L'essentiel des marchés financiers
eBook - ePub

L'essentiel des marchés financiers

Front office, post-marché et gestion des risques

  1. 624 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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L'essentiel des marchés financiers

Front office, post-marché et gestion des risques

À propos de ce livre

L'essentiel des marchés financiers présente de façon claire et synthétique :

  • la naissance et le développement des marchés ;
  • les produits négociés ;
  • les motivations et les contraintes des différents intervenants ;
  • les processus et traitements administratifs des opérations ;
  • les mécanismes de suivi des risques ;
  • les outils mathématiques de valorisation.

Complet et précis, illustré de nombreux exemples, cet ouvrage décrit dans le détail les différentes facettes des produits, dans leur prise en charge du front office jusqu'à la comptabilité.

Il s'adresse aux étudiants souhaitant comprendre les marchés financiers dans le cadre de leur cursus en université ou grande école, aux personnes entrant dans les métiers de finance de marché, et, bien sûr, aux professionnels des activités de marchés souhaitant étendre leur connaissance opérationnelle à des métiers connexes.

Cette deuxième édition tient compte de toutes les évolutions survenues autour des marchés depuis le déclenchement de la crise de 2008 - tant en termes de produits, de processus de traitement que de réglementation.

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Informations

Éditeur
Eyrolles
Année
2016
Imprimer l'ISBN
9782212565294
ISBN de l'eBook
9782212419917
Édition
2
Sujet
Finance

Partie 1

Histoire et économie

Chapitre 1

Les racines historiques

1.UN PEU DHISTOIRE ANCIENNE

1.1.Le troc, l’écriture… et la finance

L’économie est assez largement à l’origine de ce que nous appelons civilisation. Ainsi, suivant le grand sociologue allemand Georg Simmel dans Philosophie de l’argent (1900), à l’époque préhistorique, « l’échange est l’une des formes les plus pures et les plus primitives de la socialisation : il crée une société là où il n’y avait que des individus ». Plus tard, vers 3400 avant J.-C., l’écriture apparaît en Mésopotamie, à des fins comptables et pour fixer des contrats commerciaux. Des trois fonctions de la monnaie (unité de compte, support des transactions commerciales et enfin instrument de stockage de valeur), c’est donc d’emblée la première et la plus abstraite qui est initialement attestée dès le début de l’histoire. Vers 3000 avant J.-C., quand l’usage des tablettes se répand, nombre d’entre elles témoignent de l’utilisation assez systématique de prêts de céréales (mesurées en volume) ou de métal (au poids) et portant intérêts1. Quant au monument le plus célèbre de l’antiquité sumérienne, le Code d’Hammourabi, gravé dans la pierre vers 1760 avant J.-C. et qui est exposé aujourd’hui au Louvre, il comporte entre autres une réglementation des prêts à intérêt. Ce n’est ni la première, ni la dernière : réglementations et déréglementations seront nombreuses dans le monde antique, notamment celle de Solon (640-558 environ avant J.-C.), dont l’intervention dans l’histoire athénienne s’apparente à celle d’un moderne syndic de faillite. Un peu plus tard, l’un des livres de la Bible, le Lévitique, prône un effacement général des dettes tous les cinquante ans (le « Jubilée », dont la connotation joyeuse est restée dans le langage courant bien que sa signification première ait été perdue de vue).

1.2.Les premières manipulations de marché

Manifestement, les opérations à terme existent depuis la plus haute Antiquité, sous la forme d’engagements sur des récoltes à venir, ainsi que les manipulations de marché. Aristote, au IVe siècle avant J.-C., décrit ainsi un ingénieux corner sur le marché de l’olive réalisé deux cent cinquante ans plus tôt par celui qui passe pour le fondateur à la fois des mathématiques et de la philosophie grecque, Thalès de Milet (environ 625-547 avant J.-C.).
Définitions
Squeeze et corner
Un squeeze, du verbe anglais qui signifie « presser », désigne un déséquilibre structurel entre les positions acheteuses et vendeuses qui amène les vendeurs à découvert à liquider leurs positions, éventuellement en catastrophe et à n’importe quel prix.
Il s’agit a priori d’une manipulation de marché mais pas toujours, loin de là. Une situation de squeeze peut parfaitement se produire, par exemple pour des raisons réglementaires (un exemple célèbre étant le Minimum Funding Requirement sur le marché des emprunts d’État anglais, les gilts).
S’il s’agit d’une manipulation volontaire, organisée par un intervenant ou un groupe d’intervenants dans le but de réaliser un profit, on emploiera plutôt le mot corner, du verbe anglais qui signifie « acculer dans un coin ».
Le corner de Thalès
Aristote, Politique, Livre I : « Je citerai ce qu’on raconte de [lui] ; c’est une spéculation lucrative, dont on lui a fait particulièrement honneur, sans doute à cause de sa sagesse, mais dont tout le monde est capable. Ses connaissances en astronomie lui avaient fait supposer, dès l’hiver, que la récolte suivante des olives serait abondante ; et, dans la vue de répondre à quelques reproches sur sa pauvreté, dont n’avait pu le garantir une inutile philosophie, il employa le peu d’argent qu’il possédait, à fournir des arrhes pour la location de tous les pressoirs de Milet et de Chios ; il les eut à bon marché, en l’absence de tout autre enchérisseur. Mais quand le temps fut venu, les pressoirs étant recherchés tout à coup par une foule de cultivateurs, il les sous-loua au prix qu’il voulut. Le profit fut considérable ; et Thalès prouva, par cette spéculation habile, que les philosophes, quand ils le veulent, savent aisément s’enrichir, bien que ce ne soit pas là l’objet de leurs soins. »
Thalès s’est attaqué non pas à la récolte d’olives mais, beaucoup plus intelligemment, et avec un effet de levier maximal, aux moulins à huile, et ce via des options. Cette technique est toujours utilisée. Une variante spectaculaire a eu lieu sur le marché du pétrole à la fin des années 1980, où des intervenants avaient massivement vendu la base (c’est-à-dire vendu du pétrole physique pour acheter des contrats à terme) à perte, trouvant donc aisément des contreparties ravies de l’arbitrage apparemment sans risque qu’elles réalisaient, mais avaient précédemment loué toutes les barges de transport disponibles à la date de livraison du terme…

1.3.Des débuts difficiles : les préjugés contre l’intérêt

Si la société antique ne porte pas de jugement moral sur l’esclavage, par exemple, sur lequel son économie est très largement fondée, elle éprouve en revanche des répugnances certaines pour le prêt à intérêt, et ce aussi bien au nord qu’au sud de la Méditerranée.
La Bible comporte très tôt des condamnations de l’activité, celle d’Ézéchiel au VIe siècle avant J.-C. : « [Un homme juste] ne prête pas son argent pour en retirer un intérêt ou un profit2 » et celle du Deutéronome, qui l’interdit expressément entre juifs3 : « Vous pouvez exiger des intérêts d’un étranger mais pas d’un compatriote. »
En Grèce, au IVe siècle avant J.-C., Aristote est tout aussi catégorique4 : « On a raison d’exécrer l’usure […]. L’intérêt est de l’argent issu d’argent, et c’est de toutes les acquisitions celle qui est la plus contraire à la nature. »
La tradition romaine antique, elle, sera plus pragmatique et consistera à imposer des taux d’intérêt maximum, qui varieront suivant les époques.
Même si l’Évangile est muet sur le sujet, deux des sources principales de la pensée chrétienne jusqu’à la Renaissance, à savoir les Écritures et Aristote, condamnaient néanmoins le prêt à intérêt et l’Église va donc progressivement l’interdire. Dès le premier concile, celui de Nicée convoqué par Constantin en 325, l’activité est proscrite aux membres du clergé et l’Église essaiera à de nombreuses reprises d’étendre cette interdiction à l’ensemble des fidèles pendant tout le Moyen Âge, et ce d’autant plus facilement que l’économie retombe très largement dans le troc au cours de la période. L’usure ne sera souvent tolérée que si elle est pratiquée par des non-chrétiens. En particulier, le passage du Deutéronome ci-dessus sur lequel les théologiens catholiques s’appuient pour interdire le prêt à intérêt entre chrétiens est vu, dans la tradition juive, comme une autorisation implicite de prêter avec intérêt aux non-juifs, et donc aux chrétiens et aux musulmans.
Le vocabulaire n’est pas neutre et reflète bien les préjugés. Quand, vers 1220, le mot « intérêt » apparaît, il est fondé sur le verbe latin intereo qui signifie « perdre ». L’intérêt n’est donc, dans l’inconscient collectif médiéval européen, pas un profit mais une perte. Nombreux sont les textes qui l’assimilent à un vol, puisque le prêteur vend en fait du temps, lequel est un bien commun à toutes les créatures5. Pour certains ecclésiastiques, qui considèrent qu’en fait le temps appartient à Dieu, le prêteur est même sacrilège.
Par ailleurs, au début du VIIe siècle, le Coran, de son côté, interdit expressément et définitivement le prêt à intérêt dans le monde islamique6 : « Dieu a permis la vente et a interdit l’usure. »
La finance islamique
La loi islamique (la charia) proscrit l’intérêt, qu’elle désigne sous le nom riba, un mot arabe qui signifie « en plus ». Elle autorise néanmoins ce qu’elle appelle le modaraba, c’est-à-dire l’épargne ou le financement « avec participation ». Le principe général en est simple : l’investisseur et le financé doivent chacun amener quelque chose (espèces, marchandises, savoir-faire, etc.) à une structure, dont ils partageront plus tard les profits suivant une règle à définir.
De nombreux produits ont été conçus pour répondre à ce canon, souvent sous une forme assez proche de nos organismes de placement collectifs.

1.4.La monnaie, le change, les banques

Les premières monnaies étaient des instruments de troc : on choisissait comme support des échanges une denrée certes commode à transporter mais munie d’une valeur d’usage pratique ou esthétique reconnue : des animaux, du sel, des morceaux de métal, des pierres, des coquillages, etc.
Les métaux, en général, avaient un avantage comparatif certain pour ce rôle, car ils étaient à la fois rares et, à volonté, divisibles en fragments, voire « recombinables ». Progressivement, au fur et à mesure que l’humanité devenait moins pauvre, il est devenu important de pouvoir stocker autant de valeur que possible avec le minimum d’encombrement et ce sont alors les métaux dits précieux, l’or et l’argent, qui se sont imposés du fait de leur rareté et de leur incorruptibilité.
La naissance de la monnaie moderne, singularisée comme telle, frappée à cet effet et dont la qualité est garantie par le pouvoir politique qui lui a imposé sa marque, a lieu en Asie mineure occidentale, en Lydie, grâce aux sables aurifères de la rivière Pactole, sous les règnes d’une lignée de rois dont le dernier est resté célèbre : Crésus (596-546 avant J.-C.). C’est la première régulation de cet instrument par un État, début d’un long processus qui se poursuit encore.
L’intervention du pouvoir politique va avoir plusieurs conséquences. D’une part, des États forts – mais pas nécessairement riches – vont inventer l’inflation en diminuant la teneur en métaux précieux de leur monnaie. Pour se financer, l’Empire romain aura recours à ce type de fraude officielle à de nombreuses reprises. D’autre part, après la chute de l’Empire, le morcellement de l’Europe en une multitude d’entités va multiplier les frappes locales de monnaie et les possibilités de fraude. Quand, à partir du XIIe siècle, les échanges commerciaux vont se multiplier, il y aura besoin de changeurs pour établir la valeur des pièces de diverses origines.
Vers 1170, ces échanges s’institutionnalisent, avec notamment les foires de Champagne qui rassemblent plusieurs fois par an des marchands venus de toute l’Europe. Or, les transports étant peu sûrs, il apparaît rapidement qu’il y aurait un gain important à ne pas emporter des encaisses métalliques à chaque voyage. C’est ainsi que vont se mettre en place chez les marchands, d’autant plus difficilement qu’il s’agit d’un processus fondé sur la confiance et la réciprocité, des réseaux de correspondants où seront ac...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Le résumé et la biographie auteur
  3. Page de titre
  4. Copyright
  5. Sommaire
  6. Remerciements
  7. Introduction
  8. Partie 1. Histoire et économie
  9. Partie 2. Produits et marchés
  10. Partie 3. Les principaux intervenants sur les marchés et leur organisation
  11. Partie 4. Le traitement des opérations
  12. Partie 5. Comptabilité, gestion actif/passif et gestion des risques
  13. Partie 6. Grammaire des mathématiques financières
  14. Index
  15. Table des matières