
- 150 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
À propos de ce livre
RÉSUMÉ :
Les spectacles antiques, écrit par Lucien Augé de Lassus, est un essai d'archéologie qui plonge le lecteur dans l'univers fascinant des divertissements de l'Antiquité. Ce livre explore les multiples facettes des spectacles qui ont marqué les civilisations anciennes, des grands jeux romains aux théâtres grecs en passant par les combats de gladiateurs et les courses de chars. L'auteur s'appuie sur une recherche minutieuse et une analyse rigoureuse des vestiges archéologiques pour offrir une vision détaillée et éclairante de ces événements culturels majeurs. À travers une approche académique accessible, Augé de Lassus parvient à capturer l'essence de ces manifestations artistiques et sportives, tout en mettant en lumière leur rôle social et politique. Le lecteur est invité à découvrir comment ces spectacles reflétaient les valeurs, les croyances et les tensions de leur époque, tout en servant de moyen de divertissement et de propagande. L'ouvrage s'adresse aussi bien aux passionnés d'histoire qu'aux curieux désireux de mieux comprendre l'impact des spectacles sur les sociétés antiques. Avec une écriture vivante et précise, Les spectacles antiques se positionne comme une référence incontournable pour quiconque s'intéresse à l'archéologie et à l'histoire culturelle de l'Antiquité.
L'AUTEUR :
Lucien Augé de Lassus est un auteur et chercheur français dont les travaux se concentrent principalement sur l'histoire et l'archéologie de l'Antiquité. Bien que peu de détails soient disponibles sur sa vie personnelle, il est reconnu pour sa contribution significative à l'étude des civilisations anciennes à travers ses écrits. Augé de Lassus a su se distinguer par sa capacité à rendre accessibles des sujets complexes grâce à une approche pédagogique et rigoureuse. Ses ouvrages sont souvent salués pour leur profondeur d'analyse et leur clarté, ce qui en fait une ressource précieuse pour les étudiants et les passionnés d'histoire antique. En se basant sur des sources archéologiques fiables et des recherches approfondies, il a réussi à éclairer divers aspects de la vie quotidienne et culturelle des sociétés anciennes. Bien que son nom ne soit pas aussi connu que d'autres historiens de renom, son travail continue d'influencer et d'enrichir le domaine de l'archéologie. Les spectacles antiques, en particulier, témoigne de sa capacité à synthétiser des informations complexes et à les présenter de manière engageante.
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Informations
ATHÈNES
L’an deuxième de la 91e olympiade.
THÉLESTE DE SÉLINONTE À SON FRÈRE
Cher frère, cher ami, mon ambassade n’a servi de rien. C’est la guerre. La paix, cette aimable déesse qu’Aristophane chante si bien, la paix qui donne les beaux paniers de figues, les myrtes, le vin doux, les violettes épanouies auprès de la fontaine, les olives tant pleurées, la paix qui rend le vigneron à sa vigne, le laboureur à son sillon, une fois encore a battu de l’aile et s’envole loin de cette Athènes insensée qui n’a pas su la retenir.
Tu sais que nos cités de Sicile, toujours en proie à de folles querelles, à de haineuses rivalités sinon à des guerres fratricides, sollicitent, implorent l’intervention de l’étranger. Aveuglement impie et qu’il faudra quelque jour chèrement payer. Hélas ! nous voulons des alliés pour nous entre-déchirer plus vite et nous détruire plus sûrement. Ségeste, nôtre voisine et par cela même notre ennemie, appelle les Athéniens ; l’or que ses envoyés ont étalé dans l’assemblée du peuple, celui surtout qu’ils ont laissé se perdre aux mains de quelques démagogues en crédit, a fait merveille et mis en déroute mes arguments les plus subtils, confondu mon éloquence. L’ambassadeur de Sélinonte a vainement évoqué l’intérêt suprême de tous les peuples de l’Hellade, vainement rappelé que le jour même, où la Grèce triomphait à Salamine de la barbarie asiatique, la Sicile triomphait, à Himère de la barbarie africaine. Zeus, affole ceux qu’il veut perdre, la sage Athènè elle-même oublie toute mesure et toute raison ; c’est à peine si dans le Pnyx j’ai pu rue faire entendre. Dès la veille on avait éconduit les ambassadeurs de Syracuse. Je n’ai pas obtenu de meilleur résultat. Je suis congédié. Au milieu d’acclamations enthousiastes on a désigné les stratèges qui conduiront l’expédition de Sicile : ce sont Lamachus, Nicias, l’inévitable Alcibiade.
Alcibiade mène tout, règle tout. Le peuple le hait, mais il ne peut s’en passer. C’est un vers d’Aristophane. Le mois dernier, un fâcheux accident faillit, cependant compromettre cette brillante fortune. Un matin on trouva, renversées et brisées sur les dalles de la rue, trois statues d’Hermès. Le sacrilège souleva un tel tumulte que la tempête menaçait de tout emporter, jusqu’au bel Alcibiade. Par bonheur, c’est un homme subtil et d’une merveilleuse souplesse. Il excelle à jouer les personnages les plus divers ; s’il y trouvait profit, il se ferait initier aux mystères d’Eleusis, mais comme Euripide il dirait : La bouche a juré, l’âme ne s’est point engagée. Une sentence de ce même Euripide lui convient mieux encore : Il vaut la peine de commettre une injustice pour arriver à l’empire, mais d’ailleurs on doit être juste.
Je ne sais si Alcibiade vise à la tyrannie ; il est capable de tout ce qui est bien comme de tout ce qui est mal ; je doute même qu’il fasse de l’un à l’autre une distinction bien précise. Toutefois une accusation d’impiété et de sacrilège pouvait arrêter sa fortune en ce premier essor. On disait, et moi ambassadeur condamné par mes fonctions elles-mêmes à tout pénétrer, à tout connaître, je n’oserais jurer du contraire, qu’Alcibiade et quelques-uns de ses compagnons de débauche avaient, dans une nuit d’orgie, promené si loin leurs rondes titubantes que les dieux mêmes n’avaient pu arrêter leurs furieux ébats ; et les Hermès s’étaient cassé le nez par terre pour n’avoir pu suivre la danse. Alcibiade cependant a su parer le coup, du moins gagner du temps, car l’accusation reste en suspens, le jugement est ajourné. Qu’Alcibiade soit vainqueur, et l’injure des dieux sera bien vite oubliée. En attendant tout se prépare pour la guerre, chacun fourbit ses armes. Le Pirée regorge de galères ; les équipages sont réunis, exercés tous les jours. Esclave, mon havresac !... Apporte les plumes de mon casque !... Esclave, détache ma lance !... Mon bouclier rond à tête de gorgone !... Les vers ont rongé le crin de mes aigrettes !... Esclave, ma cuirasse de guerre ! Ce dialogue qu’Aristophane met aux lèvres de ses Acharniens, se répète dans toute la ville ; c’était l’autre jour encore un fracas d’armures à ne plus rien entendre. Maintenant le divin Bacchus nous impose une trêve, répit suprême et qui ne m’en a semblé que plus doux. Nous sommes au mois d’Élaphébolion, et les grandes Dionysiaques viennent d’être célébrées. Insouciance charmante et que j’envie à ce joyeux peuple athénien, jamais, m’ont assuré même des vieillards, toujours aisément détracteurs du temps présent, les fèces ne furent plus belles, jamais elles n’attirèrent dans Athènes concours de population plus nombreuse et plus empressée. Combien de ces hommes si heureux de vivre, combien de ces éphèbes qui ont juré, selon la formule du serment imposé, de ne point, déshonorer leurs armes, de combattre pour les dieux et pour la patrie et de ne pas laisser leur Athènes moindre qu’ils ne l’ont trouvée, combien de ces braves, orgueil des jours passés, espérances du lendemain, reverront cette chère Athènes, combien dans les joies du départ peuvent se promettre le bonheur du retour ?
Les fêtes ont duré neuf jours ; hier c’était le dernier. Si ma diplomatie est condamnée à la retraite, si le vaisseau qui me ramènera m’attend déjà dans le port de Phalère, je dois reconnaître les procédés obligeants, la courtoisie parfaite que partout, des plus grands aux plus petits, on n’a cessé de me prodiguer. Ce sont bien là ces Athéniens qui se font un honneur de s’appeler entre eux non les puissants, non les riches, non pas même seigneurs, mais les gracieux, chariontes ! Ah, mon ami, que leur esprit est fin et délié ! Que leur grâce est séduisante ! Ils se feraient tout pardonner des hommes et des dieux ; mais le destin aveuglé et sourd ne connaît point le pardon. Ils nous déclarent la guerre, et je les aime comme de vieux amis, mieux encore, comme des frères égarés ; mes vœux demandent leur défaite, et je serai le premier à la pleurera
On avait obligeamment insisté auprès de moi pour que mon départ fut retardé et pour que j’honorasse de ma présence les Dionysiaques. On m’assurait que l’ambassadeur même d’une cité ennemie était un hôte désiré et que ma place dans toutes les fêtes serait marquée auprès des premiers magistrats. Aisément je me suis laissé faire violence ; j’ai fêté Bacchus comme jamais je n’ai fêté nos dieux.
L’entreprise serait longue d’énumérer tant de plaisirs. Une chose cependant m’a frappé, c’est l’ordre exquis, harmonieux, qui toujours tempère les éclats de la gaieté la plus turbulente ; la mesure parfaite, instinctive qui règne en toutes choses. Ce n’est pas une foule, c’est un peuple. On sent, que tous ces corps ont l’éducation du gymnase et de la palestre, que tous ces esprits se sont éveillés, aiguisés aux discussions des assemblées populaires, dans le Pnyx, dans les tribunaux. Ceux-là même qui adorent Bacchus sous les formes d’une outre rebondie, ne chancellent, ni ne divaguent comme ferait un barbare. Un Athénien aviné est encore un Athénien.
Ici les fonctions ne sont pas qu’un honneur, mais un profit qui s’affirme en belles espèces sonnantes. Doit-il siéger et voter dans l’assemblée du peuple, le citoyen est payé, payé encore s’il doit juger, payé s’il est hoplite, payé s’il est rameur, payé s’il est cavalier, payé enfin, c’est le dernier mot de la munificence officielle, s’il se fait spectateur et assiste aux représentations scéniques. On s’amuse et l’on reçoit encore trois oboles. Le plaisir est un devoir civique, comme la beauté en toutes choses est ici la suprême loi.
Mais, me diras-tu, quel trésor peut suffire à de telles largesses ? Serait-il dans Athènes quelque Midas qui puisse, au seul contact de ses mains, tout changer en or ? L’Ilissus reçoit-il les eaux du Pactole ? Les alliés payent, Athènes dépense. Rien de plus de simple, comme tu le vois. Athènes est rigoureuse aux débiteurs attardés. La Crète saccagée en pourrait témoigner. Ce trésor commun était primitivement déposé à Délos. Un dieu le gardait, un très grand dieu chéri des Grecs, Phœbus Apollon ; mais peut-être le gardait-il trop bien. Le trésor a été transféré à l’Acropole. Athènè est-elle un trésorier aussi farouche ? On en doute, et je te dirai tout bas que ce n’est pas sans raison. Toutes ces contributions ; plus ou moins volontaires, qui affluent dans Athènes, en principe ne devraient, servir qu’à la défense commune. Mais les Perses sont bien loin maintenant ; on se souvient jusqu’à Suse de Marathon et de Salamine ; .une terreur salutaire détourne, loin des rivages de la Grèce, les galères mémé des Phéniciens. D’ailleurs, il le faut bien reconnaître, Athènes fait bonne garde ; si elle s’attribue sur les cités et les peuples alliés une suprématie qui lui fait bien des envieux, elle ne déserte pas les devoirs qu’elle assume. Athènes, en dépit des inimitiés qui éclatent jusqu’à ses portes, des intrigues redoutables qui la menacent, reste la sentinelle avancée qui crie à l’Orient barbare : Tu ne passeras pas ! Le grand roi humilié et réduit à corrompre et à gagner les hommes qu’il n’a pu vaincre, la mer libre de pirates, c’est déjà une belle tâche accomplie. Après cela, Athènes que fais-elle de ce qui lui reste ? Nous le savons, nous le voyons, nous l’admirons, nous l’adorons, et ce n’est pas moi qui m’en plaindrais, si par bonheur nous étions alliés d’Athènes. Cette lumière, en effet, n’éclaire pas la seule Attique, elle rayonne au loin ainsi qu’un fanal sur la mer immense, elle nous montre le port, le temple, le sanctuaire, l’asile suprême que les dieux habiteraient, si quelque nouvel âge d’or nous rendait la présence des dieux.
Tu connais notre Sicile, ce pays béni entre tous, aimé du soleil et caressé de la ruer, ce pays aux contrastes prodigieux qui porte dans ses campagnes fleuries toutes les délices des champs Élyséens, et dans les flancs de l’Etna monstrueux toutes les horreurs sublimes, toutes les épouvantes d’un tartare mystérieux, ce pays où les cités s’appellent Syracuse, Panorme, Agrigente, Sélinonte, ce pays où les villes sont grandes et peuplées comme des royaumes, tu sais combien je l’aime ; la Grèce cependant est plus belle encore. Tu connais notre chère Sélinonte, qui se mire dans les flots bleus ainsi qu’une femme coquette au bronze de son miroir ; bien des fois tous les deux nous avons franchi les degrés de nos temples vénérés ; enfants nous allions nous blottir aux cannelures, sans peine elles peuvent contenir un homme et l’on dirait autant de niches qui attendent leurs statues. Ces formidables colonnades germées sur le rocher dépassent, la mesure commune de notre humanité. Nos pères les ont élevées cependant ; mais les hommes d’un autre âge ne voudront pas le croire, et parcourant les ruines de notre ville, car tout un jour doit tomber en ruine, enjambant à grand’peine les architraves écroulées, ils évoqueront les Titans foudroyés et rêveront pour nous l’échine montueuse de Polyphème ou les cent bras de Briarée. Ils voudront nous reconnaître dans ces héros, ces dieux trapus comme des chênes, musclés, bosselés comme des racines d’oliviers séculaires, qui furieusement, bataillent et s’égorgent aux métopes de nos temples. Certes ils sont beaux, formidables surtout ces monuments dont s’enorgueillit notre Sélinonte bien-aimée, et longtemps je les ai vénérés comme les plus dignes demeures que notre piété ait offertes à nos dieux. Mon ami, je ne connaissais pas Athènes. Elle sait tout ce que nous savons, elle peut tout, ce que nous pouvons, et elle sait, elle peut quelque chose de plus encore ; nous ne sommes que la Sicile, elle est, la divine Athènes. Ces monuments que dans le très court espace de quinze ou vingt ans, elle a fait jaillir du rocher de l’Acropole ou pour mieux dire qu’elle a enfantés de son sein, car ils naissent de ses entrailles aussi bien que de sa pensée, ils ne sont pas d’une grandeur immense ; ils charment plus encore qu’ils- n’étonnent. Les deux Athènè, filles de Phidias, celle d’ivoire et d’or, qui s’abrite dans le Parthénon, celle plus grande encore qui veille au seuil du temple et montre de loin au nocher qui passe sa pique et son aigrette échevelée, dépassent de beaucoup l’humble taille d’une vulgaire humanité ; mais les Propylées en quelques enjambées peuvent être franchis, le Pœcile n’est grand que par le pinceau de Polyglote, qui de chaque muraille a fait un poème héroïque ; le dernier satrape trouverait bien étroit l’Érechthéion ; et cependant ces merveilles passent toutes les merveilles, elles reposent les yeux ravis de leur placide harmonie, de leurs savantes proportions, elles laissent à l’esprit la vision sublime d’un rêve accompli, de la perfection pour une fois réalisée. C’est la splendeur du vrai, de l’ordre, de la mesure, de la raison ; c’est la richesse sans le faste, l’éloquence sans la faconde ; c’est l’âme d’une cité qui se fait marbre, et d’une cité, mon ami, comme il n’en fut jamais, comme il n’en sera jamais une autre. Il n’y a qu’un soleil qui luise sur la terre, il n’y a qu’une Athènes. Qu’ils bénissent les dieux jusqu’au dernier soupir ceux-là qui ont eu le bonheur de la connaître !
Je me suis oublié à te parler d’Athènes, son image occupe sans cesse ma pensée et quand je le voudrais, je ne pourrais pas plus m’y soustraire, qu’un brin d’herbe ne peut échapper à la terre qui le nourrit, au jour qui l’éclaire ; à la rosée qui le féconde. Maintenant que je vais te parler des Dionysiaques, c’est encore Athènes, toujours et partout, que nous retrouvons clans ces fêtes sans rivales ; elle s’y célèbre elle-même en sa gloire, en sa grandeur, en son génie autant qu’elle y célèbre le dieu couronné de lierre, le grand Bacchus.
L’Odéon est un édifice circulaire construit au flanc de l’Acropole. Une tente d’une royale magnificence lui servit de modèle, celle que Xerxès occupait le jour où Salamine, nourricière des colombes, comme chante Eschyle, vit sombrer les vaisseaux des barbares aux abîmes de ses flots d’azur et naître sous un rocher un petit enfant qui devait être le grand Euripide. Que de gloire, que de bonheur dans une seule journée ! L’Odéon avant-hier, sous le marbre de ses colonies, sous son toit de cèdre, recevait tout ce que la Grèce et les îles les plus lointaines nourrissaient de musiciens instrumentistes. La musique est ici une affaire publique et qui tient une large place dans l’éducation. Damon, le maître de Périclès, n’a-t-il pas dit : On ne saurait toucher à la musique sans ébranler les lois de l’État. J’ai assisté à ces concours ; j’ai vu défiler devant moi les aulètes les plus fameux, ceux qui jouent de la syringe aux tuyaux inégaux dont le dieu Pan fut l’inventeur, ceux qui jouent de la double flûte, de la flûte aiguë et perçante dite parthénienne, de la flûte moins aiguë dite citharistérienne, et des flûtes plus basses dites parfaites et plus que parfaites. Ces virtuoses ont fait merveille ; les applaudissements, les récompenses ne leur ont pas été marchandés. Et pourtant les aulètes sont peu considérés dans Athènes ; on les recherche, on les paye souvent fort cher, mais on les méprise, seraient-ils venus de Lesbos et dignes d’accompagner les statices de l’inimitable Sapho. Pourquoi donc ? Et chez un peuple si passionnément épris de toutes les choses de l’art, comment, expliquer cette contradiction et cette défaveur ? Je n’y vois et l’on ne m’en a donné qu’une raison. Pour jouer de la flûte il faut so...
Table des matières
- Sommaire
- PRÉFACE
- CHAPITRE PREMIER - Le Théâtre
- CHAPITRE DEUXIÈME - Athènes
- CHAPITRE TROISIÈME - Le Stade
- CHAPITRE QUATRIÈME - Isthmia
- CHAPITRE CINQUIÈME - L’Amphithéâtre
- CHAPITRE SIXIÈME - Rome
- CHAPITRE SEPTIÈME - Le Cirque
- CHAPITRE HUITIÈME - Constantinople
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