Entre mes lĂšvres mon clitoris
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Entre mes lĂšvres mon clitoris

Confidences d'un organe mystérieux

Alexandra Hubin, Caroline Michel

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  1. 160 pages
  2. French
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Entre mes lĂšvres mon clitoris

Confidences d'un organe mystérieux

Alexandra Hubin, Caroline Michel

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À propos de ce livre

Les étonnantes révélations du clitoris

Alexandra Hubin et Caroline Michel lÚvent le voile sur le clitoris, organe-clé du plaisir féminin qui a longtemps été refoulé. En libérant la parole et en le montrant tel qu'il est, elles désacralisent cet organe mystérieux et permettent à chaque femme (mais aussi à chaque homme) de se familiariser.

avec lui afin de mieux l'apprivoiser.

Saviez-vous que le clitoris peut mesurer jusqu'Ă  11 centimĂštres? Et que le fameux point G s'appelle en fait la "zone C"? Les rĂ©vĂ©lations s'Ă©grĂšnent au fil des pages et vous permettent de dĂ©couvrir cet organe synonyme de jouissance qui ne demande qu'Ă  ĂȘtre aimĂ©. Alors, clitoridienne ou clitoridienne? Ne cherchez plus!

Alors clitoridienne ou clitoridienne? Ne cherchez plus!

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Informations

Éditeur
Eyrolles
Année
2018
ISBN
9782212599473
Alors mĂȘme que le clitoris a officiellement Ă©tĂ© dĂ©couvert en 1559 et redĂ©couvert dans les annĂ©es 1950, nous avons toutes les deux grandi dans un monde qui distinguait l’orgasme vaginal de l’orgasme clitoridien et prĂ©tendait, non sans douter, que l’orgasme clitoridien Ă©tait plus petit que son compĂšre et bien moins transcendant. Au fil du temps, le clitoris a donc brillĂ© par son inutilitĂ© ou son absentĂ©isme. Autant dire que sa carriĂšre n’a pas Ă©tĂ© des plus folles. Un tel rejet s’explique en grande partie par le fait que le plaisir masculin Ă©tait bien plus considĂ©rĂ© et Ă©tudiĂ© que le plaisir fĂ©minin. La sexualitĂ© Ă©tait principalement observĂ©e sous un prisme coĂŻtal. Aujourd’hui encore, le phallocentrisme continue d’ĂȘtre brandi comme le plus gros obstacle Ă  la jouissance fĂ©minine. Des chiffres et des chiffres le rabĂąchent. Pour autant, nous observons dans nos lits une attention toute particuliĂšre portĂ©e au clitoris : si le clitoris revient sur le devant de la scĂšne, les femmes n’ont pas (toujours) manquĂ© d’ĂȘtre actrices de leur plaisir.

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Vous avez un maximum de « B » : vous ĂȘtes clitoridienne !

À l’heure de nos premiers poils et de nos premiĂšres expĂ©riences sexuelles, dans les annĂ©es 1990 et 2000, on se posait la question suivante entre copines : « Tu es plutĂŽt clitoridienne ou vaginale ? » Et si nous Ă©tions prises d’un doute quant Ă  la rĂ©ponse, il nous suffisait de faire l’un des nombreux tests proposĂ©s par la presse fĂ©minine. Selon nos positions prĂ©fĂ©rĂ©es, nos habitudes masturbatoires (le polochon ou le majeur), le plaisir ressenti, nous dĂ©couvrions alors si nous Ă©tions plutĂŽt l’une ou l’autre. C’était assez mathĂ©matique. Un peu comme on pouvait savoir en trois minutes si l’on allait rencontrer l’amour cet Ă©tĂ© ou se faire larguer cet hiver (ou les deux). Les tests psycho et sexo dĂ©bouchant gĂ©nĂ©ralement sur trois profils, certaines d’entre nous Ă©taient de grandes chanceuses puisqu’elles entraient dans les deux cases. À la fois clitoridiennes et vaginales, elles dĂ©marraient plutĂŽt bien dans la vie.
Mais les « pures vaginales » Ă©taient aussi de sacrĂ©es veinardes. Car l’orgasme vaginal Ă©tait prĂ©sentĂ© comme un orgasme difficile Ă  atteindre, mais tellement plus intense, tellement plus diffus, tellement plus fort, tellement plus tout que le septiĂšme ciel clitoridien. Les filles capables de rencontrer une telle jouissance se comptaient (presque) sur le bout des doigts, tandis que les clitoridiennes Ă©taient bien plus nombreuses. Dans nos souvenirs, les statistiques rapportĂ©es dans la presse Ă©taient de cet ordre (plus ou moins) : 30 % de vaginales, 70 % de clitoridiennes. Alors c’est comme ça que se rassuraient la plupart des filles : certes, elles se contentaient peut-ĂȘtre du « petit » orgasme et du « petit » plaisir, mais elles n’étaient pas les seules.
Et puis rien n’était perdu. D’abord, on lisait frĂ©quemment que l’orgasme vaginal avait davantage de chances de survenir Ă  la trentaine, pĂ©riode oĂč la femme se connaĂźt mieux et s’abandonne plus aisĂ©ment au lit. Mais il Ă©tait possible de le rencontrer « prĂ©maturĂ©ment », avec un peu de volontĂ© et d’entraĂźnement. La recette se trouvait Ă  cĂŽtĂ© de celle pour en finir avec les cheveux secs (l’autre mal du siĂšcle). Surtout se dĂ©tendre (toujours), bien lubrifier (pour une pĂ©nĂ©tration favorable), stimuler les parois vaginales (et ne pas s’acharner avec des va-et-vient profonds), et ne pas oublier le clitoris, ce « bouton extĂ©rieur » qui aidait Ă  faire grimper le plaisir.
Car oui, le clitoris Ă©tait perçu comme le meilleur jouet des prĂ©liminaires, le petit coup de pouce, l’organe idĂ©al pour se mettre dans l’ambiance. Le clitoris, c’était le premier verre du vendredi soir, la gorgĂ©e rafraĂźchissante qui ouvre les vannes, l’interrupteur que l’on actionne avant de crier « Surprise ! » et de lancer les festivitĂ©s. Aujourd’hui encore, le clitoris est parfois dĂ©fini comme une zone Ă©rogĂšne que l’on active avant que le coĂŻt ne dĂ©marre vraiment. Un petit apĂ©ritif dont on ne se prive pas, mais qui ne rassasie pas (assez).
Nous Ă©tions tellement persuadĂ©es qu’il existait deux bords qu’il nous arrivait de partager nos ressentis entre copines pour « comparer », avec plus ou moins de pudeur. Histoire de voir si le vaginal Ă©tait vraiment plus dingue, si le clitoridien Ă©tait vraiment plus bref et piquant (ou plus simple et ridicule). Et quand une clitoridienne Ă©prouvait un orgasme plus long, elle se demandait alors si (enfin) elle avait touchĂ© le Graal (fiesta). Tout le souci Ă©tait lĂ , on ne pouvait pas rĂ©ellement savoir Ă  quoi ressemblait l’un ou l’autre de ces orgasmes, ni comment ils Ă©taient susceptibles de s’exprimer dans notre corps. Personne ne fait l’amour de la mĂȘme façon, et si une position et une caresse procuraient un plaisir inouĂŻ Ă  l’une, il n’était pas certain que cela fonctionnĂąt pour l’autre. Question d’habitudes, de prĂ©fĂ©rences, de fantasmes, de sentiments amoureux, d’expĂ©riences, de morphologie aussi. Mais on ne le savait pas. On imaginait qu’il existait une sĂ©rie de techniques Ă  appliquer pour mordre l’oreiller Ă  coup sĂ»r pendant de longues minutes. Car oui, l’orgasme vaginal Ă©tait dĂ©crit comme trĂšs long.
Peut-ĂȘtre que des filles prĂ©tendaient avoir un orgasme vaginal tout simplement parce qu’il dĂ©barquait pendant la pĂ©nĂ©tration. Alors que jouir suite Ă  des caresses externes, seule ou Ă  deux, c’était forcĂ©ment connaĂźtre un orgasme clitoridien puisque le vagin n’avait rien Ă  voir avec la choucroute. Peut-ĂȘtre aussi qu’entendre parler de ce magnifique orgasme, aussi inaccessible qu’extraordinaire, nous induisait en erreur. La moindre sensation diffĂ©rente de la veille pouvait nous faire croire qu’on l’avait atteint. À force de lire qu’il existait, on avait le sentiment de l’approcher, comme une bande d’ados assises en rond qui convoquent les esprits avec dĂ©termination et finissent par sentir une vague de frissons leur traverser le ventre : le fantĂŽme est passĂ© par lĂ , non ? Tout le monde approuve. Étant donnĂ© l’énergie qu’on y met, forcĂ©ment, c’est mĂ©mĂ© qui vient nous faire coucou depuis l’au-delĂ .

Pénétration for ever

Et puis, Ă  cĂŽtĂ© de ça, le KĂąma SĂ»tra (dont le nom indien signifie littĂ©ralement « les aphorismes du dĂ©sir ») – ou plus prĂ©cisĂ©ment son livre II qui traite des relations sexuelles et des positions – Ă©tait relayĂ© sous toutes les formes. Dessins, descriptions, conseils, on apprenait dans quelles positions il Ă©tait bon de faire l’amour. Le clitoris n’était pas toujours oubliĂ© (du moins il l’était de moins en moins). Il n’empĂȘche que la reprĂ©sentation de la sexualitĂ© Ă©tait trĂšs phallocentrĂ©e. Les films porno aussi nous montraient un mec qui chope six nanas Ă  tour de rĂŽle en levrette aprĂšs avoir fait tomber son costume d’électricien. Tout passait par le pĂ©nis, le bon angle, la bonne position, le bon rythme aussi. Le sexe, c’était simplement une succession de va-et-vient forcenĂ©s, qui rendaient le mec fou et la fille hors d’elle. Si bien que lorsqu’on avait 20 ans, Ă  la question « Tu as couchĂ© avec combien de mecs ? », on se souvient qu’on rĂ©pondait « Ça dĂ©pend », parce que finalement, s’il n’y avait pas eu pĂ©nĂ©tration, seulement des baisers, des caresses, bref du plaisir (et pas forcĂ©ment de jouissance), on ne considĂ©rait pas vraiment qu’il s’agissait d’un rapport sexuel. Tout Ă©tait vu sous l’angle du coĂŻt. Est-ce que se caresser avec tendresse dans les toilettes de la fac sans pĂ©nĂ©tration Ă©tait un acte sexuel ? Aujourd’hui, la rĂ©ponse est oui. À l’époque, c’était moins sĂ»r. C’était un rapport avortĂ©, un goĂ»ter, voire un truc un peu sale, parce que la pĂ©nĂ©tration avait tout bon.

Point G (coordonnées 26.622833-70.876729)

Le point G aussi Ă©tait un sujet de conversation. On ne savait pas bien s’il existait (la question Ă©tait trĂšs controversĂ©e), mais des conseils pour le trouver noircissaient les pages des magazines. Si l’on s’y mettait toutes, on allait pouvoir enrichir la recherche et dĂ©terminer si oui ou non, le point G Ă©tait une supercherie ou un pouvoir magique. Se masturber Ă©tait l’opportunitĂ© de tomber sur lui (ou pas, parce qu’aprĂšs tout, peut-ĂȘtre que toutes les filles n’en Ă©taient pas dotĂ©es). On nous suggĂ©rait de chercher Ă  quelques centimĂštres de l’entrĂ©e du vagin un point sensible – parce que soi-disant plus innervĂ© – que l’on pourrait reconnaĂźtre par une zone de peau parfois plus rugueuse de la taille d’une piĂšce d’un euro (ou dix francs Ă  l’époque). Ensuite, l’idĂ©e Ă©tait de le presser jusqu’à dĂ©couvrir de nouvelles sensations, pour un rĂ©sultat trĂšs automatique : tu trouves, t’appuies, tu jouis. De quoi flipper pendant un frottis chez le gynĂ©co. Tout ce qui se tramait dans le vagin Ă©tait quasi-mystique. Et c’est pour ça que c’était dĂ©crĂ©tĂ© comme meilleur. Ce qui donne moins de fil Ă  retordre, comme le clitoris, est moins prometteur. PlutĂŽt que de s’en remettre Ă  la facilitĂ©, poursuivre sa quĂȘte Ă©tait une bonne chose. On Ă©tait sans cesse encouragĂ©e Ă  le faire.
Ce tour d’horizon n’incrimine pas la presse fĂ©minine qui vivait avec son temps et a su vĂ©hiculer, au fil des dĂ©couvertes sur le clitoris, de nouvelles rĂ©vĂ©lations. Elle Ă©tait notre principale source d’informations, et elle nous aidait, mine de rien, Ă  en savoir plus sur le plaisir, notre corps, nos dĂ©sirs et nos relations. Avec le temps, elle a fait passer de nouveaux messages : stop Ă  la distinction entre orgasme clitoridien et vaginal – ce dernier n’existerait peut-ĂȘtre pas. Stop au point G, il prend la tĂȘte et ne serait qu’une rĂ©plique du plaisir clitoridien. Mollo sur la pĂ©nĂ©tration, elle n’est pas la condition sine qua non de la jouissance. Le rĂŽle des mĂ©dias fĂ©minins nous semble primordial. Ils permettent d’informer les femmes, mais aussi de les accompagner et de les aider Ă  mettre des mots sur ce qu’elles ressentent, malgrĂ© leur apparence injustement futile et superficielle. Certes, certains articles surfent sur les clichĂ©s et souffrent parfois de n’ĂȘtre pas assez documentĂ©s, mais qui d’autre aurait pu nous en dire autant sur le plaisir ? Sur le clitoris ? Ou du moins nous inviter Ă  nous poser les bonnes questions en faisant le tri ?
MalgrĂ© cela, malgrĂ© le nombre d’articles publiĂ©s par les plus grands magazines au sujet de l’orgasme et de l’accĂšs Ă  la voluptĂ©, la dichotomie vaginale/clitoridienne a survĂ©cu. Si, aujourd’hui, on tend Ă  affirmer qu’il n’existe qu’un orgasme, qui naĂźt du clitoris, cette rectification fait bien moins de bruit que l’orgasme vaginal n’a pu en faire Ă  l’époque. DĂ©tricoter ce qui a si longtemps Ă©tĂ© tricotĂ© va demander patience et peut-ĂȘtre bien un brin d’acharnement

Nos souvenirs d...

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