Une journée dans le cerveau d'Anna
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Une journée dans le cerveau d'Anna

Notre quotidien décrypté par les neurosciences

Sylvie Chokron

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  1. 240 pages
  2. French
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Une journée dans le cerveau d'Anna

Notre quotidien décrypté par les neurosciences

Sylvie Chokron

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À propos de ce livre

A nna est une jeune citadine active. Du lever au coucher, à chaque étape de sa journée, nous partageons son quotidien et nous découvrons petit à petit que son cerveau est aux commandes. Comment agit-il? En quoi notre psychologie s'articule avec notre activité cérébrale? Par quel miracle des réactions chimiques ou électriques peuvent aboutir à des émotions, des pensées, des perceptions ou des actions? Ce sont toutes ces questions que ce livre vient éclaircir, de façon originale, sensible et concrÚte. Chaque chapitre est consacré à une notion précise, que l'auteure propose d'approfondir en fin d'ouvrage par la présentation vivante des derniÚres recherches en neurosciences.

Suivez Anna et comprenez enfin comment fonctionne votre cerveau!

Sylvie Chokron est neuropsychologue, directrice de recherches au CNRS et à l'Université de Paris. En parallÚle de son activité de recherche et d'enseignement, elle a développé une activité clinique à la Fondation Ophtalmologique Rothschild consacrée au diagnostic et à la prise en charge des troubles visuels, spatiaux, attentionnels et cognitifs aussi bien chez l'enfant que chez l'adulte. Elle est chroniqueuse au journal Le Monde ainsi qu'au «Magazine de la Santé» sur France 5 et elle est également l'auteure, entre autres, de Peut-on mesurer l'intelligence? et Pourquoi et comment fait-on attention?, parus aux éditions Le Pommier.

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Informations

Éditeur
Eyrolles
Année
2020
ISBN
9782212071597
Édition
1

La mĂ©morable journĂ©e d’Anna

1

6 h 45

RĂ©veil difficile

ANNA ne parvenait pas Ă  faire entrer dans son rĂȘve la sonnerie du rĂ©veil
 Pourtant, ç’aurait Ă©tĂ© la solution la plus simple pour continuer Ă  dormir et savoir ce qui allait se passer ensuite. Malheureusement, elle n’avait pas le choix, il fallait absolument qu’elle se rĂ©veille pour affronter une nouvelle journĂ©e bien chargĂ©e. Mais elle se sentait Ă©puisĂ©e, avec la sensation, une fois de plus, de n’avoir pas assez dormi – et cette impression dĂ©sagrĂ©able qu’elle ne pourrait pas prolonger son rĂȘve qui, pourtant, s’annonçait on ne peut plus captivant ! Pourquoi n’arrivait-elle pas Ă  dormir plus longtemps, et pourquoi son rĂȘve risquait-il de s’évaporer quelques minutes aprĂšs son rĂ©veil ?
Comme un tiers des adolescents et des adultes vivant dans un pays industrialisĂ©, Anna faisait rĂ©guliĂšrement l’expĂ©rience d’une nuit de moins de six heures et souffrait donc d’un manque de sommeil chronique1
 Ce qu’elle ignorait, c’est que la durĂ©e du sommeil dĂ©pend de l’endroit de la planĂšte oĂč l’on s’endort. Si Anna avait habitĂ© en Australie, elle aurait peut-ĂȘtre dormi environ neuf heures par nuit ! Mais il valait mieux qu’elle Ă©vite la CorĂ©e du Sud oĂč les jeunes de son Ăąge dormaient, en moyenne, moins de cinq heures
 De toute façon, Anna n’avait pas l’intention de dĂ©mĂ©nager Ă  l’autre bout du monde : elle voulait juste Ă©viter de se rĂ©veiller si tĂŽt. Et elle y pensait chaque lundi matin, tant elle souffrait de reprendre le rythme du travail aprĂšs le week-end. Évidemment, elle aurait aussi pu essayer de gagner des heures de sommeil en se couchant plus tĂŽt

Anna avait beau savoir que les Ă©crans ou les excitants comme la cafĂ©ine Ă©taient responsables de ses difficultĂ©s Ă  s’endormir, elle n’avait gardĂ© qu’une chose en tĂȘte, cette Ă©tude qu’elle avait lue peu de temps auparavant. On y apprenait qu’aux États-Unis, les Ă©tudiants qui peuvent commencer les cours une heure plus tard gagnent une heure de sommeil, rĂ©duisant leur sensation de fatigue voire leur somnolence, ainsi que le risque d’avoir un accident de voiture ! Elle ne dĂ©sespĂ©rait pas de pouvoir collecter, un jour, certaines de ces donnĂ©es prouvant l’importance de respecter les rythmes biologiques de chacun. Elle pourrait ainsi dĂ©montrer Ă  son patron qu’il serait bĂ©nĂ©fique, tant pour l’entreprise que pour elle-mĂȘme, qu’elle puisse dormir une heure de plus
 Malheureusement, en rĂ©ponse Ă  sa requĂȘte, son patron risquerait fort, dans un premier temps, de l’inviter Ă  dĂ©brancher son ordinateur et son tĂ©lĂ©phone le soir – comme ses parents le lui conseillaient rĂ©guliĂšrement ! Une Ă©tude2, menĂ©e dans un pays dit prĂ©-industrialisĂ©, a en effet montrĂ© que les habitants dotĂ©s de l’électricitĂ© – et, donc, de lumiĂšre artificielle – dorment en moyenne une heure de moins que leurs voisins d’une rĂ©gion pourtant voisine mais dĂ©pourvue d’installations Ă©lectriques.
Cependant, Ă  ce moment prĂ©cis, Anna Ă©tait surtout aux prises avec un problĂšme pratique. Elle n’arrivait pas Ă  se souvenir prĂ©cisĂ©ment de la prĂ©sentation qu’elle devait faire au travail le matin mĂȘme, pas plus qu’elle ne parvenait Ă  se souvenir de son rĂȘve
 Elle en Ă©tait sĂ»re : elle commençait Ă  prĂ©senter des troubles de la mĂ©moire ! Bien entendu, elle savait qu’à vingt-cinq ans, le risque de dĂ©velopper une maladie neuro-dĂ©gĂ©nĂ©rative est faible, mais ses pertes de mĂ©moire et ses troubles de l’attention commençaient Ă  l’inquiĂ©ter trĂšs sĂ©rieusement. NĂ©anmoins, elle Ă©tait terrorisĂ©e Ă  l’idĂ©e d’en parler Ă  qui que ce soit – a fortiori Ă  sa mĂšre, neuropsychologue : Ă  coup sĂ»r, celle-ci lui proposerait un bilan dont les rĂ©sultats confirmeraient peut-ĂȘtre ses craintes

Anna avait tout Ă  la fois tort et raison de s’inquiĂ©ter. Ses petits troubles de la mĂ©moire et de l’attention n’étaient que la consĂ©quence directe de son manque chronique de sommeil. Cependant, Ă  terme, ces petits problĂšmes pourraient constituer un vrai risque pour sa santĂ©. Or, la seule solution consistait Ă  faire de plus longues nuits car, hĂ©las, contrairement Ă  ce qu’Anna pouvait penser, dormir beaucoup le week-end ne lui permettait pas de rĂ©cupĂ©rer toutes ses capacitĂ©s. Pour les adolescents, en particulier, dormir deux heures de plus les jours de week-end n’efface pas les petits troubles cognitifs gĂ©nĂ©rĂ©s par la rĂ©pĂ©tition de courtes nuits pendant la semaine. Il leur faut au moins trois bonnes nuits de sommeil (d’au moins neuf heures par nuit) pour espĂ©rer rĂ©cupĂ©rer un fonctionnement cognitif de qualitĂ©.
Anna avait raison de s’interroger car, Ă  terme, le manque de sommeil peut causer une perte neuronale et venir altĂ©rer la qualitĂ© des connexions entre les diffĂ©rentes aires cĂ©rĂ©brales, ainsi que le fonctionnement de ces derniĂšres. S’il est tout Ă  fait normal que notre attention varie Ă  chaque instant, ne pas dormir suffisamment pourrait vĂ©ritablement empĂȘcher le maintien de l’attention tout au long de la journĂ©e, tout comme la formation de nouveaux souvenirs. Cela induirait aussi un risque important de voir apparaĂźtre d’autres problĂšmes organiques (hypertension, obĂ©sitĂ©, diabĂšte). Globalement, les pouvoirs du sommeil semblent maintenant Ă©tablis, tant pour diriger et soutenir l’attention – et, donc, acquĂ©rir de nouvelles connaissances et s’adapter plus vite et plus efficacement Ă  son environnement – que pour aider Ă  former des souvenirs, Ă  les consolider et Ă  les faire ressurgir.
Anna aurait donc une autre requĂȘte Ă  prĂ©senter Ă  son employeur : dormir plus pour travailler mieux ! VoilĂ  un slogan qu’elle pourrait facilement faire adopter Ă  ses collĂšgues. Elle allait donc essayer de convaincre son patron qu’il serait bĂ©nĂ©fique pour l’entreprise qu’elle n’utilise plus de rĂ©veil en semaine
 au risque de faire la grasse matinĂ©e chaque jour ! Anna n’était cependant pas certaine que son employeur comprenne son raisonnement, mĂȘme si elle l’étayait de donnĂ©es scientifiques !
Pour percer les mystùres de l’horloge biologique et du rythme circadien, rendez-vous page 125.
1. Zhao Z, Zhao X & Veasey C (2017). Neural consequences of chronic short sleep: reversible or lasting? Frontiers in Neurology, 8, 235, 1-11.
2. Pilz LK, Levandovski R, Oliveira MAB, Hidalgo MP, Roenneberg T (2018). Sleep and light exposure across different levels of urbanisation in Brazilian communities. Sci Rep. Jul 30;8(1):11389. doi: 10.1038/s41598-018-29494-4.

2

6 h 55

RĂȘver encore

TOUT en se brossant les dents, Anna tentait dĂ©sespĂ©rĂ©ment de se souvenir de son rĂȘve. Comme souvent, elle s’était rĂ©veillĂ©e déçue de ne pouvoir connaĂźtre la fin du scĂ©nario qu’elle avait, pourtant, forcĂ©ment Ă©crit elle-mĂȘme pendant la nuit. Elle aurait adorĂ© savoir comment se terminait cette aventure qui l’avait entraĂźnĂ©e dans des endroits inconnus avec de parfaits Ă©trangers. En prolongeant sa nuit, aurait-elle pu en savoir plus sur la fin de l’histoire ? Malheureusement, non
 c’était mĂȘme plutĂŽt l’inverse ! Pour se souvenir de ses rĂȘves, il faut se rĂ©veiller pendant la nuit et, donc, avoir un certain degrĂ© de conscience du rĂȘve afin de pouvoir le mĂ©moriser. Car, sans conscience, difficile d’encoder de nouvelles informations avec suffisamment d’attention pour pouvoir s’en souvenir. Aussi Ă©tonnant que cela puisse paraĂźtre, plus les rĂ©veils seraient nombreux au cours de la nuit, plus les souvenirs des rĂȘves seraient importants1.
Pendant longtemps, on a pensĂ© que seules certaines phases de sommeil, comme le sommeil paradoxal, caractĂ©risĂ© par une activitĂ© cĂ©rĂ©brale intense, s’accompagnaient de rĂȘves. Il semble maintenant clair que le rĂȘve peut apparaĂźtre pendant n’importe quelle phase de sommeil, mais que son souvenir dĂ©pend de notre degrĂ© de conscience Ă  la fin du rĂȘve et, donc, de notre Ă©veil. De lĂ  Ă  ce qu’Anna demande Ă  son employeur de rĂȘver Ă©veillĂ©e afin de mieux contrĂŽler et se souvenir de ses rĂȘves, comme certains chercheurs le suggĂšrent, il n’y avait qu’un pas
 Mais lĂ , cela aurait commencĂ© Ă  faire beaucoup, et elle aurait risquĂ©, tout simplement, de perdre son emploi ! Qu’Anna se rassure : tout n’était pas perdu, puisqu’il semble que les femmes se souviennent mieux de leurs rĂȘves que les hommes2, ce qui irait de pair avec des connexions plus importantes entre les diffĂ©rentes aires cĂ©rĂ©brales. Anna jubilait intĂ©rieurement : une preuve scientifique de plus que les femmes sont plus intelligentes que les hommes ! Si, bien sĂ»r, elle arrivait Ă  savoir ce qu’était l’intelligence
 Elle se disait, en finissant de prĂ©parer son cafĂ©, qu’il faudrait qu’elle songe Ă  approfondir ce sujet. Mais, pour l’instant, l’urgence, c’était surtout d’ĂȘtre prĂȘte Ă  l’heure !
Pour percer les mystĂšres des rĂȘves, rendez-vous page 129.
1. Vallat R, Eskinazi M, Nicolas A, Ruby P (2018). Sleep and dream habits in a sample of French college students who report no sleep disorders. J Sleep Res. 2018 Oct;27(5):e12659. doi: 10.1111/jsr.12659. Epub 2018 Feb 6.
2. Vallat R, Chatard B, Blagrove M & Ruby P (2017). Characteristics of the memory sources of dreams: a new version of the content-matching paradigm to take mundane and remote memories into account. Plos One, 12 (10). E01185262.

3

7 h 30

Une odeur de pain grillé

ANNA avait fini par se rĂ©veiller, et l’odeur du cafĂ© frais et du pain grillĂ© lui faisait, comme quand elle Ă©tait enfant, l’effet d’un cĂąlin rĂ©confortant de sa maman. Elle avait toujours Ă©tĂ© apaisĂ©e, le matin, par cette odeur si particuliĂšre qui s’échappait de la cuisine alors que, tout ensommeillĂ©e, elle allait rejoindre ses parents pour le petit dĂ©jeuner. C’était un moment privilĂ©giĂ© pour elle : celui oĂč, toute petite, elle venait se blottir dans les bras de sa mĂšre pour, comme disait cette derniĂšre, prendre des forces avant d’aller affronter une nouvelle journĂ©e pleine de surprises !
Anna ne le savait sans doute pas mais, au moment mĂȘme oĂč elle sentait les premiers effluves de son petit dĂ©jeuner, son amygdale cĂ©rĂ©brale1 (et non celle au fond de sa gorge) s’activait, rĂ©activant ainsi tous ces souvenirs. Anna avait d’ailleurs entendu un chercheur spĂ©cialiste de la mĂ©moire expliquer Ă  quel point notre mĂ©moire sensorielle pouvait nous permettre d’accĂ©der Ă  des souvenirs anciens. La « petite madeleine de Proust » aurait d’ailleurs tout aussi bien pu ĂȘtre une tartine de pain grillĂ© et un cafĂ© frais s’écoulant de la cafetiĂšre. Ces recherches rĂ©centes montraient ainsi que le contact direct avec des objets datant de l’enfance ou de la jeunesse de patients ĂągĂ©s, atteints de la maladie d’Alzheimer, permettait Ă  ceux-ci d’avoir accĂšs Ă  des souvenirs anciens qu’ils n’auraient pu retrouver autrement2. Non seulement toutes les informations sensorielles encodĂ©es au moment de la mĂ©morisation d’un souvenir persistaient et pouvaient rĂ©sister au dĂ©clin cognitif, mais en plus, elles semblaient ĂȘtre stockĂ©es dans notre cerveau de maniĂšre Ă  pouvoir rĂ©activer les souvenirs y Ă©tant associĂ©s3.
Anna s’était rendu compte que ses souvenirs Ă©voquĂ©s par les odeurs familiĂšres Ă©taient souvent agrĂ©ables. Elle plaignait les gens qui ne pouvaient pas reconnaĂźtre les odeurs, ce qui rendait impossible ce petit voyage dans le passĂ©. Alors qu’elle, ce matin-lĂ , avait la trĂšs nette sensation d’ĂȘtre dans la cuisine de ses parents, Ă  huit ans, en train de les Ă©couter discuter au petit dĂ©jeuner, au lieu d’ĂȘtre en train de se prĂ©parer pour partir au travail. Elle se souvenait d’ailleurs qu’une de ses amies, Lou, trĂšs dĂ©primĂ©e, lui avait dit avoir l’impression de ne plus reconnaĂźtre les odeurs comme par le passĂ© et, surtout, que les mauvaises odeurs lui paraissaient plus nausĂ©abondes qu’auparavant, tandis que les senteurs qu’elle aimait autrefois avaient perdu leur caractĂšre agrĂ©able. Comme si l’odeur des plats qu’elle aimait ou du parfum de ses proches lui semblait maintenant un peu Ă©trangĂšre et, surtout, beaucoup moins plaisante
 Lou avait fait des tests, inquiĂšte d’avoir perdu son odorat et, pourtan...

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