La Santé psychique des génies
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La Santé psychique des génies

Génies du bien, génies du mal

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  3. Disponible sur iOS et Android
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La Santé psychique des génies

Génies du bien, génies du mal

À propos de ce livre

Einstein était-il normal?? Marie Curie bipolaire?? Picasso narcissique?? Et que penser de Freud?? Patrick Lemoine, psychiatre, interroge la santé psychique de 45 grands personnages?: des savants, des artistes, des hommes d'action que nous connaissons tous. À quoi doivent-ils leurs exploits?? Quels sont leurs traits de personnalité?? Ont-ils des points communs?? Faut-il être un peu bizarre pour accomplir de grandes choses ou même un peu fou?? Tous ces génies cachent-ils une face sombre?? Existe-t-il des génies exclusivement voués au bien?? Qui sont les génies du mal?? Patrick Lemoine analyse d'étonnants parcours de vie, débusque les zones d'ombre et de lumière. Il ose poser son diagnostic et même donner une note à chacun d'entre eux. Un livre instructif, drôle, un autre regard sur ceux qui ont changé nos vies. Pour tout savoir de la psychologie des génies?! Patrick Lemoine est psychiatre, docteur en neurosciences, directeur d'enseignement à l'université Claude-Bernard de Lyon et expert auprès des tribunaux. Il est l'auteur de nombreux best-sellers, dont La Santé psychique de ceux qui ont fait le monde, et a dirigé, avec Boris Cyrulnik, une Histoire de la folie avant la psychiatrie. Par l'auteur du best-seller La Santé psychique de ceux qui ont fait le monde 

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Informations

I

LES GÉNIES DU BIEN

CHAPITRE 1

Les plus grands cerveaux de tous les temps

Il est des personnages qui s’imposent à nous tant leur gloire est universelle et tant leurs apports ont été cruciaux pour l’humanité. Des génies dont on peut dire qu’il y a un avant et un après, tant leurs découvertes, qu’elles soient scientifiques ou artistiques, ont révolutionné le monde, chacun dans son domaine. Albert Einstein, Marie Curie, Louis Pasteur, Blaise Pascal, Nicolas Copernic, Charles Darwin, Sigmund Freud sont indiscutablement dans ce registre extraordinaire et c’est donc sur ces sept premiers génies que le rideau va se lever.

Albert Einstein

(1879-1955)

Image
Lancez la conversation sur les génies, et Albert Einstein sera immédiatement mentionné. Le savant mondialement connu semble incarner dans l’esprit du grand public d’aujourd’hui le prototype même de cette entité bizarre que représente « génie ». Une série américaine, Genius, lui a d’ailleurs consacré sa première saison.

Un cerveau pas comme les autres

Einstein est mort le 18 avril 1955 d’une rupture d’anévrisme. En 2013, une étude réalisée sur son cerveau (subtilisé après sa mort alors qu’il avait auparavant demandé de n’en rien faire) révèle tout au plus une hyperconnexion entre les deux hémisphères, ce qui serait, selon certains, le signe d’une grande intelligence1. Il est intéressant à cet égard de s’interroger sur les circonstances de la principale découverte du physicien allemand : la théorie de la relativité. Albert est endormi et rêve2 qu’il dévale une pente enneigée en luge. Il glisse de plus en plus vite, tellement vite qu’à un moment, alors qu’il relève la tête, il voit les étoiles se déplacer dans le ciel.
Eurêka !
E = MC2.
Au réveil, sa théorie – complètement improbable – était née, mettant en relation deux concepts, deux phénomènes, deux idées que rien jusque-là ne prédisposait à se rencontrer : le temps et l’espace. Plus tard, lorsqu’on demandait au savant d’expliquer ce qui s’était passé dans son esprit à ce moment précis, il répondait qu’il avait toujours été très en retard, dans l’acquisition de la marche, de la parole, etc. et qu’à 20 ans il se posait des questions que n’importe qui a normalement déjà résolues à 5 ou 6 ans, comme : « Qu’est-ce que le temps, qu’est-ce que l’espace ? »
On peut donc considérer que, dans certains domaines au moins, le grand Albert était resté un enfant. Or, si on observe un petit enfant entre 3 et 7 ans en train de jouer et surtout de parler tout seul, on constatera qu’il ne s’étonne de rien. Que les théières parlent et se déplacent seules dans un dessin animé de Walt Disney, qu’un superhéros devienne vert et d’une force herculéenne lorsqu’il est en colère ou encore que Peter Pan vole et fasse voler les petits enfants, tout lui apparaît parfaitement naturel et normal. Exactement comme nous, adultes, sommes capables d’adhérer lorsque nous rêvons à des scénarios complètement improbables : des morts ressuscitent, je change d’âge, ma petite amie d’il y a quarante ans vit tout naturellement avec ma femme et moi, etc.
Quel est donc ce drôle de phénomène qui fait « délirer » les enfants en bas âge et les adultes endormis ? En réalité, plus que de délires, il s’agit de transes ou plutôt d’équivalents de transes. Il faut comprendre que nous avons deux cerveaux, deux pensées, deux esprits différents, le rationnel et l’affectif, le conscient et l’inconscient, le cartésien et le poétique, en deux mots, le gauche et le droit. La transe que nous vivons tous quand nous rêvons, quand nous éprouvons un orgasme, quand nous méditons profondément, quand nous sommes en extase, quand nous rêvassons, quand nous sommes ivres ou sous l’empire d’une drogue, qu’elle soit esthétique, mystique, amoureuse, est liée à la formation plus ou moins fugace d’une brèche entre nos deux hémisphères qui en temps normal s’ignorent complètement ou presque.
Freud avait bien expliqué que, lorsque nous rêvons, que nous faisons des lapsus ou des actes manqués (il a malheureusement complètement négligé les intuitions, ce qui constitue un oubli majeur dans son œuvre), c’est que notre inconscient devient en quelque sorte conscient. C’est dans ces moments-là que la brèche se met à béer, que l’inconscient fait irruption dans le conscient, que les idées se télescopent, que des concepts qui n’ont a priori rien à faire ensemble s’accouplent et, parfois, engendrent de petites, ou même, bien que plus rarement, de grandes découvertes.
Si nous admettons que l’inconscient, l’irrationnel, l’affectif, l’intuitif, se trouvent majoritairement dans le cerveau droit, ou plutôt dans l’hémisphère droit, et que le conscient, le cartésien, le raisonnable se situent majoritairement dans le cerveau, ou plutôt l’hémisphère gauche3, on ne peut qu’être troublé par les résultats de l’autopsie du cerveau d’Einstein : « Tout au plus une hyperconnexion entre les deux hémisphères. » Sacré « tout au plus » quand on sait que c’est dans le corps calleux que se situent les fibres qui font communiquer les deux hémisphères et que ce serait justement cette hyperconnexion qui constituerait l’originalité de l’anatomie cérébrale de ce génie si spécial. La majorité d’entre nous sommes très majoritairement des êtres raisonnables et conscients, du moins à l’état de veille, et un système de filtrage des pensées loufoques agit en permanence, chassant ou plutôt refoulant ce qui est par trop abracadabrant. Si, par ailleurs, on se souvient que certaines maladies comme le trouble bipolaire ou la schizophrénie, ou le syndrome d’Asperger, dont souffrait probablement Einstein, sont caractérisées par un déficit de récepteurs à la dopamine au niveau du thalamus, cela permet de comprendre cette absence de filtrage « raisonnable », qui conduit soit au délire chez les psychotiques, soit aux intuitions complètement novatrices chez les bipolaires et sans doute chez les personnes Asperger, on ne peut qu’être troublé.

Einstein Asperger ?

Ce diagnostic d’Asperger paraît pertinent si l’on se réfère à la difficulté qu’éprouve Einstein à se mettre à la place de l’autre… ou du moins à l’exprimer.
On pourrait évidemment s’interroger sur ma compétence dans ce domaine puisque je ne suis ni anatomiste ni neurologue, mais simple psychiatre. En effet, si les neurologues et les anatomistes s’occupent du hardware, de l’électronique, les psychiatres, pour leur part, s’occupent du software, du logiciel. Les premiers sont des électroniciens du cerveau alors que je suis un informaticien du vivant. Ma compétence est donc discutable et ce que je viens d’avancer est sujet à caution. Pourtant, j’y crois dur comme fer, car telle est mon intuition ; et, comme les chamans de Mongolie pensent que la pire offense que l’on puisse faire aux Esprits est de ne pas tenir compte de ses intuitions (puisque c’est d’eux qu’elles proviennent), je n’ai pas du tout envie qu’ils se vengent en faisant crever mes troupeaux de rennes ou en rendant ma famille malade !
Bref ! Le lecteur aura compris que tout ce que je viens d’écrire est purement spéculatif et nécessiterait un peu plus d’arguments. En d’autres termes, existe-t-il dans la biographie d’Einstein des éléments pour étayer cette hypothèse ?

Ce que les neurosciences nous disent du bien et du mal

À l’inverse des astrophysiciens – comme Hubert Reeves – qui se posent la question de l’existence de Dieu, ou des mathématiciens – comme Albert Einstein – qui s’intéressent à la métaphysique, rares sont les neuroscientifiques à aborder la question philosophique de l’existence du bien et du mal.
Pourtant, on pourrait imaginer que la morale est le fruit d’une évolution de notre espèce, notamment parce que, sans elle, il serait impossible de réguler les interactions particulièrement complexes qui existent à l’intérieur de nos sociétés si… complexes ! Comment sans la capacité à distinguer le bien du mal imaginer les nécessaires coopérations qui doivent se tisser entre individus appartenant à la même communauté humaine ? Même si l’on observe chez les animaux des embryons de morale comme, par exemple, les chiens domestiques qui s’éclipsent la queue entre les pattes quand ils ont transgressé une règle posée par leur maître qu’ils considèrent comme le mâle alpha de la meute, la conscience du bien et du mal constitue un des traits dominants, un acquis de notre espèce. Pour des chercheurs comme Dan Freeman4 ou des philosophes comme Matthieu Ricard5, si des comportements que nous considérons comme relevant du « mal » – massacre, viol, violence – et d’autres que nous considérons comme relevant du « bien » – coopération, compassion, amour désintéressé –, existent plus ou moins chez les animaux, ils sont particulièrement développés chez nous. Terrorisme, fanatisme, meurtres en série, sadisme mais aussi bienveillance, charité, sublimation, éthique, coexistent dans notre espèce.
Alors pourquoi tant de haine quand il serait si simple, si facile, pour nous autres êtres humains, d’être bons ?
Pour Freeman, les comportements « mauvais » sont le résultat de bugs dans notre logiciel cérébral. Je ne le crois pas. Si un comportement, quel qu’il soit, se répète dans le temps, c’est qu’il active le circuit de la récompense, ce réseau de connexions qui relient deux groupes de neurones, l’un situé dans l’aire tegmentale ventrale et l’autre dans le noyau accumbens. La dopamine est notre drogue intérieure, en tant que molécule du plaisir synthétisée et libérée à l’intérieur de ce même noyau accumbens. Les neurones à dopamine sont par conséquent impliqués dans le plaisir et le désir.
Pour certains sujets, faire le bien est source de plaisir, pour d’autres, c’est l’inverse. Pour les premiers donc, faire le bien revient à une sorte de toxicomanie, ce sont les génies du bien et, pour les seconds, faire le mal représente une véritable addiction.
Si bug il y a, je le situerais plus dans l’existence de sujets addicts au mal, les pervers, les sadiques, les serial killers ; même si leurs comportements ont un sens dans le registre évolutionniste, ils contreviennent à la morale, à l’éthique que chaque société s’est forgée au fil du temps et qui nous aide à coopérer pour plus d’harmonie et plus d’efficacité.

Un homme entièrement libre

Entre autres choses étonnantes chez le jeune Albert, notons qu’il ...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Dédicace
  5. Introduction
  6. I - LES GÉNIES DU BIEN
  7. II - LES GÉNIES DU MAL
  8. Conclusion
  9. Sommaire
  10. Du même auteur chez Odile Jacob