Pendant le tour du monde, j’ai aussi constaté que la religion est un moteur pour faire le bien pour des milliards de gens. Il est compliqué quand on voit ça de conserver un jugement négatif sur toute forme de croyance différente de la mienne ! »
Anne fait l’expérience que si elle était déjà dans la démarche de rencontrer des personnes différentes et de respecter toutes les identités, Coexister lui a apporté des outils pour le vivre véritablement. « C’est avant tout une pédagogie. Il y a plein de choses auxquelles penser pour que personne ne se sente à part. Par exemple pour les repas. Certains musulmans ne voudront pas s’asseoir à table s’il y a de l’alcool. Il y a des juifs qui observent des règles très strictes de kashrout, et ils peuvent se sentir rejetés s’ils arrivent à un repas et qu’ils ne peuvent rien manger. Je pense aussi à Farah qui récemment était invitée à un dîner officiel dans une institution, où il n’y avait que du vin et de la charcuterie ! Avec Coexister, j’ai appris à être fière de mon identité et de ne pas avoir peur d’en parler. De le vivre en même temps de manière plus sereine et d’être moins sur la défensive sur qui je suis. Si je laissais parler mes peurs je me dirais que tout le monde est anticlérical. Mais j’ai tout le temps des discussions incroyables sur la foi, dans la rue, dans les bars. Dans un bistrot pas loin du siège de Coexister, j’ai eu récemment une discussion avec un habitué, qui était avec son copain. Je lui ai dit où je travaillais, et que j’étais catholique. Il m’a répondu : “Super, moi aussi, j’ai fait ma confirmation, et je cherche une église, tu en connais une inclusive ?” »

Effet boomerang

Cette découverte qu’être confronté à une altérité parfois radicale permet de renforcer et d’explorer son identité est partagée par tous les coexistants. Ce qu’ils appellent « l’effet boomerang » est une réponse pleine d’espérance à tous ceux qui ont peur que l’altérité vienne détruire les identités. Il n’y a pas d’ouverture véritable à l’autre quand on ne sait pas qui l’on est, et inversement pas d’identité authentique – qui ne soit pas un repli sur soi ou la facilité d’un refuge dans une catégorie figée – sans rapport à l’altérité. Être qui l’on est, c’est se découvrir différent à travers l’autre.
C’est le contact avec d’autres convictions qui a déclenché en Noémie une réflexion sur ce en quoi elle croit : « Je me suis beaucoup interrogée sur ce qui m’anime. Aujourd’hui, je peux dire que je crois dans le hasard et l’harmonie. Je crois que le hasard est à l’origine du monde, mais c’est pour moi une source d’émerveillement ! Il y avait peu de chances qu’on soit là ! Et l’harmonie, c’est le fait qu’au cœur du hasard, deux choses entrent en symbiose à un moment donné. C’est grâce à l’harmonie qu’il y a de la vie et c’est ce qui fait que nous sommes tous interdépendants. Je crois donc qu’il faut être porteur d’harmonie. »
Marie aussi a fait cette expérience de comprendre quelque chose de son identité dans l’échange avec l’altérité : « Connaître le sens du shabbat, c’est ce qui m’a permis de mieux vivre la communion à la messe. Et c’est Samir, musulman, qui m’a appris à mieux comprendre et expliquer la Trinité. Il dit que la Trinité est comme le soleil, que l’on peut décrire par sa masse, ses rayons, ou sa chaleur. Ce sont trois expressions différentes d’une même chose. »
Les coexistants reçoivent aussi beaucoup de témoignages suite aux sensibilisations dans les établissements scolaires. L’an dernier, suite à une intervention dans un lycée privé catholique de Fougères, une jeune fille vient trouver l’équipe pour les remercier et leur confier qu’elle est catholique pratiquante mais ne l’a jamais dit à ses amis, et qu’il est difficile pour elle de cacher une partie de son identité. Un des coexistants, Gérald, lui conseille d’utiliser l’intervention de Coexister pour en discuter avec ses amis. Deux semaines plus tard, elle lui envoie un mail : « J’ai pu en parler, ça a transformé ma vie, aujourd’hui je peux être moi-même ! »
Être vraiment lui-même, c’est aussi l’expérience qu’a faite Paul-Antoine, responsable du groupe de Paris Nord : « Coexister a changé le rapport à mon image, et aux objectifs que je poursuivais. J’étais individualiste, carriériste, je voulais une Tesla et collectionner les femmes... En 2015, je travaillais aux États-Unis, dans une boîte qui m’offrait de supers opportunités. Mais j’étais en pleine fuite en avant. Je ne savais pas qui j’étais ni ce que je voulais faire. Le 13 novembre, il était 15 heures aux États-Unis quand on a eu les premières nouvelles des attentats. J’ai passé la soirée seul, chez moi à New York. Je ne pouvais rien faire. Quand je suis rentré en France, il m’a fallu du temps pour faire face au vide que j’avais en moi, et pour accepter de lâcher le personnage que j’avais créé. J’en ai parlé à mon meilleur ami, qui m’a dit : “Regarde tout ce que tu reçois, mais qu’est-ce que tu donnes ?” Il avait raison. J’avais une expérience depuis plusieurs années à Coexister, mais je n’avais jamais été bénévole. J’ai appelé Coexister Paris Nord et ils m’ont accueilli à bras ouverts. J’ai entamé une grande remise en question : est-ce que je vis pour moi ou pour les autres ? Qu’est-ce qui me rend heureux ? Je sais aujourd’hui par expérience que ce qui rend heureux est de se mettre au service d’autrui, et d’aider les autres à s’épanouir et à développer leurs capacités. Aujourd’hui, je suis moi-même. »
Les transformations personnelles vécues au sein de Coexister rejaillissent aussi sur les proches. Farah a constaté l’évolution dans son entourage. « Ma mère m’a dit : “Tu ne te rends pas compte à quel point tu nous as changés, tu nous as permis d’aller plus loin dans l’acceptation de la différence et de continuer à changer notre regard.” Mon père a assisté à mon évolution, mon engagement, il a vu comment je me suis construite. Il a constaté que l’on peut côtoyer la différence sans que cela change qui l’on est, et même au contraire que cela a approfondi mon identité. »
Samuel est reconnaissant pour le chemin parcouru : « Le cœur de notre mission, c’est de former des jeunes à être créateurs de liens. Dans cet apprentissage, les coexistants ont vécu des transformations vertigineuses, autant ceux qui étaient convaincus qu’il fallait le faire mais qui n’avaient pas les outils, que ceux qui avaient des résistances et se sont laissés déplacer par Coexister. Je veux remercier tous ces jeunes qui ont accepté de se laisser transformer et de grandir par la méthode de la coexistence active. »

Restaurer le lien à soi, aux autres et à la nature

Forts de cette transformation intérieure, les coexistants désirent approfondir l’exigence de la coexistence active, et propager cette expérience.
Pour Emmanuel, créer du lien social permet aussi de se battre pour la justice et l’égalité. « On pourrait nous dire qu’il est illusoire de promouvoir le vivre-ensemble sans résoudre les questions d’inégalités sociales. Et c’est vrai qu’on ne pourra pas vivre ensemble tant qu’il y aura autant de disparités et de rapports de domination sociale et économique. Mais le lien social est lui-même indispensable pour résoudre la question des inégalités.
Il faut qu’on aille plus loin encore dans cet engagement. Aujourd’hui, on ne touche pas encore tous les milieux sociaux. Nous devons toucher ceux qui sont victimes d’inégalités, qui ont comme préoccupation centrale de trouver des moyens pour vivre, pour qu’ils sentent qu’il est aussi nécessaire de se préoccuper de vivre avec son voisin. Parce qu’en luttant contre les préjugés, on lutte aussi contre les discriminations sociales. Et il faut aussi toucher les populations les plus favorisées, faire en sorte que les dominants se rendent compte de le...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page de titre
  3. Page légale
  4. Sommaire
  5. Cinq enfances françaises
  6. Du sang pour la paix
  7. Une association de quartier
  8. Quel train prends-tu ?
  9. Ramadan avec le pape
  10. Divergences
  11. Renaissance
  12. Blessures
  13. Veilleurs de la fraternité
  14. L'urgence de Coexister