Concevoir un portfolio de photographie
eBook - ePub

Concevoir un portfolio de photographie

  1. 168 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Concevoir un portfolio de photographie

À propos de ce livre

Outil de création du photographe et de présentation de ses images, le portfolio peut revêtir de multiples formes selon à qui et à quoi on le destine. Que l'on soit un professionnel, un jeune qui débute, un amateur qui veut passer un cap, un auteur qui veut faire connaître son travail… quelle forme donner à son portfolio ? Comment sélectionner et organiser les images qui vont le constituer ? Faut-il l'accompagner de textes ? Que doit-on attendre d'une lecture de portfolios ?… Les questions sont multiples.

Cet ouvrage unique en son genre, pratique et concret, donne au lecteur des clés pour concevoir un portfolio représentatif de son travail, digne d'être montré à un diffuseur (galeriste, presse, festival, client…).

Sylvie Hugues est consultante en photographie et anime régulièrement des lectures de portfolios. Elle mène des débats et conférences sur la photographie, donne des workshops et assure la codirection artistique du Festival du Regard à Cergy-Pontoise.

Jean-Christophe Béchet est photographe et a publié de nombreux livres à partir de ses photographies. Il anime également des workshops.

Avec l'éclairage de nombreux experts, aux profils variés, habitués à lire des portfolios dans le cadre de divers événements – Héloïse Conésa, Valérie Cazin, Patricia Morvan, Nathalie Atlan Landaburu, Jean-François Rospape, Evelyne Eveno, Laetitia Guillemin, Fred Boucher, Catherine Dérioz et Jacques Damez, Patrick Le Bescont, FLORE et Adrián Claret – et le témoignage d'auteurs investis dans la photographie – Pascal Riviere, Andrea Olga Mantovani, Geoffroi Caffiery, Corinne Ismérie Herminie Garcia, Michaël Serfaty, Dana Cojbuc, David Falco et Camille Kirnidis.

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Informations

Éditeur
Eyrolles
Année
2020
Imprimer l'ISBN
9782212678659
ISBN de l'eBook
9782212437911
Édition
1
Sujet
Art

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Aux origines du portfolio… Définition et histoire

Dès l’invention de la photographie, la question du portfolio s’est posée. En effet, si en France, Niépce (1765-1833) puis Daguerre (1787-1851) mettent au point un processus photographique stable destiné à produire des œuvres uniques, en Angleterre au même moment Henry Fox Talbot (1800-1877) invente la « photographie moderne » avec le premier procédé négatif-positif. Et pour démontrer la valeur technique et artistique de son invention que décide de créer Fox Talbot en 1844 ? Pas un tableau, ni un tirage grand format ou une reproduction sur bois, mais un recueil de planches où vingt-quatre calotypes sont chacun collés à la main. Intitulé The Pencil of Nature (soit Le Crayon de la nature), cet ensemble d’images est considéré par les historiens comme le premier livre de l’histoire de la photo. En réalité, selon nos critères actuels, il s’agit davantage d’un « portfolio »…

La nature même de la photographie

En effet, Fox Talbot a choisi de commercialiser The Pencil of Nature section par section, laissant le soin aux acheteurs de relier au final eux-mêmes les différents fascicules. Ce choix, courant à l’époque, s’explique aussi par le coût financier d’une telle production artisanale. Et Talbot a eu raison ! Même s’il avait pensé produire un grand nombre de cahiers, il sera contraint d’arrêter son projet assez rapidement en raison de ventes trop faibles. En cela, on peut aussi dire que The Pencil of Nature préfigure en 1844 ce que sera l’édition de photographie d’art au XXe comme au XXIe siècle, un artisanat assez peu rentable sur le plan économique. Aujourd’hui, on estime que seuls quarante exemplaires du projet, plus ou moins complets, ont été conçus et ont survécu et, bien sûr, ces recueils valent des fortunes…
L’exemple de Fox Talbot nous montre que dès ses débuts la photographie a avancé sur plusieurs terrains parallèles. Et trois logiques principales de présentation des images photographiques vont se développer simultanément.
1.La forme « tableau », héritée de la peinture, ou le tirage encadré se retrouve dans des expositions et sur le marché de l’art.
2.La technique de projection, qui débute avec des procédés anciens de visionnage, notamment pour les vues en relief, et qui va connaître son apogée entre 1950 et 2000 avec le film diapositive. Aujourd’hui, c’est l’ordinateur, le Smartphone ou l’écran de vidéoprojection qui ont pris la relève mais le principe dit du « diaporama » reste le même.
3.Le recours au support « papier » du livre et de la page imprimée (livres, magazines, journaux…) qui permet une large diffusion des reproductions photographiques.
Ces trois différentes façons de montrer des œuvres sont clairement l’une des grandes spécificités de la photographie et notamment de la photographie d’art.
En peinture, seule la toile est l’œuvre originale et un livre sur un peintre sera toujours un recueil de reproductions de ses œuvres. Il n’y a aucune ambiguïté. Même chose pour un sculpteur. La photographie, elle, est un art mixte et complexe qui a existé d’emblée sur plusieurs supports et plusieurs médias. Sans que l’on puisse vraiment créer de hiérarchie : certes, le tirage « vintage », limité et signé, possède une aura artistique supplémentaire et une cote marchande plus élevée du fait de sa rareté. Toutefois, en termes d’expression artistique, un livre sera parfois autant une œuvre originale d’un auteur photographe qu’un tirage encadré ; de nombreux exemples célèbres l’ont prouvé depuis Robert Frank ou William Klein jusqu’aux grands photographes japonais (Araki, Moriyama, Ishimoto, Hosoe…) qui travaillaient d’abord pour l’édition. Et entre ces deux objets bien définis, le tirage exposé et le livre publié, il existe bon nombre de variantes et d’objets intermédiaires qui permettent aux photographes de s’exprimer.
La photographie, par sa nature reproductible, permet facilement la réalisation d’objets créatifs hybrides difficiles à définir. Du côté des livres, citons les éditions limitées, les livres d’artistes, les livres-albums, les éditions offset ou numériques à la demande. Du côté des tirages, rappelons-nous des photogrammes, des phototypies, et de tous les procédés anciens qui sont à cheval sur l’art de l’imprimerie et de la chimie (cyanotype, collodion, gomme bichromatée…). Certains permettent de réaliser des œuvres uniques, d’autres de concevoir des séries limitées à partir de la même matrice. Nous n’allons pas ici chercher à définir précisément les différents types de tirages ni les différentes techniques qui permettent de graver, d’imprimer ou de tirer une image sur une feuille de papier. Il y en a trop ! Mais nous allons parler de cette forme hybride qui, depuis Fox Talbot jusqu’à aujourd’hui, est au cœur de la pratique photographique : le portfolio ou le recueil d’images indépendantes. Une pratique « intermédiaire » qui, à l’évidence, s’intercale entre le tirage d’art et le livre imprimé et qui peut exister sous de nombreuses variantes.

L’origine du portfolio

Malgré son existence depuis 175 ans, le mot « portfolio » reste encore obscur pour beaucoup de photographes. Il faut reconnaître qu’il peut prendre des formes très diverses (c’est ce que nous allons voir dans ce livre !) et être destiné à de multiples usages. Néanmoins, on peut essayer d’en délimiter le principe et les contours.
Selon le dictionnaire, le terme « portfolio » vient de deux mots latins : « portare » qui signifie porter et « folium » pour feuille de papier. Vers 1719, en italien, il s’agissait d’un étui pour transporter des documents non reliés, se rapprochant du terme anglais qui désignait à l’origine un carton double, pliant, servant à renfermer des papiers. On retrouve donc d’emblée deux dimensions essentielles : la présence de feuilles de papier indépendantes et le critère de la portabilité ; un portfolio photo doit être facilement transportable et manipulable.
En continuant de lire le dictionnaire, on apprend que le terme est utilisé dans plusieurs domaines artistiques tels que l’architecture, le graphisme et les arts visuels, où il sert à la fois à présenter les meilleures réalisations d’un auteur et à démontrer son expertise. En suivant cette définition, nous allons devoir distinguer deux types de portfolios photographiques :
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celui à but professionnel qui va davantage se rapprocher d’une sorte de « curriculum vitæ » visuel ;
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et celui de l’artiste artisan qui est conçu comme une œuvre à part entière destinée à être montrée et éventuellement vendue.
Le premier, le « portfolio-CV », va se rapprocher du « book photographique » (terme lui aussi ambigu et un peu passé de mode, nous y reviendrons), quand le second fait en réalité la synthèse entre le livre d’auteur et le tirage de collection. C’est bien sûr ce deuxième type de portfolios, dit « portfolio classique » ou « portfolio artistique », que nous développerons prioritairement dans cet ouvrage en montrant combien il peut parfois se rapprocher du livre d’artiste (et s’inscrire dans la filiation de The Pencil of Nature de Fox Talbot) tout en étant une variante démocratique des tirages limités et numérotés.
Cette distinction nous permet d’énoncer une première vérité : le portfolio classique est aussi un objet en lui-même. Les photographies sont réunies sous un emboîtage choisi (voire construit) par l’auteur et l’esthétique de cet étui sera un critère important dans l’évaluation du portfolio. On approche ici directement un aspect de la photographie qui est trop souvent négligé : la qualité de présentation et le choix du contenant. Certains photographes, trop sûrs de leur talent, pensent que leurs images sont tellement bonnes qu’elles se suffisent à elles-mêmes et qu’ils n’ont pas besoin d’investir dans des tirages haut de gamme, ni dans une boîte ou un carton spécifique. C’est une véritable erreur, surtout aujourd’hui, où les artistes contemporains se doivent d’être polyvalents, avec souvent des connaissances en graphisme et en design. À l’heure où tout le monde fait de « belles » images (ou du moins le croit…) et impose chaque jour sur les réseaux sociaux le récit illustré de sa passionnante vie quotidienne, le portfolio sera justement un moyen de se différencier, de prendre du recul et de mettre en valeur la quintessence de sa création avec rigueur et précision.
De plus, on ne fera pas forcément le même type de portfolios si on est un photographe de « street photo » ou un adepte de la photo de mode en studio. Car on ne s’adressera pas aux mêmes personnes, ni aux mêmes milieux. Mais cela ne veut pas dire qu’il faudra soigner l’un plus que l’autre. Non, les deux devront être tout autant cohérents et qualitatifs, avec ce petit brin d’originalité et de singularité qui fait souvent toute la différence.
Dans l’histoire de la photographie, quelques exemples importants de portfolios méritent d’être mentionnés pour bien montrer à la fois l’importance de l’objet portfolio et sa grande variété de fabrication. Bien sûr, ces exemples historiques ne doivent pas être pris aujourd’hui au pied de la lettre, la photographie ne fonctionne plus sur les mêmes principes qu’au XXe siècle et vouloir copier le travail d’un grand artiste des années 1930 ou 1950 n’a pas grand sens. Le numérique, et notamment l’impression jet d’encre, a rebattu les cartes et multiplié les possibilités de présentations. Néanmoins, pour être un artiste contemporain, il faut aussi connaître l’histoire de son art et comprendre comment on peut s’inspirer du passé pour aller plus loin…
À NOTER
Le portfolio devra être pensé, réfléchi, construit étape par étape et dégager une vraie personnalité !

Trois exemples célèbres de portfolios

L’art photographique a pris son essor au XXe siècle et il nous a paru intéressant de réaliser un focus sur trois des grands photographes du siècle dernier à travers leur usage de l’objet « portfolio ». Avec les exemples de Man Ray, d’August Sander et de Diane Arbus, on balaie non seulement trois générations d’artistes, mais aussi trois approches photographiques (le graphisme artistique, le portrait historique et la photo de rue) et trois pays majeurs pour la photographie (France, Allemagne, États-Unis).
Bien sûr, nous aurions pu citer de nombreux autres auteurs, mais l’usage du portfolio chez Man Ray, Sander et Arbus nous a semblé emblématique de l’évolution de l’art photographique. De plus, leurs œuvres circulent toujours dans les grands musées contemporains et leurs créations continuent de nous influencer et de nous inspirer aujourd’hui…

Man Ray, de l’objet publicitaire à l’œuvre avant-gardiste

Commençons par évoquer Man Ray. Emmanuel Radnitsky, de son vrai nom, est un peintre, photographe, réalisateur de cinéma, acteur du dadaïsme à New York, puis du surréalisme à Paris, né en 1890 à Philadelphie et mort à Paris en 1976. En 1931, il conçoit à Paris pour la Compagnie parisienne de distribution d’électricité (la CPDE est l’ancêtre d’EDF) un portfolio de 385 × 285 mm qui contient 10 rayogrammes (traces d’un objet posé à même le papier sensible et ensuite insolé) encartés dans des feuillets de calque. Un texte d’introduction imprimé – signé par Pierre Bost – est associé aux œuvres et le tout est rangé dans une boîte en carton faite sur mesure. Les rayogrammes sont imprimés en héliogravure et signés dans l’image. Spécialement conçues pour ce portfolio, ces images représentent des ustensiles ou des parties d’appareils électriques domestiques. Dès sa production, ce portfolio sera reconnu comme une œuvre majeure et avant-gardiste, même si au départ il est le résultat d’une commande publicitaire !
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Commandé par La Compagnie parisienne de distribution d’électricité, en 1931, ce portfolio est constitué de 10 photogravures imprimées d’après les rayographies originales de Man Ray. Malgré une édition annoncée de 500 exemplaires, ce portfolio (en excellent état) s’est vendu près de 40 000 euros (43 750 dollars) en octobre 2017 chez Christie’s.
Au même moment, ou presque, son alter ego, Brassaï (1899-1984) publie son célèbre livre Paris de Nuit aux éditions Arts et métiers graphiques. Man Ray, de par sa formation de peintre, privilégie la forme « portfolio » pour cette commande et aujourd’hui ce portfolio, qui était à l’origine un objet de communication, atteint des sommets lors des ventes aux enchères.

La fresque humaine d’August Sander

Contemporain de Man Ray, l’Allemand August Sander (1896-1964) se lance, lui, dans un type de portfolios complètement différent. Son œuvre majeure, intitulée Hommes du XXe siècle, est construite sur une trentaine d’années, avec pour projet de faire le portrait des types sociaux qu’il observait en Allemagne à l’époque de Weimar. Pour cela, il va adopter une méthodologie d’une extrême rigueur constituant 46 cartons (ou séries) de 12 clichés chacun, soit plus de 550 photographies. Sander effectue alors un classement de ses photographies en 7 rubriques et 47 groupes et il trouve dans la logique du portfolio le moyen d’organiser thématiquement son travail. Ainsi le Groupe 1, celui des paysans est nommé le « Portfolio archétypal » et on y retrouve les 7 parties prévues : 1 – Le jeune paysan ; 2 – L’enfant de paysan et la mère ; 3 – La famille paysanne ; 4 – Le paysan – sa vie et son travail ; 5 – Types de paysans ...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Le résumé et la biographie auteur
  3. Page de titre
  4. Copyright
  5. Remerciements
  6. Avant-propos
  7. Table des matières
  8. 1 : Aux origines du portfolio… Définition et histoire
  9. 2 : Les 7 grandes familles de portfolios
  10. 3 : Concevoir son portfolio, une affaire de choix
  11. 4 : Ce qu’attendent les lecteurs de portfolios
  12. 5 : Expériences vécues : 8 auteurs témoignent
  13. 6 : Le portfolio et après…